Merci à Aurélie pour le comm !


Partie 16


C'était une fin de matinée pluvieuse.

J'étais debout au milieu du petit comité venu se recueillir. Je fixais le cercueil sans le voir. C'était difficile d'imaginer Zack dans cet endroit restreint. J'avais cette impression qu'il allait sortir et s'étirer en se demandant ce qu'il foutait là-dedans. Ses proches pleuraient sous les paroles bienveillantes du prêtre. Je ne pouvais pas pleurer, je ne me sentais pas triste. Je me sentais coupable et c'était pire. Si l'on ne s'était pas disputé, il serait surement encore là et quand je repense aux derniers mots que je lui ai dit…

Il ne méritait pas cette fin. Il ne méritait pas de mourir.

Je frottai mon front, mal en point. Bob me prit par l'épaule. Il tenait le parapluie qui me protégeait. Nous étions un peu en retrait. Les parents de Zack me connaissaient, c'étaient des gens charmants et ils ne savaient pas que je l'avais plaqué avant qu'il ne décède. Ils n'insistèrent pas devant mon refus de venir au-devant du cercueil. Ils pensaient peut-être que je préférais isoler mon chagrin et ils se montrèrent compréhensifs. A part Bob et les parents de Zack, je ne connaissais personne. Shelly n'était pas venue, elle n'avait pas de lien avec Zack et ne l'avait jamais aimé encore moins depuis qu'il avait pris la place d'Alex.

Alex.

Je savais qu'il avait été placé en garde à vue et cela me tuait car il n'avait rien à voir dans tout ce foutoir. J'ai voulu lui rendre visite mais il ne pouvait voir personne, c'était interdit. Dire que je ne pouvais rien faire pour le sortir de là. Je secouai la tête, éprouvée et la pression de la main de Bob sur mon épaule s'accentua.

Je commençais à avoir froid. Ce n'était pas un temps de printemps. Le vent était frais et la pluie n'arrangeait rien. J'avais revêtu un tailleur pantalon noir. Une autre belle trouvaille dans ma friperie préférée. Mon trench ne chauffait pas. Je serrai mon châle autour de mon cou, frigorifiée, mais rien n'y faisait : j'étais gelée, gelée de l'intérieur, je me sentais misérable en réalité. Je n'avais rien à faire ici. Jouer la petite-amie éplorée ne me convenait pas, encore plus depuis que j'avais remarqué la fille brune du café à quelques mètres de moi. Elle avait l'air réellement anéantie. Elle croisa mon regard en sentant mon attention sur elle. Elle m'ignora royalement, immergée dans son chagrin. Il savait y faire avec les filles, et il aurait presque pu me berner aussi. Si mon cœur n'avait pas été pris, je me serais peut-être amourachée de lui et je serais liquéfiée en ce moment.

« Zack tu vas me manquer. »

Le temps me parût être une éternité. Plutôt que de penser à sa mort, je préférais penser à sa vie. Nous avions eu de bons moments de franches rigolades. Et il avait été gentil avec Dylan même s'il était loin de l'image paternelle que je voulais lui donner. Il allait maintenant falloir expliquer à Dylan pourquoi Zack ne serait plus là. S'il avait bien vécu le départ d'Alex, ce sera plus compliqué avec l'absence de Zack car Dylan était plus grand. Il allait bientôt avoir trois ans et comprenait pas mal de choses.

Au moment de l'inhumation, les complaintes se firent plus déchirantes. Chacun posa une fleur sur le magnifique cercueil vernis et énonça quelques mots. Quand ce fut mon tour, je pris sur moi pour lui rendre un dernier hommage en me tournant vers l'assistance, et ce fut à ce moment-là que je l'aperçus, au loin, camouflé par un arbre.

Alex.

Je détournai rapidement mon regard pour me concentrer sur l'assistance et ne pas attirer l'attention sur lui. Que faisait-il ici? Il n'était donc plus en garde-à-vue ? Je perdis mes mots, inquiète qu'on puisse découvrir sa présence, mes jambes vacillèrent légèrement. Heureusement, Bob me soutint agilement d'un seul bras, sous les yeux compréhensifs de tous.

-Pardonnez-moi, dis-je simplement.

Je voulais qu'ils me pardonnent cette imposture et mon intrusion dans leur deuil. Mais ils ne le comprirent pas, forcément, et je reçus quelques tapes sur l'épaule en signe de soutien en reprenant ma place initiale. Après quelques minutes, la foule se dispersa j'observais le cercueil descendre dans le caveau, le cœur retourné. La mère de Zack envoya un dernier baiser à son fils bien-aimé puis se tourna vers moi et m'offrit un sourire triste avant de quitter les lieux.

-On y va ?

Bob s'impatientait, il ne voulait pas rester plus que nécessaire, compris-je. Personne n'aimait les enterrements.

-Attends encore une minute.

-Robert ! Entendis-je son père l'appeler.

-Norma, il faut y aller.

-Va rejoindre ton père, il t'attend pour le conduire chez les Shelby.

-Je lui avais pourtant dit de prendre sa voiture, soupira-t-il. Ça va aller ? Tu vas être trempée. Je te laisse mon parapluie.

-Non, ça va, regarde.

Je surélevai mon châle pour couvrir une partie de mes cheveux attachés en une tresse unique. J'observai le ciel gris qui peinait à laisser paraitre le soleil.

-Ça va s'éclaircir, ne t'inquiète pas. Et puis ma voiture n'est pas loin.

-Bien. Fais comme tu le sens. Ne tarde pas, ça ne sert à rien. Je sais de quoi je parle.

Je lui jetai un œil surpris mais il était déjà en train de rejoindre son père. Rapidement, les arbres l'engloutirent. La solitude me tomba dessus sans prévenir. Je me retins de me retourner pour vérifier si Alex était encore là. J'avais peur d'avoir rêvé. Malgré mon châle, je fus rapidement trempée. Un autre parapluie se matérialisa et fit son devoir de protection.

-Tu vas attraper mal.

Je fermai les yeux, effrayée par l'émotion qui me gagnait seulement par le seul son de sa voix.

-Je te raccompagne à ta voiture.

Je lui emboitai le pas sans réellement le regarder.

-Toutes mes condoléances, ajouta Alex.

-Pourquoi tu me dis ça ?

-C'est de circonstance.

-Pas vraiment.

-Tu viens de perdre ton fiancé.

-Nous n'étions pas fiancés.

-Ce n'est pas ce qu'il m'a dit quand on s'est vu.

-Il t'a menti.

-Pourquoi aurait-il fait ça ?

-Parce que tu lui faisais de l'ombre, réalisai-je.

-Shelby ? Il n'y avait pas plus confiant en lui-même que lui.

-C'est vrai et c'est pour ça qu'il n'a pas supporté…

Je me tus, la gorge nouée. J'avais de la peine car au final, j'étais celle qui l'avait trompé en premier. Je lui avais fait du mal en restant enchaînée au souvenir d'Alex et il était allé chercher du réconfort ailleurs.

-C'est dur de perdre quelqu'un qu'on aime, se méprit Alex, je suis désolé Norma.

Il l'était réellement. Je ressentis le besoin de me montrer honnête.

-Je ne l'aimais pas. Il ne voulait pas l'admettre mais au fond il savait que je t'aimais toujours. Et il a tout tenté pour changer ça sans succès.

Je me retrouvai à nouveau sous la pluie. Alex s'était arrêté. Je revins vers lui pour être à couvert. Ses yeux sombres étaient intensément brillants et plein de questions. Je me perdis dedans, je me perdis tout court, plongée dans l'exaltation de nos retrouvailles et la mélancolie du vide laissé par Zack. Ce n'était pas un vide affectif mais plutôt une accentuation de ma solitude. Mon visage se cala dans le cou d'Alex. Je l'étreignis doucement, cherchant un peu de réconfort et de sécurité mais il restait inerte et c'était douloureux.

-Les derniers mots que je lui ai dit sont : « je ne t'aime pas et dégage de chez moi », me confiai-je encore avec une tristesse audible. Je lui en voulais parce qu'il t'accusait. J'avais beau lui dire que jamais tu ne m'aurais fait ça, il a continué à t'incriminer. J'ai pété les plombs et ensuite il est mort. Je l'ai tué Alex.

Je fermai les yeux, noyée dans la culpabilité. Je percevais sa tension, son souffle un peu plus rapide. Son émotion était réelle, il n'était pas insensible à ce que je ressentais.

-Tu ne l'as pas tué Norma. Et je te promets de trouver qui a fait ça.

Je soupirai de soulagement.

-Merci.

-Allons à ta voiture.

Je le relâchai à regret et nous arrivâmes près de ma voiture. Elle était garée le long de la rue principale. Il n'y avait plus grand monde à l'horizon.

-Où est ta voiture ? Le questionnai-je.

-Je suis venu à pieds. Ma voiture est devant chez Bob. J'étais chez lui quand on m'a embarqué.

Je n'osai imaginer ce qu'il avait subi. Il ne semblait pas affecté outre mesure.

-Ils t'ont relâché, c'est le principal.

-Il n'avait rien contre moi et j'avais un alibi.

-Lequel ?

J'étais trop curieuse, je le savais mais j'avais besoin de savoir.

-J'étais allé voir Keith à l'hôpital.

Ah ouais, Shelly avait abordé le sujet mais j'étais trop enfoncée dans ma galère pour vraiment m'y intéresser. Ce gars passait son temps à se plaindre et c'était le genre de mec que je voulais éviter. Je n'allais certainement pas m'apitoyer sur son sort.

-Il lui est arrivé quoi déjà ?

-Il a essayé de mettre fin à ses jours.

Je fus abasourdie de stupeur.

-Mais pourquoi ?

-Il s'en est pris physiquement à sa femme, elle a porté plainte et elle m'a demandé de témoigner contre lui.

Le salaud !

-Je ne voulais pas m'en mêler à la base mais quand j'ai vu le visage amoché de Caroline…

Cela le rendit hargneux.

-Tu aurais vu dans quel état elle était ! J'ai pas supporté, j'ai repensé à ce qu'il t'avait fait… j'ai eu envie de le tuer. Je sais… c'est moche de penser un truc pareil.

Il détourna son regard.

-Je lui reproche d'être violent alors que je n'ai qu'une envie c'est de le battre.

Ma main se posa sur sa poitrine pour l'apaiser.

-Tu n'as pas à te justifier. C'est un sale enfoiré qui frappe les femmes, il est lâche et vicieux.

Il secoua la tête.

-Des fois je me demande si je ne suis pas comme mon père.

-Bien sûr que non ! Le défendis-je avec ferveur. Tu ne t'en prendras jamais à plus faible que toi. Tu dois t'ôter cela de la tête.

Il me lança le plus démuni des regards.

-Je t'assure, tu es quelqu'un de bien, insistai-je, le cœur serré de le voir ainsi.

Il effleura rapidement ma joue du dos de sa main et sembla vite regretter son geste.

-J'ai fini par l'appeler pour l'avertir. Je voulais pas le prendre en traitre, tu comprends. Résultat, il a foncé dans un arbre avec sa voiture. Tout le monde pense que c'est un accident mais je sais que c'est faux. Je le connais. C'est un excellent conducteur, il n'y avait pas de pluie, il connait très bien cette route et son taux d'alcoolémie était à zéro. Il n'y avait aucune raison qu'il atterrisse dans un arbre.

Ça le minait, visiblement.

-Tu veux qu'on aille boire un café ou déjeuner ? On pourra en discuter tranquillement.

J'avais parlé sans réfléchir.

-Ne te dérange pas, va chez les Shelby. Ils doivent t'attendre.

-Ils savent que je ne viendrai pas. Je vais aller récupérer Dylan chez la nourrice et me reposer un peu. Je fais beaucoup de cauchemars, je dors mal.

-C'est compréhensible.

Je me rappelai de sa mère, de ce que lui-même avait vécu. Il me comprenait réellement. La vision du corps de Zack ensanglanté en plein milieu de la chaussée me traumatisait sans parler du bruit du choc quand il s'était fait renverser.

-Alors ? On va le boire ce café ? J'en ai bien besoin aussi. Ensuite je te déposerai à ton hôtel si tu veux.

-Je vais aller dormir chez Bob ce soir. Je rentre demain.

Demain…

-Bob ne m'a rien dit, râlai-je dans ma barbe, j'arrive pas à y croire.

-Il ne le sait pas encore. Quand ma garde à vue s'est terminée, je suis venu ici directement.

Il posa sa main sur la mienne encore appuyée contre sa poitrine.

-J'avais besoin de te voir avant de partir.

C'était un aveu qui lui coutait, je lui souris avec affection et espoir.

-D'accord pour le café, céda-t-il, mais on va chez toi.

OoooO

Nous avalions notre tasse fumante, installés l'un en face de l'autre autour de ma table de cuisine.

Nina m'avait envoyé un message que je n'avais vu qu'en arrivant devant chez elle en trouvant porte close. Elle avait emmené Dylan avec elle chez sa sœur qui fêtait son anniversaire. Elle se doutait que je ne serai pas en forme et avait pris d'autres dispositions. C'était gentil de sa part et je savourais ce moment de tranquillité avec Alex. Je l'avais finalement emmené récupérer sa voiture chez Bob ainsi je n'aurais plus à ressortir.

-Celui qui a fait ça t'en voulait, dit-il subitement. Ton appartement a été saccagé. Tu t'es fait des ennemis ?

En arrivant, il avait fait le tour de la maison, noté des choses, et grogné de colère.

-Je ne connais pas grand monde, je ne vois pas qui pourrait m'en vouloir à ce point.

-Peut-être une ex de Shelby ?

-Non, je ne crois pas, il était retourné à ses habitudes, il avait plusieurs copines en même temps que moi.

-Vraiment ? Et ça ne t'a pas contrariée ?

-Mon amour-propre en a pris un coup, pour le reste je m'en fichais. C'était ma punition.

Il me dévisagea longuement, soupira, continua de boire son café. Il avait changé, son visage s'était creusé, ses yeux étaient cernés, son regard moins tolérant. Je devinai être à l'origine de ce changement. Je ne me lassai pas de le contempler, ne croyant pas à la chance que j'avais de le revoir. Il aurait dû me haïr et pourtant, il était là, m'apportant son soutien. Le remord me tenailla de nouveau, identique à celui que j'avais eu il y a un an.

-Je sais que tu m'en veux et que tu ne me pardonneras sûrement jamais mais il faut que tu saches que je suis désolée. J'ai eu peur et j'ai agi sans réfléchir.

-Laisse tomber Norma.

Il était blasé, fatigué, non, carrément éreinté. Je pris sur moi de me taire. Il termina son café et se resservit une deuxième tasse.

-Tu veux des petits gâteaux ?

-Non. Je n'ai pas faim.

-Tu as maigri.

Il ne répondit pas.

-Je peux te préparer quelque chose à manger.

Je me levai déjà pour sortir une poêle et une casserole, échafaudant le diner dans ma tête.

-Ce n'est pas la peine. Je n'arriverai pas à avaler quoi que ce soit.

-Il faut prendre soin de toi, Alex.

-C'est ce que je fais ! S'agaça-t-il.

-Ben, c'est pas une réussite, lui reprochai-je en sortant de mon frigo des légumes et la malheureuse pièce de bœuf qu'il me restait.

-La faute à qui ! Tonna-t-il.

Je sursautai et fis tout tomber au sol. Il m'aida à tout ramasser en s'excusant. Il soupira en se redressant :

-Je vais retourner chez Bob.

J'ignorai sa tentative de fuite, contrariée aussi. Je lui fis face :

-Pourquoi tu n'es pas revenu quand je te l'ai demandé, Alex ?

C'était une question difficile mais je ne pouvais plus autoriser cet enchainement de douleur et de blessures que nous nous provoquions l'un chez l'autre.

-A quoi bon remuer le passé ?

-Il faut qu'on règle ça une bonne fois pour toute sinon nous resterons prisonnier l'un de l'autre.

Il se vouta, est-ce que je l'accablais en nous confrontant comme ça ? Avais-je raison de le pousser à communiquer avec moi ? Il n'était pas obligé, pas après ce que je lui avais fait.

-Réponds à ma question.

-Je n'avais pas le choix, mon père risquait d'aller en prison, il a fait pression sur moi pour l'aider à s'en tirer en menaçant de s'en prendre à toi.

Je ne m'attendais pas à ça.

-Il fallait qu'il soit persuadé que nous deux c'était fini.

-Tu crois qu'il aurait mis sa menace à exécution ?

-Je ne sais pas mais je ne pouvais pas prendre ce risque. Ce n'était qu'une question de temps avant que je ne puisse revenir vers toi en toute sécurité.

-Je ne pouvais pas deviner.

-Je le sais.

Nous nous observâmes un moment en silence.

-Je sais que je t'ai blessée. Je ne pensais pas que tu m'appellerais. Ça a été très dur de te dire non, Norma. Tout ce que je voulais, c'était être près de toi et ne plus jamais te quitter.

-C'est encore possible tu sais.

Il me jeta un regard hésitant. C'était le moment où jamais. Je le serrai fort contre moi.

-On a perdu assez de temps mon chéri, tu ne crois pas ?

Il acquiesça, enfouit son visage dans le creux de mon cou en m'enlaçant. C'était inespéré, j'avais l'impression que j'allais éclater.

-Je t'aime, je t'aime, je t'aime.

Il fallait qu'il le sache. Il fallait qu'il comprenne. Il attrapa mon visage et m'embrassa furieusement. Il avait enfin lâché prise, fébrile, mes doigts cherchèrent à déboutonner sa chemise. Il s'écarta brusquement :

-J'ai besoin d'une douche.

-Alex…

-Non, sérieusement, j'en ai besoin après soixante-douze heures de garde à vue.

Dépitée, je lui indiquai la salle de bain.

-Je vais chercher tes affaires dans la voiture, lui proposai-je.

Je me hâtai de prendre son sac de sport dans son coffre, évitant de regarder plus en amont sur la chaussée. Jamais ne pourrai oublier cet accident… si c'était bien un accident. Un frisson me parcourut. Je remontai rapidement, anxieuse subitement. Je refermai la porte à clef, mis la chaine de sécurité et me rendit à la salle de bain. Je me déshabillai en urgence, et frappai trois petits coups.

-Entre, c'est ouvert.

Il était dans la cabine de douche. Elle était opaque, je le distinguai à peine.

-Je te pose ton sac là.

Il entrouvrit la cabine pour voir où j'avais posé son sac et se figea en me découvrant toute nue.

-Viens, dit-il enfin.

Il ne me laissa le temps de rien. Plaquée contre un pan de la cabine, je le vis s'agenouiller et il entreprit de me faire découvrir le contact le plus intime que je n'ai jamais connu. Son bouche parcourut mon intimité, sa langue effectuant des va-et-vient qui m'électrisèrent. Les deux bras tendus, je tentai de me maintenir debout mais je peinais à garder toute lucidité. Le plaisir était véritablement douloureux, menaçant d'exploser à tout moment. Mon corps se cambra, cherchant un rythme, en voulant encore plus. Je finis par l'appeler dans un gémissement rauque tandis que ses mains malaxaient ma taille, mes hanches, mes fesses, mes cuisses. J'agrippai d'une main ses cheveux, enfonçant son visage un peu plus, provoquant la montée d'un orgasme que je retenais depuis trop longtemps.

Je me laissai glisser au sol, Alex me réceptionna dans ses bras. J'accolai mon front contre le sien, amorphe, alanguie, amoureuse. Je caressai sa joue mal rasée, effleurai ses lèvres. Je n'arrivais pas à croire à ce qu'il venait de se passer. Il sourit, frottant son nez contre le mien.

-Si tu veux la suite, dit-il, va falloir investir dans un nouveau canapé-lit… et te marier avec moi.

-D'accord. On a le temps de manger un morceau avant ?


La suite quand je pourrai.