Résumé: Le monde de Harry a basculé lorsqu'il a appris que tout le monde lui avait menti au sujet de Charlie. Il en vient même à hausser le ton face à Lucius qu'il soupçonne de l'avoir manipulé tout autant que Luna et il préfère disparaître quelques temps. Mais entre une conversation à coeur ouvert avec Matthieu et une autre avec Charlie, il parvient à s'adoucir, à pardonner, et il finit par faire la paix avec son ancien amant.
The last one... :( et en plus, il est très court
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Les salles d'attente étaient toutes les mêmes, ternes, froides et impersonnelles. Celle de la maternité n'échappait pas à la règle. De vieux sièges élimés, une plante mourante, une table surchargée de magazines d'un autre âge et une pendule sur le mur, pour mieux voir le temps perdu à attendre.
Par la fenêtre à la peinture écaillée qu'aucun elfe n'avait pris la peine de rafraîchir, Lucius ne devinait que l'obscurité de la nuit la plus noire et les rafales de pluie qui venaient régulièrement s'abattre sur la vitre. Il était tard, le milieu de la nuit sans doute, et il commençait à accuser la fatigue. Et il avait froid.
Daphnée avait été prise de contractions dans la soirée, rapidement devenues régulières, signant le moment de partir pour Sainte-Mangouste. Malgré le refus poli de Draco, Lucius avait tenu à les accompagner. Pour rien peut-être, pour simplement attendre des heures sur un siège inconfortable, transi de froid et de fatigue, mais il tenait à être là. Il n'aurait pas trouvé le sommeil de toute façon; il dormait déjà à peine depuis que Harry était parti, ce n'était pas à cet instant particulier qu'il allait y arriver.
De bonne grâce, Severus était resté au Manoir pour s'occuper d'Iris et Minerva, les préparer pour la nuit et les coucher, malgré leur impatience à la naissance imminente de leur petit frère. Elles devaient dormir à présent, depuis un moment, et Severus devait sommeiller sur le canapé en attendant des nouvelles.
Cela ne dérangeait pas Lucius d'être seul dans cette salle d'attente, il avait suffisamment de pensées à ressasser et sur lesquelles se morfondre pour passer bien des nuits sans sommeil. De temps à autre, Draco sortait de la chambre de Daphnée pour venir le tenir au courant, et Lucius passait le reste du temps à observer le ballet des infirmières, les sortilèges d'appel qui s'allumaient au-dessus des portes et l'obscurité de la nuit par la fenêtre. Deux autres femmes avaient accouché peu de temps après leur arrivée, et Daphnée était maintenant la seule patiente en salle de travail.
Sans même se lever de son siège, Lucius fit venir à lui un magazine à l'aide de sa baguette. Il parcourut les pages défraîchies d'un œil distrait, prêtant plus d'attention aux images qu'aux titres des articles, jusqu'à tomber sur une photo de Harry et lui le jour où il avait fait son grand retour au Ministère. Lucius referma brusquement le magazine et le jeta sur la table basse. Ce n'était pas le moment de remuer le couteau dans la plaie !
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La porte de la chambre s'ouvrit en grand sur une infirmière qu'il n'avait pas vu entrer et qui s'éloigna à grands pas dans le couloir, le visage inquiet. Au dessus de la porte qu'elle n'avait même pas pris la peine de refermer, une lumière rouge clignotait dans le silence.
Ce calme apparent était anormal. Lucius ressentait la même sensation de danger qu'autrefois pendant la guerre, la bouffée d'adrénaline qui maintient les sens en alerte, ce sentiment que quelque chose va se produire de manière imminente... Il se leva comme un automate, hésitant presque à ressortir sa baguette, et s'approcha de la chambre de Daphnée.
À l'intérieur, la situation paraissait « ordinaire », étant donné le lieu et le contexte. La jeune femme était allongée sur un lit, recouverte par un drap d'hôpital immaculé à souhait, ses longs cheveux défaits étalés sur l'oreiller. Et sur un fauteuil juste à côté était assis Draco qui lui tenait la main, faute de pouvoir faire davantage.
Mais le regard de Draco était aussi inquiet que celui de l'infirmière, sa main était crispée sur celle de Daphnée et le masque de souffrance posé sur le visage de la jeune femme, malgré les potions antalgiques, était saisissant.
– Que se passe-t-il ? murmura Lucius, brusquement tétanisé par l'angoisse.
Le pas rapide de l'infirmière qui revenait empêcha Draco de lui répondre et Lucius s'écarta pour la laisser passer.
– Avalez ça, ordonna-t-elle en présentant une fiole de potion aux lèvres de Daphnée. Le médecin arrive...
– J'ai mal, gémit Daphnée.
– Ça va aller... Tenez le coup, fit l'infirmière avant de sortir sa baguette pour lancer un sortilège de diagnostic.
Un frisson glacial parcourut Lucius. Y avait-il pire encouragement que ce « Tenez le coup » ?!
Sans même s'en apercevoir, l'infirmière grimaça à la lecture du résultat de son sortilège avant de ranger sa baguette. D'un grand geste, elle tira le drap puis la chemise d'hôpital pour découvrir Daphnée et poser les mains directement sur son ventre.
Merlin ! Il n'avait jamais demandé à voir Daphnée à demi-nue sur un lit d'hôpital, retenant de se tordre de douleur. Avec un regard où devait transpirer une pitié maladroite, Lucius croisa les yeux bruns de la jeune femme. Éperdus de souffrance. Presque suppliants avant de se révulser lentement pour tomber dans l'inconscience.
– Faites quelque chose, bon sang ! explosa Lucius.
– Je fais autant que je peux ! répliqua l'infirmière sans se démonter.
Elle avait repris sa baguette pour lancer sortilège sur sortilège sur le corps inerte de Daphnée, sans que cela ne semble faire quoi que ce soit. Un bruit de cavalcade dans le couloir et une autre infirmière surgit brusquement dans la chambre, les sourcils froncés.
– Va préparer la salle de césarienne !
Elle disparut aussi vite qu'elle était arrivée tandis que Lucius s'approchait de Draco, debout, figé et muet, tétanisé par la peur.
– Pourquoi ce foutu médecin n'arrive pas ? gronda Lucius en retenant sa colère.
– Il va venir. Elle n'est pas la seule patiente dont il doit s'occuper.
La scène était surréaliste. Le ventre de Daphnée, énorme, presque grotesque tant il était démesuré, émergeait comme une protubérance livide au milieu des draps blancs en pagaille. Et plus les secondes passaient, au rythme des sortilèges lancés inlassablement par l'infirmière, plus le corps de Daphnée devenait pâle et grisâtre.
– Appelez un autre médecin ! N'importe qui ! Il doit bien y avoir d'autres médecins dans cette foutue boutique, non ?! cria Lucius hors de lui. Vous savez qui je suis ?! Je ne donne pas des millions de gallions à cet hôpital chaque année pour ne pas avoir un foutu médecin quand j'en ai besoin !
– Je sais très bien qui vous êtes, répliqua froidement l'infirmière sans cesser ce qu'elle faisait. Et ça ne change strictement rien. Il est plus de quatre heures du matin et il n'y a qu'un seul médecin de garde pour la maternité. Et il s'occupe déjà d'un nouveau-né.
Dans l'encadrement de la porte béante sur le couloir, Lucius vit se découper la longue silhouette de Severus, sans doute venu aux nouvelles, et il lui lança un regard désespéré.
– Il va arriver, affirma l'infirmière. Maintenant, laissez-moi faire mon travail ou sortez.
– Qu'est-ce qui se passe ? fit Severus en s'avançant vers lui. Je t'ai entendu crier depuis le couloir...
Il jeta un regard d'ensemble sur le lit, le corps immobile de Daphnée et l'infirmière qui s'agitait comme un pantin saugrenu.
– Je ne sais pas. Mais quelque chose ne va pas, lâcha Lucius.
Severus posa une main réconfortante sur l'épaule de Draco qui restait muet comme une pierre tombale, et secoua la tête devant le regard implorant de Lucius.
– Je n'y connais rien en accouchement, murmura-t-il à son compagnon. Ça dépasse mes connaissances médicales.
Il fallait pourtant un foutu médecin, bon sang ! Ils n'allaient pas rester là, tous les trois les bras ballants, à assister à l'irrémédiable !
Une voix essoufflée rompit le silence macabre qui régnait déjà dans la pièce.
– Qu'est-ce qu'on a ? fit un petit homme rond et dégarni qui enleva une paire de gants sales et les jeta par terre en s'empressant vers le lit.
– Trente-trois ans, multipare, expliqua l'infirmière. Début de travail normal puis douleurs intolérables. Le ventre est dur comme du bois et elle a perdu du sang noir.
– Merde ! Madame ? Madame ? appela le médecin en auscultant rapidement le ventre de Daphnée.
– Inconsciente depuis quelques minutes.
– Le bébé ? interrogea le médecin en lançant un sortilège puissant qui illumina brièvement la chambre d'une lueur orangée.
– Il tenait le coup mais les bruits du cœur commencent à faiblir. Ça ne marchera pas, fit l'infirmière en secouant la tête, c'est une moldue.
– Bon sang ! Y a quelque chose qui va dans ce merdier ?! s'exclama-t-il. Donnez-moi des gants !
L'infirmière lança un sortilège qui drapa les mains du médecin d'une paire de gants d'un vert vif avant de lui désigner du doigt les jambes et les mains de Daphnée. Sur la peau déjà livide de la jeune femme apparaissaient rapidement des marbrures bleuâtres et violacées, tandis que Lucius remarquait pour la première fois la présence de nombreuses petites taches rouges.
– On césarise ! Tout de suite !
– La salle de césarienne est prête, Monsieur.
– Pas le temps d'y aller. Donnez-moi des compresses ! fit le médecin en pointant sur le ventre de Daphnée sa baguette irisée d'une lueur bleue crépitante.
– L'antisepsie, Monsieur !
– Bon sang ! cria-t-il en levant les yeux au ciel. Je vous donne cinq secondes !
D'une baguette nerveuse, l'infirmière lança un sortilège pour désinfecter la peau de Daphnée et se recula vivement, faisant apparaître un paquet de compresses sur une petite tablette recouverte d'un champ stérile et différents instruments de chirurgie.
Tandis que le médecin incisait dans un silence de plomb, Lucius s'aperçut brusquement qu'il étouffait, retenant sa respiration depuis des siècles, et la main crispée sur le poignet de Severus au point qu'il en aurait sans doute des traces le lendemain.
Ce n'était pas possible ! Ça ne pouvait pas se passer comme ça ! La naissance de son petit-fils, de l'héritier Malfoy, ne pouvait pas être cette boucherie sanglante où Draco risquait de les perdre tous les deux, et Daphnée, et le bébé ! Cela ne pouvait pas être !
Tandis que le médecin incisait de plus en plus profondément la peau et les muscles, dans une odeur de sang et de chair grillée, Lucius plongea sa main dans sa poche sans même réfléchir à son geste. Nerveusement, il se mit à tripoter le médaillon avec lequel il jouait souvent dans ses moments de tension au point que c'en était devenu un tic. Le médaillon de Harry...
Il avait résolu de ne pas s'en servir mais c'était un cas de force majeure. Ce n'était même pas pour lui ! Mais pour sauver Daphnée et le bébé. Qu'importe que Harry lui en veuille encore davantage. Et puis la limite qu'il s'était fixée, c'était pour le prévenir de la naissance du fils de Draco. D'une manière ou d'une autre, c'était maintenant.
Tandis que Lucius insufflait violemment sa magie dans le médaillon, le médecin sortit enfin l'enfant, aussi inerte que l'était sa mère, si ce n'était sa couleur violacée. Lucius ferma brièvement les yeux alors que l'homme tendait le bébé ruisselant de sang à l'infirmière. C'était plus qu'il n'en pouvait supporter.
– La mère ou l'enfant ? glapit sourdement le médecin en les dévisageant.
Ils furent trois à tourner un regard plein d'incompréhension et de douleur vers l'homme aux gants couverts de sang.
– Je ne peux pas m'occuper des deux ! La mère ou l'enfant ?
Entre les mains de l'infirmière, le corps violet et mou du bébé de Draco pendait comme une poupée de chiffons tandis que Daphnée, inconsciente, livide et le ventre béant, gisait sur le lit.
Sa belle-fille et son petit-fils, Merlin ! Un garçon ! Et Draco devait choisir qui devait vivre ou mourir ? Lucius crut mourir en se noyant dans toute cette douleur qui habitait les yeux de son fils. Et ce regard perdu qui demandait presque ce qu'il devait faire...
– La mère !
– La mère, confirma Draco à la même seconde.
C'était tout ce qu'il y avait à faire...
– Posez-le sur le ventre de sa mère ! fit lentement une voix presque menaçante.
Illuminant brusquement toute la chambre d'une lumière verte éblouissante, la magie de Harry déployait ses volutes tumultueuses et agitées en direction du lit.
Aussi soudainement qu'il avait cru avoir tout perdu, Lucius sentit l'espoir naître à nouveau dans son cœur. Harry était là. Qu'importe qu'il ne veuille plus jamais lui parler, qu'importe qu'il ne puisse plus jamais le tenir entre ses bras et l'aimer... Lucius voulait bien tout sacrifier : ses sentiments, son amour, cette relation qu'il avait tant espérée, il voulait bien rester misérable et malheureux si Harry parvenait à les sauver.
– Posez le. Sur le ventre. De sa mère.
L'infirmière jeta un regard stupéfait à cette apparition presque surnaturelle au beau milieu de la chambre, alors que le médecin se reculait, levant les mains comme s'il abandonnait la partie.
– Faites ce qu'il dit, conseilla-t-il.
Elle n'eut même pas besoin de faire un geste que la magie de Harry s'était saisie du corps inanimé de l'enfant et le déposait délicatement sur le ventre et la poitrine de Daphnée. À peine les deux réunis, l'aura émeraude enfla brusquement, englobant les deux corps sans vie dans un tourbillon de lumière. Le médecin et l'infirmière reculèrent pas à pas, lentement repoussés par la magie à l'œuvre. Ébahis, ils se tenaient tous les deux près de la porte, rejoints par la deuxième infirmière venue aux nouvelles, dans l'expectative de ce qui allait advenir.
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De manière visible, il ne se passait rien. Harry était simplement là, debout, devant eux, baigné dans ces volutes impressionnantes qui électrisaient la pièce et qui couraient sur le lit en caressant les corps inertes. Le temps était comme suspendu, figé sur cet instant de lutte invisible et titanesque. Il s'était passé moins de dix minutes depuis que Daphnée avait perdu connaissance, peut-être quarante ou cinquante secondes depuis que le médecin avait sorti le bébé de son ventre, et Lucius avait l'impression d'être là depuis une éternité, tétanisé, engourdi par la tension, les muscles crispés et le souffle court. Et il se passait encore une éternité de secondes et de minutes dans ce silence impressionnant, où pas un ne bougeait, suspendus à la silhouette massive et solide de Harry.
Dans le prolongement des tatouages de ses mains, Lucius distinguait lentement des arabesques vertes et lumineuses serpenter sur ses avant-bras, remontant vers les épaules jusqu'à marbrer son dos de dessins émeraudes, retraçant même la longue cicatrice de sa colonne vertébrale. Il ne voyait ni son torse, ni son ventre, mais il se doutait que les mêmes arabesques devaient se graver peu à peu dans la chair, à mesure que Harry déployait sa magie comme il ne l'avait jamais fait auparavant. Ni lors de leur duel, ni lorsque le jeune homme était venu hurler dans son bureau l'autre jour, jamais Lucius n'avait vu autant de puissance, autant de pouvoir concentré en un seul homme; une telle puissance que l'atmosphère devenait oppressante pour eux, surchargée de magie et de tension, les obligeant à reculer à leur tour, tandis que Harry tombait à genoux au milieu de la chambre.
Et là, Lucius vit. Il vit le regard du bébé, ces yeux d'un bleu sombre, étonnés et grands ouverts sur le monde autour de lui. Recroquevillé sur la poitrine de sa mère, ses doigts fripés et minuscules serrés en deux petits poings, il les dévisageait. Son dos se soulevait régulièrement, au rythme de sa respiration paisible, et sa peau était devenue aussi rose qu'une dragée.
Daphnée, elle, était encore d'une pâleur affolante mais les taches rouges et les marbrures disparaissaient peu à peu. La plaie béante sur son ventre se refermait lentement, jusqu'à ce qu'il ne reste plus qu'une fine ligne rougeâtre au-dessus de son pubis. Sans pouvoir détacher son regard du corps de la jeune femme, Lucius entendit le médecin pousser une exclamation étouffée, et à côté de lui, il perçut le murmure tout aussi étouffé et presque douloureux de Severus : « Harry... ».
Lucius baissa les yeux sur le jeune homme, à genoux devant le lit, la tête baissée et le dos luisant de sueur au milieu de toutes les arabesques émeraudes dessinées dans sa chair. Les mains appuyées sur les cuisses pour se maintenir. Et dont le corps tremblait de plus en plus.
Il ne savait même pas d'où sortait Harry pour être ainsi seulement vêtu d'un pantalon poussiéreux et d'une paire de sandales... D'où sortait cette peau plus brune encore que lorsqu'il avait débarqué en Angleterre... Et ces écorchures sur le bras comme s'il était tombé... Mais Harry était là et c'était tout ce qui comptait. Et Lucius supplia Merlin et tous les fondateurs qu'il ne reparte pas.
Le mouvement qui attira à nouveau son regard sur le lit emplit son cœur de joie et surtout d'un soulagement immense, au point d'en avoir les larmes aux yeux. Il était un Malfoy, il ne pouvait pas pleurer, mais la main de Daphnée qui se leva lentement pour venir maintenir son enfant contre elle était sans doute la meilleure raison qu'il ait jamais eu pour pleurer !
Elle était encore pâle comme la mort mais elle vivait ! Et le bébé sous sa main également ! Le cri étouffé que poussa Draco sembla rompre un enchantement et les larmes de Daphnée se mirent à couler de part et d'autre de son sourire immense, tandis que l'enfant faisait entendre lui aussi son premier vagissement plaintif. Les volutes de magie émeraude refluèrent rapidement jusqu'à ce qu'il ne reste plus autour du lit qu'un discret brouillard verdâtre et Draco put enfin se jeter en avant pour embrasser sa femme et son fils, sanglotant toute son angoisse et son soulagement.
– Harry !
Du coin de l'œil, Lucius aperçut Severus tomber à genoux auprès du corps inanimé du jeune homme, le prenant tant bien que mal dans ses bras. Tout à sa joie de voir enfin son fils, sa belle-fille et son petit-fils réunis et vivants, Lucius n'avait même pas remarqué Harry s'effondrant au sol en même temps que disparaissait sa magie dans la pièce. Même les arabesques dessinées sur sa peau s'effaçaient à vue d'œil, ne laissant que des entrelacs pâles serpentant sur sa peau brune.
Lucius ne fut même pas surpris de voir apparaître Mayahuel auprès du jeune homme dont le torse inerte reposait sur les genoux de Severus. Cette naissance devenait une vraie réunion de famille et il ne savait même plus s'il devait rire ou pleurer, être soulagé ou inquiet, tant les émotions se bousculaient dans son cœur et son esprit.
– Mais ! On ne peut pas transplaner au sein de l'hôpital ! murmura l'infirmière. Ça se saurait si...
– Ne cherchez pas à comprendre, fit le médecin.
– Désolée, marmonna Mayahuel en posant sa main sur le front de Harry. J'étais loin...
Elle échangea un long regard avec Severus avant de retirer sa main.
– Il va bien. Il a juste épuisé une bonne partie de sa magie et de son énergie. Il va dormir quelques heures... ou quelques jours, grimaça-t-elle après un instant de réflexion. Porte-le, je vais vous faire transplaner au Manoir.
Severus leva le regard vers Lucius qui se contenta d'acquiescer. Il avait certainement le droit de savourer ses retrouvailles avec Harry en toute intimité. Et Lucius connaissait assez son compagnon pour savoir qu'il n'était pas prêt de s'éloigner de son amant, même si le jeune homme était inconscient et que sa seule action consistait à le tenir dans ses bras. Et puis Draco avait davantage besoin de lui que Severus.
À peine Mayahuel disparue avec les deux hommes, comme si le champ était à nouveau libre, le médecin s'approcha d'un pas et lança un sort de diagnostic sur ses deux patients allongés sur le lit.
– Le bébé va très bien, annonça-t-il à Draco qui relevait péniblement un visage aux yeux rougis et encore baignés de larmes. Il est un peu sonné par la naissance mais il va bien. Votre femme a perdu beaucoup de sang mais avec des potions de régénération sanguine et du repos, ça va rentrer dans l'ordre en quelques semaines. C'est une battante. Et vous devez une fière chandelle à Potter ! J'aurais difficilement pu sauver les deux !
– C'était Potter ? murmura l'infirmière à sa collègue. Harry Potter ?
– Oui, fit-elle en la poussant vers la porte. Viens, on a du boulot.
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ooOOoo
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Pendant deux jours, Harry dormit d'un sommeil abyssal, avec une respiration et un pouls si lents que Severus s'approcha plusieurs fois en sursaut pour vérifier qu'il était encore vivant. Il bougeait à peine, que ce soit les bras ou les jambes, quasiment dans la même position que lorsque Mayahuel l'avait déposé dans son lit avant de disparaître. Et c'était son lit, dans sa chambre, au Manoir, pas le lit de Lucius et cela expliquait peut-être en partie pourquoi il y était bien.
Severus passait l'essentiel de ses journées là, dans un fauteuil qu'il avait tiré près du lit, à lire la plupart du temps, quand il ne s'assoupissait pas sur des pages inintéressantes. Il ne s'absentait que pour les repas ou pour aller dormir à son tour, rejoignant Lucius quelques portes plus loin. Et de temps en temps, il s'octroyait de venir s'allonger sur le lit, à côté du corps endormi de son amant, pour le prendre contre lui et savourer le bonheur de l'avoir à nouveau dans ses bras.
Lucius était venu lui aussi, deux ou trois fois, l'observant de loin sans oser s'approcher. Il dormait, il n'allait pas le mordre !
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Au bout de deux jours, Harry se redressa dans le lit, les yeux pourtant clos et le corps lourd. Comme un automate, il se leva péniblement, faisant sursauter Severus qui s'était assoupi, et se dirigea vers la salle de bains. Il s'assit sur les toilettes pour uriner, sans réagir aux paroles de son amant qui avait cru à un vrai réveil, puis se servit un grand verre d'eau au lavabo, l'avala d'un trait avant de retourner se coucher, aussi inaccessible qu'auparavant.
Deux ou trois fois par jour, la même crise de « somnambulisme » le reprenait et il se levait, allait uriner, boire un verre d'eau avant de se recoucher, retombant dans un sommeil profond dont rien ne le tirait. Devant ce manège régulier, Severus fit remplacer le verre d'eau par une grande tasse de champurrado maintenue au chaud par un sortilège. Quitte à ce que Harry avale quelque chose, autant que ce soit un peu plus nourrissant qu'un verre d'eau !
La troisième nuit, en plein sommeil, Harry sentit un corps venir se glisser dans son lit et il reconnut l'odeur épicée de son amant. Severus n'avait pas pu résister à l'envie de dormir à nouveau avec lui... Ou peut-être tenait-il à surveiller l'agitation de ses nuits, même s'il laissait en permanence un elfe en faction auprès du lit quand il n'était pas là. Mais il n'y avait rien à surveiller : son sommeil était calme, profond, même pas dérangé de rêves ou de cauchemars. Il avait simplement besoin de renouveler sa magie...
Draco vint aussi, au bout de quelques jours et Harry remercia en son for intérieur Sky qui avait pris l'initiative, quelques heures auparavant, de lui lancer des sortilèges d'hygiène. Pas qu'il se dépensait beaucoup, mais tout de même.
– Merci, murmura Draco en embrassant son front impassible. Ils vont bien tous les deux. Grâce à toi... Et il s'appelle Scorpius Hypérion...
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Peu à peu, Harry bougeait davantage, même si son sommeil restait impénétrable. Et lorsque Severus revint dormir avec lui, il se tourna pour se lover contre le corps chaud de son amant. Merlin ! Que l'étreinte de ces bras lui avait manqué ! C'était comme rentrer chez toi après avoir bravé la pluie et la tempête, pénétrer dans un confort douillet qui sentait bon le repos et la quiétude. Les mains qui caressaient doucement son dos, émues et hésitantes, lui faisaient plus de bien que des heures de sommeil et il aurait voulu que Severus ne bouge plus jusqu'à ce qu'il puisse enfin se réveiller.
Lucius revenait aussi, plus régulièrement, s'approchant peu à peu du lit, jusqu'à venir s'asseoir sur le bord du matelas et prendre sa main dans les siennes. Il ne dit pas un mot mais Harry pouvait sentir à quel point l'aristocrate était bouleversé et se sentait coupable. Il ne savait pas vraiment quelles étaient ses idées vis à vis de Lucius – penser clairement était difficile dans son état – mais Harry reconnaissait que sa présence était agréable, douce, et qu'il aurait même supporté un contact plus rapproché.
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Harry s'en voulut un peu mais un jour où Severus lisait tranquillement dans le lit à côté de lui, il immisça sa magie dans le corps de son amant, suggérant des plaisirs oubliés, avant de se retirer aussitôt.
– Non, non, non ! murmura Severus. Je ne veux pas de ça ! Tu n'es même pas conscient !
Doucement, lentement, Harry insista. Il ne voulait pas obliger Severus mais son amant était capable de comprendre pourquoi il avait besoin de ça. Cet apaisement particulier, le même genre de soulagement que lui procurait la douleur...
– Tu n'es même pas là ! Je ne serais même pas capable de bander !
De cela, la magie pouvait se charger si Severus acceptait de lui faire l'amour... Et malgré son sommeil profond, malgré son corps inerte qui ne montrait pas le plaisir qu'il ressentait, à force de persuasion, Severus accepta. Et il lui fit l'amour avec un plaisir coupable mais qui leur fit un bien fou à tous les deux.
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Harry avait de plus en plus de phases de sommeil léger, presque réactif, où il cherchait parfois de lui-même le contact avec son amant, sans pour autant parvenir à se réveiller complètement. Derrière ses paupières closes, ses yeux bougeaient davantage, au rythme des rêves qui commençaient à revenir. Et parfois, Severus constatait même une érection à la fin d'un cycle de sommeil profond, qui le faisait sourire et le rassurait. Il avait bien été tenté d'aller taquiner et caresser le jeune homme dans l'espoir de le réveiller mais il s'était retenu par décence : Harry reviendrait quand le moment serait venu et il aurait tout le temps d'en profiter plus tard.
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Au bout de la cinquième ou sixième nuit, peut-être plus, Harry s'agita brièvement après un rêve étrange où une odeur bien particulière l'avait conduit à suivre un sentier à travers la forêt, le nez en l'air pour mieux percevoir le parfum. Le rêve s'interrompit avant la fin, mais l'odeur était bien là : vanille et santal, et Harry frotta son nez sur la peau qui la portait pour mieux s'en imprégner.
Quand il se redressa quelques heures plus tard pour aller aux toilettes, il perçut confusément autour de lui les corps de Severus et de Lucius qui lui barraient le passage. À tâtons dans un demi-sommeil, il chercha quelques secondes comment s'en sortir puis décida de transplaner directement dans la salle de bains. Et à son grand étonnement, il y réussit, légèrement déséquilibré à l'arrivée mais au bon endroit malgré tout.
Bon. S'il arrivait à transplaner, même dans son sommeil, c'est que la magie était en grande partie revenue. En théorie, il aurait même été capable de retourner dans la forêt, mais il n'était pas tout à fait réveillé... Et puis il était bien, là...
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La visite de Matthieu surprit Harry et l'ennuya un peu : il ne voulait pas devenir une espèce de belle au bois dormant que chacun se sentirait obligé de visiter consciencieusement. Mais la bonne humeur du jeune homme était communicative et dans son sommeil léger, Harry sourit en frottant son nez sur l'oreiller.
– Je ne sais pas ce que tu as dit – ou fait – à Charlie, ricana Matthieu, mais merci ! Il est transformé !
Dans la voix de son ami, Harry percevait une légèreté frivole et piquante qui lui donna presque envie de se réveiller pour le serrer dans ses bras.
– Il serait peut-être temps de quitter les bras de Morphée pour ceux de Severus, maintenant ! Il va finir par être jaloux ! Je te laisse... Je dois aller lui expliquer quelques petites choses que visiblement il n'a pas encore comprises !
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Un long moment, ou quelques heures, plus tard, ce fut Severus qui passa brièvement le voir avant le dîner. Accroupi près du lit pour être à sa hauteur, Harry l'entendit marmonner d'une voix où perçait plus qu'un sourire :
– Je suis censé le détester parce que c'est ton ancien amant, et maintenant je suis censé l'apprécier parce qu'il est le petit ami de Matthieu ?!... Tu vas me rendre fou !
Est-ce qu'il était possible de rire en dormant ? Apparemment non, mais le cœur y était et Harry regretta de n'avoir pas pu assister à cette conversation entre Matthieu et Severus.
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Et puis vint le matin où il ouvrit réellement les yeux, péniblement, ébloui par la lumière alors que le matin se levait à peine, et le corps endolori. Severus avait dû partir nager et Lucius dormait encore, dans ce lit qui était devenu leur lit à tous les trois.
Harry se leva doucement, plus chancelant que pendant ses crises de somnambulisme, et se rendit dans la salle de bains. Uriner, boire, et se regarder dans un miroir pour la première fois depuis des jours. Merlin ! Il était toujours bronzé depuis son ascension de la montagne mais il avait maigri de manière visible, presque trop pour paraître en bonne santé. Combien de temps qu'il n'avait rien avalé de solide ? Ni même quoi que ce soit d'un peu nourrissant... Severus avait bien mis des vitamines et des potions de régénération dans son champurrado mais ça ne compensait pas ce que sa magie avait puisé dans son propre corps pour se régénérer, ni le manque de nourriture convenable depuis des jours. Mais il n'avait même pas faim, et la perspective d'avaler de la viande ou une bonne grosse tourte le révulsait plus qu'autre chose. Du thé à la rigueur... Ou des fruits...
En sortant de la salle de bains, Harry s'approcha de la fenêtre couverte de pluie. Dehors un ciel sombre et bas refusait de céder la place au jour levant et le pâle soleil peinait à percer les nuages. L'automne était de retour. Les feuilles mortes dans le jardin, emportées par des bourrasques glaçantes, les arbres à demi-nus, les pelouses et les massifs gorgés d'eau comme s'il pleuvait depuis des jours...
– Tu as froid, murmura Lucius en enveloppant ses épaules d'une courtepointe. Viens te remettre sous la couette.
Effectivement, Harry tremblait sans s'en être aperçu et sa peau était hérissée.
– Je voudrais... prendre une douche.
Se laver, vraiment, et puis se réchauffer sous une eau brûlante qui le purifierait de la tête aux pieds.
Lucius, tout aussi nu que lui, le dirigea vers la salle de bains et l'accompagna sous la douche, se chargeant de régler la température de l'eau et l'aidant à se laver presque comme un enfant. La dernière fois qu'il avait pris une douche avec Lucius, ils avaient fait l'amour et Harry avait joui contre le carrelage gris et noir de sa salle de bains. Mais là, il était bien loin de cet état d'esprit !... Même s'il devait avouer que les mains de Lucius qui frottaient son dos et sa nuque lui faisaient un bien fou.
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Ils allaient devoir parler, Harry le savait, mais il n'en avait pas envie. Son esprit était encore trop brumeux pour ça et il appréciait le silence que gardait pour l'instant l'aristocrate. Et puis il ne savait toujours pas quoi dire, ni penser; rien n'était clair, hormis les regrets de Lucius. Devait-il lui pardonner ? Pouvait-il lui pardonner ? Est-ce qu'il y avait quelque chose à pardonner ?...
Mais Lucius avait trahi sa confiance et Harry ne savait pas jusqu'à quel point. Est-ce que la tendresse de l'aristocrate avait été fictive ? Est-ce que ses mots, ses confidences n'avaient été que manipulation ? Est-ce que Lucius jouait la comédie lorsqu'il l'avait accompagné pour visiter la maison d'Andromeda ? Lorsqu'il l'avait fait venir dans la forêt à l'aide du médaillon alors qu'il s'était soi-disant perdu ? Il ne voulait pas y croire...
Était-ce parce qu'il était pris entre deux sentiments contraires que Harry fit un malaise dans la douche ? Ou simplement parce qu'il n'avait rien mangé depuis des jours et qu'il était resté trop longtemps debout sous l'eau chaude après plus d'une semaine allongé dans un lit...
Lucius le rattrapa dans ses bras, l'assit sur les toilettes et l'enveloppa dans une grande serviette de bains pour le frictionner vigoureusement. Et dès qu'il fut sec, il le ramena vers le lit pour l'allonger entre les draps où Harry s'endormit en quelques secondes.
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Ce jour-là, pour la première fois depuis bien longtemps, Harry descendit pour le déjeuner en compagnie de Lucius et de Severus. Draco et sa petite famille étaient repartis chez eux après la naissance périlleuse de son fils et le Manoir semblait bien calme sans la présence d'Iris et de Minerva. D'autant plus tranquille et cotonneux que les deux hommes le traitaient avec des précautions qui le faisaient sourire tout en l'agaçant quelque peu.
– Ça va ! rabroua-t-il Severus qui cherchait à l'aider. Je peux encore marcher et m'asseoir tout seul !
– C'est pour ça que tu as failli t'écrouler en prenant une douche et que tu as eu besoin de tenir la rambarde pour descendre l'escalier ! ricana son amant. Assieds-toi et mange !
Harry fit la grimace en parcourant la table : tourte, rôti, pommes de terre et légumes... Rien ne lui faisait envie. Si la magie était de nouveau là à son niveau habituel ou presque, il n'allait pas s'en priver. Il lui fallut aller chercher loin, très loin, pour en trouver, mais des ombres, il sortit des fruits comme il les aimait : une grosse pitaya à la chair rouge comme du sang et une poignée de guayas qu'il goba comme des bonbons.
Severus jeta un regard sévère sur son assiette mais s'abstint de tout commentaire.
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Après le déjeuner, Lucius fit servir le thé dans le Petit Salon et Harry retrouva avec un bonheur coupable le plaisir de s'allonger sur le canapé en posant sa tête sur les cuisses de Severus. Ça ne laissait pas de place à Lucius mais il s'était assis de lui-même sur un fauteuil, loin du canapé qu'ils avaient pris l'habitude de fréquenter tous les trois ensemble depuis leurs vacances en Provence. Et dans cette position qui lui avait tant manqué, il ne fallut que quelques minutes à Harry pour s'endormir.
– Il va falloir crever l'abcès, fit Severus en regardant lourdement son compagnon. Il te parle à peine... Et il te vouvoie !
– Je sais. Laisse-lui un peu de temps pour se faire à l'idée d'être de nouveau ici... Et de ne pas repartir.
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À vrai dire, Harry n'avait rien décidé. Il n'y arrivait pas. Quand Lucius l'avait obligé à revenir, à l'hôpital – pour de bonnes raisons, il voulait bien le concéder – il s'était dit qu'il repartirait dans la forêt aussitôt que possible. Parce que c'était plus simple comme ça. Les choses y étaient plus faciles : il n'y avait rien ni personne, il ne pouvait pas faire de mal à qui que ce soit, décevoir les gens autour de lui ou leur demander plus qu'ils ne pouvaient donner.
Et puis pendant son sommeil, il avait doucement savouré le plaisir d'être de retour au Manoir, le contact de Severus, et même de Lucius, leurs présences... Tout cela dilué dans un temps long, brumeux et cotonneux où l'urgence de partir n'existait plus. Existait-elle encore aujourd'hui ?
Il était bien ici. Il l'avait toujours été. Même pendant les moments difficiles, quand il évitait Severus après la première fois où il l'avait baisé dans une telle douleur et une telle humiliation... Même quand Severus et Lucius ne se parlaient plus et qu'il portait sur ses épaules toute la responsabilité de cette jalousie...
Il se sentait bien au Manoir et, comme il l'avait dit par inadvertance à Matthieu, c'était devenu sa maison.
Mais il restait le problème de Lucius, la méfiance, le non-dit et la distance implacable que cela avait de nouveau instauré entre eux.
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Le soir de son réveil, Lucius n'était pas venu dormir dans son lit. Il ne s'en sentait peut-être pas le droit... Mais il vint lui parler le lendemain. Présenter ses excuses, une nouvelle fois. Avec une humilité que Harry n'aurait pas cru possible de sa part, et des regrets criants de vérité.
– Je n'ai jamais voulu te nuire...
– Ne pas nuire, c'est aussi laisser à l'autre la liberté de faire ses propres choix... Même s'il doit se tromper.
Mais Harry ne pouvait pas regretter sa vie, même si Lucius avait choisi pour lui de qui il allait se rapprocher... Il lui fallait seulement du temps, peut-être beaucoup de temps, pour le laisser à nouveau s'approcher de lui en toute confiance. Et retrouver le chemin de ses bras et de son lit.
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L'histoire n'est pas tout à fait achevée, il reste les deux épilogues qui paraîtront je pense lundi... Ils seront publiés en deux chapitres différents, donc vous recevrez normalement deux notifications du site. Si vous pouvez, essayez de les lire dans l'ordre, ce sera plus cohérent ( le premier épilogue étant la suite directe de ce chapitre).
Et profitez bien du deuxième... c'est un tout petit morceau de guimauve à savourer avant de nous quitter.
Au plaisir
La vieille aux chats
