Note de l'auteur :

Salut les amies! Et bien, me revoilà!

Je sais, j'ai été un « petit » moment sans updater, m'en voulez pas trop, d'accord?

À nouveau je remercie infiniment ElfeMystique, Erra, Regenerating Fire, Kisa, Mana Magician Girl, ano19735, Make A Secret, Saya, Shaya10 et bien sûr ma p'tite Blue Eyes Dreamer!

Je sais, et je m'en excuse, je ne prends pas le temps de faire des RR… d'ailleurs, ce n'est pas permis même si je l'ai fait dans le dernier chap. Mais bon, vous savez que je vous adore. Et que je vous remercie encore et encore d'être là.

C'est un gros chapitre que celui-ci. J'ai délibérément rallongé de plusieurs kilomètres – hic! Loll – un peu beaucoup aussi pour me faire pardonner pour le temps que je n'ai pas écrit. Enfin, le délire se poursuit! Alors, sur ce, ne vous gênez pas pour les commentaires. Et j'espère que vous ne serez pas déçues et que vous aimerez toujours!

Grosses bises à chacune d'entre vous!

Chapitre 9

Battre le fer pendant qu'il est chaud

Au fond, son plan restait des plus simples.

Et avec l'aide de son frangin, Ivan, il s'annonçait une véritable partie de plaisir alors que ce dernier l'aiderait sans difficulté à éloigner les importuns. N'était-il pas infirmier lui-même?

Ainsi, rien n'y paraîtrait. Et il se montrerait le plus utile des alliés.

D'abord, il lui faudrait se débarrasser de son stupide petit frère, constamment collé au chevet de Kaiba. Mais elle savait bien comment. De ça, elle n'avait aucune crainte. Et puis ensuite, le reste de la bande, en commençant par cet idiot de Wheeler qu'elle enverrait balader en lui posant un lapin. C'était le plus facile, bien sûr, accroché comme il paraissait l'être déjà.

Et puis, cette tête à pique et son autre acolyte, Tristan – la fille étant retournée chez elle en leur ayant fait promettre de l'appeler à la moindre nouvelle. Du moins, de ce qu'elle en avait entendu.

Elle n'avait donc aucun souci à se faire. Tout allait fonctionner selon ses vœux.

Tant qu'à ses intentions…pas très nobles tout de même, n'importe quelle femme les aurait comprises. Et peut-être même certaines, secondées. Du moins, n'importe laquelle qui, comme elle, eut été incapable d'éprouver le moindre scrupule ou le plus petit des remords.

- Tu es bien certaine de toi, Ivy? hésita encore son frère un instant.

Il avait beau être aussi retors que sa jumelle, mais ses intentions à lui demeuraient beaucoup plus radicales et moins sournoises. Il jugeait que la perte totale de Kaiba ne serait rien en comparaison avec la grande vie qui les attendait.

Mais voilà que sa sœurette semblait s'être entichée de cet escroc. Et ce plan tordu n'était pas du tout pour lui plaire. Loin de là. Mais c'était sa décision à elle. Et comme il se retrouvait dans cette histoire jusqu'au cou, de quel droit aurait-il pu jouer les moralisateurs? N'était-il pas aussi coupable?

- Ça suffit, je sais ce que j'ai à faire, compris? le cingla-t-elle aussi radicalement.

Ce qu'il pensait, lui comme d'autres, elle n'en avait rien à faire.

Son plan s'avèrerait sans accroc si on ne lui mettait pas de bâtons dans les roues. Et de ce qu'elle en jugeait, personne n'était en mesure de l'arrêter. Même pas les gardes en faction sur l'étage.

Et puis, son méfait accompli, elle serait libre de disparaître aussitôt.

Rien ne pourrait l'arrêter. Ça faisait déjà un petit bout de temps que tout était vu dans sa tête.

&&&&&&

- Mais…balbutia Mokuba, Yugi, je ne veux pas quitter mon frère.

Yugi soupira légèrement embarrassé; il comprenait fort bien l'inquiétude de Mokuba mais il savait également que sans lui, rien ne pourrait être étudié de plus près. Lui et Atem avaient décidé de se rendre au sous-sol de la Kaiba Corp, vérifier que toutes les cartes de Kaiba se trouvaient bien être là où elles devaient être. Du moins, selon les dires du jeune homme. C'était capital pour amorcer leurs recherches. Et puis, ils devaient également voir et étudier de plus près tous ces nombreux messages de plus près. Impossible sans la présence de Mokuba qui luttait contre cette idée, vu les circonstances.

Yugi savait trop bien qu'il était au courant du grand danger dans lequel était plongé Kaiba, sans tout savoir bien entendu. Mais la prudence demeurant la règle d'or de la famille Kaiba, Mokuba n'y faisait certes pas exception.

- Mokuba! reprit Yugi calmement, écoute…Nous ne pouvons rien faire sans ton aide, tu le sais. Et nous devons trouver le responsable de cette attaque contre Kaiba avant qu'il ne récidive, tu comprends? Nous devons réellement trouver qui c'est et l'empêcher de continuer ses plans diaboliques.

- Argghh…siffla Mokuba en serrant les poings, je sais mais…

- …mais…Joey sera là. Et il ne quittera pas ton frère…l'interrompit Yugi à nouveau. N'est-ce pas Joey?

Yugi lui adressa un regard concerné.

Joey allait répliquer que oui, du moment qu'ils reviendraient assez vite pour ne pas lui faire rater son fameux rendez-vous du soir. Mais il se ravisa finalement. Après tout, n'en avait-il pas fait la promesse?

« Grrr…mais qu'il me fasse pas manquer mon rancart sinon…ahhh! Kaiba! »

- Oui, d'accord, répondit-il sans trop montrer la déception qui le tenaillait.

- Ah…je sais pas…dit encore Mokuba en ouvrant la porte de la chambre pour regarder la silhouette de son frère dont l'état était demeuré stationnaire.

- Mokuba…tu sais que tout ça doit finir, n'est-ce pas? reprit Yugi qui ne voulut pas perdre espoir. Je suis persuadé que c'est ce que Kaiba ferait.

« Ce que mon frère ferait? Oui, c'est exact. Mon frère se battrait comme un déchaîné et il n'arrêterait pas tant qu'il n'aurait pas trouvé… »

À contre-cœur, il avait pris la décision de suivre Yugi et Tristan dans leur quête.

- Très bien, soupira-t-il. Par où on commence?

- La Kaiba Corp.

- D'accord, répondit Mokuba en se relevant plus déterminé maintenant. Mais je vous répète qu'on perd notre temps. Personne n'a pu aller voler ses cartes de duels. IMPOSSIBLE.

- C'est ce que nous verrons.

« Tu crois vraiment que c'est possible, pharaon? »

« Je ne sais pas. Mais nous devons vraiment nous en assurer. »

« humpp… »

Mokuba donna ses dernières instructions aux gardes, s'assurant par là que personne ne franchirait les portes et ascenseurs de l'étage et qu'il serait informé du moindre incident possible. Ce qui bien sûr, au fond, ne le rassurait pas davantage. Ne s'était-il pas juré de ne pas quitter son frère d'une semelle?

- Joey…

- Hummph?

Grave et insistant, Mokuba avait saisi un morceau du chandail de Wheeler pour l'approcher à deux pouces de sa figure.

- Tu m'as fait une promesse Joey, dit-il, ne l'oublie pas.

Si Joey n'appréciât pas forcément cette manière de procéder, il n'en resta pas moins touché par l'inquiétude dévorante du gamin. Voilà sans doute pourquoi il ne broncha pas face à un tel geste.

- Oui. Je sais.

« Grrr…Je sais? Je sais? J'ai promis! Arghhhh! Mais je veux pas manquer mon rendez-vous avec … Grrr!… Mais pourquoi il se réveille pas! Non d'un chien! Ça serait pourtant si simple… mais non! Kaiba! Tout est compliqué avec ce type! »

Et pourtant, au fond, il comprenait l'urgence de la situation. Rien n'était plus logique et plus adéquat que de s'en tenir à sa promesse.

Ivy, aussi jolie fut-elle, comprendrait peut-être aussi. Sûrement. Et puis, gentille comme elle l'était, elle remettrait le rendez-vous, voilà tout. Si jamais ils ne seraient pas revenus à temps bien sûr. Restait quand même un peu d'espoir.

- T'inquiète pas. Je suis là gamin, reprit-il avec plus de conviction dans la voix cette fois.

&&&&&&

Kaiba n'eut pas le temps de demeurer inconscient bien longtemps puisque la chute sur le sol poussiéreux n'en fut pas moins dure.

Le sol plombait sur une ville fantôme. Une ville qu'il n'avait jamais vue auparavant sauf dans les pires films à la mode des années 60-70 : la mode country far west.

Péniblement, et aussi fatigué qu'il l'était depuis le début de cette éreintante aventure, il se releva en agitant ses mains sur ses vêtements auxquels il ne porta pas tout de suite attention trop occupé à regarder la nouvelle scène où il se retrouvait à présent.

Donc, la ville semblait déserte. Un vent sec mais assez doux la traversait, entraînant des mottes de foins et de poussière qui glissaient d'un bout à l'autre de l'unique et assez large allée principale. Devant lui, se tenait un établissement avec une enseigne de bois où le mot « saloon » était inscrit à la peinture noire.

« Qu'est-ce que c'est encore que ce bordel? »

Puis il cessa promptement de s'essuyer lorsque son regard s'abaissa sur sa propre personne; il était revêtu d'un habit de cow-boy dans les tons de noir sauf la chemise à carreaux, tout de même assez propre qui faisait dans le blanc crème. Il avait même les bottes à pointes et les éperons aux talons. Ne lui manquait que le chapeau qu'il retrouva aussi vite lorsqu'il baissé les yeux vers le sol, juste à côté de sa chute.

Si ce fut une coïncidence, il portait curieusement encore son disque au bras gauche, ce qui devait lui donner l'allure intemporelle d'un extra-terrestre dans le milieu de ce paysage lointain.

Qu'allait-il surgir une nouvelle fois? À quoi ou qui allait-il devoir se mesurer encore?

Plus que jamais, Kaiba demeura aux aguets, furetant de son regard perçant les alentours et prenant un grand soin de scruter chaque entrée de chaque bâtisse sans oublier les recoins.

Et puis ce bruit de galops rapides qui semblait venir vers la ville; des chevaux sans contredits, suivi de quelques coups de pistolets.

- Hiiiihawwww!

Trois hommes, également habillés en cow-boys, s'approchaient rapidement avec leurs montures en hurlant ce qu'il y avait de plus typiquement ouest américain en élançant des lassos dans les airs comme s'ils s'apprêtaient à chasser un veau ou un taureau.

Et bien entendu, Kaiba semblait être devenu cet animal.

- Hiiiihawww! Crièrent-ils en chœur en faisant leur entrée dans la ville.

De glace, Kaiba les envisagea sans bouger. De toute façon, où pouvait-il aller raisonnablement?

Se réfugier? Pas digne d'un Kaiba.

« Bande de tarés… »

« Mais quelle horreur! »

&&&&&&&

« De mieux en mieux… »

- Excusez-moi, M. Wheeler… souffla Ivy dont la moue s'était transformée en enfant de chœur.

D'un bond, Joey se leva de son banc. Il était resté dans le corridor face à la porte de la chambre de Kaiba.

- Joey! insista-t-il.

- Euh…oui, Joey, répéta-t-elle toujours rougissante. Où sont passés vos amis? Oh! Ils doivent être partis se reposer un peu, c'est bien normal après tout.

Joey rougit à son tour. Normalement, il aurait tout avoué sans se faire prier.

Seulement, ce tendre regard bleu le déstabilisait suffisamment pour lui faire passer l'envie de trop parler. Se consacrer uniquement à ses propos lui paraissait plus conforme à ce début de relation, si jamais elle put voir le jour.

- Ouais…c'est un peu ça…dit-il encore en rougissant fortement.

- Oh! Je vois… soupira-t-elle.

Elle se retint facilement, assez bonne actrice, de démontrer l'euphorie totale de son appréciation. Tout marchait encore mieux que mieux. Elle n'aurait en fait qu'à se débarrasser de Wheeler et le tour était joué. Et de la façon qu'il la regardait, elle ne doutait pas un seul instant de la facilité avec laquelle elle allait faire de lui ce qu'elle désirait.

Mais encore, elle chercha plus longuement à savoir le temps exact qu'elle aurait en toute liberté.

- Oh! J'espère qu'ils ne vous laisseront pas trop longtemps tout seul…

- Euh…j'sais pas trop…

« Et puis…j'suis pas entièrement tout seul… » se plut-il à penser à l'agréable compagnie d'Ivy.

« Grrr…mais combien de temps seront-ils absents, triple andouille? »

Ces mots ne franchirent jamais le seuil de ses lèvres. Mais c'était fou comme elle les pensait malgré le doux sourire que son visage projetait.

Mais au fond, il n'y avait rien à craindre. L'horloge marquait les 10h30 et il était encore très tôt dans la journée.

Et puis, une petite aide extérieure, maintenant qu'ils étaient dehors, allait s'annoncer d'une grande efficacité. Juste de quoi retarder leur retour, au besoin.

Oui. Tout marchait comme sur des roulettes. Et mieux qu'espéré.

&&&&&&

Le coffre-fort s'ouvrit sans difficulté sous les doigts agiles de Mokuba.

La mallette argentée de Kaiba n'avait pas bougé de l'endroit.

- Comme je vous le disais. Personne n'est en mesure de franchir la sécurité de la Kaiba Corp. Séto a tout prévu en conséquence… avoua Mokuba plutôt fier de la grande maîtrise de son frère.

- Ouvre-la quand même, d'accord? insista Yugi qui ne le croirait pas tant et aussi longtemps qu'il n'aurait pas pu constater de ses propres yeux la présence de ces précieuses cartes.

Mokuba soupira lourdement, déjà passablement secoué d'avoir dû franchir le seuil de l'entrée de la compagnie; les tessons avaient disparu du parterre mais les vitres n'avaient pas encore été réparées. Et cela l'avait profondément affecté de revenir sur les lieux du crime bien qu'il n'en avait glissé mot à personne.

D'un geste, il tira la valise vers lui et l'ouvrit sans plus de difficulté.

Rien ne manquait.

« Grr…case départ » souffla Atem.

« Oui, j'en ai bien peur. Mais au moins, elles sont à l'abri. » renchérit Yugi. «Le sont-elles vraiment? Est-ce qu'on ne devrait pas les garder avec nous? Juste au cas ou? »

Atem parut réfléchir un instant alors qu'il s'apprêtait à approuver l'idée de Yugi. Mais il se rebiffa à la dernière seconde.

« Non. Tu l'as dit! Je crois qu'elles sont mieux ici, en sécurité. »

« Quoi? »

« Oui. Réfléchis Yugi. Si elles sont encore ici c'est que personne n'a été en mesure de les prendre, correct? »

« Oui bien sûr que oui mais… »

« Justement! » s'écria Atem. « D'où la logique. Si nous les emportons, elles seront plus vulnérables à un vol potentiel. Et si c'est exactement ce qu'on attendait de nous? »

« humm ? Tu crois que la personne qui a fait le coup pourrait avoir besoin de ces cartes et que comme il- ou elle- n'était pas capable de les prendre ici, ça serait les exposer directement au danger et à la tentation, c'est ça? »

« Humm… oui. C'est ça » répondit Atem. « Et peut-être que cette arme serait encore plus redoutable contre Kaiba lui-même. »

- Très bien Mokuba. Replace-les, dit Yugi au bout d'un moment.

Rien n'était plus logique que cette théorie où tout devenait possible.

Mokuba s'exécuta sans plus de difficulté, bien qu'il ne suivit pas le raisonnement de Yugi.

- Et maintenant? demanda le cadet des Kaiba.

- Et bien, si on visitait l'ordinateur de ton frère?

- Ah ça! Mais c'est personnel…je crois pas que Séto apprécierait que…

- Mokuba! s'écria Yugi légèrement insulté. La vie personnelle de ton frère ne m'intéresse pas du tout. Mais vu tous les courriels reçus, je crois qu'il serait bon de creuser un peu de ce côté…

- Mais…voulut répliquer Mokuba.

Yugi lui adressa un regard assez sévère. Le moment n'était pas aux attendrissements d'autant qu'ils faisaient tous des pieds et des mains pour découvrir l'ennemi. Et mieux que quiconque, Atem et Yugi en connaissaient le véritable guet-apens.

Où en était Kaiba à présent? Face à quelle embûche se retrouvait-il plongé cette fois? Et, par-dessus tout, lui arrivait-il d'avoir quelques moments de repos au travers de ces pénibles circonstances? Risquait-il vraisemblablement la mort à chaque détour de cet infernal labyrinthe?

Cette pensée quittait rarement leurs esprits depuis qu'ils l'avaient croisé dans cette bulle.

- Très bien… soupira encore Mokuba, vaincu par la ténacité de cette aide improvisée. Montons alors!

Aide qui n'était pas de trop cependant.

En espérant que Kaiba lui pardonnerait cette intrusion bien involontaire.

« Et puis… en y réfléchissant encore de plus près, Yugi » continua Atem alors qu'ils avaient tous monté dans l'ascenseur, « je crois qu'on détient un avantage important sur ce type. »

« Ah! Et lequel? »

« Il ne sait probablement pas que NOUS savons, Yugi. Il ne sait pas que nous sommes au courant de ce que vit Kaiba. Tout ce qu'il pourrait comprendre c'est que nous recherchons sa trace. Mais pas ce que nous désirons réellement trouver en réalité… »

Yugi se frotta le derrière de la tête, légèrement confus et rougissant de son ignorance.

« Euh… c'est-à-dire? »

Le regard du pharaon se perdit dans un coin de l'ascenseur.

« Ce qui le retient prisonnier de ses rêves…»

Yugi devint plus songeur tout à coup. Atem était un être redoutable lorsque venait le temps de jouer. Pas à dire. Aucun détail ne lui échappait.

&&&&&&

L'homme rata sa cible et sa corde, destinée à être passée autour de la poitrine de Kaiba, glissa plutôt sur son bras droit que ce dernier s'empressa de resserrer en l'enroulant. Puis alors que le type à cheval passait à ses côtés, Kaiba tira solidement sur la corde faisant tomber le cavalier de sa monture.

Kaiba jugeait plus prudent de confronter l'homme face à face. Mais ses compères voulurent essayer à leur tour d'enrouler Kaiba de leurs cordes en hurlant comme des déchaînés qui prenaient visiblement pas mal de plaisir à jouer avec leur proie.

Et ces cris effarants qui ne cessaient de résonner dans ses oreilles finirent d'anéantir la patience de Kaiba qui se précipita vers chacun d'eux en leur infligeant de sévères coups de poing après avoir réussi à les faire tomber de selle à leur tour.

- Vous voulez savoir de quoi ça a vraiment l'air un saucisson? S'écria-t-il en saisissant leur corde et en empoignant leurs chevilles ensemble. Aussi rapidement, il accrocha fermement les cordes aux selles de leurs chevaux et abattit durement une main sur leurs cuisses pour les faire partir à toute allure.

Satisfait, et à moitié amusé bien qu'il le cacha facilement, il regarda ces étranges attelages partir au galop avec les hommes qui hurlaient en dépoussiérant le sol.

N'empêche que tout ça semblait beaucoup trop facile.

Alors, quoi d'autre?

&&&&&&

Plus d'une heure trente à décortiquer chaque message reçu. L'ordinateur du grand pdg était si rempli que même Mokuba se demandait comment il se faisait qu'il n'avait pas encore explosé, sa capacité de mémoire paraissant illimitée soudain.

Bien sûr, nombre d'entre eux avaient été jetés à corbeille et compressés par la mémoire du disque. Mais on aurait dit que ces mêmes messages revenaient constamment par intermittence et d'eux-mêmes comme s'ils avaient été programmés pour ressurgir à telle heure ou tel moment de chaque journée. C'était complètement dingue. Et l'une des choses qui irritait tant Kaiba avant l'accident.

Il n'était jamais parvenu à en découvrir la source.

- Attends! S'écrira Atem qui avait pris le corps de Yugi. Reviens en arrière.

Sur l'écran défilaient des messages aussi odieux et insultants les uns que les autres. Mais Atem avait crû apercevoir – très rapidement- une forme au-travers de ces pages.

- Reviens… c'est ça, dit-il encore. Mokuba, est-ce possible de ralentir et de figer l'image?

Quoi? Quelle image? T'as vu quelque chose? Demanda-t-il en s'exécutant.

- Je ne sais pas…mais j'ai crû voir…

« un gros minet? »

« Yugi! C'est pas le temps de plaisanter là… »

« Oups…désolé mais j'ai pas pu résister… »

Atem se consacra à nouveau sur les images qui défilaient beaucoup plus lentement.

Et enfin, il l'aperçut plus clairement.

- Stop!

Le pharaon figea avec l'image qui se retrouva devant leurs yeux. Il avait ressenti depuis le début de leurs recherches, quelque chose de mauvais. De magique.

Elle était là. Toute petite, minuscule. De quoi passer complètement inaperçue, particulièrement pour quelqu'un qui ne se donne pas la peine d'observer intensément.

- Tu m'as bien dit que Kaiba avait des symptômes bizarres, n'est-ce pas ?

- Euh…oui, c'est exact, répondit vivement Mokuba qui ne voyait toujours rien.

- Mokuba! Tu vois ce petit point en haut à gauche, au dessus du message?

- Euh…oui, je vois.

- Tu peux l'agrandir?

- Je peux bien essayer, d'accord…laisse-moi quelques minutes…

Atem et même Tristan, qui se tenait plutôt tranquille depuis leur départ de l'hôpital, se pencha vers l'écran, désireux d'entrevoir le plus rapidement possible ce qui allait en surgir.

- La voilà!

- Mais ça ressemble à une carte! s'écria Mokuba qui agrandissait encore l'image.

- SI! Ça en est une.

C'était un serpent pas très gros qui enroulait un canari jaune et s'apprêtait à le dévorer.

- Mais qu'est-ce que c'est?

- Un virus! dit Atem en s'éloignant légèrement.

- Quoi? Informatique? Mais c'est pas possible… c'est…balbutia Mokuba

- Pas informatique Mokuba, reprit Atem. C'est magique. Je ne comprends pas comment cette personne a réussi à contaminer Kaiba via le réseau, mais je crois que c'est ce qui a rendu ton frère malade avant d'avoir cet accident. Il en a été bombardé, littéralement. C'est comme un message subliminal, qui entre dans l'esprit sans qu'on s'en aperçoive.

- Yugi! s'écria-t-il en se levant d'un bond. Mais c'est pas possible voyons!

- Tu crois? reprit Atem sous les traits de Yugi. Regarde-la bien attentivement Mokuba…

Au-dessus des bêtes, le nom de la carte apparut maintenant plus lisiblement : Coryza. Puis au bas de la carte, Virus Rhumy.

- Mais! Elle existe pas cette carte! paniqua Mokuba.

- Et bien, il faut croire que quelqu'un l'a créée…ses effets? Ah…elle crée des maux physiques divers en rapport avec un rhume ou une grippe, ça concorde avec les symptômes de Kaiba, n'est-ce pas?

Mokuba s'était légèrement éloigné, en proie à de la colère et de la tristesse à la fois.

Son frère victime d'une simple carte?

- Mais ce n'est pas suffisant… et ça ne l'aurait pas amené là où il est…

- Quoi? Qu'est-ce que tu veux dire? sanglota Mokuba qui avait toutes les difficultés à se retenir d'éclater en sanglots.

« Pharaon! Est-il nécessaire de lui apprendre ce qui se passe vraiment? » le réprimanda durement Yugi qui restait en retrait.

Atem, qui avait manqué de tact, se reprit aussitôt.

- Je veux dire que ça l'a peut-être affaibli avant… mais je ne crois pas que ça soit la cause de cet accident. C'était un geste délibéré. Il faut continuer à chercher…

Mokuba ne s'en senti pas plus rassuré. Même si son frère avait eu tous les symptômes de ce virus grippal ou qu'importait, vrai que le cinglé qui l'avait expédié à l'hôpital ne l'aurait pas tué avec cette simple carte. De ce fait, il courait toujours.

- Et si on partait chez toi maintenant, trier le courrier, tu es d'accord? demanda Yugi qui avait repris possession de son corps.

Mokuba demeurait ébranlé. Durement. Il lui semblait que tout allait si vite. Que la terre se dérobait sous ses pieds.

« Pharaon…tu as été un peu dur je crois… »

« Je ne l'ai pas fait exprès Yugi, tu le sais. Mais là n'est pas la question. C'est un virus qui peut incommoder, je suis d'accord. Mais ce n'est sûrement pas ce qui le maintient dans cet entre-monde. Alors…il faut chercher encore. »

Yugi soupira doucement, comme s'il reprenait ses esprits.

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- Tenez…j'ai pensé qu'un petit café vous ferait du bien… dit Ivy en s'approchant de Joey.

Ce dernier le prit avec un grand sourire, très content d'une telle attention.

- Ah! Mais je n'ai mis qu'un sucre et un lait, j'espère que ça suffira… avoua-t-elle sans dire qu'elle l'avait observé à la cafétéria lorsqu'il s'en était préparé un.

- Merci, dit-il. C'est vraiment très gentil. Mais comment faites-vous avec tout le boulot que vous avez pour vous souvenir de ce que je prends dans mon café? demanda-t-il devenu curieux et cherchant à lui faire des compliments.

- Oh! mais les détails font partie de mon métier, vous savez. Je n'ai aucun mérite pour ça…dit-elle encore en baissant les yeux. Alors, notre malade, pas de nouveau?

Comme il l'avait promis, Joey veillait personnellement à la sécurité de Kaiba et avait préféré s'installer confortablement dans le fauteuil qu'occupait normalement Mokuba depuis leur arrivée à l'hôpital.

- Kaiba? Nan! Il dort dur comme de la pierre. Au fait, avez-vous la moindre idée du pourquoi il prend autant de temps à se réveiller? Il est hors de danger maintenant, n'est-ce pas?

- Euh, oui, c'est ce que les médecins ont dit, effectivement, répondit-elle en se penchant à peine vers Kaiba pour replacer un pli. Ne vous inquiétez pas… tout ira bien, j'en suis certaine.

- Ah! J'espère pour le gosse oui, c'est sa seule famille.

Mais sans porter ses lèvres au café, Joey le déposa sur la petite commode d'à-côté.

- C'est triste… dit-elle. Ah! Je dois retourner au boulot. Alors, s'il y a quoi que ce soit, ne vous gênez pas...

- Ah si! Notre rendez-vous tient toujours? S'exclama Joey qui surveillait l'heure depuis un petit moment déjà.

L'horloge indiquait déjà plus de 14h.

Il avait encore le temps surtout d'espérer le retour de ses amis.

&&&&&&

À nouveau, ils se replongèrent dans la limousine pour le trajet qui les emmenait au Manoir Kaiba.

Atem semblait plus songeur que jamais, reprenant et recollant les morceaux ensemble.

« T'as une idée? » demanda Yugi.

« hu…pas encore Yugi. Nous serons un peu plus fixés une fois là-bas. »

Cette fois, Yugi se plia au silence de son ami.

Mais Mokuba faisait peine à voir, rongé par l'inquiétude d'avoir laissé son frère seul à l'hôpital. Il était peut-être avec Joey et tous les gardes. Mais quand même, l'angoisse ne le quittait pas comme s'il trahissait la confiance de son grand frère en le quittant.

Ce qui lui déplaisait par dessus tout.

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« Qu'est-ce que c… »

- Viens vers moi… lui souffla une voix féminine.

Kaiba sursauta vivement à la recherche de la provenance de cette voix, qu'il connaissait maintenant. Celle de cette femme qui le hantait à présent.

Le sol se mit à trembler et le bruit incessant de petites pattes qui projetaient la terre pour se faire un trou par où sortir se fit entendre et voir très bientôt.

Des fourmis se mirent à surgir du sol aux quatre coins de la ville.

Et comme si ce n'était pas assez, des araignées géantes pointèrent également leurs grosses têtes sur les toits des bâtiments et aux abords du village.

En moins de deux, Kaiba se vit encerclé par ces bestioles.

- Viens vers moi…répéta-t-elle doucement.

Mais d'où provenait donc cette voix?

Sans conteste, il l'aurait suivie.

&&&&&&

Des cris d'horreur et de peur retentirent dans la ville de Domino alors que la limousine s'apprêtait à traverser le grand boulevard.

Le chauffeur arrêta brusquement la voiture, aussi horrifié que les habitants par cette contagion.

« Yugi! C'est Kaiba! »

« humm…oui! »

D'un geste, Yugi ouvrit la portière.

- Restez à l'intérieur… cria-t-il à Tristan et Mokuba en se précipitant au-devant des bêtes qui faisaient irruption de toutes parts.

« Mais quoi faire? » s'écria Yugi désemparé.

« Yugi! Je crois que j'ai une idée! » répondit Atem en s'élançant au milieu de la contagion. « Si mes calculs sont exacts, Kaiba devrait être la proie de ces bestioles, non? »

« Oui, je crois. Ça se tient. »

« Alors, si nous sommes au centre de cette invasion, il est lui aussi, ici à cet endroit exact »

« D'accord. Mais… »

« C'est l'heure du duel Yugi, tire les cartes »

« Mais… »

« Pas de mais. On doit au moins essayer. Si ces bestioles apparaissent dans notre monde, peut-être pouvons-nous les combattre? Et ainsi…

« Nous pourrons aider Kaiba d'ici, c'est ça? »

Atem lui sourit gentiment. Yugi avait bien suivi le cours de son raisonnement. Ils ne risquaient rien à essayer après tout.

- Magicien et Magicienne des Ténèbres, à vous! crièrent-ils ensemble en faisant disparaître des monstres au fur à mesure des jets de lumières de leurs magiciens.

- Nous sommes là Kaiba!

Même si Kaiba n'était pas en mesure de les entendre.

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« Quoi? Qu'est-ce que…? »

Des insectes s'évaporaient par dizaines sans même qu'il ait eu à lutter contre.

Kaiba ne comprit pas d'où venait une telle aide. Mais il en était ravi.

Le comment des probabilités n'était pas au compte. Tout ce qu'il comprenait consistait dans cette aide inespérée.

« Yugi? »

Était-il possible que?

- Viens! répéta la voix. Par ici!

- Mais où? Hurla-t-il, conscient qu'elle agissait également pour lui venir en aide à son tour.

- Dans le puits… viens! N'aie pas peur!

« Grrr…je n'ai pas peur… mais si je parviens à m'y rendre, c'est pas certain que je ne m'y casserai pas le cou… »

Désespérément, Kaiba marqua un sprint fulgurant pour se rendre au bout de l'allée du village, poursuivi par des centaines de fourmis.

Il y parvenait lorsqu'une énorme mante religieuse apparut de nulle part freinant sa course. Elle paraissait en grand appétit à la regarder se monter légèrement sur ses pattes arrières et le menaçant de ses pattes avant.

D'un geste, il tira une carte.

La carte rêvée pour ce genre d'occasion : un ManEater Bug. Merveilleux.

Elle était pourtant jolie, toute verte. Ouais. Mais Kaiba n'avait aucune envie de lui servir de mari.

Sitôt fait, il regarda à l'intérieur du trou.

Une lumière en émanait.

- Viens…insista-t-elle encore.

« D'accord…j'ai compris »

Dans un bond, il se laissa glisser à l'intérieur du tunnel.

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Partis. Disparus. D'un coup.

Tout s'était évaporé et ne restait plus rien des « petites bêtes ». Ce qui leur signifia à tous deux que le rêve venait probablement de prendre fin. Ou du moins, de changer de décor.

Yugi respira vivement, réconforté que cette guerre plutôt inusitée ait pris fin aussi rapidement. Il n'avait rien contre les bestioles, juste qu'il préférait en rester loin.

- Woah! Mais qu'est-ce que c'était que ça? s'écria Mokuba en venant les rejoindre au pas de course. Et d'où elles sortaient toutes ces bibittes?

« Nous devrons lui dire la vérité… » avoua Yugi, penaud et inquiet

« Pas tout de suite Yugi. Il en a déjà assez sur les épaules. »

À nouveau, Yugi laisser s'échapper un très long soupir.

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- Chuttt! Il dort…souffla Ivy en ouvrant la porte de la chambre de Kaiba.

Joey semblait s'être assoupi, probablement dû au tranquillisant qu'elle avait délibérément mis dans son café.

- D'accord, dit-elle à l'adresse de son frère. Viens me débarrasser de cet abruti et ensuite, tu fais la garde devant la porte, compris?

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Battre le fer pendant qu'il est chaud : il faut exploiter une situation favorable sans tarder.

Bisoux! Au prochain chap!

J'espère que vous avez aimé mon délire... m'en voulez pas, hein? lol