Merci pour vos reviews Mesdemoiselles !

Trois jours plus tôt …

Rodney était en train de s'équiper pour rejoindre Carson et le Major Lorne. Ils avaient décidé de tenter de récupérer des œufs, seule solution pour sauver Sheppard. Après la réunion impromptue avec Elisabeth, Rodney avait essayé de parler à Carson mais il n'avait pas trouvé le courage nécessaire.

C'était trop tard maintenant, Rodney le savait. Il avait gardé le silence trop longtemps.

Radek l'avait aidé discrètement, lui fournissant de quoi soigner le plus gros des bleus et ecchymoses, il lui avait même déniché du fond de teint pour cacher les traces autour de son cou.

Rodney sourit.

Voilà qui prouvait que Radek avait une petite amie cachée, il se demanda un moment de qui il pouvait s'agir. Elisabeth peut-être … Elisabeth … Rodney avait entendu ce qui était arrivé dans son bureau avec Sheppard. Elle avait eu de la chance qu'il ne la touche pas, oui de la chance … pas comme lui.

Flashback

Rodney travaillait sur un des générateurs à Naquadah. Ok, ils avaient un E2PZ mais au cas où, il n'était pas question de négliger les réacteurs qui avaient maintenu la Cité à flot pendant près d'un an. On ne savait jamais ce que le futur leur réservait, et puis au moins ici il était tranquille. Pas de collègues curieux ou aux petits soins – tout dépendait du collègue en question, mais depuis que Sheppard leur jouait « pas touche au Rodney », Radek et Miko étaient vraiment un peu collant, les autres juste choqués ou dégoûtés – et surtout pas de Sheppard surveillant le moindre de ses gestes. En fait, l'état de ce dernier avait empiré, tout son côté droit avait développé une sorte d'écailles bleu-vert, et Elisabeth lui avait octroyé une garde rapprochée.

Une garde pas très efficace en fait, parce que Sheppard se trouvait juste derrière lui.

Rodney lâcha ses outils et se mit à bredouiller.

« Euh, Colonel, je … je … » Il cherchait ce qu'il pourrait dire pour apaiser Sheppard. « Je suis seul, vous voyez, je … je suis vos ordres. » Ouais, ça, ça devrait convenir, vu la manière dont Sheppard se comportait avec lui ces derniers temps et … « Argh ! »

Rodney n'eut pas le temps d'aller plus loin dans ses réflexions. Sheppard l'avait plaqué au mur. Rodney ne l'avait même pas vu se déplacer, un moment il s'était trouvé à l'embrasure de la porte et l'autre, il était sur lui.

« Seul ? Vraiment … » Le ton de Sheppard montrait clairement sa suspicion et quelque chose d'autre aussi, quelque chose que Rodney ne parvenait pas clairement à identifier. De l'excitation …

« Ou … oui. Je … je ne vous mentirais pas.»

Sheppard s'approcha de lui. Son visage était à quelques centimètres de celui de Rodney et il se mit à … le renifler. On aurait dit un animal. En fait, c'était ce qu'il était en train de devenir, un animal, plus précisément un prédateur et Rodney était sa proie du moment.

Rodney ignorait ce qu'il devait faire. Lui donner un bon coup de pied entre les jambes – écailles ou pas, il était encore humain, donc, c'était une solution … - ou bien appeler de l'aide, genre en hurlant de toutes ses forces dans sa radio.

Le choix lui fut enlevé lorsque Sheppard d'un geste brusque, lui arracha son oreillette, en même temps – Rodney en était sûr – qu'une bonne partie de ses cheveux. Il poussa un cri et tenta de se dégager de l'étreinte de Sheppard. En vain …

Ok, peut-être qu'il pourrait essayer la solution numéro une et … et c'est là qu'il sentit quelque chose qui n'aurait pas du être là, quelque chose de dur contre sa hanche et … O-mon-Dieu. Rodney avait l'impression d'être dans un mauvais film de série B ou l'héroïne, innocente et naïve est kidnappée par le méchant et fait connaissance avec la dure réalité de la vie … sans mauvais jeu de mot. L'idée de demander à Sheppard « si c'était son 9mn ou juste le plaisir de le voir » l'effleura, le problème c'était qu'il n'était ni dans un film de série B ni dans une mauvaise comédie hollywoodienne.

« Colonel … »

Silence.

Sheppard ne le reniflait plus mais se frottait à lui d'une manière carrément obscène. Rodney sentait la panique monter parce qu'il était sûr que si Sheppard voulait le … le … quoiqu'il ait envie de tenter, il n'y aurait pas grand-chose que Rodney puisse faire pour l'empêcher de parvenir à ses fins. Il devait trouver un moyen de l'amadouer s'il voulait s'en sortir vivant.

« Colonel … John ? »

Les mains de Sheppard s'étaient glissées sous le tee-shirt de Rodney et exploraient chaque centimètre de peau, élicitant des frissons de peur de la part de Rodney et des grognements de plaisir de la part de Sheppard.

Rodney décida de risquer le tout pour le tout. Il glissa sa main dans le dos de Sheppard et commença à le caresser, gentiment, descendant de ses omoplates à la chute de ses reins. Le geste eut pour effet d'exciter davantage Sheppard dont les grognements se muèrent en cris gutturaux, mais cela avait aussi eu pour effet de lui faire écarter les jambes dans le but de laisser Rodney accéder à d'autres parties un peu plus sensibles de son corps.

Rodney n'avait pas assisté à ces foutus entraînements d'autodéfense depuis près de deux ans pour rien : son genou droit rencontra son objectif premier et il profita de ce que Sheppard était courbé en deux de douleur pour le frapper d'un superbe uppercut. Il s'élança vers la porte mais malheureusement, il avait mal calculé la faculté de récupération de son assaillant et Sheppard le plaqua au sol brutalement. Cette fois Rodney se mit à hurler et à frapper au hasard. Rien de ce qu'il fit ne perturba Sheppard qui le retourna sur le dos sans grande difficulté et entrepris tout simplement de l'étrangler. Ce devait être ça l'amour vache, pensa Rodney, quelques secondes avant que sa vision ne se trouble, l'air venant cruellement à lui manquer. Et puis soudain, plus rien, plus de corps le maintenant à terre, plus de mains autour de son cou … Rodney ouvrit les yeux.

Sheppard était debout devant lui, sa respiration rapide comme s'il venait de courir un cent mètre, ses yeux … ses yeux ressemblaient de plus en plus à ceux d'un reptile. Rodney ferma les siens attendant l'inévitable, mais rien ne se produisit. Lorsqu'il rouvrit les yeux, Sheppard avait disparu.

Fin du Flashback

Deux jours plus tôt …

C'était fini. Ils avaient récupéré, ou plutôt Sheppard avait récupéré, suffisamment d'échantillons pour que Carson prépare l'antidote. Dans quelques heures, une journée tout au plus, il serait à nouveau lui-même. Le cauchemar était terminé … mais pas pour Rodney.

Il continuait à cacher les ecchymoses autour de son cou, celles sur ses bras … des ecchymoses rappelant vaguement la main d'un homme.

Rodney avait eu peur lorsque Carson leur avait dit qu'il était temps, s'ils le souhaitaient, de faire leurs adieux à leur ami, à John Sheppard ; il avait eu peur mais pas pour Sheppard, il avait eu peur de se trouver dans même pièce que lui. De toute manière, pour lui, John Sheppard n'était déjà plus là. Son John n'aurait jamais fait ça, il n'aurait jamais essayé de le … Mais maintenant c'était fini, non ? John Sheppard était revenu … alors pourquoi avait-il toujours peur ?

Peur ou honte, ou les deux.

Rodney savait ce qui s'était passé avec Teyla et Elisabeth. C'était pratique d'avoir Cadman comme confidente, encore que c'était plutôt cette dernière qui s'épanchait auprès de lui … bref, elle lui avait parlé du baiser volé de Teyla et toute la base savait que Sheppard avait essayé d'étrangler Elisabeth. Oui, Rodney savait tout … Il savait pourquoi il avait été la cible de Sheppard.

Et il se sentait sali et humilié.

Sheppard avait juste déversé son trop plein de frustrations sur lui. Son échec avec Teyla, puis sa conversation avec Elisabeth, l'avait conduit tout droit vers Rodney. Tout droit vers la proie idéale pour … Pour quoi d'ailleurs ? S'amuser un peu ? Jouer à « moi Tarzan toi Jane » ? Il ne saurait sans doute jamais. Il savait juste que le souvenir de ce qui s'était passé le rendait malade.

Et surtout, il ne savait pas s'il pourrait à nouveau être dans la même pièce que John Sheppard sans avoir peur.

C'était pour ça qu'à près de quatre heure du matin, il était assis sur son lit à réfléchir à ce qu'il pourrait faire pour ne pas avoir à participer à cette mission demain matin.

TBC (il reste juste un petit épilogue … une happy ending est de rigueur, non ?)