Auteur : Séléné.
Disclaimer : voir chapitres précédents.
Réponses aux reviews :
Agua : Toi aussi t'es une fan de Legolas ? Vive les Elfes et Aragorn ! : ) Cette scène, n'était pas sensée être drôle, mais si tu as ris, tant mieux . Pourquoi ils la recherchent ? Tu auras la réponse dans plusieurs chapitres, mais je te donne un indice : pour ses pouvoirs (n'oublie pas que c'est la fille d'un Atlante ! ;)) Pis pour savoir si Isildis va craquer pour Legolas, tu verras au fil de l'histoire. Voilà, merci pour ta review, et continue « Draco dormiens », parce que j'ai hâte de lire la suite :p Bonne lecture, kissou.
Lysbeth – Beriawen : Merci pour ta review, elle m'a fait très plaisir. Voilà le second chapitre, j'espère qu'il te plaira.Aureliebloom : Merci beaucoup pour ta review, j'espère que ce nouveau chapitre te plaira.
Harana : Coucou toi ! Merci beaucoup beaucoup pour ta review, elle m'a fait chaud au cœur ! Oui c'est vrai, écrire sur le Sda c'est plus dure que d'écrire sur HP, mais bon, quand on aime on ne fait pas attention à la difficulté n'est ce pas ? Toi aussi tu as rigolé quand Isildis secoue son père ? Et ben dis donc, ce passage n'était pas sensé faire rire, mais si c'est le cas tant mieux ! Quelle est l'expression que j'ai employé et qui est dans ta fic ? En tout cas, j'ai hâte de lire la suite de « un été pour s'apprivoiser », cette fic est trop géniale, et j'adore la lire (et je peux te garantir que ça durera !). Je suis contente que cette fic te plaise. Voilà la suite, et je t'envoie une volée de kissoux.
Note : Voilà le chapitre 2, j'espère qu'il vous plaira autant que les autres. N'oubliez pas la petite review pour me dire ce que vous en avez pensé. Bonne lecture !
Chapitre 2Isildis sourit gentiment aux neufs hommes, puis prit la parole.
- Merci de m'avoir aidé. Sans vous, je ne serais plus là aujourd'hui.
- Tout le plaisir était pour nous jeune fille, répondit le vieillard avec un sourire bienveillant.
- Votre Communauté est bien étrange, reprit la jeune fille après un petit moment de silence. Quels sont les noms de mes alliés ?
L'homme brun aux yeux bleus s'avança de deux pas, et présenta ses amis et lui-même.
- Je me nomme Aragorn. Le Magicien s'appelle Gandalf, l'Elfe se nomme Legolas, l'autre Homme est Boromir, le Nain se nomme Gimli et les quatre Semi-Hommes ont pour nom Frodon, Sam, Pippin et Merry, finit le Rôdeur en désignant chaque homme après avoir dit son nom.
La jeune fille fit un signe de tête et un sourire au groupe d'hommes, que ceux-ci lui rendirent.
- Mon nom est Isildis. Que venez-vous faire dans la forêt d'Eryn Vorn ? demanda l'adolescente sans s'étendre sur sa présentation.
- Nous voulons voir la Cité qui se trouve derrière cette forêt, répondit Gandalf.
Le visage de leur inconnue s'assombrit, et la tristesse inonda ses yeux de son feu corrosif.
- Cette Cité n'existe plus, elle a cessé d'exister il y a longtemps. De Minas Elen, il ne reste plus qu'un tas de ruines que les orques ont investi. Partez, il ne fait pas bon vivre ici. Le Balrog rôde.
- Comment le savez-vous ? demanda Boromir, soupçonneux.
- Je le sais parce que je vivais dans ces ruines, et que les orques qui me pourchassaient n'étaient qu'une infime partie de l'armée qui campe dans l'ancienne Cité. J'ai vu le Démon des Profondeurs. C'est lui, le Balrog, qui a tué mon père.
Un silence lourd de réflexions tomba sur les neufs hommes et leur inconnue.
- Partez, répéta la guerrière, faisant sursauter Pippin. Eryn Vorn n'est plus sûre !
Après cette dernière recommandation, Isildis se détourna et commença à partir. Mû par son instinct, Legolas s'élança avec grâce à la suite de la jeune fille, et la retint en lui attrapant le bras.
- Aïe !
L'adolescente poussa un cri de douleur et dégagea son bras de l'emprise de l'Elfe. Legolas, étonné, regarda sa main. Ses yeux bleus s'écarquillèrent de compréhension.
- Du sang. Vous êtes blessée !
- Ce n'est rien, juste une égratignure, grogna Isildis en refermant sa main sur sa plaie.
- Votre robe est rouge, fit remarquer Frodon. C'est pour ça que nous n'avons pas vu que vous étiez blessée, la couleur de votre vêtement le camouflait.
- Bien vu Frodon. C'est pour cette raison que je m'habille de rouge. Ne jamais montrer à l'ennemi qu'on est blessé. Dévoiler sa faiblesse, c'est signer son arrêt de mort.
- Vous connaissez cette philosophie ?! fit Boromir, admiratif.
- Chez moi, le combat est la première chose que l'on apprend aux enfants.
Pendant que leur inconnue parlait avec ses amis, Legolas essaya de s'approcher de l'adolescente pour voir la blessure, mais à chaque pas en avant qu'il faisait, Isildis reculait de deux.
- Voyons ma Dame, je veux seulement voir votre plaie. Je ne vous ferais aucun mal.
- Je le sais Maître Elfe. Mais j'ai assez abusé de vos services. Je dois partir, et vous aussi. Le Maître de ces orques me veux, commença-t-elle en désignant les corps noirs du menton. Et d'après ce que j'ai vu, par tout les moyens. Si vous restiez ici, et moi avec vous, vous seriez en danger.
- Nous sommes prêts à courir le risque, dit Legolas. Mais s'il vous plaît, laissez moi vous soigner.
- Ce serez avec plaisir, mais le temps est compté, il faut que vous…
Isildis ne finit pas sa phrase. Un bras encercla sa taille, tandis qu'un deuxième lui maintenait les poignets.
- Boromir, pour votre sécurité, vous devriez me lâcher, dit l'adolescente d'une voix dangereusement douce.
- Je ne crois pas que vous puissiez me battre, toute combattante aguerrie que vous soyez, répondit l'homme, un tantinet arrogant.
- Si vous ne me lâchez pas, vous verrez que vous avez tort !
- Du calme jeune fille, dit Aragorn en s'approchant d'Isildis. Je vais regarder votre blessure et essayer de la soigner. Boromir va vous lâcher, mais avant, je veux votre parole que vous vous laisserez faire.
L'adolescente regarda l'homme dans les yeux, soupira et promit.
- Je vous donne ma parole.
Boromir lâcha l'adolescente, et celle-ci resta tranquille quand Aragorn s'occupa de son bras.
- Il me faudrait un morceau de tissu pour panser la plaie, pensa tout haut Aragorn.
- Ca je peux vous le fournir, dit Isildis.
La jeune fille se pencha et allait déchirer un bout de sa robe, quand Sam se manifesta.
- Non ! N'abîmez pas votre jolie robe M'zelle Isildis. J'ai un vieux bout de chiffon qui devrait faire l'affaire.
- Mais Sam… tenta Isildis.
- Pas de "mais", M'zelle. Votre robe est trop jolie pour servir de bandage ! dit le Hobbit, catégorique.
Isildis sourit, amusée, et le laissa faire. Sam tendit le chiffon à Aragorn qui le noua autour du bras blessé de la jeune fille. Isildis grimaça quand l'Homme serra son pansement, puis se détendit.
- Merci. Vous allez dire que je radote, mais il ne faut pas traîner dans cette forêt, dit sérieusement l'adolescente.
- Vous avez raison jeune fille, intervint Gandalf. Ce régiment d'orques décimés en est la preuve. Nous partons bientôt.
- Bien, souffla Isildis, un peu soulagée.
L'adolescente tourna les talons et s'éloigna. Elle allait sortir de la zone éclairée par le bâton de Gandalf, quand une main sur son bras et une voix la retinrent :
- Attendez ! Pourquoi ne restez-vous pas avec nous ?
Isildis se figea et se retourna de moitié vers son interlocuteur.
- Parce que je suis la cible d'une armée d'orques et d'un Balrog, Maître Elfe, répondit elle simplement.
Legolas fut frappé par le calme avec lequel la jeune fille avait parlé de sa situation. Il lâcha son bras et recula d'un pas.
Tandis que l'Elfe lâchait la guerrière, Aragorn et Gandalf se regardèrent et sourirent. Ils s'étaient compris. Aragorn avança jusqu'à l'adolescente, un léger sourire aux lèvres.
- Dites moi Isildis, avez-vous un endroit où aller ?
La jeune fille qui souriait en disant au revoir aux quatre Hobbits, se tourna vers l'Homme aux yeux bleus. Ses épaules s'affaissèrent et son sourire s'effaça.
- Pour être franche, non…
- Vous voulez venir avec nous ?
- … mais je me débrouillerais.
Le silence tomba sur les ruines à la fin de la phrase de la Mandwinaine.
- Pardon ? J'ai des hallucinations sonores, ou vous m'avez proposé de venir avec vous ?!
- Vous n'avez pas d'hallucinations, sourit Aragorn.
- Vous êtes suicidaire ma parole ! s'exclama Isildis après un silence surpris. Vous n'avez pas entendu ce que j'ai dit à l'Elfe ? Je suis traquée comme une bête, et vous voulez me garder avec vous ??
- J'ai entendu ce que vous avez dit à Legolas, mais vous êtes une guerrière accomplie, le combat n'a plus aucuns secrets pour vous. Et vous nous seriez d'une aide précieuse dans notre mission, argumenta Aragorn.
- Acceptez s'il vous plaît ma Dame, implora Pippin en s'accrochant au poignet de la jeune fille.
- Mr Touque…
- Pippin !
- Pippin, je ne vous serais d'aucune…
- Vous savez chasser ? la coupa Boromir.
- Oui.
- Pêcher ?
- Oui.
- Combattre ?
- Vous avez pu en juger par vous-même, répondit Isildis.
- Vous savez cuisiner ? demanda Sam.
- Bien sûr, sourit l'adolescente.
- Chanter ? fit Merry.
- Oui.
- Raconter des histoires ? dit Frodon.
- Evidemment, dit gentiment la jeune fille.
- Alors vous nous serez utile, finit Gandalf.
Isildis soupira.
- Je suppose que je n'ai plus le choix, dit elle, résignée.
- Exact. Le seul que vous aillez, c'est de rester avec neuf hommes en mal de compagnie féminine, sourit malicieusement Legolas.
- Bien, je reste. Mais à une condition !
La Communauté de l'Anneau attendit que son inconnue lui fasse part de sa condition.
- Si je reste, vous me tutoyez !
Les neufs hommes furent surpris par la requête d'Isildis.
- Je vous explique le pourquoi de ma demande, dit rapidement la jeune fille. Dans mon peuple, tout le monde se tutoyait, et je n'ai pas l'habitude qu'on me vouvoie.
Les adultes sourirent et acceptèrent la condition.
- Bienvenue…
Gandalf s'arrêta de parler. La guerrière devant lui était tendue, les sourcils froncés.
- Partez, vite !
- Qu'est ce que…
Boromir fut coupé par la voix dure et autoritaire qu'utilisa la jeune fille.
- Le Balrog arrive, je le sens. PARTEZ ! hurla-t-elle.
Isildis fit volte face, attrapa les deux premiers hommes près d'elle, Frodon et Aragorn, par la main, et les tira pour les faire courir.
- Par Eru, faites moi confiance ! supplia l'adolescente, voyant qu'ils résistaient.
La voix suppliante et la peur qui se reflétait dans les yeux de la guerrière firent réagir les hommes.
- Allez-y, courez ! ordonna Gandalf.
Montrant l'exemple, le vieillard partit en courant. Gimli, Sam, Merry et Pippin, suivis de Frodon et Boromir, emboîtèrent le pas à Gandalf. Legolas s'élança à la suite des Hobbits, et Aragorn, qui avait toujours sa main dans celle d'Isildis, prit ses jambes à son cou. La Communauté de l'Anneau, désormais dix, sortit d'Eryn Vorn et courut dans la plaine de Minhiriath. Les neufs hommes et l'adolescente coururent longtemps, et finir par arriver devant un large court d'eau bouillonnant, le Brandevin.
- Je crois qu'on peut souffler, haleta Sam.
Chacun se retourna, et tous virent que l'orée de la forêt qu'ils avaient quitté n'était plus qu'un fin trait sombre sur l'horizon. Un cri terrifiant déchira le silence de la nuit. Une lumière rouge et jaune irradiait d'un point précis de la forêt. Le Balrog. Gandalf fit face au Brandevin, et dit fort et clairement :
- Il nous faut traverser le torrent !
- Les petits ne passeront pas ! intervint Boromir, en parlant des quatre Semi-Hommes.
- Nous les porterons, dit Aragorn.
Pendant que les trois hommes se disputaient sur "comment faire traverser les Hobbits", Isildis observa les alentours. Deux pics rocheux se faisaient face sur chacune des berges. Une idée germa dans l'esprit vif de l'adolescente.
- Legolas, en quoi sont faites vos flèches ? demanda-t-elle.
- En bois de chêne de la Forêt Noire, répondit il.
- Rah zut ! Elle ne tiendra pas !
- Puis-je savoir pourquoi vous… tu me poses cette question ?
- J'ai une idée Maître Elfe. Sam, auriez-vous une corde ?
- Oui M'zelle. Tenez.
Le Hobbit tendit la corde à la jeune fille qui s'en saisit en le remerciant.
- Bien. Maintenant, à moi de jouer.
Isildis lança son bouclier et sa lance sur l'autre rive, et planta Nensil près du pic rocheux. Elle enroula une extrémité de la corde autour du roc et l'autre autour de sa taille, tandis qu'Aragorn, Boromir et Gandalf continuaient à discuter.
- Legolas, si je n'arrive pas de l'autre côté, essayez avec une de vos flèches.
- Isildis, qu'est ce que vous…
- A tout à l'heure ! lança la jeune fille.
L'adolescente fit volte face, courut vers le fleuve, et plongea tête la première dans les flots tumultueux.
- Isildis !
La discussion entre le vieillard et les deux Hommes se stoppa net au cri de Legolas.
- Que se passe-t-il ? demanda Aragorn, inquiet.
- Isildis vient de plonger avec une corde pour nous faire traverser, répondit le Nain, anxieux.
Les neufs hommes scrutèrent avec inquiétude les eaux furieuses du Brandevin, cherchant la jeune fille.
- L ! cria soudain Frodon en montrant du doigt un point noir qui venait de crever la surface.
Les Hobbits, les Hommes, le Nain, l'Elfe et le Magicien soupirèrent de soulagement, et regardèrent leur guerrière se battre contre le courant, impuissants. C'est avec joie qu'ils virent la silhouette de la jeune fille grimper sur la rive opposée à la leur.
xoxoxoxoxoxoxo
Isildis sentit l'eau l'entourer de son étreinte glacée. La jeune fille se mit en mouvement, et nagea en apnée. Le courant était moins fort sous l'eau, et elle en profita. Le manque d'oxygène obligea l'adolescente à refaire surface. Le poids de ses vêtements trempés étaient pour elle, un atout et un inconvénient. Un atout, car le courant l'emportait moins vite ; un inconvénient, parce qu'ils l'alourdissaient. Prenant son courage à deux mains, la guerrière redoubla d'efforts et finit par toucher la berge.
La jeune fille grimpa rapidement sur la rive qu'elle venait d'atteindre. Elle détacha la corde de sa taille, et l'attacha solidement au python rocheux. "Ouf ! Maintenant, il faut faire le chemin inverse. Mais pas à la nage cette fois !" pensa Isildis. Elle monta sur le rocher, puis sur la corde. L'adolescente mit ses bras en croix, perpendiculaires à son corps, et ne bougea pas, le temps de trouver son équilibre. Lorsqu'elle l'eut trouvé, elle avança un pied, puis l'autre. Et ainsi de suite, jusqu'à ce qu'elle arrive au milieu.
La jeune fille fit l'erreur de regarder l'eau. Prise de vertige, Isildis se mit à tanguer dangereusement, menaçant de tomber. Fermant les yeux, et se concentrant sur son équilibre, la guerrière se remit à avancer. Elle continua son chemin les yeux clos, tous ses sens en éveille. Quand elle arriva près du rocher où la corde était attachée, l'adolescente sentit deux bras s'enrouler autour de sa taille et la faire tomber contre un torse qui dégageait une chaleur rassurante.
- Ne refais jamais ça, gronda une voix qui lui fit ouvrir les yeux. Je ne suis pas fais pour mourir d'une crise cardiaque !
Isildis releva la tête, et croisa le regard bleu inquiet de Legolas.
- Allons, Maître Elfe, les gens de votre race ont le cœur bien accroché, dit elle, amusée.
L'Elfe soupira et lâcha la jeune fille trempée.
- Voilà, maintenant, nos chers Semi-Hommes peuvent traverser ! dit l'adolescente, redevenue sérieuse.
- Legolas, passez devant avec Merry, vous attendrez de l'autre côté les autres, ordonna Gandalf.
- Je vais vous porter Merry, si vous avez le vertige, fermer les yeux.
L'Elfe prit dans ses bras le Hobbit, et traversa le Brandevin en marchant sur la corde. Quand il eut sauté à terre et posé son fardeau, Boromir commença à entrer dans l'eau.
- Sam, accrochez vous à mon cou, et ne lâchez sous aucuns prétextes !
Sam fit ce qui lui était demandé, et Boromir attrapa la corde avec ses mains, et traversa ainsi le fleuve. Gimli passa seul le fleuve, s'accrochant avec force à la corde. Gandalf et Pippin firent de même, ainsi qu'Aragorn et Frodon. Quand ce fut au tour d'Isildis de traverser, une boule noire et rouge fondit sur elle.
- ATTENTION ! hurla Aragorn.
La guerrière fit un bond de côté et évita de justesse les griffes meurtrières du démon. Elle plongea sur son épée, la retira du sol, et se mit en garde.
- Partez, cria-t-elle aux hommes. Fuyez !
Mais aucun ne bougea. Ils étaient trop inquiets pour elle. Ils restèrent donc et regardèrent le combat de leur amie. Celle-ci réussit, par miracle, à briser une aile et une patte (la jambe pour un humain) au Balrog. Le démon, furieux, essaya tout de même de traverser le Brandevin, grâce à la corde, mais l'adolescente fut plus rapide que lui, et la trancha. En voyant la corde tomber à l'eau, le Balrog poussa un cri haineux, et d'un geste rageur, il projeta de son immense patte griffue la frêle jeune fille contre un rocher. A moitié assommée, Isildis resserra sa prise sur la garde de Nensil, se releva tant bien que mal, et attaqua.
Par elle ne savait quel autre miracle, la guerrière réussit à briser la deuxième aile du démon. Le hurlement de douleur qui s'échappa de la gorge du Balrog ne fit pas hésiter la jeune fille sur ce qui lui restait à faire. Isildis remit en vitesse sa précieuse épée à sa ceinture et plongea une nouvelle fois dans les eaux tumultueuses du Brandevin. Gandalf, Boromir, Gimli, Sam, Merry, Pippin, Frodon, Aragorn et Legolas regardèrent avec horreur les flots qui venaient d'engloutir pour la deuxième fois la Mandwinaine. Ne réfléchissant pas, poussé par son instinct, Legolas attrapa la corde que Sam avait sorti de l'eau mais pas détaché du rocher, et plongea.
L'elfe chercha des yeux la jeune fille. Il la trouva bientôt, luttant contre le courant. D'un regard, il comprit qu'elle n'avait pas la force de lutter à la fois contre le courant, et contre le poids de ses vêtements et de son épée. En trois brasses l'adulte fut près de l'adolescente épuisée. Il l'attrapa par le poignet, la rapprocha de lui et lui attacha la corde autour de la taille. Quand il vit Isildis commencer à fermer les yeux, Legolas comprit qu'elle était entrain de se noyer. L'elfe colla la jeune fille contre lui, et posa ses lèvres sur celles, froides, de l'adolescente. Dans un sursaut de lucidité, Isildis entrouvrit les lèvres, permettant à l'homme de partager son oxygène avec elle.
Dès que son cerveau eut de nouveau assez d'oxygène pour fonctionner normalement, Isildis passa ses bras autour du cou de Legolas, et s'y accrocha. L'elfe lâcha la taille de la jeune fille, et agrippa la corde. Il les remonta lentement, mais sûrement, tout en continuant à partager son air avec son amie.
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Quand Legolas plongea avec la corde dans le Brandevin, aucun des hommes présents n'essaya de l'en empêcher. Ils attendirent, le cœur étreint par la main d'acier de l'inquiétude. Lorsqu'ils virent la corde se tendre, l'espoir vint réchauffer leurs cœurs. Aragorn fut le premier à réagir. Il alla s'agenouiller près de l'eau, saisit la corde et tira. Boromir, Gimli, Pippin, Merry, Frodon et Sam suivirent le mouvement, tandis que Gandalf surveillait les alentours, question de prudence.
Le jour commençait à se lever, les rayons du soleil réchauffaient progressivement tout ce qu'ils touchaient. Avec le soleil, l'espérance revenait, ainsi que leur deux amis engloutis qu'ils remontaient. Soudain, une masse de cheveux blonds apparut, suivit de cheveux noirs. Dès que leurs têtes crevèrent la surface de l'eau, l'elfe et l'adolescente se séparèrent et inspirèrent à fond. Legolas les rapprocha de la berge, et Aragorn sortit Isildis de l'eau, tandis que l'elfe se hissait sur la rive, le souffle court.
- Il faut partir, dit Gandalf. Les orques arrivent sur l'autre rive !
Aragorn aida l'adolescente à se remettre debout, puis alla en fin de groupe. Isildis remit en vitesse sa lance et son bouclier sur son dos, et vérifia que Nensil était bien à sa ceinture. Gandalf se mit en tête du groupe, Boromir et les quatre Hobbits au milieu, et Legolas et Isildis juste devant Aragorn. La Communauté partit au pas de course. Ils coururent aussi vite qu'ils purent durant plusieurs dizaines de kilomètres. Ils allaient arriver à une colline, quand Isildis trébucha et tomba lourdement au sol. Elle se releva difficilement, et garda son bras droit sur son ventre.
- Nous devons gravir la colline, fit Gandalf, essoufflé.
La Communauté se reposa le temps que chacun reprenne son souffle, puis tous repartirent au pas de course. Epuisée par sa longue course et par son combat contre le Balrog, la guerrière ralentit peu à peu l'allure. Sa chute avait éveillé une douleur lancinante dans sa poitrine ; douleur qu'elle sentait depuis que le démon l'avait projeté sur le rocher, mais que l'adrénaline avait atténué.
Ne prêtant pas attention à la douleur sourde, la jeune fille continua sa course, jusqu'à atteindre le sommet de la colline où le reste de la Communauté se trouvait déjà. Aragorn arriva quelques minutes après elle, et Gandalf prit la parole.
- Nous ne tiendrons jamais à cette allure. Je vais faire en sorte que les orcs s'égarent en arrivant ici. Pendant ce temps Aragorn, vous allez les conduire en lieu sûr, dit le vieillard en désignant Legolas, Gimli, Merry, Pippin, Sam, Frodon, Boromir et Isildis au Rôdeur.
Aragorn hocha la tête en signe d'assentiment.
- Bien. Longez le Brandevin jusqu'au Gué de Sara, traversez le Gué et passez par le Chemin Vert. Lorsque vous arriverez à la Fontgrise, vous la suivrez au nord et la traverserez. Vous m'attendrez là.
- Je les emmènerais en Eregion. Faites attention à vous Gandalf.
Le vieux Magicien sourit et tourna le dos à la Communauté. Aragorn donna le signal du départ, et prit la tête du groupe. Les huit hommes et la jeune fille reprirent leur course. Isildis sentait la douleur dans sa poitrine augmenter ; chaque respiration lui était pénible, chaque pas qu'elle faisait ravivait un peu plus le mal. Serrant les dents, l'adolescente continua de courir. Elle ne voulait pas ralentir leur course sous prétexte qu'elle souffrait, mais surtout, elle voulait leur prouver qu'elle n'était pas une femmelette.
Pendant deux jours, les neufs compagnons coururent, s'arrêtant trois fois par jour pour se reposer et se restaurer un minimum. Isildis était contente d'elle. Personne n'avait remarqué qu'elle n'allait pas bien, et la jeune fille s'en félicitait. Elle se réjouissait intérieurement, quand la voix grave et fatiguée d'Aragorn prononça son nom.
- Isildis, vous… tu vas bien ?
L'adolescente se raidit imperceptiblement. Elle sentit le regard perçant du Rôdeur qui la scrutait, cherchant une trace du malaise qu'il sentait chez elle. Prenant son courage à deux mains, Isildis releva la tête et planta ses yeux bleu lagon, presque turquoise dans les yeux bleus de l'Homme. Cachant sa douleur et son épuisement, elle parla le plus calmement possible, en essayant de ne pas être crispée par la douleur.
- Je vais bien Aragorn, sourit elle pour être plus convaincante. Ne vous inquiétez pas, je suis une brave bête ! (c'est ce que mon père me dit tout le temps vu que je suis jamais malade --)
Le Rôdeur continua de scruter quelques instants encore la jeune fille, puis, satisfais, il lui lança un sourire fatigué.
- Bien. Je m'inquiétais, tu es très pâle.
- Ce n'est rien, le rassura Isildis. Je suis juste un peu fatigué, mais lequel d'entre nous ne l'est pas ?
- C'est juste, soupira Aragorn.
Détournant son regard de la frêle adolescente qui les accompagnait, le Rôdeur se tourna vers l'Elfe.
- Legolas, que voient vos yeux d'Elfe ?
Le jeune homme (de 5000 et quelques années :p) regarda vers le Nord, les yeux plissés.
- A moins d'une dizaines de kilomètres, il y a un cercle de rochers. On y entre par une ouverture où quelques rocs manquent. La Fontgrise coule tout près de ce cercle de pierres.
Aragorn hocha la tête pour remercier l'Elfe, puis il se tourna pour regarder le chemin qu'ils avaient parcourus. Aucun signe de poursuite, ni de Gandalf. Faisant demi tour, l'Homme fit face à ses amis.
- Nous allons nous abriter au centre du cercle de pierres que Legolas a vu. Nous attendrons Gandalf durant trois jours là-bas. S'il ne vient pas, nous passerons en Eregion et continuerons notre route vers le col du Caradhras.
Gimli, les quatre Semi-Hommes, Isildis et Legolas acquiescèrent, et Aragorn donna le signal du départ. Comme les jours précédents, le Nain grognait, les Hobbits trottinaient à la suite du Rôdeur, Boromir se tenait derrière les Semi-Hommes et le Nain, et Legolas et Isildis fermaient la marche.
Comme les jours précédents, les Hommes et l'Elfe étaient sur le qui-vive, et le Nain et les Hobbits mettaient de l'ambiance. Et comme les jours précédents, Isildis luttait contre la douleur incessante qui lui vrillait la poitrine. Mais aujourd'hui, la jeune fille se sentit fatiguer plus vite qu'avant. Elle commença à ralentir sa course alors qu'il restait plus de la moitié du chemin à parcourir. Legolas était à quelques mètres devant elle, lorsqu'il se retourna.
- Isildis, vous… tu es sûre que ça va ? demanda-t-il, soupçonneux.
- Ne vous inquiétez pas Maître Elfe, c'est juste un coup de fatigue, sourit bravement la guerrière.
Pour prouver ses dires, l'adolescente accéléra sa course, et rattrapa Legolas. L'Elfe était perplexe. Il avait, à plusieurs reprises, cru remarquer que l'adolescente avait du mal à respirer et qu'elle souffrait. Mais à ce moment précis, elle lui semblait en pleine forme, la fatigue en plus. Ne poussant pas plus loin ses pensées, Legolas sourit à la jeune fille et ils continuèrent à courir.
Les neufs compagnons arrivèrent quelques heures avant le coucher du soleil au cercle de pierres. Ils installèrent rapidement le campement, et Isildis et Pippin se proposèrent d'aller chercher du bois pour le feu, pendant que Merry et Boromir allaient chercher de l'eau, que Legolas surveillait les alentours de son regard perçant, qu'Aragorn retournait sur leurs pas pour effacer toutes traces de leur passage, et que Sam préparait le dîner, tandis que Frodon se reposait, et que Gimli allumait sa pipe.
Isildis et Pippin revinrent vite. Le feu fut allumé, le repas dévoré, et Aragorn, Gimli, Pippin et Merry fumèrent tranquillement leur pipe. Isildis était assise entre le Nain et Aragorn. Les conversations allaient bon train.
- Au fait Messieurs, si je dois vous aider dans votre mission, il faudrait que je sache quel en est son but, dit la guerrière.
L'ambiance chaleureuse qui planait autour des neufs amis sembla se refroidir d'un coup, et huit regards graves se fixèrent sur la jeune fille. Intimidée, Isildis rosit légèrement mais ne détourna pas la tête.
- Le but de notre mission est le Mordor, répondit enfin Aragorn, le regard plongé dans les flammes du feu.
La jeune fille fronça les sourcils en observant attentivement le visage de chacun de ses compagnons. Ses étranges yeux turquoises s'arrêtèrent sur Frodon et elle le fixa.
- Je vois, dit elle calmement. Sauron refait des siennes.
Frodon, mal à l'aise, gigota à sa place, et porta instinctivement la main à son cou. Le geste n'avait pas échappé à Isildis qui fixait toujours le Hobbit.
- Frodon, dit elle doucement. Qu'avez-vous sous votre chemise ?
Le Hobbit sursauta violemment et regarda Aragorn, affolé. Le Rôdeur acquiesça d'un signe de tête.
- Vous pouvez lui montrer Frodon.
Le Semi-Homme plongea la main dans son col, et en retira avec réticence une chaînette d'argent à laquelle pendait un anneau. Isildis fixa ses yeux bleu lagon sur l'objet circulaire. Elle plissa les yeux, et soudain elle grimaça et porta son index et son majeur droit à sa tempe.
- C'est pas vrai, murmura-t-elle. L'Anneau de Pouvoir.
- Tu l'a déjà vu ? demanda Pippin, ahuri.
- Non, jamais, répondit l'adolescente.
- Alors comment ce fait il que tu sache de quel anneau il s'agit ? demanda Boromir, perplexe.
- Je n'en sais rien. Tout ce que je sais, c'est que depuis que je suis avec vous, je ressens une aura maléfique. Je ne savais pas d'où elle venait jusqu'à maintenant. C'est cet anneau qui émet l'aura noire que je ressens, expliqua la jeune fille. Et l'aura émise est concentrée en pouvoir maléfique.
- Vous devriez le ranger maintenant Frodon, dit Aragorn.
Le Semi-Homme s'exécuta avec soulagement. Il remit rapidement l'anneau sous sa chemise, et Merry et Pippin détendirent l'atmosphère en racontant des histoires sur la Comté, leur pays.
- Les Hobbits sont de drôles de personnes, sourit Legolas en entendant Pippin dire une bêtise.
- Que dire des Elfes alors ! plaisanta Isildis en souriant à l'Elfe.
- Ahaha, sacré petite guerrière ! rit Gimli.
En riant, le Nain donna une grande tape dans le dos de sa voisine. Isildis sentit quelque chose bouger dans sa cage thoracique, et la douleur lancinante qui y avait élu domicile fut remplacée par une douleur aiguë et vive. La jeune fille se leva brusquement, une main sur la poitrine, le visage blafard. Elle tentait désespérément de retenir une quinte de toux. Isildis vacilla, mais se retint de justesse au mur de pierre qui les encerclait. La main qui était sur la roche se crispa.
Elle s'étouffait à force de retenir sa toux. Ses huit compagnons ne comprenaient pas ce qu'il lui arrivait, ils regardaient, impuissants, leur amie qui s'étouffait. N'y tenant plus, Isildis toussa. C'était une toux sèche et rauque qui inquiéta Legolas, Boromir et Aragorn. Lorsqu'elle écarta la main qu'elle avait mis devant sa bouche, Isildis eut un choc.
- C'est pas vrai, murmura la jeune fille.
- Isildis, qu'est ce que tu…
Les mots moururent dans la gorge d'Aragorn. L'adolescente s'était tournée vers ses amis qui comprirent enfin pourquoi elle était si choqué. Un filet de sang carmin coulait à la commissure des lèvres de la guerrière. Une autre quinte de toux arracha la gorge d'Isildis, et un gargouillis de sang fini d'affoler l'Elfe. Legolas bondit sur ses pieds et prit dans ses bras son amie, dont les jambes flanchaient.
Aragorn se leva à son tour et alla près de la jeune fille. Tous avaient compris qu'elle avait une ou plusieurs côtes cassées qui avaient percé ou éraflé les poumons d'Isildis. Legolas allongea doucement l'adolescente, tandis que le Rôdeur se penchait sur elle.
- Depuis combien de temps es-tu dans cet état ? demanda Aragorn, inquiet.
- Je suis mal en point depuis que le Balrog m'a fait faire un vol plané. Mais mes côtes n'étaient pas cassées, juste fêlées, répondit difficilement la jeune fille.
- Il ne faut pas que tu bouges, et tu dois parler le moins possible, ordonna Aragorn. Je ne peux pas faire grand-chose, il faut attendre Gandalf.
Isildis hocha la tête. Il fallait qu'elle tienne, qu'elle attende l'arrivée de Gandalf. Gimli s'approcha de l'adolescente, et s'assit près d'elle. Il la regarda un moment, puis parla.
- Je suis désolé. A cause de moi, tu risque de mourir.
La guerrière hocha négativement la tête.
- Non Gimli, vous n'y êtes pour rien, murmura la jeune fille. Il fallait bien que ça arrive un jour. J'étais arrivée au bout de ma résistance, je n'aurais pas tenu plus longtemps.
Malgré les paroles de réconfort de son amie, le Nain se sentait coupable. S'écartant de la jeune fille, Gimli alla s'allonger sur sa cape et se prépara à passer la nuit. Il fut imité par les quatre Semi-Hommes et Boromir, tandis qu'Aragorn partait faire son tour de garde autour du cercle de pierres et que Legolas s'asseyait en tailleur au chevet de l'adolescente.
Isildis profita du silence qui régnait autour d'elle pour penser. " Si seulement je n'avais pas été aussi stupide ! Je ne serais pas dans cet état-là si je savais me servir de la magie ! Quelle honte, une Mage guerrière incapable de faire de la magie. Et dire que je m'étais juré de ne jamais me montrer faible… Et ben c'est râp !"
- Foutue magie, marmonna-t-elle.
Legolas l'entendit, mais ne posa pas les questions qui l'assaillirent. Les autres s'étant endormis, l'Elfe se pencha un peu en avant et murmura :
- Pourquoi ? Pourquoi ne nous as-tu rien dit ? Nous aurions pu t'aider et tu ne serais pas dans cet état-là.
- Je ne voulais paraître faible aux yeux d'aucun d'entre vous, répondit difficilement la jeune fille.
- Mais tu n'es pas faible ! Nous l'avons su dès que tu as surgi des ténèbres, pourchassée par les orques. Tu nous as sauvé en combattant le Balrog. Nos vies ne valent pas la peine que tu perdes la tienne !
- Vos paroles réchauffent mon cœur glacé, Maître Elfe, mais la glace est tenace. Je vous ai mis en danger en venant avec vous, il est juste que je meurs en vous protégeant, réussit à articuler la blessée.
Isildis avait de plus en plus de mal à parler, et Legolas le voyait.
- Bats-toi ! ordonna l'Elfe, toujours en murmurant. Les Plaines de Mandos ne sont pas encore pour toi. Gandalf ne tardera plus, et il te guérira. Bats-toi petite Isildis.
- Je vous promet d'essayer. Je voudrais dormir maintenant, dit la jeune fille dans un souffle.
Les paupières de l'adolescente se refermèrent lentement sur ses yeux turquoise. Triste et inquiet, Legolas posa une longue main fine sur le front de son amie et regarda avec chagrin la jeune fille qui, il le savait, lutterait contre la Mort. L'Elfe releva la tête, et ses yeux bleu rencontrèrent le regard triste et chagriné d'Aragorn qui était debout, près du feu.
- Vous avez tout entendu…
