Note de l'auteur :
Salut tout le monde!
Et ben, j'avoue avoir pris un peu de retard parce que j'arrivais pas à me satisfaire en écrivant ce chapitre. La vérité, c'est que je le suis pas encore d'ailleurs. Mais bon, il faut bien faire avancer les choses tout de même. Lol
Enfin, j'espère qu'il vous plaira encore, bien entendu.
Ah! Un point très important, je suis pas une pro – hélas!- des duels…alors, ça m'est un peu difficile de sortir les cartes de monstres et commencer à établir lesquelles appartiennent à qui et ce qu'elles font et… bon, en tk. Mais de toute façon, ce ne sont pas de vrais duels. Comme vous pourrez le constater. Alors, ne m'en veuillez pas trop et soyez indulgents, d'accord? Enfin, j'apprécierais! Lol
À nouveau, je tiens à remercier mes lectrices assidues! Merci à Make A Secret, Kisarathedragon, Regenerating Fire, ano19735 (contente de faire ta connaissance! Et non, Séto pompe rien du tout! Lol), Shaya, Orieul, Saya, Erra, ElfeMystique, Joana Melodya, et Blue EyesDreamer!
En fait, je vous remercie toutes du fond du cœur. Mille fois chacune. Vous savez que je vous adore?
Et…encore une fois, un million d'excuses pour ce petit retard.
Chapitre 7
L'habit ne fait pas le moine« Pas un sommeil ordinaire? »
Bien sûr que non, ça n'avait rien d'ordinaire. Il sortait du coma le pauvre homme. Alors, à quoi fallait-il s'attendre?
Pourtant, dans la voix d'Atem flottait bien plus qu'une simple allusion; sa voix tonnait, orageuse et empreinte d'une menace sévère. Un avertissement qui ne laissait toujours présager rien d'agréable. Et Yugi savait mieux que quiconque combien il était sage de se fier à l'instinct du pharaon.
« Très bien! On a assez joué Yami! Alors, dis-moi au moins ce que tu sais! » lui dit-il en reprenant ses esprits.
« Je n'en suis pas certain encore. Et c'est ça le problème Yugi. Sinon, je te le dirais, tu le sais bien. » lui répondit Atem en portant le regard vers la porte de la chambre de Kaiba.
« Je commence à en douter, Yami…tu es vraiment bizarre depuis… »
Mais Yugi s'était tu, ébranlé lui-même par cet attentat si violent à l'endroit de Kaiba.
Cette fois, le pharaon émit un demi-rire très doux qui se voulait réconfortant et en même temps confident.
« Tu te sens mieux Yugi? »
Yugi avait déjà repris du poil de la bête. Tristan s'était empressé auprès de lui pour lui tendre un café, ce que le jeune tricolore ne buvait jamais, mais devant les circonstances, il l'avait avalé d'une traite. Même s'il en grimaçait encore.
« Euh…oui…ça va. Donc, tu n'es pas certain? Mais de quoi? »
Atem laissa s'évanouir un soupir presque inaudible.
« Argghhh…mais si je le savais…ça serait plus simple. La seule chose dont je sois certain c'est qu'il y a quelque chose de maléfique qui rôde…Mais nous trouverons, Yugi. Nous trouverons.»
« D'accord… » répondit ce dernier sans émettre une certaine crainte dans la voix. « On commence par quoi? »
&&&&&&
Kaiba avait déjà quitté le siège de sa compagnie. Rien ne servait plus à s'y attarder maintenant qu'il connaissait l'enjeu réel de ce mystérieux combat qu'il devait livrer. Pour rien au monde il ne laisserait son petit frère aux mains de ce dangereux psychopathe. D'ailleurs, et c'est ce qu'il redoutait le plus, allait-il attenter à la vie de son cadet comme il l'avait fait contre lui?
Seulement, l'hôpital lui semblait maintenant si loin. Normalement, en quelques minutes, il savait qu'il saurait s'y rendre. Mais il restait trop conscient que d'ici-là ce simple trajet pourrait s'étendre en un périlleux cauchemar interminable. Il sentait bien, avec toute la répugnance dont il était envahi, qu'il n'était pas le maître de la situation.
Et puis au travers de ce labyrinthe infernal, n'avait-il pas reçu une folle et toute petite compensation? Qui paraissait futile, insignifiante peut-être. Mais ce picotement, persistant et si affriolant sur ses lèvres n'en demeurait-il pas moins les vestiges de ce baiser si doux, si court, si étrange. Pendant quelques secondes, il lui avait semblé que le monde s'était arrêté, qu'il n'y avait plus ni rêve ni réalité.
Se put-il qu'il ait pu y éprouver quelque agrément, voire un plaisir jusque-là inconnu? Certes. Même s'il désirait en balayer le souvenir. Même s'il essayait de se convaincre que cet acte – qu'il n'avait pas empêché- put lui faire ressentir plus de répulsion que de désir?
Certes.
Et il en restait troublé.
Était-ce une espèce de sirène dont il serait l'appât? Était-elle de connivence avec ce malade?
Il avait beau tout retourner dans sa tête de la manière la plus rachitique qui soit et pourtant, rien ne pouvait affirmer qu'elle le soit. Et puis, il n'avait rien ressenti de malsain provenir de sa personne; ses intentions, comme ses gestes, relevaient de la plus pure bienveillance.
Mais il n'eut pas davantage de temps pour se prêter au jeu des questions-réponses. Il avait une tâche à accomplir qui s'avérait de la plus extrême importance : se réveiller.
Et pour ce faire, il devait rejoindre l'hôpital. Du moins, et c'est ce qui le terrifiait le plus, si c'était réellement le but et que ce sadique tienne parole. Si jamais il en eut une.
La première voiture fit l'affaire. En un tourne-main, il fit démarrer le moteur de la limousine de la Kaiba Corp puis se mit en chemin vers la ville, le pied bien appuyé sur l'accélérateur.
Il avait rejoint le large boulevard, dépassé le pont, lorsque cette désagréable sensation de rouler en vain se fit à nouveau ressentir; il lui semblait que le bout de la route était injoignable. Plus il roulait et plus loin la ville se retrouvait.
- Grrr! grogna-t-il en frappant violemment le volant de sa main.
Kaiba fut envahi d'une rage insurmontable. Était-il appelé à tourner en rond éternellement?
Il fut forcé d'arrêter sa course lorsque les ténèbres du soir plongèrent droit sur lui. Il faisait noir comme dans le fond d'une caverne. Même les lumières de la ville semblaient s'être éteintes en même temps.
- Génial! Et maintenant, quoi d'autre? marmonna-t-il en glissant un coup d'œil autour de la voiture, totalement sur ses gardes.
Sa vue ne discernait rien de suspect. Pour ne pas dire rien du tout. Il lui paraissait avoir quitté la route et s'être retrouvé dans un champ désert.
À défaut de ne pouvoir apercevoir la moindre forme ou silhouette, il dressa l'oreille avec plus d'acuité. Mais ce fut par le toucher qu'il comprit un peu mieux où il se trouvait. Des brindilles craquaient sous ses pieds puis de l'herbe à mi-hauteur des genoux lui caressaient le bas des jambes. Tout semblait indiquer qu'il se retrouvait dans un champ. Kaiba arrêta ses pas sitôt qu'il se sentit frôlé le tibia, jetant un regard sévère vers le bas bien qu'il ne fut toujours pas en mesure d'apercevoir l'objet qui lui tournait autour. Il faisait si noir qu'il avait peine à distinguer sa propre silhouette en dépit de son manteau blanc.
À nouveau, quelques bruits presque imperceptibles se firent entendre à ses pieds puis un autre froissement sur le bas de pantalon achevèrent de lui confirmer qu'il était la cible d'une ou de plusieurs créatures qui lui tournaient autour. Puis soudain, comme s'ils avaient ouvert leurs paupières, il fut put voir de petites prunelles rougeâtres dont les corps l'effleuraient encore.
« Qu'est-ce que… »
Comme si ce ne fut pas suffisant, la colère s'empoigna de lui avec plus d'ardeur lorsque des bruissements d'ailes se rapprochèrent à leur tour vers sa silhouette et qu'elles frisèrent vivement ses cheveux.
Kaiba eut le réflexe d'élever les bras pour chasser les indésirables. Mais ces créatures, se multipliant soudainement, paraissaient maintenant plus intéressées par le visiteur. De petits sons très aigus sortaient de leurs gueules. Ce qui laissa supposer logiquement à Kaiba qu'il s'agissait en fait, d'une multitude de chauve-souris.
Il avait pensé à se jeter à terre, mais il ne savait toujours pas à quoi il avait affaire au bas de ses jambes et c'est ce qui le poussa à se battre avec ses bras à l'aveuglette contre les volatiles.
D'autres bruits encore plus horribles se firent bientôt entendre de tous côtés; des gémissements lugubres suivis par le son d'une herbe écrasée sous des pas lourds, à la traîne.
- Grrr…
Cette fois, Kaiba se mutina, hurlant avec rage vers ce qui lui parût être le ciel.
- AhhhhH! Mais descends te battre contre moi si tu es un homme sale vermine! rugit-il avec force.
Un rire. Toujours ce rire dément qui se faisait entendre en signe de réponse.
- Ah! Kaiba! répondit l'écho du vent. Je serai aimable en te procurant au moins un peu de lumière…
Comme il cessait de parler, de petites flammes se mirent bientôt à apparaître un peu partout dans le champ tout autour de lui, elles dansaient avec les pas de petites créatures qu'il reconnut être des renards flamboyants; au bout de leurs queues étaient allumées de petites flammes et c'était ces étranges bêtes qui le frôlaient depuis le début.
- Grrr… murmura-t-il encore en sentant une griffe érafler sa joue gauche au passage de l'une des chauve-souris qui avait paru, pendant un moment, vouloir lui disputer un morceau de sa chair.
Seulement au travers de toutes ces petites bougies mobiles, Kaiba put entrevoir quelque chose de plus dangereux. Quelque chose qui s'avançait vers lui, provenant autant de derrière que de devant. Des formes de grandeur humaine qui vadrouillaient le sol en titubant.
« Je vais t'en faire de la lumière… » songea-t-il rageur, plus que conscient qu'il se retrouvait dans une périlleuse situation dorénavant.
Dans un réflexe que seul un duelliste aurait pu avoir, il posa sa main sur la première carte du dessus, espérant de toutes ses forces que la bête qui en sortirait lui procurerait un peu plus de pouvoir et d'assurance. Le moment était venu de se défendre parce qu'il en était certain; à tout instant, il risquait d'être attaqué.
Il n'entrevit qu'avec peine la carte qu'il tenait entre les mains. Mais elle fut bien celle qu'il espérait.
- Dragon Blanc aux yeux bleus, attaque !
Le monstre illumina le ciel de son jet de lumière, forçant nombre de créatures à reculer et gémir encore plus violemment.
Et Kaiba les vit; des zombies de toutes les couleurs et de toutes les formes.
Un long frisson lui parcourut l'épine dorsale. Comme il les détestait.
Comble de malheur, il put également apercevoir que ce champ n'avait rien de traditionnel… des dizaines de stèles funéraires se dressaient en désordres dans le cimetière.
Et même s'il se mettait à courir, où pourrait-il aller?
Dans un autre geste, il retira une autre carte de son deck, puisque tout semblait permis et qu'il ne paraissait pas du tout y avoir aucune règle à observer. Kaiba l'avait compris : ça n'avait rien d'un duel. Encore moins honnête. Aussi, allait-il mettre toutes les chances de son côté.
Comme il se retirait sa carte, une autre chauve-souris lui entailla brusquement la même joue comme si elle était soudainement attirée par l'odeur du sang.
Ulcéré, Kaiba la saisit par une aile et la jeta violemment à terre en la piétinant brutalement.
Deux nouvelles cartes se retrouvèrent sous ses doigts, l'Invasion des flammes qui provoqua un immense feu dans le ciel, le forçant à s'illuminer de milles feux, ce qui rendit la clarté au paysage et l'autre, son fidèle Bœuf de Combat.
Il allait y passer peut-être la nuit, mais il allait se battre jusqu'à ce qu'il ne reste plus une seule créature malfaisante sur son passage.
&&&&&&
- YUGI! JOEY! cria Mokuba en ouvrant la porte dans un éclair pour les rejoindre dans le corridor.
Il était totalement frénétique, les appelant visiblement au secours.
Ils se précipitèrent aussi rapidement vers lui, suivis par Ivy qui s'inquiéta aussi véritablement d'un tel énervement.
- Séto! Séto! Il…
Puis il les entraîna avec lui dans la chambre en courant pour leur montrer l'objet de son inquiétude soudaine.
Sur la joue gauche de Kaiba s'étalaient deux petites égratignures dans lesquelles le sang commençait à peine à coaguler.
- Comment s'est-il fait ça? demanda Joey
Paniqué au plus haut point, Mokuba n'eut pas le temps de répondre qu'à nouveau, Yugi, qui venait de s'approcher à son tour, sentit ses jambes ramollir brusquement.
Cette fois, dans la confusion, personne n'eut le temps de le rattraper si bien qu'il tomba à genoux près du lit, se retenant avec le barreau métallique.
- Yugi! crièrent Joey et Mokuba simultanément en le redressant par les bras.
« Bon…là y'a vraiment quelque chose de bizarre… » pensa Joey en le soutenant jusqu'au couloir.
Tristan délaissa Téa – qui s'était endormie contre son épaule- pour se précipiter à son tour vers ses compagnons.
- Yug! mais qu'est-ce qui va pas ? Tu t'es reposé au moins comme on te l'avait demandé?
Joey ne trouvait absolument rien de réconfortant à la situation. D'abord, il se passait des choses étranges avec Kaiba et puis tout autant avec Yugi maintenant.
- Ouais…ça va… murmura Yugi en fermant les yeux, presque incapable de résister.
- Ok! J'ai une meilleure idée Yug… Tristan, raccompagne-le chez son grand-père et veille à ce qu'il dorme un peu, d'accord?
- Non! se rebiffa Yugi qui tentait de se relever pour s'asseoir. Je peux pas, il faut veiller sur Kaiba…
- Ouais, ouais… arrête de t'en faire Yug, on est là, tu le sais bien. Et puis, il faut que tu te reposes…
- Je ne pars pas d'ici Joey… dit encore le petit homme aux cheveux tricolores.
« Il ne faut pas que je m'endormes… »
« Ou peut-être…si… » lui répondit Atem qui se décidait à ressortir de son puzzle.
« Ça serait peut-être une bonne idée justement de faire une sieste Yugi… si on arrivait à entrer dans le sommeil de Kaiba, ça nous donnerait une meilleure idée de ce qui se passe, tu es d'accord? »
« …tu crois qu'on y arriverait? » s'inquiéta Yugi.
« Je sais pas. Mais on peut essayer… »
- D'accord! reprit Yugi à l'adresse de Joey et Tristan. Mais je ne rentre pas à la maison. Je reste ici. Je vais juste essayer de me reposer un peu, c'est d'accord?
- Quoi? Mais non… tu serais bien mieux…
- Non, non, insista encore le jeune homme en réponse à Joey qui s'inquiétait pour lui. Ça va aller Joey, veille sur les Kaiba en attendant.
- Euh…oui…d'ac… répondit le blondinet.
- Allez, va rejoindre Mokuba, il a besoin de quelqu'un.
Joey retourna dans la chambre devenu de plus en plus curieux par les événements qu'il tentait de comprendre et de s'expliquer.
- Donc…Moki, comment c'est arrivé?
- Ben c'est ça le problème Joey… il n'est rien arrivé justement! Il n'a même pas bougé. Alors, d'où lui viennent ces marques? Vous avez une idée, infirmière?
Ivy s'était affairée jusque-là à soigner les petites entailles sur la joue de Kaiba. Elle réprimait difficilement une certaine colère. Mais forcée, elle s'en accommoda tant bien que mal.
- Non monsieur, d'ailleurs, c'est vous qui étiez avec lui…
Exact. Comment aurait-elle pu savoir?
La tristesse et l'angoisse ne quittaient plus le visage du jeune Kaiba.
- Hé! Moki… ça va aller, d'accord?
Et pourtant, bien qu'il n'était pas toujours très perspicace, Joey Wheeler était persuadé que l'explication se trouvait dans l'invisibilité. Il crut même, un instant, que peut-être était-ce là le phénomène d'un fantôme ou quelque chose qui eut pu lui ressembler. Et puis qu'est-ce qui se passait avec Yugi que même le pharaon ne pouvait contrôler ni comprendre?
Ivy termina d'apposer deux minuscules pansements sur la joue de Kaiba. Elle ne regardait ni l'un ni l'autre en face, convaincue qu'ils verraient dans son regard le feu de la colère qui lui montait aux tempes.
Fou comme elle bouillonnait à cet instant précis.
&&&&&&
Faisait-il jour? Faisait-il nuit?
Kaiba n'aurait pu le dire. Mais l'aube approchait et le cimetière était désert. Plus une ombre ne se mouvait devant lui. Il s'était battu durement. Il avait gagné sur son adversaire. Du moins, cette manche.
Et c'est fou comme il était fatigué.
Pire que tout, il ne savait plus où il était puisque aucune ville n'apparaissait à des kilomètres à la ronde.
&&&&&&
- Joey…j'ai peur… souffla Mokuba en se laissant tomber sur son fauteuil et en repliant les jambes sous lui dans la position fœtale.
Sauf que cette fois, Joey aussi commençait à avoir peur également.
Il ne savait pas quoi dire pour l'encourager. Et pourtant, il aurait aimé se montrer réconfortant. Ce qui le poussa tout de même à essayer.
- T'inquiète Moki… ton frère va se réveiller c'est certain. C'est un batailleur, un gagnant… et je suis sûr que tout va rentrer dans l'ordre…
- Tu le crois vraiment Joey?
Le regard de Mokuba s'était remis à pétiller devant les encouragements du blond. Si lui croyait en la force presque surhumaine de Séto Kaiba, alors lui-même, son propre sang, n'avait aucun droit d'en douter.
Joey sourit timidement devant l'effusion de ses propres aveux. Kaiba avait beau être le plus glacial des hommes, n'en restait pas moins un redoutable adversaire qu'il ne souhaitait à personne. Au fond, il n'en doutait pas, malgré le danger imminent qui le guettait, Kaiba s'en sortirait. D'ailleurs, et il ne l'avoua pas, mais personne d'autre ne le pourrait, sauf peut-être Yugi.
- Oui… j'en suis persuadé. Ton frère est un battant, insista Joey en levant le poing pour bien souligner sa ligne de pensée. Et puis…je pense que toi aussi Moki, tu devrais te reposer un peu. J'suis sûr que Kaiba n'aimerait pas te voir comme ça.
- Je veux pas fermer les yeux Joey. Je refuse de les ouvrir et qu'il ne soit plus là.
- Allons Moki… avec toute la garde qu'il y a autour de l'hôpital et dans les couloirs, je vois pas où il pourrait aller…
- C'est pas ce que je voulais dire Joey… murmura encore Mokuba dont l'angoisse ressurgissait à même sa voix.
« Je sais Moki…je sais… »
- T'inquiète pas. Et puis, on est là, dit Joey.
Mokuba pencha la tête comme s'il réfléchissait à ces dernières paroles.
- D'accord, je vous laisse entre frangins…
- Non! Joey! s'écria Mokuba qui semblait se ranimer. J'aimerais que tu restes…
Décidément, le cadet des Kaiba semblait lui porter plus d'estime qu'il n'y paraissait. Mais plus encore, Joey comprit l'immense solitude dont Mokuba était la proie.
- Bien sûr!…soupira-t-il en s'assoyant sur le fauteuil d'à côté. Tu peux dormir tranquille, je reste là.
&&&&&&
Quand il ouvrit les yeux, Kaiba était étendu sur un lit bien moelleux; la pièce, qu'il reconnaissait sans mal, semblait plus tranquille et paisible qu'à l'habitude. Il était dans son propre lit. Et fait curieux, les rideaux étaient ouverts, laissant pénétrer la douce chaleur du soleil dans la chambre. Lui qui tirait normalement les rideaux, se retrouva plongé au cœur d'une quiétude si apaisante qu'il eut du mal à réaliser qu'il rêvait encore probablement.
Mais ce qui l'intrigua encore plus, c'était ce poids supplémentaire qui pesait sur sa poitrine.
Lorsqu'il descendit le regard, il vit une tête appuyée contre lui. Celle d'une femme.
Son premier réflexe aurait été de la repousser et la jeter hors du lit, bien loin de lui. Sauf qu'avant même de relever la tête dans sa direction, elle laissa glisser sa main sur son torse très tendrement. Ce qui arrêta toute action, y compris les pensées de Kaiba qui se montra curieux de cette sensation de bien-être étrange.
C'était elle. Encore elle. Et malgré l'impossibilité d'entrevoir toujours son visage, elle souriait en ricanant doucement.
- Je suis fière de toi…souffla-t-elle, en baisant le torse de Kaiba qui ne put empêcher un doux frémissement de s'échapper de ses lèvres.
- Pourquoi?
S'il n'était pas au paradis, alors où était-il donc encore?
- Tu t'es bien battu… et je sais que tu gagneras… souffla-t-elle en laissant ses lèvres caresser le corps de Kaiba qui découvrit de nouvelles sensations. Un plaisir intense se gravait dans son cœur et dans son âme.
Sans savoir comment, elle l'aimait sincèrement. Et cela l'émut plus qu'il ne saurait jamais l'avouer.
Et pourquoi cette impression de lui appartenir?
- Dis…murmura-t-elle en se relevant vers lui… et si tu te battais un peu…avec moi?
Les mots étaient sortis si tendrement de sa bouche qu'il n'y avait aucune erreur possible sur la signification véritable de leur sens. Son simple toucher le réclamait.
Parmi tous ces mauvais rêves dans lesquels il était perdu depuis quelque temps, c'était celui qu'il choisirait de revivre indéfiniment s'il avait le choix.
Et puis…pourquoi toujours cette étrange impression de ne rien savoir lui refuser?
Sans même ouvrir la bouche, elle était déjà à califourchon sur lui, faisant se caresser leurs deux sexes l'un contre l'autre d'un même entrain.
Kaiba posa ses mains de chaque côté de ses hanches, l'entraînant même à pousser plus loin ce délicieux combat.
Sans savoir comment, Séto Kaiba était au paradis.
&&&&&&
- Gwwaaaa! s'écria Joey en reculant presque jusqu'au mur, un bras relevé à hauteur du visage comme s'il cachait sa propre réaction ou qu'il était menacé par un troupeau de lionnes affamées.
- Mais t'es malade! Qu'est-ce qui te prend? s'écria Mokuba en se relevant dans un sursaut de son fauteuil.
Mokuba reprenait difficilement son souffle.
Seulement Joey n'osait pas avouer qu'il avait vu si peu souvent Kaiba sourire qu'il trouvait ce nouveau rictus sur son visage des plus terrifiants.
Ce n'était plus le même type qui se retrouvait étendu dans ce lit. Et cela lui ficha la trouille autant que ça le déconcertait.
- Il a souri! Non…euh…il sourit… balbutia-t-il comme s'il s'apprêtait à faire un arrêt cardiaque, le regard arrondi et la bouche ouverte bien grande.
- Ben…qu'est-ce que tu insinues par là? Séto sourit souvent!
- Pfff! Ouais, à d'autres oui!
Mokuba soupira vivement en détournant le regard vers son frère.
- Et il a l'air heureux…il doit faire un beau rêve… souffla Mokuba en admiration penché sur ce visage rempli de sérénité.
« Enfin! » songeait-il plus tranquille soudain.
-Euh…. bredouilla Joey en se frottant le derrière de la nuque, de plus en plus étonné par la tournure des événements. Euh… je crois que c'est un ….très beau rêve…
Son attention ne se détournait plus du milieu du lit.
-…érotique… finit-il par murmurer, ne sachant plus s'il devait s'esclaffer de rire maintenant ou se taire à tout jamais de peur de signer son arrêt de mort.
Il apercevait sans nulle difficulté une bosse de bonne envergure s'élever d'en dessous des couvertures : Séto Kaiba en pleine érection? Et il ne pouvait pas le cacher!
- Quoi? Mais non! Ce que tu peux avoir les idées mal tournées quand tu t'y mets… s'insurgea Mokuba dont le regard se faisait presque mauvais.
Il ne pouvait supporter que l'on essaie de ridiculiser Kaiba.
Joey ne cessait de se frotter le derrière de la nuque, encore plus embarrassé.
- C'est que… voulut-il continuer pour faire comprendre au jeune homme de quoi il était question.
Malencontreusement, Mokuba s'aperçut également du changement sur la silhouette immobile.
- OHHHH! s'exclama-t-il en détournant les yeux, rougissant à une vitesse fulgurante.
Cette fois, Joey ne put réprimer un ton moqueur et de pure ironie à l'endroit de Kaiba.
- Woahhhh! Et ben maintenant on est fixés… on sait que Kaiba n'est pas totalement le glaçon qu'il paraît! Hé! Hé! Quand je dirai ça aux…
- Joey! La ferme! Tu ne diras rien à personne, compris?
Mokuba était insulté au nom de Séto.
Mais le blondinet ne cessait de sourire à pleines dents en s'interdisant de détourner les yeux à son tour. C'était une image qui valait son pesant d'or. Une fortune inestimable que même Kaiba ne pourrait racheter en retour…
- Non, mais t'as pas honte? Et puis, reprit Mokuba qui rusa, déterminé à rejeter cette vision dans l'esprit de Joey, je vais finir par croire que t'as un sérieux penchant pour mon frère…!
« Oh…il marque un point là…je ferais mieux de… »
- Ça va! Ça va! J'ai compris! se révolta Joey en reculant vers la porte, rougissant de son erreur. Il n'allait sûrement pas se laisser accuser d'une chose aussi répugnante. JE vais à la cafétéria…t'as besoin de quelque chose?
Dans un geste, il ouvrit la porte. Mais à nouveau, il regarda une dernière fois l'érection complète de Kaiba.
- GGGGRRRR! JOEY! cria Mokuba qui ne riait plus.
- D'accord! D'accord, Moki! Je descends quelques minutes me chercher un café et je reviens, ok?
Joey déguerpit en souriant toujours de plus belle.
Au fond, la situation n'avait rien de comique vu le profond sommeil de Kaiba. C'était un peu en abuser. Mais c'était si cocasse de s'apercevoir finalement que ce même Kaiba était un homme comme des millions d'autres. Vulnérable à l'heure actuelle. Mais qui ne manquait toujours pas de puissance…
Cette pensée le fit sourire de plus belle, il en avait apprécié le double sens.
Si Mokuba était sorti de la chambre pour ne regarder que dans le corridor, il aurait entendu un doux ricanement sortir de la bouche de Wheeler jusqu'à l'ascenseur.
&&&&&&
- Grrr…arrête ça tout de suite, tu m'as compris?
Le visage d'Ivy avait rougi violemment sous la rage. Tant et si bien qu'elle avait pensé faire exploser le téléphone contre le mur.
- Non! Que tu t'amuses, c'est une chose! Mais je ne veux pas que tu l'abîmes… je t'interdis de lui faire du mal, tu m'as bien entendu?
Un court silence suivit ses paroles remplies de menaces.
- Et bien, les plans ont changé, voilà tout! Je m'en fiche! s'écria-t-elle encore devenue impatiente, comme une enfant gâtée habituée à ce qu'on lui cède et lui obéisse au doigt et à l'œil.
Puis elle raccrocha, non sans garder toute la misère du monde à se calmer.
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« Yugi? Tu m'entends? »
« Huh? »
« Nous y sommes, Yugi… »
« Mais Yami, nous sommes dans ton puzzle… »
« Oui, je sais… mais il faut commencer quelque part. Peut-être l'une de ces salles pourra nous donner un petit indice. Enfin, je l'espère… »
Yugi fut bien embêté devant l'immensité de la tâche. Il devait y avoir des centaines de pièces dans ce puzzle. Il le savait par expérience.
« Tu crois vraiment qu'on peut trouver une porte qui conduira au rêve de Kaiba? »
« Je ne sais pas Yugi. Mais il faut au moins essayer. »
« D'accord…je te suis »
&&&&&&
L'Habit ne fait pas le moine : ce n'est pas sur l'apparence qu'il faut juger les gens!
Grosses bizes!
