Thème suivant : cauchemar.
Un peu difficile de le traiter, c'est un thème si ordinaire, commun à la vie de tous les jours. Je voulais éviter de faire quelque chose de trop classique ou trop prévisible... et évidemment, je crois que c'est ce que j'ai fait.
Sigh...
J'espère malgré tout que j'ai réussi à rendre l'esprit de Relena face à la situation.

oOo

La nuit d'après

oOo

Elle se retourne dans son lit, en vain.
Son esprit est torturé par le souvenir de la soirée.
La dispute avec Dorothy et puis... après.
Quand enfin, elle a asséché ses larmes, quand elles se sont séparées, se mouchant l'une et l'autre, se mouillant le visage pour apaiser leurs yeux boursouflés dans la petite salle de bain attenante à son bureau, quand enfin, elle a retrouvé un semblant de calme, elles sont sorties.
Et Hilde était là, derrière la porte, tout ce temps-là.
À surveiller, comme son rôle le lui ordonnait, jusqu'aux lueurs du petit matin, si il le fallait. Ce qui n'en était pas loin.
Elle s'est sentie comme si la fin du monde était arrivée.
Elle s'est sentie stupide, comme encore adolescente, gauche et ridicule, dans une situation plus qu'embarrassante, plus que honteuse, plus que...
Elle s'agite dans son lit, essaye de trouver sa place.
Ça ne sert à rien.
Elle pleure pour effacer la douleur, mais elle ne part pas.
Elle pleure pour s'épuiser et s'endormir même si elle est déjà au bout du rouleau.
Aujourd'hui, elle a droit à une grasse matinée. C'est la récompense des lendemains de grandes soirées officielles.
Derrière ses vitres, dans le jardin, le petit jour gris pointe son nez.
Un oiseau gazouille heureux.
Et elle sanglote dans son oreiller.

Ce n'est même plus la nuit, c'est déjà la matinée, mais pour elle c'est toujours la nuit, la nuit juste après le pire des hasards, la pire des rencontres.
Elle hurlait, tout, tout ce qu'elle avait, tout ce qu'elle voulait. Et Hilde était de l'autre côté.
Elle a tout entendu, tout écouté.
Elle n'a pas supporté de rester, elle a laissé Dorothy se débrouiller. Elle a couru loin, dans sa chambre, enfermée à double tour, pour se cacher.
S'effacer.
Et croire que ce n'est qu'un cauchemar. Un affreux, un irréel cauchemar.Elle va se réveiller, et ce sera un jour ordinaire, rien ne sera arrivé.
Elle rira, en se rappelant comment petite, ces cauchemars lui faisaient supplier son père de regarder sous son lit si aucun monstre ne s'y blottissait. Ou dans l'armoire.
Mais son cauchemar n'a rien à faire avec un monstre.
Juste une femme qui a tout entendu.
Elle se mord les lèvres jusqu'au sang, jusqu'à entamer la peau.
Elle s'étiole de larmes dans le fond de son oreiller, elle a tout perdu ce soir.
Tout ce qui était important.
Le respect d'Hilde, son secret, sa dignité.
Elle n'est plus rien qu'une reine fantoche dans les yeux de la Garde, et cela la tue encore plus que le reste.
Parce qu'Hilde sait désormais tous les désirs malsains qu'elle éprouve pour elle.
Elle qui n'y a pas droit.

Roulée en boule, dans le nid de ses couvertures, elle cache au fond, au loin, pour tenter d'apaiser la douleur, pour éloigner le cauchemar.
Elle pleure jusqu'à en avoir mal, jusqu'à ne plus en respirer, jusqu'à l'oubli.
Et quand enfin elle s'endort, il reste le goût prolongé du sang et d'eau salée sur sa bouche.
Et le silence.
Qui s'éternise et s'apaise.

L'oiseau chante toujours gaiement sur la branche qu'il a choisi pour ce matin ensoleillé.
Il pépie aux couleurs qui envahissent le ciel.
Il gazouille à la beauté du monde.
Parce que le monde est beau, n'est-ce pas ?

oOo

à suivre...

oOo

Du angst, du angst et encore du angst... pourquoi j'écris que ça avec elles ?
Mer...credi.
C'est frustrant tout de même.

Enfin, à tantôt pour le prochain thème.

Lied qui veut vaincre l'angst