Auteur : Séléné.

Disclaimer : voir chapitres précédents.

Réponses aux reviews :

Harana : Salut toi ! Je suis super contente que ma fic te plaise. J'adore lire tes reviews, elles font vraiment plaisir. J'espère que ton autre fic avance, parce que j'ai hâte de la lire ! Voilà, méga calinoux, pis bonne lecture !

Agua : A défaut d'avoir le chapitre 6 de « changer le futur », voici le chapitre 3 de « histoire de ma vie ». T'inquiète, Boromir ne sera pas trop amoché, pis Isildis ne touchera pas à Legolas… Enfin ne le frappera pas serait plus juste ;) Et tu verra comment ils concluront :p J'espère que ce chapitre te plaira. Bisous et bonne lecture.

Dunedan : Merci beaucoup pour ta review, elle m'a fait très plaisir. Je suis contente que ma fic te plaise. Voilà la suite, j'espère que tu aimeras toujours autant.

Sohaya (x3) : Hello toi ! Alors, à quand le prochain chapitre de ta merveilleuse fic HP ? Je suis contente que ma fic te plaise, et flattée qu'elle te fasse lire de nouveau les fics sur le SDA. Voilà la suite que tu réclames à corps et à cris. J'espère qu'elle te plairas, bisous et bonne lecture.

Note : Voilà le chapitre 3, j'espère qu'il vous plaira. Pensez à me donner votre avis, ça ne prends pas plus de 30 sec. Certains de mes chapitres seront écrits à la première personne, du point de vue d'Isildis, comme le chapitre 4 que je commence à écrire. Voili voilou, bonne lecture à tous, et JOYEUSES FÊTES !

Chapitre 3

- Vous avez tout entendu…

- Oui, répondit Aragorn.

Le Rôdeur vint s'asseoir près de l'Elfe et posa son regard sur la jeune fille pâle et au bord du gouffre.

- Je ne supporte pas de la voir souffrir sans pouvoir rien faire, dit soudain Legolas.

- Je sais, c'est pareil pour moi, fit Aragorn.

- J'aimerais que Gandalf soit parmi nous, avoua l'Elfe.

- Moi aussi Legolas, moi aussi.

Les deux hommes restèrent près d'Isildis. De temps en temps l'Elfe se levait et allait surveiller les alentours, à l'extérieur du cercle de pierres, tandis qu'Aragorn s'occupait de leur amie. Celle-ci luttait contre les ténèbres qui envahissaient son esprit, mais ce n'était pas de tout repos. Plongée dans un sommeil agité, Isildis revoyait des scènes de son passé, et parlait en dormant.

Quand Legolas revint de son tour de garde, il retourna s'asseoir près de la jeune fille. C'est à ce moment-là que les deux hommes entendirent les mots que la jeune guerrière marmonnait dans son sommeil.

- Minas Elen… Père… Ne sais pas faire de magie… Suis pas digne des Mages guerriers… Pardonne moi… Ne sais que me battre… La Magie m'a abandonné…

L'Elfe et le Rôdeur étaient stupéfaits.

- Minas Elen ? Mais c'est la Cité que Gandalf voulait voir à Eryn Vorn, murmura Legolas.

- Et les Mages guerriers sont les habitants de cette Cité. Elle ferait parti de ce peuple ? demanda Aragorn.

- Vous lui poserez la question quand je l'aurais soigné Messieurs, dit une voix fatiguée.

- Gandalf ! dirent en chœur l'Elfe et l'Homme, réveillant leurs compagnons.

- Oui, les orques sont sur une mauvaise piste, et j'ai réussi à vous retrouver.

- Vous êtes épuisé, fit remarquer Sam. Vous devriez vous reposer.

- Pas de repos pour les Magiciens, tant que leur amie est souffrante, Sam Gamegie, sourit le vieillard. Qu'arrive-t-il à notre guerrière ?

- Quand le Balrog l'a envoyé contre les rochers, les côtes d'Isildis se sont fêlées, répondit Aragorn. Et ce soir, elles se sont cassées, perforant ou éraflant ses poumons.

Gandalf s'agenouilla près de la jeune fille, retira la couverture qui la couvrait et posa une main à la base du cou de la blessée.

- Pourquoi n'avez-vous rien fait avant, Aragorn ?

- Parce que je ne savais pas qu'elle était en si mauvais état. Depuis que nous fuions, elle ne nous a rien dit.

- Comment !? Depuis trois semaines elle a les côtes fêlées ? Et vous n'avez rien vu ?

Le Magicien était en colère contre ses amis, contre Isildis et contre-lui même, pour n'avoir rien vu. Le vieillard appuya légèrement pour voir comment réagirait l'adolescente. La réaction ne se fit pas attendre. Isildis grimaça, se tendit et toussa, du sang se remettant à couler de sa bouche.

- Aragorn, il me faut des feuilles d'Athelas.

Le Rôdeur se leva prestement, et sortit du cercle de pierres. Lorsqu'il revint, les mains et les poches pleines d'Athelas, Aragorn vit les quatre Hobbits agglutinés à l'écart du feu, Boromir dans l'ombre du cercle de pierre, Gandalf entrain de réciter une formule au dessus d'Isildis, et Legolas, le visage inquiet, ne sachant pas quoi faire, faisant les cent pas, les yeux rivés sur le corps de la Mandwinaine.

Grands-Pas apporta l'Athelas au Magicien, et il recula, attendant avec ses compagnons un miracle que Gandalf pouvait réaliser. Le vieil homme passa toute la nuit au chevet d'Isildis, déployant toute sa magie pour pouvoir sauver la jeune fille.

Au petit matin, Gandalf se releva, épuisé mais satisfait. Dès qu'il s'écarta du corps inanimé de leur amie, le Magicien fut littéralement agressé par ses compagnons de voyage :

- Comment va-t-elle ? demanda Frodon, pour ses trois amis.

- Est-ce qu'elle va s'en sortir ? demanda Boromir.

- Est-ce qu'elle aura des séquelles ? fit Aragorn.

- Est-ce qu'elle va se réveiller ? demanda Legolas, inquiet.

Gandalf regarda avec joie ses amis et répondit, dans l'ordre, à chaque question :

- Notre jeune amie va bien Frodon, elle est guérie et s'en sortira Boromir. Non Aragorn, elle n'aura pas de séquelles, quant à savoir si elle va se réveiller, tout dépendra de sa volonté Legolas.

Rassurés sur l'état de santé de leur amie, les Semi-Hommes et Boromir allèrent se reposer, Gimli resta près de la jeune miraculée, se sentant coupable. Legolas et Aragorn se laissèrent glisser au sol et s'assirent en tailleur, laissant le soulagement remplacer la peur qu'Isildis leur avait infligé.

Gandalf alla s'asseoir sur une roche plate, non loin de la jeune fille. Les hommes ne se faisaient pas d'illusions ; ils doutaient que leur amie se réveille avant plusieurs heures. Quelle ne fut pas leur effarement quand ils virent le corps d'Isildis tressauter et qu'ils entendirent leur amie tousser !

Le vieux Magicien se remit debout prestement, tandis que Legolas et Aragorn bondissaient au chevet de la jeune fille. Gimli se redressa et s'approcha rapidement de la couche d'Isildis, redoutant le moment où il devrait affronter son regard. Frodon, Merry, Sam et Pippin, ainsi que Boromir sautèrent sur leurs pieds et vinrent se mettre derrière leurs amis, un peu en retrait.

C'est avec joie que les neuf hommes virent leur amie ouvrir les yeux. Yeux qui, d'après Legolas, étaient magnifiques, de cette teinte bleu lagon, presque turquoise qui était si caractéristique du charme inconscient de la Mandwinaine.

xoxoxoxoxoxoxo

Les ténèbres se resserraient autour d'elle, la fièvre la faisait délirer. Isildis savait qu'elle devait se battre contre l'ombre de Mandos qui planait sur elle, mais elle revoyait sans cesse des images de son passé qui la faisaient s'enfoncer de plus en plus dans les ténèbres qui l'encerclaient.

Dans un de ses cauchemars, Isildis revit le jour où elle n'avait pas pu faire la moindre Magie. Ce jour-là, lorsqu'elle s'était tournée vers son père, elle avait lu dans ses yeux qu'elle l'avait profondément déçu. Elle avait réessayé, mais rien n'y avait fais : elle était incapable de faire de la Magie.

Isildis revoyait les pires moments de sa vie : sa cité en flammes, son incapacité à faire de la Magie. Elle revivait ses échecs et ses doutes, lâchant inconsciemment des bribes de phrases qui pour d'autres personnes qu'elle ne voulaient rien dire… ou presque.

- Minas Elen… Père… Ne sais pas faire de magie… Suis pas digne des Mages guerriers… Pardonne moi… Ne sais que me battre… La Magie m'a abandonné…

Isildis se sentait aspirée par le néant qui encerclait son esprit, bridant sa volonté. Elle n'aurait pas eu la force de continuer à se battre contre la Mort, si son âme n'avait pas entendu cette voix lointaine qui l'appelait.

- Bats-toi ! Les Plaines de Mandos ne sont pas encore pour toi. Gandalf ne tardera plus, et il te guérira. Bats-toi petite Isildis.

Son âme écouta la douce voix ; elle lutta pour revoir la lumière du jour et pour savoir à qui cette voix qu'elle connaissait appartenait. Isildis sentit une douce chaleur envahir sa poitrine et la vie revenir peu à peu dans ses membres. Quand la chaleur cessa de se diffuser dans son corps, elle sut qu'elle était guérie. Elle inspira doucement, mais toussa un peu, puis elle décida d'ouvrir les yeux.

Quand ses yeux se furent habitués à la lumière matinale, Isildis eut un mouvement de recul en voyant tant de monde autour d'elle. Une fois qu'elle eut reconnu ses neuf compagnons, la jeune fille se détendit et ferma les yeux.

- Allons petite fille, dit la voix amusée de Gandalf. Tu as assez dormi pour aujourd'hui, tu ne crois pas ?

Isildis rouvrit les yeux et sourit au vieux Magicien.

- Je ne vous serais jamais assez reconnaissante pour ce que vous avez fait Gandalf, dit la Mandwinaine. Comment pourrais-je vous remercier ?

- En ne gardant plus jamais une blessure aussi grave secrète, répondit sérieusement le vieil homme.

- Vous avez ma parole Gandalf.

Le Magicien hocha la tête, rassuré. Isildis regarda tour à tour Frodon, Sam, Merry, Pippin et Boromir et elle leur sourit, heureuse de les voir près d'elle. Puis le regard turquoise de l'adolescente s'arrêta sur le Nain. Connaissant les tourments qu'il s'infligeait, Isildis lui dit doucement :

- Gimli, mon ami. Arrêtez de vous torturer l'esprit. Ce qu'il s'est passé n'est en aucun cas de votre faute. Il aurait suffi que je me remette à courir pour que mes côtes se brisent. Maître Nain, regardez moi.

Gimli leva les yeux sur Isildis qui accrocha son regard au sien.

- Je ne vous en veux pas mon ami. C'est à moi que j'en veux. Ma fierté et mon orgueil m'ont empêché d'avouer que j'étais blessée et m'ont conduite aux portes des Plaines de Mandos. Mais suis-je morte ? Non, sinon je n'essayerais pas désespérément de faire entrer dans votre tête de pioche que ce n'était pas de votre faute.

Le Nain sourit, et, se sentant pardonné par son amie, il alla récupérer sa nuit. Les Hobbits et Boromir, après un dernier regard joyeux pour la guerrière firent de même, bientôt suivit par Gandalf qui avait du sommeil à rattraper. Aussitôt que les Semi-Hommes, l'Homme, le Nain et le Magicien se furent éloignés, Legolas bondit quasiment sur Isildis et la prit dans ses bras, la serrant contre son cœur.

- Aïe ! protesta vivement la jeune fille. Pas si fort Maître Elfe, mes côtes sont encore douloureuses.

- Désolé, murmura l'homme, lâchant doucement l'adolescente. Tu nous as fait tellement peur Isildis. J'ai cru que nous t'avions perdu !

- Et cela a failli être le cas. Les ténèbres m'attiraient, et je n'avait plus la force de lutter. Mais j'ai entendu une voix. Votre voix, Maître Elfe, dit la jeune fille en plongeant son regard turquoise dans les yeux bleu de Legolas. Mon âme a fait ce que votre voix me disait. Je n'ai pas abandonné. Mon esprit est revenue, et la magie de Gandalf a guéri mon corps.

La guerrière se tut, épuisée. Aragorn et Legolas regardaient avec respect ce petit bout de femme qui avait vaincu la mort.

- Je suis heureux de te revoir parmi nous, sourit le Rôdeur. Il est temps pour nous de nous reposer. Maintenant que tu es sauve et que Gandalf est de nouveau parmi nous, je pense que nous repartirons dans trois jours. D'ici là, reprenons des forces.

D'accord avec Aragorn, l'Elfe et la guerrière firent ce qui leur était proposé. La Communauté de l'Anneau dormit toute la matinée, ne se réveillant que pour le déjeuner. Les neuf hommes et l'adolescente passèrent le reste de la journée à se reposer et faire des provisions d'eau et de nourriture pour le long voyage qu'ils devaient encore parcourir.

Gandalf, les deux Hommes et l'Elfe voyaient avec stupéfaction Isildis récupérer rapidement de sa fatigue. Après la nuit agitée que la jeune fille venait de passer, les cinq heures de sommeil qu'elle avait rattrapé et avec la frêle constitution dont elle était affublée, il était techniquement et physiquement impossible qu'Isildis puisse être debout, aussi pimpante que lorsqu'elle avait croisé leur route.

Au moment où les quatre hommes pensaient ça, leur amie avait sorti son épée et s'amusait à enseigner aux Semi-Hommes les rudiments du combat à l'épée. Impressionné par la résistance de cette frêle adolescente, se souvenant des mots qu'Isildis avait dit lorsqu'elle délirait, mais surtout pour la connaître un peu mieux, Aragorn posa la question qui lui brûlait les lèvres, et que les neuf hommes se posaient en silence.

- Isildis, qui es-tu réellement ?

Un silence grave et curieux tomba sur la Communauté. Le visage de la jeune fille se ferma, elle se redressa, Nensil dans la main droite, et elle regarda avec insistance chaque personne présente. Elle soupira longuement et ferma les yeux, résignée.

- Je crois que l'heure des vérités a sonné, dit-elle en rouvrant les yeux. Je me nomme réellement Isildis. Mon père était le Roi-Sorcier de Minas Elen, la Cité Bleue, la Tour de l'Etoile. Je suis la dernière représentante de la race des Mages guerriers, bien que je sois une honte pour mon défunt peuple. Je ne suis qu'une moitié de Mage guerrier.

- Toi, une honte, une moitié de Mage guerrier ? demanda Legolas, incrédule. Mais tu te bats mieux que bien des Hommes et des Elfes que j'ai connu !

- L'art du combat et de la stratégie n'est pas la seule chose qui fait d'un Mage guerrier ce qu'il est, Maître Elfe. Pour être un véritable Mage guerrier, il faut aussi bien maîtriser l'art du combat que celui de la magie. Et malheureusement pour moi, je suis incapable de faire la moindre Magie, acheva Isildis, amère.

Le silence tomba à nouveau sur les dix amis, chaque homme réfléchissant à ce que cette vérité pouvait impliquer. Gandalf et Aragorn sentaient que la jeune fille ne leur avait pas tout dit, mais ils n'insistèrent pas, par égard pour leur amie.

Deux jours plus tard, la Communauté se remit en route vers la Trouée du Rohan, mais une nuée de Crébains du pays de Dun leur apprit que la Trouée était surveillée par l'Isengard. Changeant de chemin, les dix compagnons mirent le cap sur le Col du Caradhras où la route leur fut ici aussi barrée, ne leur laissant que les Mines de la Moria comme seul passage.

Lorsqu'ils arrivèrent devant les Portes de la Moria, celles-ci étaient fermées, et une énigme les ornait : "Les Portes de Durin, Seigneur de la Moria. Parlez, ami, et entrez".

- Que signifie : "Parlez, ami, et entrez" ? demanda Merry.

- C'est simple, répondit Gandalf. Si vous êtes un ami, vous dites le mot de passe, les portes s'ouvrent et vous pouvez entrer.

- Reste plus qu'à trouver le bon mot de passe, sourit Isildis en s'asseyant sur une roche près des portes.

Le reste de la Communauté suivit l'exemple de la jeune fille, à l'exception du vieux Magicien qui testait tout les anciens mots de passe qu'il connaissait. Au bout d'un certain temps, le vieillard abandonna et s'assit, tandis que Frodon demandait le mot elfique pour "ami".

- Mellon, répondit Gandalf.

Aussitôt le mot fut il prononcé, qu'un grincement venant du cœur de la montagne se fit entendre. Les Portes des Mines s'ouvrirent alors en grand, donnant sur un hall plongé dans les ténèbres. Une onde à la surface du lac derrière le groupe passa inaperçu, jusqu'à ce qu'une tentacule sortie de l'eau vienne s'enrouler autour de la cheville de Frodon, le soulevant de terre pour s'en nourrir.

- ARAGORN ! hurla le jeune Sacquet.

- Grands-Pas ! cria Sam, dégainant son épée avec Merry et Pippin, et attaquant les tentacules qui avaient jailli du lac.

Aragorn, Legolas, Boromir et Isildis se portèrent au secours des Semi-Hommes, le Rôdeur et Boromir tranchant les bras du monstre aquatique qui venait de sortir sa gueule hors de l'eau. Legolas tira trois flèches qui atteignirent chacune une tentacule, puis l'Elfe encocha une quatrième flèche qu'il tira au même moment où Isildis envoyait sa lance sur le monstre.

La flèche et la lance allèrent se ficher, l'une dans l'œil de la bête, et l'autre dans sa gueule grande ouverte. Le monstre lâcha Frodon qui tomba dans les bras de Boromir, tandis que les autres Hobbits, la jeune fille, l'autre Homme et l'Elfe retournaient dans les Mines. La bête aquatique lança ses tentacules sur les portes de la Moria, les brisant et enfermant la Communauté dans les Mines. Gandalf mit un cristal sur son bâton et fit un peu de lumière.

- Nous sommes désormais obligés d'aller de l'avant, dit le vieil homme.

- Je crois que pour ma lance, c'est la fin du voyage, lança avec humour Isildis.

Les dix compagnons se mirent en marche. Pendant trois jours ils avancèrent derrière le Magicien, se laissant guider, jusqu'à ce qu'ils débouchent sur une immense salle.

- Risquons-nous à faire un peu de lumière, fit Gandalf, son bâton éclairant une grande partie de la salle où ils marchaient.

Une salle aux dimensions grandioses put être admirée par la Communauté de l'Anneau, chacun y allant de son petit commentaire. Isildis ne disait rien, cette salle lui rappelant la salle du trône de Minas Elen, maintenant détruite à jamais. Brusquement sortit de ses pensées, la jeune fille vit Gimli se précipiter en courant vers une petite salle, le reste de ses amis à sa poursuite.

Le Nain tomba à genoux devant ce qui semblait être une tombe. Sinistre tombe lorsque l'on voyait les squelettes qui parsemaient la pièce. Des runes étaient gravées sur la pierre. Gandalf les lut à haute voix :

- "Ci gît Balin, fils de Fundin, Seigneur de la Moria". Il est mort. C'est ce que je craignais.

Les pleurs de Gimli résonnaient dans la pièce lugubre. Le Magicien ramassa un livre où était relatée la tuerie qui avait eu lieu dans cette salle, 30 ans auparavant. Pippin, mal à l'aise, reculait, jusqu'à ce que son dos heurte le rebord d'un ancien puit, sur lequel un squelette était assis. La tête du squelette se détacha du corps, tombant avec pertes et fracas dans le puit asséché, suivit de près par le reste du corps. Gandalf se tourna vers le Semi-Homme, le regard flamboyant d'exaspération.

- Crétin de Touque ! Jetez-vous dedans la prochaine fois, cela nous débarrassera de votre stupidité !

Le Magicien se détourna du Hobbit, exaspéré. Brron. Gandalf se figea, ses neuf amis l'imitant. Brrron bron. Des bruits de tambours venus des profondeurs se firent entendre, faisant augmenter la peur que tous ressentaient.

- Ils arrivent ! lança Legolas, l'oreille aux aguets.

Boromir bondit vers les portes de la petite salle, et regarda à l'extérieur. Deux flèches se fichèrent dans la porte, manquant l'Homme de peu. Le Fils du Gondor rentra rapidement dans la pièce, refermant les portes et les barricadant à l'aide de vieilles hallebardes.

- Ils ont un troll des cavernes avec eux, haleta Boromir en revenant au centre de la salle, près de la tombe de Balin.

Un coup porté à la porte fit tressaillir les Semi-Hommes. Frodon dégaina Dard, dont la lame bleue intrigua Isildis. La jeune fille se promit d'interroger le Hobbit sur cette lame. Elle sortit Nensil du fourreau et prit son bouclier de la main gauche, Aragorn dégaina Anduril, la Flamme de l'Ouest, Boromir sortit son épée, Gandalf dégaina Glamdring, Merry, Pippin et Sam tirèrent eux aussi leurs épées hors de leurs fourreaux et Legolas encocha une flèche sur son arc, prêt à la décocher dès qu'un orque ou un gobelin pointerait son horrible nez.

Gimli quant à lui, monta sur le tombeau de son cousin Balin, hache bien en main.

- Qu'ils approchent, commença-t-il. Il reste encore un Nain qui respire dans la Moria !

La porte commença à céder, et dès qu'un bout de tête d'orque ou de gobelin fut visible, Legolas et Aragorn tirèrent. Chaque flèche atteint sa cible, jusqu'à ce que la porte cède complètement et que les orques et les gobelins n'envahissent l'ancienne salle de garde. Le combat au corps à corps commença ; Boromir, Aragorn et Gandalf en première ligne, Legolas utilisant encore son arc et ses flèches qui furent bientôt remplacés par ses longues dagues elfiques, et Isildis derrière les hommes, protégeant le plus possible de son épée et de son bouclier les Semi-Hommes.

La situation se gâta quand le troll des cavernes fit son entrée, fracassant le linteau des portes de la salle de garde. La plupart des orques et des gobelins avaient été décimé, mais pour le troll des cavernes, c'était une autre paire de manches !

Legolas réussit à blesser le troll de plusieurs de ses flèches, mais ce ne fut pas suffisant. Le monstre prit pour cible Frodon, qu'Aragorn alla aider avant de se faire assommer. Le troll prit la lance que Grands-Pas avait utilisé pour le blesser, et la lança sur le Porteur de l'Anneau qui fut empalé.

Avec horreur, le reste de la Communauté vit leur ami s'effondrer et ne pas se relever. Les Hobbits, fous de chagrin, attaquèrent le troll, tandis que Boromir, Gandalf et Isildis se vengeaient sur les orques qui se trouvaient à portée de leurs lames. Gimli et les Semi-Hommes occupèrent le troll, donnant à Legolas l'occasion de le terrasser. L'Elfe tua le troll d'une flèche dans la gorge.

Dès que le monstre fut mis hors d'état de nuire, les neufs compagnons se précipitèrent vers le corps inerte de Frodon. Aragorn, qui avait repris connaissance, retourna le Hobbit qui, à la plus grande stupéfaction de tous, respirait encore.

- Je… Je n'ai rien !

- C'est impossible, dit le Rôdeur. Cette lance transpercerait un sanglier !

- Je crois que notre ami est plus solide qu'il n'y paraît, sourit malicieusement Gandalf alors que Frodon déboutonnait sa chemise, mettant à jour une fine côte de maille argenté.

- Du mithril, murmura Gimli. C'est un présent royal !

Heureux de voir leur ami vivant, mais toujours pourchassés, les dix compagnons reprirent leur course à travers les Mines de la Moria. Ils sortirent de la salle de garde et se dirigèrent vers un pont étroit. Puis les gobelins se mirent à sortirent du plafond et d'autres trous sombres, encerclant totalement la Communauté.

Les hommes et l'adolescente n'avaient aucunes chances de s'en sortir, mais brusquement, les gobelins et les orques paniquèrent et retournèrent dans leurs tanières, sous le rire tonitruant de Gimli. Isildis ressentit alors une présence magique extrêmement malfaisante. Ce Mal, elle l'avait déjà senti, lorsqu'elle était à Minas Elen, avant que sa Cité ne soit détruite.

- Un Balrog ! s'écria-t-elle avant que Gandalf ne le dise.

- Comment… ?

- Ce n'est pas parce que je ne sais pas faire de Magie que je ne la ressens pas Boromir, répondit l'adolescente, resserrant sa prise sur la garde de Nensil.

- Les épées ne sont plus d'aucun secours face à cet ennemi, cria Gandalf. COUREZ !

Et leur course pour la vie reprit. Ils finirent par arriver au pont de Khazad-Dûm, le Balrog juste derrière eux. Tous traversèrent. Gandalf, le dernier à s'être engagé sur le pont, s'arrêta au milieu, et attendit de pied ferme le Démon des Profondeurs (Bal : profondeur Rog : démon).

Isildis se retourna et appela le Magicien.

- Gandalf ! cria-t-elle. Revenez, le Balrog est trop puissant pour vous !

La jeune fille s'élança vers le vieillard, mais Legolas la retint par le bras.

- Lâchez-moi Maître Elfe ! Je dois aller l'aider !

- Tu ne pourras pas l'aider Isildis !

L'adolescente se débattait comme un beau diable, et l'Elfe fut obligé de la ceinturer de ses deux bras pour l'empêcher d'aller rejoindre le Magicien, qui faisait maintenant face au Balrog. Gandalf tenant dans une main son bâton et dans l'autre Glamdring qui luisait, froide et blanche.

Le Démon avait de grandes ailes noires, des yeux flamboyant d'un feu sombre, et son corps entier était entouré d'une aura noire. Le Balrog fit claquer son fouet à trois lanières, puis regarda l'Ishtar (Magicien) qui le défiait.

- Vous ne passerez pas, dit Gandalf.

Un silence de mort se fit et Gandalf reprit :

- Je suis un serviteur du Feu Secret, détenteur de la flamme d'Anor. Vous ne passerez pas. Le feu sombre ne vous servira à rien, flamme d'Udûn. Vous ne passerez pas !

Gandalf brandit son bâton et en frappa le sol de pierre. Il y eut un grand bruit, et le pont se fissura aux pieds du Balrog. Le Démon fit un pas, et la partie du pont où il se trouvait s'écroula, l'entraînant dans sa chute. Le vieux Magicien se détourna alors, mais les lanières du fouet du Balrog lui cinglèrent les épaules, le faisant tomber dans le vide. Gandalf se rattrapa de justesse au bord, et essaya, en vain, de remonter sur le pont.

- Gandalf ! cria Frodon.

- Fuyez, pauvres fous ! souffla le Magicien en lâchant prise.

- GANDALF ! hurla Isildis, se débattant encore plus dans les bras de Legolas.

L'Elfe tira la jeune fille hors du pont, les flèches sifflant autour d'eux, mais aucunes ne réussissant à les toucher. Legolas ne prêta pas attention à ce phénomène, et emmena Isildis à l'extérieur des Mines.

Autant à l'intérieur de la Moria la jeune fille se débattait, autant à l'extérieur elle se laissa entraîner vers ses huit compagnons. Les Semi-Hommes et le Nain étaient effondrés, Boromir était lui aussi touché, bien qu'il fasse tout son possible pour le cacher. Aragorn ne réagissait pas, trop atteint par la disparition de son vieil ami et Legolas fixait un point invisible devant lui, perdu.

Isildis était encore dans les bras de l'Elfe. Elle se dégagea doucement des bras qui l'emprisonnaient, Legolas ne s'en rendant pas compte, puis elle alla voir Aragorn. Elle posa sa main sur le bras de l'Homme, et quand elle eut son attention, elle lui dit :

- Nous ne devons pas rester ici. Je ne suis pas tranquille, ces collines sont malsaines, je le sens.

Aragorn sembla reprendre pied avec la réalité, puis il acquiesça, conscient du danger que la nuit apportait. Après quelques protestations de la part de Boromir, la Communauté, réduite au nombre de départ (neuf), se mit en route pour la Lothlorien. Ils atteignirent la forêt longtemps avant la tombée de la nuit, et, avec réticence pour certains, les neufs compagnons entrèrent en Lorien.

La Communauté s'arrêta au bord d'un court d'eau, la Nimrodel, comme l'apprit Isildis, et montèrent le camp. La nuit tomberait dans près de cinq heures, et les neuf amis en profitèrent pour se reposer un minimum. Isildis s'endormit dès qu'elle se fut assise, dos à un arbre.

Je marche dans une clairière. Des chants elfiques résonnent autour de moi, et je vois une silhouette qui s'approche. Son visage reste dans l'ombre, mais je sais que c'est une femme, une grande Dame. J'entends sa voix mélodieuse, elle parle à quelqu'un, à moi ?

- Atlante, que viens-tu faire ici ? Tu es loin de chez toi, et la magie que tu déploies m'intrigue.

- Comment savez-vous ? m'entends-je demander. Je suis une Mage guerrière et je n'ai aucun pouvoir magique.

- Tu te trompe Atlante. La Magie est en toi, mais tu ne la vois pas. Tu as en ton sein la Magie de tes deux origines. Tu peux manipuler les quatre éléments, tu peux ressentir la Magie malfaisante, et tu peux invoquer d'anciennes créatures. Mais inconsciemment, tu brides tes pouvoirs, ton subconscient refuse de les utiliser.

- Alors expliquez-moi comment débrider mes pouvoirs, m'exclamais-je.

Mais c'est trop tard, je vois la femme au visage caché s'effacer, elle a disparu, mais sa voix résonne encore à mes oreilles.

- Tu découvriras en temps voulu tes pouvoirs, Atlante.

- Attendez ! Ne partez pas, expliquez-moi ! Revenez !

Isildis se réveilla en sursaut, haletante, Nensil en main, la lame près de la gorge de Boromir.

- Boromir ?

- Je venais te dire que le repas était prêt, mais si j'avais su, je t'aurais laissé dormir.

Se rendant compte que la lame de son épée était très près du cou de l'homme du Gondor, Isildis rengaina et se leva en s'excusant.

- Désolée Boromir, simple réflexe. "Et ce stupide rêve dont je ne me rappelle pas ! Je suis pourtant sûre qu'il était important !". J'arrive, dit la jeune fille en s'approchant du feu sans fumée qu'Aragorn avait fait.

La jeune fille mangea peu, mal à l'aise. Elle avait l'impression que ses amis et elle étaient surveillés. Pour en avoir le cœur net, elle se leva, s'écarta de la compagnie, et alla seule dans la forêt.

- Je reviens, leur lança-t-elle en guise d'explication.

Elle disparut de la vue de ses amis, et Boromir se leva dans l'intention de la suivre, mais Aragorn le retint.

- Ne la suivez pas Boromir.

- Et pourquoi ça ? demanda l'Homme au Rôdeur.

- C'est une fille, fit remarquer Grands-Pas.

- Et alors ?

- C'est une fille, et nous des hommes, dit simplement Legolas, le regard fixé sur les flammes.

Les joues du fils de Denethor se colorèrent un peu et gêné, l'homme se rassit.

- Oh. Je vois.

xoxoxoxoxoxoxo

Isildis entendit avec amusement Aragorn et Boromir parler, puis elle se concentra sur sa tâche. Suivant son instinct, elle fit un crochet pour revenir vers son campement, quand un bruit de feuilles froissées dans un arbre près de son camp l'alerta. L'adolescente se mit hors de vue et chercha des yeux de quoi attirer l'attention de l'occupant de l'arbre.

Elle trouva un morceau de bois près d'elle qui fit l'affaire. Isildis lança la branchette dans un buisson et attendit. Elle vit bientôt quelque chose, ou quelqu'un, descendre de l'arbre et s'approcher prudemment du buisson où le morceau de bois avait atterri. L'être qui était descendu était dos à Isildis.

La jeune fille remarqua la longue cape qui couvrait l'être. Si elle ne l'avait pas vu descendre de l'arbre, elle n'aurait pas su qu'il était là, car le long manteau se fondait parfaitement dans le décor. Néanmoins, voulant savoir qui les épiait, Isildis bondit sur le dos de l'être encapuchonné, et le fit tomber sous elle.

Face contre terre, l'espion se débattait farouchement, et d'un coup de rein, il réussit à inverser la situation. Mais la guerrière ne se laissa pas faire. Elle donna un coup de genou dans l'entrejambe de ce qui semblait être un homme, vu ce qu'elle avait senti contre son genou, et elle se releva lestement, la main sur la garde de son épée qu'elle dégaina à moitié.

La pointe d'une flèche appuyée contre son dos la fit stopper tout gestes. Lentement, Isildis rengaina Nensil, puis elle leva les mains en signe de reddition. La flèche se décolla de son dos et l'adolescente fit lentement face à son agresseur. Elle ne vit pas son visage, caché par la capuche de son manteau, mais elle sut que c'était un homme qui se trouvait devant elle.

N'aimant pas trop être menacée, Isildis envoya sa main gauche dévier l'arc et la flèche, tandis que son poing droit frappait la mâchoire de l'homme, lui faisant lâcher son arme. L'homme cria quelque chose qu'elle ne comprit pas, et le deuxième espion lui enserra le cou de son bras.

Etouffant, Isildis laissa sa main glisser sur le flanc de l'homme qui se tortilla un peu, devant être chatouilleux. Enfin la jeune fille sentit la poignée d'une dague sous ses doigts. Elle sortit la dague de son fourreau et appuya la lame contre le ventre de son agresseur. L'homme se raidit, desserra son étreinte sur le cou de sa victime et ne bougea plus.

Avec rapidité et souplesse, Isildis retourna le bras qui enserrait son cou dans le dos de son propriétaire, tout en plaçant la lame de la dague sur la gorge de l'homme qui lui servait désormais d'otage. Ledit otage aurait sûrement un lumbago, car en raison de sa petite taille, Isildis avait courbé en arrière l'homme.

- Bien. Mon cher petit espion, j'espère que vous me comprenez. Je vais gardez votre ami en otage, jusqu'à ce que j'arrive à mon campement. Je serais vous, je ne tenterais pas de trucs stupide, du genre tirer la flèche que vous venez d'encocher sur votre arc, parce que je vous garantis que même avec une flèche entre les deux yeux, j'égorgerais votre ami qui viendra avec moi saluer mon vieil ami Mandos.

Les deux hommes semblèrent avoir compris, car lorsque la jeune fille commença à reculer, celui qui était libre ne fit que suivre, la flèche toujours prête à l'emplois, attendant que l'adolescente fasse une erreur. Bientôt la guerrière entendit le crépitement de son feu de camp, et elle entra, toujours en marchant à reculons, dans le champ de vision de ses amis. Les huit hommes regardèrent avec stupéfaction leur amie ramener un otage et un être la menaçant d'un arc.

- Isildis, mais qu'est-ce que… ? commença Aragorn.

- J'ai trouvé ces deux personnes entrain de nous espionner, dit froidement la Mandwinaine, le regard toujours fixé sur l'homme qui la visait.

- L'arc est elfique, fit remarquer Legolas, les sourcils froncés.

- Parce que nous sommes des Elfes, répondit difficilement l'otage en langage Commun.

Isildis abaissa la capuche de l'homme qu'elle menaçait, et elle put constater (aux oreilles) que c'était effectivement un Elfe. Avec brusquerie, elle poussa l'Elfe vers son compagnon, jeta sa dague au pied de son propriétaire et dégaina Nensil, dont elle menaça l'Elfe qui était à visage découvert.

- Haldir de Lorien, dit Aragorn.

- Vous le connaissez ? demanda Isildis méfiante.

- Nous nous sommes déjà croisé par le passé, répondit simplement le Rôdeur.

Semblant se satisfaire de cette réponse, la jeune fille abaissa son épée, pendant que le deuxième Elfe faisait de même avec son arc. Haldir et son compagnon dévisagèrent la guerrière qui avait réussi à les mettre en échec. Elle était petite, ne mesurant pas plus d'1m60, elle avait de longs cheveux noirs assez emmêlés et de grands yeux bleu lagon qui viraient au turquoise. Elle était vêtue d'une robe de velours rouge sombre dont une des manches de voiles blancs était tâchée de sang et déchirée.

La robe était fendue de chaque côté jusqu'à mi-cuisse, et ils pouvaient voir qu'elle était chaussée de bottes en daim noir qui lui arrivaient aux genoux. Le tout était agrémenté d'un décolleté quasi inexistant et d'une ceinture en cuir où le fourreau de Nensil était attaché. Regardant de plus près le visage d'Isildis, Haldir remarqua une chose.

- Mais c'est une adolescente ! s'exclama-t-il. Quel âge avez-vous, jeune fille ?

- Quelle importance ? fit la Mandwinaine, méfiante.

- Ca en a pour moi. Je veux savoir l'âge de la personne qui m'a tenu en échec, répondit Haldir, buté.

- Si vous y tenez tellement… grogna Isildis. J'ai 16 ans.

- Quoi ?!

C'était les Hobbits, Legolas et Boromir qui venaient de crier ainsi, en chœur.

- Ben oui, qu'est-ce que vous croyiez ? Que j'étais majeure, tatouée et vaccinée ?

- Mais… Je croyais que tu étais plus âgée que ça ! s'exclama Pippin.

En effet, depuis qu'ils l'avaient rencontré, les huit compagnons n'avaient vu qu'un visage fermé par la douleur, vieilli par la fatigue qui se faisait ressentir. Et après un aussi long voyage, de la poussière avait vieilli les traits la jeune fille.

- Et bien non, je ne suis encore qu'une gamine. Et pour les Elfes je ne dois être qu'un bambin, dit elle avec humour, faisant naître un sourire sur les lèvres de ses huit compagnons. Oh, Maître Elfe, dit elle à Haldir. Je ne sais pas si vous aviez remarqué, mais vous êtes chatouilleux. Ca ne doit pas être pratique lorsque ceux que vous étranglez cherchent de quoi vous faire lâcher prise sur vous.

L'Elfe entrouvrit la bouche et rosit à l'allusion, mais il n'eut pas le temps de répliquer qu'Isildis s'était éclipsée, à la recherche d'autres Elfes. Les deux Elfes de Lorien étaient abasourdis, de même que la Communauté.

- Orophin mon ami, commença Haldir en elfique. Je ne sais pas qui est cette enfant, mais malgré son jeune âge, c'est une puissante guerrière.

- M'est avis que cette enfant n'est pas seulement une puissante combattante, répondit Orophin dans la même langue. Je sens quelque chose d'autre venant d'elle. Mais c'est confus. Je crois que le Seigneur et la Dame devraient la voir.

- C'est justement ce que j'allais vous demander, intervint Aragorn en elfique. Nous cherchons aide et protection, et nous voudrions voir le Seigneur et la Dame de la Forêt.

- Nous vous conduirons jusqu'à nos Seigneurs, répondit Haldir en langage Commun. Il nous faudra trois jours de marche pour atteindre Cerin Amroth, la Cité des Galadhrim.

- Soyeux heureux en ces temps de guerre, Maître Elfe, dit doucement Isildis, faisant sursauter chaque personne présente. Votre Cité est encore debout et intacte. La mienne n'a pas eu cette chance, bien que la Magie de mon peuple soit puissante. Mais ma triste vie n'intéresse personne, donc je vous propose de nous mettre en route dès maintenant, je suis lasse de courir pour sauver ma vie, un peu de calme parmi de si merveilleuses créatures que les Elfes ne feront pas de mal à notre Compagnie.

Sur ces mots fort vrais pour toute la Communauté, Haldir et Orophin ouvrirent le chemin vers la Cité des Galadhrim.