Auteur : Séléné.

Disclaimer : rien n'est à moi, tout à Tolkien, sauf Isildis, Minas Elen et ce que vous ne reconnaissez pas.

Réponses aux reviews :

Lysbeth – Beriawen : Je suis contente que mon prologue t'ai plu, j'espère que ce chapitre te plaira aussi. Merci pour ta review.

Mellyna : Merci pour ta review, elle me fait très plaisir ! J'irai lire (relire plutôt) le Pantin dès que je le pourrais. Pour l'époque, ça se passe pendant la période de la Communauté de l'Anneau. J'espère que ce premier chapitre te plaira.

Harana : Salut toi ! Merci beaucoup pour ta review, elle me va droit au cœur. Je crois que ce chapitre est plus long que le prologue. J'espère qu'il te plaira ! Dis moi, quand est-ce que j'aurais le plaisir de lire le chapitre 2 de ta superbe fic "un été pour s'apprivoiser ?" ? J'ai hâte de le lire :p Mégakissoux

Agua : Une nouvelle fic ? GENIAL ! J'ai hâte de la lire ! Oui, chuis fan d'Aragorn et Legolas, en passant par Faramir et Haldir ;) J'espère que ce chapitre te plaira ! Je reviewerai tes fics sous Selerya alors ;)

Note : Après le prologue voici le chapitre 1. J'espère qu'il vous plaira autant que le prologue. Les pensées sont en italique et entre " ". Bonne lecture à tous, et n'oubliez pas de laisser une tite review, ça ne prend pas beaucoup de temps, et ça fait toujours plaisir.

Chapitre 1

La cloche d'argent sonnait l'alarme. Minas Elen était attaquée ! Isildis bondit du fauteuil dans lequel elle était assise, fourra le gros livre relié de cuir bleu sombre dans la sacoche qu'elle portait en bandoulière, et sortit en courant de la salle du trône. La jeune fille courut jusqu'à la porte du dernier niveau. C'était des orques qui attaquaient.

Un éclair de lumière bleu électrique zébra le ciel de la Cité et alla frapper un groupe d'orques. Isildis reconnut l'attaque de son père. Du regard, elle chercha la silhouette familière entourée d'un halo bleu. Elle la trouva au milieu du deuxième niveau, entourée de ses lieutenants, essayant de repousser l'invasion.

Brusquement, la terre trembla, le ciel gronda, et la mer s'agita. Une ombre noire se profila à l'entrée du premier niveau de la Cité. Les orques s'enfuyaient devant l'ombre, hurlant de terreur. Du haut de Minas Elen, Isildis reconnut le monstre qui détruisait sa ville. Elle l'avait vu des centaines de fois dans les livres de la bibliothèque royale.

- UN BALROG ! hurla la jeune fille en montrant le Démon des Profondeurs.

Le démon s'approcha du mur d'enceinte du deuxième niveau de la ville, déploya ses ailes, son corps brûlant d'un feu sombre. Le Balrog avait un fouet de feu, il s'en servit pour balayer le Roi-Sorcier et ses lieutenants.

Les Mages guerriers furent expulsés du second niveau de la Cité, certains allèrent s'écraser au pied du mur, d'autres se brisèrent la nuque en retombant, et une minorité fut gravement blessée, mais mourante. Le Roi Sinwë faisait parti de ces derniers. L'homme était retombé sur un amas de pierres, se brisant la colonne vertébrale et quelques côtes.

- PERE !

Isildis hurla de toute la force de ses poumons. Elle dévala les escaliers menant au niveau inférieur au pas de course. Elle saisit la première arme qui lui tomba sous la main : une lance. Les orques avaient réussi à passer les défenses des deux premiers niveaux de la Cité, et montaient à l'assaut du dernier. La jeune fille tomba sur ces monstres en arrivant au deuxième niveau. Le premier qu'elle vit, elle le transperça, le second fut tué de la même manière, et ainsi de suite. Isildis se frayait un chemin jusqu'à son père, récoltant blessures, coupures, égratignures, et semant la mort parmi les orques. Lorsqu'elle arriva près du corps de son père, la jeune fille tomba à genoux et lâcha sa lance.

- Père, murmura-t-elle.

- Isildis, ma petite fille...

- Non Père, ne parle pas, tu vas t'épuiser !

- Je vais mourir ma fille, et tu n'y peux rien…

- Non, tu ne mourras pas ! Je vais chercher le guérisseur, il te sauvera ! s'exclama l'infante en commençant à se lever.

- Reste ! dit le Roi-Sorcier en retenant sa fille par le bras. Je n'en ai plus pour longtemps, alors écoute moi attentivement !

Sinwë reprit son souffle et continua.

- Je ne suis pas ton père. Ton véritable père était un Atlante.

Cette révélation tomba comme une bombe sur Isildis. "Mon père, un Atlante ?"

- Et qui était ma mère ? demanda la jeune fille, choquée.

- Ma femme, la mère que tu as toujours connue était ta vraie mère.

- Pourquoi tu ne me l'as jamais dis ? explosa brusquement l'adolescente. Pourquoi tu ne m'as jamais dit que mon père était un ennemi de notre peuple ? Pourquoi tu ne m'as jamais dit que j'étais une bâtard ?

Le roi de Minas Elen agonisait. Dans un dernier effort, il parla à sa fille en colère :

- Je sais que… tu n'as jamais réussi… à faire de la magie, haleta-t-il. Mais ne désespère pas… ais confiance en toi… et tu y… arrivera…

Le Roi-Sorcier posa sa main sur la joue de sa "fille" et sourit. Isildis ferma ses yeux embués de larmes, tandis que le mourant reprenait la parole.

- Fuis ! Quittes cette Cité maudite… et sauves ta vie… Mon enfant… Ai shiteru…

La main de Sinwë glissa de la joue de la jeune fille et retomba mollement sur le corps désormais sans vie du roi de la Cité Bleue. L'adolescente rouvrit brusquement les yeux.

- Non ! Père ! Reviens, ne m'abandonnes pas ! J'ai besoin de toi ! murmura-t-elle en secouant comme un prunier le corps sans vie de son père adoptif.

Les larmes commencèrent à couler sur ses joues. Un sifflement près de son oreille et une flèche empennée de noir qui alla se ficher entre deux pierres du mur, sortirent Isildis de sa léthargie. "Merde, les orques ! Je les avais oubliés ceux-là !". La jeune fille ramassa sa lance et bondit sur ses pieds.

Elle n'était peut être pas une beauté, ni capable de faire de magie, mais c'était l'un des meilleurs guerriers de son peuple. « Fuis ! Sauves ta vie ! ». Les paroles de son père adoptif lui revinrent en mémoire. Un regard aux alentours lui suffit pour comprendre qu'il n'y avait plus d'espoir pour sa Cité.

Isildis s'élança vers la porte qui menait au premier niveau, quand un reflet bleu attira son regard et la stoppa dans son élan. Elle reconnut immédiatement l'épée qui gisait près du corps maintenait froid du Roi-Sorcier de Minas Elen. C'était l'épée de son père adoptif.

- Nensil ! s'exclama-t-elle en voyant l'arme à la lame d'argent.

Une flèche frôla sa tête. La Mandwinaine plongea sur l'épée, la saisit et partit au pas de course vers la sortie de la ville, évitant flèches et lances du mieux qu'elle pouvait, longeant les murs pour ne pas se faire voir, et combattant les envahisseurs, se frayant un passage jusqu'à l'armurerie principale, située au premier niveau de la Cité Bleue.

Dans l'armurerie, derrière un mur couvert d'épées et de boucliers, se trouvait un souterrain qui menait au cœur de la forêt entourant Minas Elen. Lorsqu'elle arriva à l'armurerie, Isildis trouva la salle investie par trois orques. De sa lance elle transperça l'un des monstres, et décapita les deux autres d'un mouvement de Nensil, dans un giclement de sang noir. La jeune fille se barricada dans la salle d'armes et en fit le tour d'un regard.

Du premier coup d'œil, elle repéra le bouclier fétiche de son père adoptif. C'était un écu rond en argent, avec en son centre deux motifs bien distincts et de couleur différente. Le premier était en grenat. C'était l'emblème de la famille, un cheval de mer, mi-cheval et mi-poisson. Le second motif était fait de saphir, et il était en dessus de l'emblème familial. Le motif de saphir représentait le symbole du peuple de Mandwin, une épée et une lance croisées au dessus d'une étoile à cinq branche.

Isildis s'en empara, le fixa sur son dos avec la lance et passa Nensil à sa ceinture. Elle se dirigea vers un bouclier de bois, frappé d'un croissant de Lune. La jeune fille appuya sur l'astre nocturne et vit le mur coulisser sur le côté, donnant accès à un escalier qui s'enfonçait dans le sol.

L'adolescente prit une torche qu'elle alluma, tandis que le mur se refermait sur elle. Isildis descendit l'escalier avec précaution, de peur de glisser sur les pierres humides et de se blesser. Au fur et à mesure de sa marche, la jeune fille rencontrait toujours le même décors. Une arcade de pierre, éclairée régulièrement par des torches.

L'escalier s'était interrompu, et un chemin de terre battue le remplaça. Isildis avait perdu la notion du temps. Elle avait l'impression de marcher depuis des heures. Elle arriva enfin au bout du tunnel. De la lumière orangée filtrait à travers les branches qui camouflaient la sortie du passage secret. Avec mille et une précautions, l'adolescente sortit dans la lumière du crépuscule.

Elle vérifia qu'il n'y avait personne, se mit à découvert et commença à marcher. Elle ne savait pas où elle allait, mais elle avançait, droit devant elle. La nuit tomba bientôt, mais Isildis ne s'arrêtait toujours pas. Elle continua de marcher jusqu'à ce que ses jambes ne la portent plus. Avec les dernières forces qui lui restaient, la jeune fille grimpa à un arbre, se mettant hors de vue et de portée, et s'endormit, l'épuisement lui engourdissant le cerveau, lui faisant oublier sa journée d'horreur.

Lorsqu'elle se réveilla, une lumière l'éblouit et la fit cligner des yeux. Un rayon de soleil filtrait à travers le feuillage des arbres. Maintenant suffisamment reposée, Isildis se souvint parfaitement de sa précédente journée.

La douleur d'avoir perdu un être cher refit surface. Les larmes lui montèrent aux yeux, et franchirent le barrage de ses cils. Pour la première fois de sa vie, Isildis pleura. Un bruit de course dans les bois fit taire les pleurs de la jeune fille. La guerrière reconnut les borborygmes barbares des orques. Ceux-ci n'avaient pas mis longtemps avant de partir à sa recherche. "Minute ! A MA recherche ? Pourquoi est ce que ces mochetés sans cervelle me courent elles après ?".

- Elle est là ! cria une horrible voix rauque.

Un orque noir et puant montrait du doigt la branche sur laquelle Isildis pleurait.

"Et merde !". Ne voulant pas tenter sa Chance, Isildis se laissa tomber au sol et partit au pas de course à l'opposé du régiment de monstres.

Dès qu'ils la virent, les orques se jetèrent à la poursuite de la jeune fille, piétinant et ravageant tout sur leur passage. Leur proie courait vite, mais elle était fatiguée, et sa résistance avait été entamé par sa fuite et sa douleur. Les orques eux, étaient inépuisables. Ils couraient vite, et forçaient l'allure à chaque foulée.

Bien qu'elle soit fatiguée et en moins bonne condition physique que ses poursuivants, Isildis était plus agile, et beaucoup plus intelligente et rusée qu'eux. Elle changeait de trajectoire irrégulièrement pour essayer de semer ses chasseurs, mais le flair de ces monstres était une chose sur laquelle elle n'avait pas compté. Il faut dire que sa connaissance des orques venait exclusivement des livres qui se trouvaient dans la bibliothèque royale et que son peuple ne vivait pas depuis assez longtemps en Terre du Milieu pour bien connaître ces erreurs de la Nature.

A force de changer continuellement de direction, la guerrière avait réussi à prendre un peu d'avance sur ses poursuivants. Profitant de ce répit, Isildis grimpa sur un arbre, et se camoufla du mieux qu'elle put, essayant de reprendre sa respiration. Le bataillon d'orcs qui lui donnait la chasse s'arrêta juste sous l'arbre dans lequel elle avait trouvé refuge, et ne bougea pas.

- Nous allons camper ici pour la nuit ! ordonna de sa voix rauque l'orque qui devait être le chef. La Magicienne ne nous échappera pas, elle n'est pas loin, elle est épuisée. Nous la rattraperons facilement !

Les orques grognèrent et montèrent rapidement le camp. Sur son arbre, Isildis crut qu'elle allait tomber de sa branche, tellement elle était horrifiée. "Mais c'est pas vrai ! Comment je vais faire pour me tirer moi maintenant ? Ces crétins me bloquent la possibilité que j'ai de fuir ! Il fera nuit dans plus de six heures. J'ai rien à manger, alors autant me reposer. Je vais dormir et essayerais de me faire la malle cette nuit.".

Après avoir réfléchis quelques minutes à un plan pour la nuit, la jeune fille tomba dans les bras de Morphée.

Lorsqu'elle se réveilla, le soleil venait de se coucher, et les orques en feraient bientôt autant. "C'est bientôt l'heure. Il va falloir que je crée une diversion pour que ces imbéciles fassent un boucan monstre qui me permettra de sauter de branches en branches sans qu'ils ne me remarque. Putain, pourquoi je suis incapable de faire de la Magie ?".

Son incapacité à faire de la magie handicapait beaucoup Isildis. Mais la jeune fille n'était pas sortie première de l'Ecole de Stratégie et Combat Militaire de Minas Elen pour rien ! Elle prit le poignard qu'elle portait toujours sur elle, et coupa un morceau de la branche qui se trouvait au dessus de sa tête.

L'adolescente remit son poignard à sa ceinture et lança le morceau de bois dans la direction opposée à celle qu'elle voulait prendre. Son stratagème fonctionna parfaitement. Les sentinelles se précipitèrent vers le bruit que la branche fit en tombant, et ils réveillèrent tout le campement avec leurs cris. Profitant du souk incroyable que sa diversion avait engendrée, Isildis se mit debout sur sa branche et bondit sur celle de l'arbre voisin.

Elle recommença plusieurs fois l'opération et lorsqu'elle fut à l'autre bout de la clairière où le camp des orques était établis, l'adolescente se laissa glisser à terre, se courba et partit en courant dans le silence absolu. Pas si silencieuse que ça, car un cri de pure rage s'éleva de derrière elle, et la jeune fille entendit une voix de stentor hurler :

- RATTRAPEZ LA ! JE LA VEUX VIVANTE, MAIS IL PEUT LUI MANQUER UN BRAS OU UNE JAMBE !

"Hoho, ça va chauffer pour mon matricule ! Je ferais mieux de filer, tant pis pour la discrétion !". Isildis ne prit pas le temps de développer sa pensée, et partit au pas de charge à travers bois. Elle entendait le pas lourd des monstres qui la poursuivaient. Elle entendait leur respiration forte, leurs grognements de colère, et elle sentait leur haine à son égard.

Forçant l'allure, la guerrière augmenta la distance qui la séparait de ses poursuivants. Pas de beaucoup, mais assez pour pouvoir réfléchir vite, très vite à un plan de bataille. "Vite un plan, il me faut un plan ! Je ne peux pas me stopper et leur faire face. Ils sont trop nombreux, et même si je suis une bonne combattante, ma force de frappe se trouve très réduite. Et je suis incapable de faire de la magie ! La vie est injuste ! Tiens une lueur… Un feu ??! Par Eru, je conduis les orques droit dessus !".

En effet, la lumière d'un feu de bois était visible entre les arbres de la forêt. Le feu devait se trouver dans les ruines d'une quelconque maison, car une arcade qui devait soutenir une ancienne salle ronde était quelques mètres en retrait dans la clairière. "J'espère qu'il y a des hommes qui sont autour du feu ! Je m'en veux d'attirer les orques par ici, mais de toutes façons, ils auraient vu la lumière, alors autant que ce soit moi qui arrive la première. Avec mon entraînement, je peux leur laisser le temps de fuir." pensa Isildis en soupirant mentalement. "C'est partit !".

Accélérant encore sa course, la jeune fille bondit dans la lumière du feu. D'un regard elle embrassa la scène. Elle repéra vite fait deux Hommes, un Elfe, un Nain, quatre Semi-Hommes et un vieillard. Les Hommes ainsi que les Semi-Hommes avaient tiré l'épée, l'Elfe avait bandé son arc et le vieillard s'était mis debout.

Isildis se retourna vers le noir de la forêt. Sans un mot, elle courut vers les ténèbres, sauta en l'air et s'accrocha à l'arche. L'adolescente balança ses jambes vers le néant d'où elle avait surgis, et ses pieds percutèrent un corps noir qui fut propulsé vers l'extérieur de la clairière. La jeune fille fit le tour complet de l'arcade, lâcha prise et retomba gracieusement au sol. Agile et rapide comme un chat, Isildis dégaina son épée de la main droite et prit sa lance de la main gauche. La guerrière se mit en position de combat ; elle leva et recula son bras gauche, sa lance parallèle au sol, et envoya avec force son arme en avant. La lance siffla dans l'air avant d'atteindre une cible qui s'effondra dans un gargouillis de sang.

Isildis prit ensuite son épée à deux mains, la monta à la hauteur de son visage et se mit de profile. Ses yeux sondaient la noirceur des ténèbres qui les entouraient. Des grognements s'élevaient de la forêt. Sentant la rage et la vengeance bouillonner dans ses veines, la jeune fille libéra une partie de sa colère en paroles qu'elle hurla :

- Qu'est ce que vous me voulez ? Suis-je si précieuse aux yeux de votre Maître pour qu'il envoie un régiment entier de ses plus stupides serviteurs à ma poursuite ? REPONDEZ ! Qu'est ce que vous me voulez ? Sales monstres ! Vous avez détruis tout ce à quoi j'étais attaché, je n'ai pas pu faire mon deuil, et vous venez me chercher, sans doute pour me torturer et pour subir le même sort que les femmes de ma race. JAMAIS VOUS NE M'AUREZ !

Un rire rauque s'éleva de l'ombre. Un rire qu'Isildis commençait à connaître.

- Je dois avouer que les femmes de ta race sont d'une qualité supérieur à toutes celles que j'ai déjà eu. Frétillantes et pleines de vie, comme nous les aimons ! C'était un plaisir presque jouissif de massacrer ton peuple !

Le rire rauque retentit de nouveau dans le silence tendu de la clairière. Mais l'adolescente qui bouillonnait déjà de colère explosa littéralement.

- SALES FILS DE PUTE ! VOUS ALLEZ PAYER !

Cette fois ce fut tout le régiment d'orques qui éclata de rire. Un rire cruel et démoniaque. Un rire qui racontait l'histoire de toutes les victimes que ces monstres avaient faites. Ne contenant plus sa rage, Isildis attaqua.

- Elenluin !

La combattante hurla ce mot avec tant de force et de haine, qu'un frisson de peur parcourut les rangs adverses. Aussitôt que l'écho de son cri eut cessé, la jeune fille courut à toute vitesse vers la forêt.

xoxoxoxoxoxoxo

Un vieillard, deux Hommes, un Nain, un Elfe et quatre Hobbits ou Semi-Hommes formaient la Communauté de l'Anneau. Les neufs hommes étaient arrivés à la tombée de la nuit dans une clairière de la forêt d'Eryn Vorn. Clairière où les ruines d'un ancien relais de chasse subsistaient. Gandalf ordonna une halte au centre des ruines, et ses huit compagnons commencèrent à monter le campement. Lorsque le feu fut allumé, les sacs posés et les estomacs rassasiés, la conversation s'amorça.

- Gandalf, pourquoi nous faites vous passer par cette forêt ? demanda le Nain.

- J'ai entendu dire qu'une Cité se trouvait derrière Eryn Vorn, répondit le vieillard. Je souhaiterais la voir Gimli.

- J'en ai entendu parler, intervint l'Elfe grand, musclé et blond aux yeux bleus. On raconte que ses habitants viennent d'une île située au large de la Terre du Milieu.

- On dit aussi que cette île aurait sombré il y a de cela 3000 ans, et que les survivants auraient accosté cette terre et battis une Cité ici, ajouta un Homme brun aux yeux noisette.

- On raconte également que le peuple de cette ville est un peuple de Mages guerriers, renchérit le deuxième homme brun, mais aux yeux bleus. Qu'ils ne sont pas belliqueux, justes et très puissants.

- Je crois que je vois de quel peuple vous parlez, dit un des quatre Semi-Hommes. Il me semble que l'un des leurs s'était battu aux côtés des Hommes et des Elfes lors de la Première Guerre de l'Anneau. Mais je ne me souviens plus de son nom.

- En cela je puis vous aider Frodon, dit gentiment l'Elfe. Cet homme se nommait Narnim l'Ardent.

- C'est exact. Merci Legolas !

- Cette Cité n'existe pas ! s'exclama un deuxième Hobbit qui répondait au nom de Peregrin Touque.

- Qu'est-ce qui te fais dire ça ? demanda Meriadoc Brandebouc, un troisième Semi-Homme.

- Personne n'a jamais vu cette ville, et aucun de ceux qui l'ont cherché n'est revenu. J'en déduis donc que cette Cité n'existe pas !

Au moment où le quatrième Semi-Homme allait prendre la parole, un intrus fit irruption dans les ruines. La Communauté se mit debout et en garde. Gandalf le Magicien, les deux Hommes et les quatre Hobbits sortirent leurs épées, tandis que l'Elfe bandait son arc, une flèche prête à l'emplois.

A la lumière du feu, l'intrus se révéla être une fille. Elle parut soulagée de voir les neufs hommes. Mais ceux-ci n'eurent pas le temps de se poser beaucoup de questions, car la jeune fille avait fait demi-tour et jouait à Tarzan avec l'arche qui semblait marquer l'entrée de la clairière où les neufs compagnons avaient élu domicile pour la nuit.

Quand la fille eut de nouveau les pieds sur terre, la Communauté fut médusée de la voir dégainer son épée d'une main, et de prendre sa lance de l'autre. Les adultes virent l'adolescente envoyer sa lance avec force vers la forêt. Ils entendirent un corps tomber au sol avec un gargouillis caractéristique, tandis que la jeune fille se mettait de profile, son épée parallèle au sol et hurlait sa rage.

- Elenluin !

Le cri de guerre de l'adolescente retentit dans le silence pesant qui régnait sur les ruines et leurs alentours. Elle se rua vers l'obscurité, épée en avant, et les hommes entendirent le bruit de lames s'entrechoquant. Gandalf brandit son bâton devant lui et fit de la lumière. Les neufs compagnons virent alors une chose qu'ils n'oublieraient jamais : leur inconnue se battait contre des orques, coupant un bras par-ci, une jambe par-là, une main qui traînait ici, et genou qui passait par là.

L'adolescente était portée par la haine qu'elle ressentait pour ces créatures monstrueuses. On dit que la haine décuple les forces, mais elle ne serait d'aucune utilité à Isildis, car elle était seule contre un régiment d'une centaine d'orques. Emportée par la rage, l'adolescente ne surveillait pas assez ses arrières et manqua de se faire décapiter. Une lame s'interposa entre l'arme de l'orque et le cou de la jeune fille dans un bruit familier.

Isildis se retourna au bruit du métal s'entrechoquant. Elle vit avec stupeur l'homme brun aux yeux bleus retenir l'épée qui allait lui trancher la tête. Le sifflement caractéristique d'une flèche fendant l'air la fit se baisser rapidement et la força à se concentrer sur ses ennemis. La guerrière remarqua que la flèche avait été tirée par l'Elfe et avait transpercé le crâne d'un orque. La jeune fille comprit avec joie que les neufs hommes se battraient à ses côtés. Elle vit aussi les quatre Semi-Hommes se défendre et attaquer avec difficultés, et c'est tout naturellement qu'elle se rapprocha d'eux pour les aider. Le vieillard se débrouillait très bien lui aussi, malgré ses cheveux et sa barbe blanche, l'homme combattait vaillamment. Isildis sortit de ses pensées et se jeta dans la bataille lorsqu'une lame lui entailla le bras gauche. La combattante se battait avec la force d'un dragon et le courage d'un lion.

Au bout d'un moment, il ne restait plus que le chef orc du régiment, celui qui luttait contre Isildis. D'un accord tacite et muet, les neufs hommes laissèrent leur inconnue finir son combat. En réalité, c'était plus pour se reposer et voir comment elle s'en sortirait que pour autre chose. Rah, ces hommes !

Toujours est il, que ces messieurs regardaient avec intérêt le combat qui se déroulait sous leurs yeux. Isildis feintait et attaquait rapidement, essayant de fatiguer son adversaire. Mais c'est qu'il était résistant le bougre ! L'orque réussit à enrouler la lame de son arme autour de celle de Nensil, et d'un coup sec du poignet, il fit sauter l'épée des mains de la jeune fille. Nensil tournoya quelques instants dans les airs avant de se planter dans le sol en retombant.

- Pas mal pour un abruti d'orque, ricana Isildis. Mais je n'ai pas besoin d'une épée pour te mettre une raclée !

- J'aimerais bien voir ça, femme ! renifla l'orque, méprisant.

Le monstre abattit son épée sur l'adolescente qui bondit en arrière pour l'éviter. La lame se planta dans le sol, le coup étant trop fort. Isildis profita de ce que l'orque essayait de dégager son épée pour lui envoyer un violent direct du droit. Dès que sa main entra en contact avec la joue (si un truc comme ça en a !) de son ennemi, la scène se figea. Lentement, la jeune fille ramena sa main vers elle, et ouvrit la bouche sur un cri muet, les ricanements de l'orque lui vrillant les tympans.

- Alors petite femme, tu penses toujours pouvoir me battre épée ? ricana l'orque.

- Bien sûr ! Un enfant de 5 ans pourrait battre un type dans ton genre ! lança la jeune fille, se concentrant su son adversaire pour oublier sa douleur.

L'orque cracha à terre de colère. Il bondit sur la jeune fille qui ne faisait qu'éviter les coups de son ennemi. Plus Isildis esquivait, et plus elle se rapprochait du corps du monstre que sa lance avait transpercé. Gandalf, les deux hommes, l'Elfe et Frodon avaient compris ce que leur inconnue voulait faire. Isildis commençait à fatiguer. Dans un dernier sursaut d'énergie, elle faucha les jambes de son adversaire, le faisant tomber. Elle courut vers le cadavre empalé, attrapa sa lance et évita un coup d'épée que l'orque qui s'était relevé lui asséna.

"Le combat dure depuis trop longtemps, je n'ai plus assez de force pour le battre de front. Il faut que cet affrontement cesse rapidement !" pensa la jeune fille. L'adolescente courut vers son adversaire. Arrivée à moins d'un mètre de lui, elle planta sa lance dans le sol, et, emportée par son élan, les pieds de la frêle jeune fille décolèrent du sol, et elle fit le tour de son arme. Ses pieds frappèrent avec force l'orque qui s'écroula à terre, à moitié assommé. Retrouvant le plancher des vaches, la guerrière dégagea sa lance et en appuya le fer sur la poitrine de son ennemi.

- Un seul geste suspect, et tu es mort, siffla la jeune fille.

Le dernier assaillant ne dit rien, mais ne fit aucun mouvement.

- Bien. Maintenant, réponds à mes questions : qui vous a envoy ?

Aucune réponse.

- Pourquoi deviez vous me capturer ?

Toujours aucune réponse. Isildis perdit patience, et incisa la chair de l'orque pour le faire parler. Un filet de sang noir dégoulina dans la lumière que dispensait le bâton du vieillard.

- Je recommence. Pourquoi me vouliez-vous ?

Cette fois l'orque répondit.

- Le Maître nous a ordonné de lui amener la fille du roi.

- Pourquoi faire et comment pouvez-vous penser que c'est moi ?

- Le Maître ne nous a rien dit, mais IL vous avez décrit.

- Qui est ton Maître ?

- Si je vous le dis, IL me tuera !

L'adolescente enfonça un peu plus son fer de lance dans la chair de l'orque.

- C'est moi qui vais te tuer si tu ne parles pas !

Mais l'orque resta muet.

- J'attends !

- Tues moi femme, parce que je ne dirais rien ! cracha le monstre.

- Pourquoi nous avez-vous attaqu ?

- Pour avoir de la chair fraîche ! ricana l'orque, graveleux.

Avec un cri de rage, Isildis retira sa lance de la plaie du monstre, et la renfonça dans le corps noir de son adversaire, lui transperçant le cœur, la pointe ressortant dans le dos du mourant et se plantant dans la terre. Dans un dernier mouvement convulsif, l'orque se raidit et rendit son dernier soupir.

L'adolescente laissa quelques instants de plus sa lance dans le cœur du cadavre d'orque qui gisait à ses pieds, puis elle se releva difficilement et alla chercher son épée qui était restée planté dans le sol. La jeune fille remit Nensil à sa ceinture, sa lance dans son dos, et elle se dirigea vers un des Semi-Hommes à qui elle avait prêté son bouclier durant le combat. Une fois que ses armes furent de nouveau en sa possession, Isildis se tourna vers la Communauté de l'Anneau.

Elle dévisagea chaque homme, les jaugeant du regard. Ce qu'elle vit ou ressentit en les scrutant dû lui plaire, car elle laissa tomber son masque de froideur et d'impassibilité pour que son visage se drape d'un joli et calme sourire.