Merci pour vos reviews ! Argh, j'ai été super déçue par No Man's Land, mais peut-être en attendais-je un peu trop. L'histoire est inexistante, tout le monde se tutoie … on a l'impression d'un grand pique nique familial, bof, bof … ceci dit quelques jolies réparties très drôles (entre Roro et Ronon essentiellement). Espérons qe l'épisode de la semaine prochaine sera meilleur (avec Nounours en héros, qui en doute ?). Bref, suite et fin de cette petite fic …
Pour VLU et GredW qui partent en vacances en début de semaine, biz les filles !
ooOOoo
John sortit de la salle d'entraînement un poids en moins sur le cœur. Ouf et de deux. Il s'était excusé auprès d'Elisabeth le matin même.
Teyla avait été adorable comme d'habitude, compréhensive, humaine. John sourit. Il aurait aimé avoir une sœur comme elle, une amie, une confidente … ouais et c'est sans doute pour ça qu'il l'avait embrassée de force. Grand frère incestueux, charmant. Ceci dit, elle ne s'était pas franchement débattue. Si Teyla l'avait voulu elle aurait pu l'envoyer au tapis, non ? Argh stop, cerveau reprends toi parce que là, c'est n'importe quoi ! Il poussa un soupir.
Ok, plus qu'un méa culpa. Le plus important.
John décida de prendre les escaliers, histoire de voir s'il était bien redevenu lui-même et en effet, sept étages plus haut, il pantelait, de la sueur coulait sur ses yeux. Yeeepee, il était redevenu John Sheppard, petit être humain ordinaire.
John passa par le laboratoire d'astrophysique, juste pour vérifier, mais Rodney n'était pas là. Radek avait raison, leur petit génie jouait à l'ermite. Il faut dire qu'il y avait de quoi, après ce qu'il lui avait fait subir.
Flashback
Redevenir humain n'était pas un processus indolore. La peau écaillée devait être retirée avec des pinces, couches par couches, toutes les deux heures, et 36 heures après l'injection de l'antidote, John ne se sentait pas encore complètement humain. Bien sûr, Carson l'avait rassuré sur son état. Pauvre Carson qui jouait décidément de malchance avec ses manipulations génétiques. Il était au petit soin avec John, se sentant responsable de ce qui était arrivé à Ellia et incidemment à lui.
Dès qu'il fut en état de recevoir des visites, sa chambre ne désemplit pas. Elisabeth fut la première à venir le voir et dès qu'il la vit, John eut une vision, comme un flash … une vision de lui, ses mains serrant le cou d'Elisabeth. En fait, ses souvenirs de lorsqu'il était sous l'emprise du virus, quoique fragmentaires, lui revenaient peu à peu.
Tous.
Il se rappelait avoir embrassé Teyla, avoir agressé les gardes devant sa porte, avoir tenu en échec l'élite d'Atlantis pendant un bon moment avant de se faire prendre … il se rappelait de tout, enfin il l'avait cru, jusqu'à la visite de Zelenka.
John avait été surpris de ne pas voir Rodney parmi les visiteurs, Teyla, il pouvait comprendre pourquoi, mais Rodney ? Il était déçu, presque en colère. Ce type était-il donc incapable de faire preuve d'un peu de compassion, ou bien était-ce juste ce que valait l'amitié pour lui ? Et puis Zelenka était passé.
L'ingénieur tchèque s'était installé sur l'un des tabourets omniprésents dans l'infirmerie et avait croisé les bras. Juste ça, pas de « salut, alors ça boume ? », le silence. Un silence pesant.
« Euh, b'jour Radek, sympa d'être passé me voir … »
Re-silence. Ok, que pouvait-il bien vouloir ? Zelenka ajusta ses lunettes, poussa un soupir et se pencha vers John.
« J'ai hésité … mais comme je sais qu'il ne dira jamais rien … cet hlupák (1) peut être tellement borné ! Et puis il aime un peu trop jouer les martyrs. »
Zelenka essayait, comme d'habitude, de se moquer de McKay mais cette fois, John trouvait que le ton n'y était pas, il était un peu trop forcé et ça le mit immédiatement en alerte. Il allait demander ce qui se passait avec McKay lorsqu'il fut pris d'un affreux pressentiment … et si … Mon Dieu, il avait agressé Teyla, Elisabeth, plusieurs gardes, il avait même tiré sur Ronon, et si … avait-il aussi attaqué Rodney ?
« Rodney … » sa voix était réduite à un murmure étranglé par l'émotion. « Je lui ai fait … quelque chose, je veux dire lorsque j'étais … »
John désigna les parties de son corps où se trouvaient encore quelques écailles.
Radek soupira à nouveau et hocha doucement la tête puis il lui raconta tout.
Fin du flashback
John avait essayé d'analyser ce qui s'était passé. Avec Teyla, la pulsion sexuelle avait été facile à identifier. Il avait été en pleine transformation, ses phéromones complètement détraqués, bref, un mâle attiré par une femelle, rien de plus, rien de moins. Pour Elisabeth, et bien, elle représentait l'autorité et elle le maintenait enfermé, en tant qu'animal prédateur, il était logique qu'il s'en prenne à elle, mais Rodney … Rodney était une énigme.
John ne savait pas très bien pourquoi il s'était comporté de cette manière avec lui, allant jusqu'à tenter de le … Il serra les dents. Comment avait-il pu ? Se pourrait-il qu'il soit, d'une manière ou d'une autre, attiré par McKay ? Et de toute manière, traite t-on de cette manière une personne que l'on aime ? Attirance, amour … L'idée semblait à la fois alien et familière. Un paradoxe qui ne l'avançait guère. Il fallait qu'il parle au canadien, seulement voilà, ce dernier l'évitait, pire ils avaient une mission de programmée demain matin et Rodney avait fait savoir qu'il avait un projet urgent qui ne pouvait attendre et requérait sa présence. Un projet urgent … Jamais en deux ans Rodney n'avait annulé une mission même pour jouer avec ses joujoux anciens.
John était arrivé devant les quartiers de McKay. Il était tôt mais tant pis. Il prit une large inspiration et s'annonça.
/oui, quoi ? Si ce n'est pas une urgence, j'aimerais pouvoir terminer ma nuit … allez donc voir Zelenka et …/
John décida de l'interrompre.
« McKay, je dois vous parler. »
Silence.
John se pencha vers la porte et posa son oreille sur la cloison. Il entendit des frottements étouffés, des bruits de pas.
« McKay … Rodney, s'il vous plaît … »
Il avait du mettre suffisamment de conviction dans cette réplique parce que la porte s'ouvrit. John entra. La pièce était plongée dans le noir, si ce n'est pour la faible lumière que diffusait une petite lampe sur la table de chevet et les lumières d'Atlantis en arrière fond. Rodney se tenait debout, près de son lit, le plus loin possible de la porte. Et de John.
« De quoi voulez vous parler ? Il est près de cinq heure du matin Colonel, qu'est-ce qui ne peut pas attendre le lever du soleil ? »
John approcha doucement de Rodney. Ce dernier fit aussitôt deux pas en arrière et heurta la baie vitrée. Il leva immédiatement les mains devant lui en signe d'autodéfense.
« Non … »
John leva la main vers lui. Il pouvait voir le corps de Rodney secoué de tremblements. Il avait peur de lui, son meilleur ami avait peur de lui. John rassembla son courage et posa sa main sur le cou de Rodney, les tremblements de ce dernier redoublèrent.
« Ca Rodney, j'aimerais que nous parlions de ça … de ces traces autour de ton cou … de ce qui s'est passé … »
Rodney cligna des yeux, sa respiration était rapide, il fixait John sans un mot et soudain, le stress des derniers jours, la fatigue, la peur … toutes les émotions qui menaçaient de le submerger depuis que tout ça avait commencé se déversèrent sur lui, annihilant ses dernières défenses. Il tomba doucement à terre, le corps secoué de sanglots.
John le prit dans ses bras.
« Chhhchhh, ça va aller Rodney, ça va aller maintenant … Je suis là. »
Et ils parlèrent … de tout, de leurs peurs surtout. La peur de John de disparaître complètement, de sentir son humanité lui échapper ; la peur de Rodney de perdre un ami, un frère, la peur de dire aux autres ce qui se passait. Le soleil se leva sur Atlantica et ils parlaient toujours. Il y avait tant à dire et à comprendre, tant de blessures à soigner.
John compris que ce qu'il ressentait pour Rodney était de l'amour. Un amour non partagé ou plutôt, trop partagé, le partage d'un amour différent. Rodney l'aimait lui aussi mais pas comme ça. Rodney serait toujours un homme à blondes … qu'à cela ne tienne, John se promit en cet instant, alors qu'il caressait les cheveux de l'homme qu'il aimait et qui ne lui appartiendrait jamais, alors qu'il séchait les larmes qui coulaient sur les joues pâles, oui, il se promit que comme Rodney, il ferait tout pour le protéger à son tour. Parce que c'était ce que Rodney avait fait en se taisant, il l'avait protégé, se mettant ainsi en danger.
John ajusta une couverture autour du corps de Rodney. Ce dernier avait fini par s'assoupir dans ses bras et après tout ce qui c'était passé, il lui offrait ainsila plus belle des preuves de confiance. Il leva les yeux vers la Cité, se demandant ce que lui, ce que leur amènerait cette transformation dans leurs relations.
Seul l'avenir le dirait …
Fin !
Vous devez cette fin à la review de VLU qui m'a fait réfléchir. Merci VLU et bien vu, je trouve cette fin plus cohérente que celle que j'avais d'abord imaginée.
(1) Idiot en tchèque.
