Auteur : Séléné.

Disclaimer : voir chapitres précédents.

Réponses aux reviews :

Harana : Merci pour tout tes compliments, ils me vont droit au cœur. Après t'avoir fait attendre si longtemps, voilà la suite, bien qu'elle me paraisse moins bien que le reste. Bonne lecture. Bisou

Dunedan : Voilà la suite que tu attendais avec impatience. Merci pour ta review. Pour le Père d'Isildis et les faux souvenirs, tu comprendras plus tard. Bonne lecture.

Plumette : Voilà la suite et merci pour ta review. J'espère que ce chapitre te plaira.

Aqua : Merci pour tes compliments et désolée de t'avoir fait attendre. J'espère que cette suite te plaira, même si ça fait longtemps que je n'ai pas eu de tes nouvelles. Bonne lecture.

Pegases : Voilà la suite attendue, et merci pour tes éloges, elles me font très plaisir. Mais non, ma fic n'est pas meilleure que la tienne, loin de là ! En tout cas bonne lecture, et bonne continuation à toi.

Darky Angel : Je t'ai fait attendre un an, désolée. Merci pour ta gentille review, j'espère que ce nouveau (et court) chapitre te plaira. Bisou et bonne lecture.

Karmilla : voilà le 5ème chapitre d' "Histoire de ma vie". J'espère qu'il te plaira autant que les précédents. Si tu aimes les histoires avec Haldir, je te conseil de lire mon autre fic SDA : "Chute en Lorien". Tu jugeras et tu me diras ce que tu en penses. Bonne lecture.

Believe4ever : je sais que tu as changé de pseudo, mais tant pis. Merci pour ta review. J'espère que ce nouveau chapitre te plaira. Bonne lecture. (Faut que je relise ta merveilleuse fic d'ailleurs !)

Gwinnyth : Non, je ne laisse pas cette fic en plan, t'es dingue :D La preuve, voici un nouveau chapitre, qui, j'espère, te plaira. Bonne lecture

Merci aussi à Arwen19, sohaya et nelya89 (vi je la continue et je suis désolée, mais je préfère la continuer seule. Par contre ton opinion sera la bienvenue : ))

Note : J'espère que vous n'avez pas tous déserté cette histoire et que la suite vous plaira. Bonne lecture à tous. Séléné.

Chapitre 5

Isildis et ses huit compagnons avaient arrêté de naviguer, et avaient accosté sur la rive orientale pour se reposer. Frodon s'était isolé, et, au grand dam d'Aragorn, Boromir aussi.

- Je vais chercher Boromir, dit Isildis, les sourcils froncés.

- Je m'occupes de Frodon, déclara le Rôdeur.

L'Homme et l'adolescente partirent à la recherche de leurs amis, tandis que Legolas, Gimli, Sam, Pippin et Merry essayaient de se reposer. Aragorn trouva Frodon au somment de la Colline de la Vue, Amon Hen.

- Frodon ! appela l'Homme. Ne craignez rien, je ne vous ferai pas de mal, dit le Rôdeur quand le Semi-Homme eut un mouvement de recul.

Aragorn s'agenouilla devant le Hobbit.

- J'aurais été jusqu'en Mordor pour vous protéger.

Puis il referma la main de Frodon sur l'Anneau, se leva et dégaina son épée.

- Les Orques. Courez Frodon, courez !

Le Hobbit sortit Dard de son fourreau, et vit que la lame était bleue, prouvant la présence d'Orques dans les parages. Les premiers bestiaux maléfiques apparurent, et Aragorn s'occupa d'eux, couvrant la fuite du Semi-Homme.

xoxoxoxoxoxoxo

Pendant ce temps-là, Isildis avait trouvé Boromir. L'Homme marcha vers elle, se planta face à la jeune fille, et lui dit distinctement, le remord perçant dans sa voix :

- J'ai essayé de lui prendre l'Anneau, je dois…

Avant que l'homme du Gondor n'ait pu finir sa phrase, un cri qu'Isildis commençait à trop connaître, l'interrompit.

- Des Orques ! lança l'Homme. Pousse-toi !

Boromir poussa violemment l'adolescente et passa devant elle en courant. Isildis tomba lourdement au sol, où elle s'assomma à demi. Quelques instants plus tard, lorsqu'elle réussit à se remettre debout, deux Orques surgirent de derrière un bosquet d'arbres, et se précipitèrent sur la jeune fille. N'ayant pas le temps de sortir Nensil du fourreau, Isildis s'entoura d'une sphère d'eau translucide qui arrêtait les flèches que les deux Orques tiraient, puis elle fit apparaître une boule de feu dans chacune de ses mains.

La jeune fille lança les deux boules sur les Orques. Dès que les flammes eurent touché les monstres, ceux-ci se consumèrent dans un hurlement de douleur. "Une bonne chose de faite ! Maintenant, rattraper Boromir et éviter qu'il ne fasse une bêtise." Isildis ne prit pas le temps de regarder le feu de joie que lui offraient les deux Orques. Elle fit volte face et courut dans la direction qu'avait prise Boromir.

L'adolescente dévala la pente qui menait à son campement à toute vitesse. Quand elle entendit le cor de Boromir sonner, un sentiment d'urgence la submergea et la guerrière accéléra encore sa course. Manque de chance, une racine perverse se glissa sous ses pieds et la fit tomber lourdement par terre. "Rah zut ! Y a toujours un pépin quand la situation urge !" pensa rageusement Isildis en se relevant.

Ne faisant pas attention à la douleur sourde qui brûlait sa cheville, l'adolescente reprit sa course, et finit par arriver à une clairière. Ce qu'elle y vit l'horrifia ; la clairière était investie par un nombre incalculable d'Orques et d'Ourouks-Hais, dont deux portaient sur leurs épaules des Merry et Pippin hurlant de désespoir. Mais ce qui acheva de mettre la Mandwinaine dans une rage folle et ce qui la fit réagir, ce fut la vue de Boromir agenouillé, trois flèches plantées dans le thorax.

Un sifflement dans l'air apprit à Isildis qu'une flèche avait était tirée. Par réflexe, l'adolescente se laissa tomber au sol, et de rage et d'impuissance, elle frappa du point sur la terre. Aussitôt, la terre se mit à gronder et à craquer. Le sol se mit à trembler, et des vagues de terre roulèrent jusqu'à l'arrière-garde Orque de la troupe qui enlevait Merry et Pippin, engloutissant dans les profondeurs de la terre Orques et Ourouks qui avaient le malheur de traîner.

Isildis se remit debout d'un bond, dégaina Nensil, et attaqua le premier sbire du Mal venu. Des têtes tombèrent, des bras et des jambes furent coupés, et, bientôt, le sol de la clairière fut baigné d'un sang noir et poisseux, tandis qu'avec ses dernières forces, Boromir sonnait une dernière fois du cor du Gondor.

Isildis, quant à elle, avait occulté de son esprit tout ce qui n'était pas Orques, et était passée en mode "extermination de la vermine saroumanesque". L'adolescente avait oublié ses pouvoirs tant sa fureur et sa tristesse étaient grandes. Elle massacrait les Orques qui avaient le malheur de se dresser devant elle. Devant, pas derrière. Un Ourouk un peu moins stupide que ses semblables ceintura la guerrière par derrière, l'emprisonnant dans ses immondes bras noirs.

Sentant deux horribles bras gluants et puants se refermer sur elle, la jeune fille sentit sa colère se transformer en haine ; une haine qui la consumait comme le feu consume le bois. Se souvenant alors de ses ailes d'Atlante, l'adolescente les déploya brusquement, envoyant son agresseur s'écraser à plusieurs mètres d'elle, et elle dit bonjour au sol forestier pour la quatrième fois de la journée au moins.

Pleine d'une rage impuissante face à l'enlèvement de deux Hobbits et à l'exécution pure et simple de Boromir, Isildis se releva tant bien que mal, Nensil en main. La jeune fille empoigna son épée des deux mains et la leva au-dessus de sa tête, criant quatre mots :

- Allez brûler en Enfer !

La lame d'argent de Nensil rougeoya faiblement, et un souffle d'air chaud se fit sentir. Isildis concentra toute sa haine et sa rage sur les Orques et les Ourouks restant ; c'est à ce moment-là que la guerrière comprit que son épée pouvait servir de catalyseur à ses pouvoirs. La lame de Nensil vira au rouge vif, tandis que de longues langues de feu se précipitaient voracement sur les monstres noirs de Saroumane. Les Orques se consumèrent avec des hurlements inhumains et une odeur de chair brûlée qui souleva le cœur d'Isildis.

Lorsque les dernières créatures de l'Ishtar Saroumane ne furent plus que des tas de cendres et d'os calcinés, Isildis sentit ses genoux trembler et son corps vaciller. Sa haine et sa rage ne la soutenant plus, l'adolescente s'écroula, épuisée mais consciente. Deux bras musclés la rattrapèrent avant que son corps ne touche le sol, "pour la cinquième fois de la journée" pensa-t-elle avant de se raccrocher au corps de l'homme qui la maintenait contre lui.

Isildis vit passer devant elle un Aragorn pressé, alors que Gimli s'arrêtait à côté d'elle. Par déduction, la personne qui l'avait rattrapé, n'était autre que Legolas dont elle aperçut une mèche de cheveux en levant les yeux. La jeune fille reporta ses pensées et son regard sur le Rôdeur qui recueillait les dernières paroles de Boromir. C'est avec beaucoup de rancœur et une immense tristesse que la guerrière vit Aragorn fermer les yeux de l'Homme du Gondor.

Legolas perçut l'ampleur de la tristesse que ressentait la jeune fille bien avant que Gimli et Aragorn ne la remarquent. Isildis était impassible, aucune larme ne roulait sur ses joues ou ne rougissait ses yeux. L'Homme et le Nain remarquèrent l'état de leur amie de part la façon dont elle était prostrée dans les bras de l'Elfe : une de ses longues ailes blanches était étendue au sol, tandis que l'autre était coincée entre le torse de Legolas et son épaule à elle.

L'adolescente regardait fixement le corps sans vie de Boromir, tout en rabattant inconsciemment sur elle son aile libre, montrant ainsi le choc qu'elle subissait et dont elle essayait de se protéger. En vain. Brusquement, l'adolescente se releva, chancelante, et se dirigea avec raideur vers la berge où leur campement avait été installé. Ses longues ailes traînaient lamentablement derrière elle, prouvant son affliction intense.

Par gestes saccadés, Isildis rassembla les affaires de Boromir, vida une des barques elfiques de son chargement, et retourna près du corps froid de l'Homme du Gondor. Toujours avec des mouvements mécaniques, la jeune fille se pencha sur l'homme et posa sa main sur son front. Une lueur rouge illumina la paume qui était posée sur le front du guerrier décédé, suivie juste après d'une lueur bleue. Lorsque l'adolescente retira sa main et se redressa, une étoile bleue à cinq branches scintillait sur le front de Boromir.

Gimli, Legolas et Aragorn ne bougeaient pas. Aucun d'eux n'avaient fait le moindre geste depuis que leur amie s'était relevée. Legolas avait toujours un genou à terre, le Nain était toujours appuyé sur sa hache, et le Rôdeur était toujours debout, les trois hommes regardant la Mage guerrière utiliser sa magie, fascinés. Ils se reprirent quand ils virent l'adolescente essayer de bouger le corps de l'Homme du Sud. L'Elfe se releva, et Aragorn et lui se dirigèrent vers le corps de Boromir et Isildis.

Le Dunedain prit les mains de son amie dans les siennes et lui fit lâcher les poignets du mort, lui faisant comprendre d'un regard que Legolas et lui se chargeaient d'emmener Boromir vers sa dernière demeure. L'adolescente soupira imperceptiblement et laissa les deux hommes transporter Boromir. Legolas et Aragorn déposèrent le corps sans vie dans la barque qu'Isildis avait vidée, puis ils y mirent ensuite les armes et le cor du défunt.

La jeune fille s'avança à son tour, ramassa son bouclier rond, et le posa sur le torse de Boromir, de façon que l'écu couvre le corps de l'homme du milieu du torse jusqu'aux genoux. Une fois son bouclier offert, Isildis poussa la barque elfique dans le fleuve Anduin, jusqu'à ce que l'eau lui arrive à la taille. Dès qu'elle fut suffisamment loin de la berge, la guerrière retint la barque et invoqua la protection du fleuve :

- Ô fleuve Anduin, veille sur mon ami et porte-le jusqu'en sa demeure. Que ta protection accompagne son long Voyage vers les vertes plaines de Mandos.

L'adolescente donna une légère poussée à la barque et regarda le courant entraîner son défunt ami vers les chutes du Rauros. Elle espérait que le fleuve rendrait le corps de Boromir aux siens, intact. Isildis se détourna du fleuve, sortit de l'eau et alla chercher son épée qu'elle avait laissée tomber lorsque Legolas l'avait rattrapée. Sans savoir d'où elle venait, la jeune fille vit la garde de Nensil apparaître devant son regard vide.

Avant de s'en saisir, Isildis baissa les yeux pour voir Gimli lui tendre son arme. D'un hochement de tête absent marquant sa gratitude, l'adolescente referma sa main sur la garde de son épée, la remit à sa ceinture, et alla s'adosser à un rocher près de la rive.

- Frodon et Sam ne sont plus sous notre responsabilité, nous ne pouvons plus rien faire pour eux, commença Aragorn, brisant le silence. En revanche, Merry et Pippin ne sont pas perdu, nous pouvons encore les sauver.

- Je vous suis Aragorn, déclara le Nain, empoignant sa hache.

- Moi de même, sourit l'Elfe.

- J'ai laissé mourir un autre de mes compagnons, souffla Isildis alors que les trois hommes fixaient leurs regards sur elle. J'en ai assez d'être faible et de voir ceux que j'aime disparaître un par un. Je vais devenir forte et venger ma Cité et mes compagnons !

Tout au long de sa phrase, la guerrière s'était redressée et avait rangé ses ailes, pendant qu'une langue de feu séchait ses vêtements elfiques. A la surprise du Nain, de l'Elfe et de l'Homme, un éclair rouge traversa ses yeux presque turquoise, tandis qu'elle relevait la tête, déterminée. Aragorn regarda longuement cette enfant qui, il le voyait, avait grandi trop vite, puis il reprit la parole :

- Si nous voulons sauver nos petits amis, nous devons y aller. Voyageons léger, ne prenons que ce qui nous est nécessaire.

Les quatre amis firent rapidement leur paquetage, n'emmenant que très peu de choses, puis partirent.

xoxoxoxoxoxoxo

Cela faisait trois jours qu'ils poursuivaient les Orques qui avaient enlevé Merry et Pippin, quand Aragorn s'arrêta et ramassa quelque chose qui se trouvait au sol. L'élevant devant ses yeux, le Rôdeur montra à Legolas, Gimli et Isildis l'attache en feuille d'une cape elfique.

- Non sans raison tombent les feuilles de la Lorien, dit Aragorn.

- Nous sommes sur leurs talons, dit Isildis. Nous pourrions nous reposer une nuit, estima-t-elle.

- Ils prendraient trop d'avance, argumenta le Dunedain. Il vaudrait mieux que nous continuions.

- Je me dois d'insister Aragorn, reprit la jeune fille. Nous courons depuis trois jours, jours et nuits, sans manger et avec seulement une heure de sommeil. Nous ne tiendrons pas le rythme très longtemps.

Le Rôdeur regarda ses amis et dut se rendre à l'évidence : Gimli n'arrivait pas à reprendre sa respiration, Legolas avait le rouge aux joues, et Isildis était pâle, avait les yeux cernés et était amaigrie. Et pour être honnête avec lui-même, Aragorn était épuisé et affamé.

- Très bien. Nous dormirons une nuit entière et nous restaurerons, concéda l'Homme en s'installant à l'ombre d'un rocher. L'un de nous montera la garde et réveillera son successeur au bout de trois heures de veille.

- Je prendrais le premier tour de garde, déclara Isildis avant que Legolas ou Gimli ne réagissent.

Aragorn acquiesça et sortit un peu de lembas, le pain elfique. Le Nain, l'Elfe, l'Homme et la guerrière mangèrent, plus que ce qu'ils avaient mangé ces trois derniers jours, et moins que ce à quoi ils avaient été habitués, puis les trois hommes s'installèrent pour dormir. Isildis s'assit en tailleur sur un rocher plat surplombant ses amis. Ce qu'il s'était passé dans la forêt, la terre qui avait tremblé et craqué lui avait donné une idée.

La jeune fille ferma les yeux et se concentra. Elle fouilla son esprit, cherchant la petite flamme de son troisième pouvoir. Elle la trouva bientôt. C'était une flammèche brune aux reflets auburn. Les alentours de la flamme sentaient bon la terre. La forme mentale d'Isildis s'approcha de la flammèche brune. Sans toucher ce "feu", l'adolescente sut qu'elle aurait du mal à contrôler ce pouvoir.

Si elle ne contrôlait pas ses émotions, la force tranquille de la Terre se retournerait contre elle et ses amis. "Non ! J'ai perdu trop de gens que j'aimais pour laisser la Terre engloutir ma seule raison de vivre ! Je ne te laisserais pas détruire le peu de chose que j'ai réussi à sauver." Forte de cette détermination, Isildis plongea ses mains dans la flamme brune.

Comme pour le Feu et l'Eau, lorsque la guerrière eut l'impression d'avoir absorbé la Terre, elle ouvrit les yeux. Comme pour ses pouvoirs précédents, la jeune fille essaya de créer une sphère de terre. Y parvenant sans problème, Isildis tenta de faire apparaître du sol, un être ressemblant à sa mère, comme elle l'avait fait pour le Feu et l'Eau, en Lorien.

Mais le résultat escompté ne se réalisa pas. A la place, le sol trembla, et la terre gronda, réveillant en sursaut Aragorn, Legolas et Gimli.