FICHU FFNET ! ARGH !
Bon, j'essaye depuis hier de poster mais le site avait décidé de planter en plein milieu de mes opérations et d'être indisponible le reste de la journée.
Donc, ben vous aurez deux chapitres pour une update !
Bonne lecture à vous et moi j'm'en va continuer d'écrire.
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Un hasard. Peut-être ?
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Parce que le temps a tout effacé des premiers émois, son cœur en friche n'aspire qu'à nouveau à revivre.
Elle a fini un jour par avoir le courage de demander les dossiers de sa Garde.
Elle s'était remise au travail, depuis longtemps, ses absences oubliées, cachées aux yeux de tous. Elle continuait d'attendre le changement de quart, mais elle ne restait plus de longues heures à regarder, à observer, plus depuis ce jour sur son balcon.
Elle se rappelle quand elle a eu les dossiers en main, la manière dont elle a fait semblant de les ignorer, puis, le soir venu, tard après le dîner, quand elle s'est glissée dans son propre bureau pour les consulter, fébrilement, avidement.
Jusqu'à trouver son image.
Et, avec, son nom :
Hilde Schbeiker.
Elle se rappelle que le prénom lui a paru familier mais, comme cette femme, le souvenir est resté flou, vague.
Elle a continué de travailler. D'avancer dans sa vie et dans son règne.
Avec dans sa tête, toutes les informations glanaient dans le dossier.
Que la femme avait été dans l'armée d'Oz mais avait déserté pour rejoindre leurs rangs, par l'intermédiaire des Gundams. Ces états de service, son palmarès sportif, ces capacités... tout un tas de choses qu'elle n'avait pas tout à fait saisi, mais qu'elle avait appris par cœur.
Elle tient une coupe de champagne à la main et salue gracieusement un membre politique d'une des colonies. Le buffet après le défilé est toujours aussi oppressant et guindé, toujours aussi figé par le protocole empesé d'un royaume passé dont elle a hérité.
Elle écoute faiblement le babillage de Dorothy à côté d'elle, qui parle de son enfant à venir à une brochette de ministres oscillant entre indifférence et ennui.
Elle regarde à peine le ventre rond de son amie, ventre qu'elle n'envie pas, étrangement.
Elle n'a personne avec qui vouloir un enfant.
Du moins, c'est qu'elle est décidé à croire, si ce n'est à vouloir.
Elle se rappelle, après avoir fait semblant d'étudier le reste des dossiers, en écoutant son chef de garde vanter tel ou tel mérite, avoir décidé de donner des postes de Garde Spéciale.
Elle se rappelle d'avoir glissé le dossier d'Hilde au milieu. Elle revoit le regard un peu choqué et gêné de l'homme.
Elle ne se souvient plus si elle a souri ou si elle a juste ordonné, sans sourciller, mais elle a été obéie.
Elle se rappelle qu'au lendemain, devant sa porte, parmi les deux gardes, il y avait une femme. Grande, belle, sûre d'elle.
Elle se rappelle aussi qu'en passant à ses côtés, elle n'a pas pu s'empêcher de rougir à nouveau, mais que cette fois elle n'a pas bégayé quand elle leur a souhaité une bonne journée.
Elle soulève sa coupe et boit au futur bonheur de son amie, un peu distraite, dans son esprit, une autre occupe la place.
C'est quand elle s'est souvenue enfin, qu'elle a pensé qu'il y avait vraiment un destin.
Elle était dans les jardins, elle se cachait.
Ça lui arrivait parfois. De se cacher, de faire faux bond à ses Gardes, et de s'enfuir dans l'immense parc qui entourait le palais. Parfois par jeu, d'autres pour respirer loin du protocole.
Étrangement, avant cette femme-soldat, personne ne l'avait trouvée sans qu'elle décide du moment de se dévoiler.
La première fois qu'Hilde l'a trouvée, elle a baissé la tête, comme une enfant prise en faute. Le regard bleu ne l'avait ni jugé, ni condamné, pas même raillé, mais elle avait eu honte malgré elle, et elle avait rougi. Encore.
À croire que la fatalité voulait qu'elle ne rencontre cette femme que pour devenir cramoisie.
Et puis, c'était devenu un jeu, sans qu'une parole ne soit échangée.
Elle choisissait le jour, au hasard, une fois dans la semaine, et elle s'échappait dans le parc.
Son Premier Ministre et sa Gouvernante n'avaient rien dit, mais ils semblaient avoir pris ça comme une lubie, un besoin à sa manière de décompresser de la pression politique et du devoir royal.
Si ils savaient que c'était pour qu'elle puisse, elle seule, la trouver...
Elles ne se disaient rien à part un « bonjour » de sa part et « vôtre altesse » de l'autre.
Jamais rien d'autre prononcé entre elles, juste des regards, et toujours, toujours ce maudit rougissement, comme à chaque fois en sa présence, même maintenant.
Elle se rappelle la cachette qu'elle avait trouvé. Elle avait eu un peu de mal à s'y glisser, avec son tailleur, et elle avait fini par déchirer la jupe, jusqu'en haut de la cuisse.
Elle se fichait du vêtement. C'était devenu un besoin vital, une nécessité que de gagner contre Hilde. De ne plus être trouvée.
Elle se disait, elle se disait à l'époque, que peut-être, si la femme ne la trouvait pas, alors son souvenir cesserait de la hanter, alors elle ne serait plus fascinée par ses yeux, alors elle oublierait pourquoi la nuit, elle songerait à elle en s'endormant... et que, désormais, chaque fois qu'elle serait en sa présence, elle ne rougirait plus jamais.
Elle s'était installée confortablement, autant que le permettait sa cachette, elle avait tenu ses talons à la main, ne voulant laisser aucune trace. Elle se rappelle qu'elle avait une belle vue du jardin. Qu'elle voyait passer les gens sans être détectable.
Elle se dit, en buvant une nouvelle gorgée que c'était comme ça que ça devait se passer.
C'était la seule solution pour comprendre et savoir. Juste la destinée.
Quand elle y repense, elle devait déjà être là depuis une heure quand elle avait vu arriver Hilde. Ça n'était pas un jour de service pour elle, car elle était habillée de façon civile. Quelque part elle s'était senti vaguement coupable, mais elle supposait que si sa Garde Rapprochée ne pouvait pas la trouver et devait appeler un de ses soldats au repos pour, alors, alors elle pourrait juste en virer quelques uns et mettre Hilde à la place, encore plus près d'elle.
C'est quand elle a entendu le prénom d'Hilde prononcé pour la première fois par quelqu'un devant elle.
La première fois depuis leur deuxième rencontre.
Avant, elle n'avait jamais entendu que son nom de famille ou son matricule.
C'est peut-être le destin qui jouait avec elle quand une jeune femme rousse à débouler de derrière une haie, à la suite d'Hilde. Une jeune femme splendide, dont les cheveux tressés flottaient au vent.
Elle voudrait ne pas se souvenir de cela, mais elle se rappelle distinctement la pointe de jalousie et de douleur qu'elle a soudain ressenti. À quel point, soudain, elle s'est découverte gamine et insignifiante physiquement face à la créature exquise.
Hilde s'était arrêté et retournée à l'appel de son nom.
Elle se rappelle d'avoir contemplé en silence leur dispute, à propos du rendez-vous qu'elle leur faisait manquer.
Ce jour-là, elle a su pourquoi quand elle voyait Hilde, elle rougissait.
Quand elle les a vu s'embrasser, là, dans son parc, quelque chose a débordé de son coeur.
Les mains d'Hilde sur la taille de la rousse, et l'autre qui répondait en glissant ses bras autour de son cou, et le soupir de son nom...
« Hilde »
Elle revoit Duo, un jour où elle avait réussi à retrouver toute la petite troupe. Un autre jour de poursuite d'Heero. Un jour, quand elle l'aimait encore. Elle revoit le signe de main de Duo vers une brunette, alors qu'il se pensait seul. Et le prénom qu'il prononça.
Elle se rappelle que c'est pour ça qu'elle sait, qu'elle connaît cette femme volontaire.
Elles ont eu en commun des Gundams et, peut-être, ce qu'elle espère pouvoir appelé des amis.
Même si ils ne se sont jamais revus.
C'est à cet instant que la douleur a été la plus forte aussi alors que les bouches se séparaient et qu'Hilde chassait sa rousse vers le palais, en lui disant de l'attendre et qu'elle allait la retrouver elle, la Reine en fuite, puis qu'ensuite toutes deux, chevelure rousse et noire, elles pourraient s'en aller à leurs activités.
Mais cette fois, quand Hilde l'a trouvée, juste une minute après le départ de l'autre, cette fois, Hilde aussi a rougi.
Parce qu'Hilde a su qu'elle les avait vu s'embrasser.
Mais cela ne l'a pas consolée de n'avoir pas été la seule à s'empourprer.
Et elle serre son verre, avec force.
Il est vide. Elle retient un soupir et s'efforce d'écouter Dorothy parler de layette et de couleurs de berceau.
Elle sait juste qu'elle a demandé qui été la rousse, plus tard, à son service de sécurité.
Elle sait aussi qu'elle a pleuré seule la nuit suivante, et la nuit d'après, dans son lit.
Elle se rappelle que c'est la première fois qu'elle a voulu, réellement voulu, oublier quelque chose.
Et que le lendemain, comme elle l'avait ordonné, Hilde était mutée plus haut, plus près d'elle.
Parce que, finalement, la douleur valait mieux que l'absence.
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à suivre...
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Si tout va bien, si ffnet ne m'abandonne pas encore une fois, si j'ai réussi àachever mon chapitre, alors, la suite demain.
Lied qui essaye de rester optimiste
