Merci à Aurélie pour le comm !

En réponse à la tienne cher invité : C'est bien dommage que tu ne connaisses pas l'histoire d'origine tellement elle est géniale. J'ai recrée un univers différent tout en gardant une bonne partie du caractère initial des personnages. Ils sont cependant plus jeunes donc j'ai un peu de marge. Ravie que ça te plaise ! J'adore cette fic mais j'ai peu de lecteurs et aussi peu de temps pour écrire mais je m'accroche car j'ai tellement d'idées à mettre sur le papier. J'espère que tu aimeras la suite.

Bonne lecture


Partie 17


Il n'était pas loin de dix-sept heures quand Nina revint avec Dylan.

Alex était sorti, il avait une course à faire. Je l'attendais depuis déjà une bonne heure, impatiente de rester auprès de lui. J'avais préparé le diner, heureuse de le partager avec lui mais maintenant que Dylan était revenu, la réalité me tomba dessus avec dureté. Je remerciai chaleureusement Nina, et refermai la porte sur elle. Dylan entama une longue conversation sur ce qu'il avait fait chez la sœur de Nina. J'écoutai son babillage d'une oreille distraite, guettant de temps à autre le retour d'Alex. Je le déshabillai pour le mettre au bain, autant régler ça tout de suite. J'attrapai sa baignoire en plastique pour l'installer dans la cabine de douche. Cette baignoire était trop petite mais il semblait s'en accommoder et il pataugea un peu plus longtemps que d'habitude dans la mousse car j'étais plongée dans d'autres souvenirs. Des souvenirs d'une sensualité inouïe. Je fermai les yeux un instant, Dylan me rappela à l'ordre.

-Maman, ça pique les yeux.

Je terminai son shampooing et le séchai rapidement. Il avait beaucoup grandi et il n'était pas très costaud. Ses cheveux étaient toujours aussi blonds et ses traits me rappelaient constamment Caleb. Plus il grandissait, plus il lui ressemblait. Et ça me tuait.

Je mettais son pyjama quand on sonna à l'interphone.

En moins de quinze minutes, je me retrouvai avec un nouveau canapé-lit et l'ancien repartit avec les livreurs. Etrangement, cela me fit un bien fou. Ce poids sur mon cœur diminua un peu.

-Alex ! Lui reprochai-je pour la forme.

-Voilà une chose de réglée. J'ai contacté la mairie, je t'ai ramené la liste des documents nécessaires pour le mariage et …

Dylan apparut à l'entrée, tout timide. Il observait Alex avec prudence.

-Salut Dylan, le salua Alex en s'accroupissant devant lui et lui tendant la main. Tu te rappelles de moi ?

Dylan lui serra la main avec un signe négatif de la tête.

-C'est pas grave, ajouta Alex. On aura du temps pour refaire connaissance.

Dylan me jetait des coups d'œil, intimidé par Alex.

-Alex va rester avec nous.

-Pourquoi ?

-Nous allons nous marier.

-C'est quoi marier ?

Je fis une tentative pour lui expliquer et il fronça les sourcils.

-Et Zack il est où ?

Cela jeta un froid polaire sur l'ambiance.

-Parti au ciel, je te l'ai déjà expliqué, m'agaçai-je.

Il remuait tout ce qui me faisait me sentir mal.

-Je peux lui parler un instant ? Me demanda Alex.

-Pour quoi faire ?

-Une discussion entre homme.

-Si tu veux.

Je regagnai la cuisine pour préparer la table, peu convaincue. Ils apparurent enfin au bout de quelques minutes. Dylan semblait moins contrarié ce qui m'apaisa instantanément.

-A table !

J'aurais dû faire comme d'habitude et attendre qu'il termine de manger avant de lui donner son bain car il en mit partout. Je n'étais plus du tout dans l'euphorie de mes retrouvailles avec Alex. Je changeai le pyjama de Dylan en marmonnant puis je le laissai jouer un peu dans sa chambre.

Alex avait débarrassé la table et faisait la vaisselle.

-Merci, dis-je avec soulagement, subitement éreintée.

-Va t'installer dans notre nouveau canapé, je te rejoins.

Je zappais depuis cinq bonnes minutes quand il se posa à mes côtés.

-Je dois repartir demain, alors il faut que l'on règle certains détails ce soir.

Il vit ma mine dépitée et embrassa ma main.

-J'ai des choses à régler avant de m'installer ici.

-Je sais. Combien de temps pars-tu ?

-Une semaine, peut-être dix jours.

Une éternité en somme.

-Un poste s'est libéré au bureau du Shérif Walden, je dois négocier mon départ.

Je me raidis, il allait récupérer le poste de Zack.

-Il te prend malgré la garde à vue que tu as faite ?

-Je n'ai rien à me reprocher. J'avais un alibi, j'ai passé la majeure partie de mon temps au poste pour Caroline et à l'hôpital pour Keith. Et nous deux nous étions séparés depuis longtemps. Tout a été décortiqué et mon cursus professionnel est sans faille. J'avais déjà postulé sur ce poste quand je t'ai demandé en mariage la première fois, et ensuite j'y ai renoncé malgré l'insistance du Shérif Walden. C'est là qu'il a engagé Shelby.

Je fus étonnée par ses révélations. Il reprit le cours de notre discussion.

-Durant ces quelques jours, je dois tenter de trouver un acquéreur pour la maison de ma mère et si j'y arrive pas dans ce laps de temps, je laisserai l'agence immobilière gérer ça pour moi.

-Tu… tu vas vraiment la vendre ?

-Je l'ai déjà mise en vente depuis un moment mais ça tarde. Je vais faire un peu pression sur l'agence. Quand on aura les fonds, on pourra s'acheter notre maison. On ne peut pas rester ici, c'est trop petit et puis après ce qui s'est passé…

J'allais de surprise en surprise, le cœur battant.

-Pour le mariage civil, on pourrait le programmer pour mon retour, qu'en penses-tu ?

Il griffonnait plein de choses sur un bloc-note, feuilletait des documents. Ne me voyant pas répondre, il cessa de noter des choses et posa des yeux inquiets sur moi.

-Je vais trop vite c'est ça ? Il faut me le dire, des fois je me rends pas compte.

-Non, non, ça va, j'ai hâte que l'on soit ensemble. C'est juste que ça semble si facile, trop facile.

-Les choses se goupillent bien mais même si ça n'avait pas été le cas, rien n'aurait pu m'empêcher de m'installer avec toi.

Il reprit son monologue sans se soucier de l'émoi qu'il avait suscité en moi. Son amour me redonnait confiance, me rassurait, et sa détermination était ce que j'aimais le plus chez lui. J'avais refoulé toutes mes angoisses et toutes mes inquiétudes au fond de moi pour me laisser porter à bout de bras par cet homme que je percevais comme un pilier où je pourrais m'accrocher pour supporter la vie.

-Norma ?

Je revins à l'instant présent.

-Tu ne m'écoutes pas, râla-t-il.

-Mais si.

Il soupira, peu dupe et répéta ce qu'il venait de me dire. Je compris qu'il fallait que je rajoute son nom sur la boite aux lettres, qu'il prenne rendez-vous à sa banque pour clôturer ses comptes…

-Tu veux qu'on ouvre un compte joint ?

-Je n'ai pas grand-chose à partager avec toi quoique je vais changer bientôt de boulot, j'aurai un peu plus de revenus.

-Tu changes de boulot ?

-Oui, me gonflai-je comme un paon, je vais bosser au motel, à l'accueil.

Il eut un instant d'arrêt :

-Quel motel ?

-Tu sais bien, celui de Mme Summers. J'ai visité un peu sa maison, elle est magnifique.

Il resta perplexe un instant avant de se fermer complètement :

-Tu ne peux pas travailler avec Keith.

-Pourquoi ?

-Pas après ce qu'il t'a fait.

-Il est à l'hosto. Et je n'ai pas peur de lui, il a encore essayé de me menacer mais je ne me suis pas laissée faire, il ne me connait pas, ça se voit ! J'ai hâte de commencer si tu savais ! Ce sera vraiment une avancée dans mon parcours professionnel.

Quelque chose dans ce que je venais de lui dire l'avait contrarié. Il parcourut ses notes l'air de rien.

-Alex ?

-Hum ?

Un frisson me traversa la colonne vertébrale.

-Tu ne vas rien faire de stupide hein ?

-Comme quoi ?

-T'en prendre à Keith, par exemple.

-Il est déjà à l'hôpital.

Heureusement pour lui, réalisai-je avec effroi. Il fallait que je fasse plus attention à ce qui pouvait sortir de ma bouche. Alex était le plus gentil des hommes mais il avait sa part d'ombre et je devais faire en sorte qu'elle ne s'exprime pas. Je devais le préserver pour qu'il conserve son intégrité.

Nous parlâmes encore un peu, j'étais fascinée par son pragmatisme. Il avait tout prévu comme s'il avait déjà pensé à tout ça depuis longtemps.

-Tu devrais mettre Dylan au lit, non ?

Ah oui, Dylan. On ne l'entendait tellement pas qu'on pourrait oublier qu'il était là. En poussant la porte de sa chambre, je le découvris endormi sur son tapis de jeu. Je le soulevai pour l'emmener aux toilettes faire pipi. Il était propre depuis quelques semaines et c'était vraiment un soulagement. Plus de couches à acheter. Quand il fut allongé dans son lit, il attrapa son doudou de toujours, un ourson en peluche d'un brun sombre, et ferma les yeux. Il n'attendait ni histoire, ni chanson, ni tendresse de ma part. Je le bordais puis, au lieu de m'en aller, je m'assis à ses côtés. Il s'en rendit compte et darda sur moi des yeux bleus interrogatifs.

Je m'en voulais de cette vie qu'il menait, de cette incapacité à l'aimer. Avec l'arrivée d'Alex, les choses allaient changer mais dans quel sens pour lui ?

-Maman ? Ça va ?

-Oui. Ne t'inquiète pas. Dors maintenant.

J'enclenchai la veilleuse et refermai doucement la porte derrière moi. Je fis un saut dans la salle de bain pour me changer. Face au miroir au-dessus du lavabo, je me détaillai avec lassitude. Je n'avais que vingt et un an mais je me sentais usée. J'étais différente des jeunes de mon âge, trop sérieuse, trop affairée, trop responsable. J'avais vécu tant de choses horribles.

Et pourtant…

Je finis par sourire à ce reflet déprimant car je voyais le bonheur poindre au bout du tunnel. En croisant la route d'Alex, mon destin avait pris une autre tournure, scellant le mien au sien. Il avait cette même douleur que moi au fond de lui-même, cette même vie sérieuse et pleine de responsabilités, cette même vie bousillée par un évènement dramatique et par une famille destructrice. Nous provenions du même moule, du même monde.

J'attachais mes cheveux en un vague chignon quand il frappa à la porte.

-Tu peux me donner des draps, j'ai ouvert le canapé-lit.

-Je te ramène ça tout de suite.

Quand le lit fut prêt, il se déshabilla sous mes yeux plein d'envie. Mon peignoir atterrit sur le pied du lit et je m'enfonçai avec satisfaction sous les draps, rassurée à l'idée de ne pas dormir seule. Il éteignit les lumières et s'allongea sous la couette. Il n'était même pas vingt-deux heures cependant, nous manquions tous les deux de sommeil. Je pensais me caler contre lui mais il me devança et posa sa tête sur mon cœur et m'enserra la taille de son bras. Adieu fatigue, ma poitrine se soulevait avec frénésie. Il ne portait rien de plus que son boxer, il était chaud, il m'enivrait de son odeur, ses cheveux étaient drus sous mes doigts caressants.

-Bonne nuit Norma.

Dormir ? Il était sérieux ? Apparemment oui car la minute suivante, sa respiration se fit profonde et lente. Je lui en voulus de me laisser comme ça. En retrouvant un rythme cardiaque normal, je parvins à réfléchir correctement. Il était épuisé, il méritait un peu de repos. Et moi aussi.

Zack ne vint pas hanter ma nuit, je me réveillai fraiche et dispose et seule ! J'aperçus les affaires d'Alex au pied du lit et eus un soupir de soulagement. En zieutant l'horloge, j'eus un sursaut, il était déjà dix heures ! J'enfilai mon peignoir et regagnai les wc en urgence. J'entendis des bavardages dans la chambre de Dylan. Je reconnus la voix d'Alex.

Cinq minutes plus tard, je jetai un œil dans l'entrebâillement de la porte, Alex coiffait Dylan. Je poussai la porte, surprise de voir Dylan habillé.

-Maman !

Il me fit coucou de la main.

-Je suis prêt pour aller faire les courses avec Alex. J'ai brossé mes dents et j'ai débarbouillé ma figure et j'ai aussi choisi mes habits.

Ça se voyait, ce n'était pas très coordonné. Alex se redressa et vint à ma rencontre, il m'embrassa avec douceur et m'enlaça.

-Bonjour mon ange, tu as bien dormi ?

Il me dévisageait avec un bonheur évident, bonheur qui déteignit sur moi.

-Oui. Très bien et toi ?

-Comme un bébé. Ça faisait longtemps que je n'avais pas si bien dormi.

Il m'embrassa encore et encore. J'entendis Dylan pouffer, nous nous tournâmes vers lui en même temps : il avait caché ses yeux avec ses mains, gêné.

-Alors comme ça vous allez en courses ?

Alex se reconcentra sur moi.

-Oui, comme tu dormais, j'ai voulu l'emmener avec moi. On a déjeuné, et ton petit-déjeuner est prêt. Ça ne t'embête pas que je l'emmène ?

-S'il est d'accord, moi ça ne me dérange pas. Mais je croyais que tu devais partir tôt ?

-Oui mais ton frigo mérite qu'on s'en occupe.

-J'allais le faire, me raidis-je, un peu vexée.

-Je le sais mais faut bien qu'on se partage les tâches.

-Oui, marmonnai-je.

J'avais besoin d'un bon café pour me réveiller et attaquer cette journée de travail.

-Ne rentre pas trop tard avec lui, je dois le déposer chez la nourrice à 13h30.

-Ok. On y va mon pote ?

Dylan s'en alla sans un regard vers moi, enchanté par cette escapade.

OoooO

Je finissais ma première journée de formation au motel, satisfaite par les compliments de Deborah, ma formatrice. Elle était à peine plus âgée que moi mais maitrisait parfaitement le métier. Son allure impeccable me faisait un peu ruminer car je n'avais pas assez de vêtements pour afficher une allure aussi nickel. J'avais décidé de couper mes cheveux, affichant un carré qui frôlait mes épaules. Mes cheveux avaient retrouvé leur teinte châtain mais méritaient quelques soins à cause de ce lissage que je persistais à leur imposer. Je m'étais aussi maquillée, et cela m'allait bien.

Debbie s'absenta pour aller voir Mme Summers avant que je ne quitte mon poste. Elle travaillait en douze heures, relayée par un autre intérimaire la nuit qui faisait aussi office de veilleur de nuit. Il y avait aussi un roulement le week-end effectué par deux mecs en poste fixe. Tout roulait parfaitement malgré l'absence de Keith. Il était toujours hospitalisé. Shelly me donnait des nouvelles que j'écoutais que d'une oreille. Mon portable sonna, je souris en reconnaissant son numéro.

-Norma alors et cette première journée ?

-Génial ! Mais je ne peux pas rester avec toi, j'ai pas fini mon service. Et quelqu'un arrive.

Je raccrochai avant que la porte d'entrée ne s'ouvre. Une jeune femme rousse magnifique entra et se dirigea vers moi. Elle ôta ses gants en cuir et me dévisagea sans aménité. J'eus un mal fou à maintenir mon sourire face à ce regard glacial.

-J'ai besoin d'une chambre.

Je lui sortis mon laïus à la perfection, nullement impressionnée par cette pimbêche agressive. Je lui remis une clef quand elle régla la note et je lui demandai une pièce d'identité.

-Vous n'avez pas besoin de connaitre mon nom.

-Mais madame…

-Je vous donne mon nom si vous me donnez le vôtre.

-Il est écrit sur mon badge.

-Il n'y a que votre prénom… Norma.

Mon poil se hérissa sans que je ne comprenne pourquoi.

-Vous n'avez pas besoin de connaitre mon nom.

-Vous non plus.

Elle s'en alla sans que je n'aie eu le temps de lui proposer de l'accompagner à sa chambre. J'avais tout fait de travers, Debbie allait me le reprocher. Elle n'en fit rien, elle se montra compréhensive.

-Je vais m'en occuper. Rentre chez toi, on se voit demain.

Je hochai la tête, contrariée. En m'installant dans ma Mercedes, je vis que j'avais un message d'Alex. Il n'arriverait que dans la nuit.

« Je t'attendrai », lui répondis-je.

Dix jours qu'il était parti, cela m'avait paru être une éternité.

Je démarrai et fis la route sans vraiment la voir, fébrile à l'idée de le revoir. Demain nous devions nous marier dans l'après-midi. J'avais rempli et fourni tous les papiers nécessaires. Et pour la robe, je l'avais créée moi-même sur mon temps de repos. Personne n'était au courant, personne n'était invité. Cela se passerait avec Dylan, en tout intimité. Il me demandait tous les jours quand Alex allait revenir. Il était aussi impatient que moi. Alex nous aimait tous les deux, il n'y avait pas de doutes et Dylan et moi avions besoin de lui pour être heureux. Le soir du départ d'Alex, Dylan m'avait raconté qu'il s'était réveillé dans la nuit et que c'était Alex qui l'avait remis au lit et il lui avait aussi raconté une histoire.

Je souris tout en terminant mon trajet, je me garai bien plus bas dans le sens opposé où Zack avait été renversé, il n'y avait pas de place devant la maison et la place la plus proche était trop près du lieu de l'accident. Je longeai le trottoir, frigorifiée par la pluie. Il faisait nuit, les réverbères peinaient à éclairer. J'entendis des pas derrière moi, je jetai un œil malgré moi pour me rassurer. C'était visiblement une femme, pas de quoi s'alarmer.

Au coin de la rue, je me sentis happée en arrière. Je ne pus hurler car une main munit d'un mouchoir se plaqua durement sur ma bouche et mon nez. Une odeur désagréable et forte s'insinua dans mes narines, me donna le tournis. Je fus entrainée malgré moi vers la ruelle qui séparait les deux bâtiments et jetée contre un mur. Je tentai de reprendre mes esprits mais je voyais trouble. Je voulus crier mais je n'y parvins pas, sonnée par un coup violent dans la mâchoire avec un objet dur. Je tombai au sol dans un bruit sourd, écoeurée par le goût du sang, terrorisée par mon incapacité à ouvrir de nouveau la bouche pour appeler à l'aide. La personne se jeta sur moi, impossible de voir son visage, la pluie m'aveuglait, la douleur me tétanisait. Elle me roua de coups dans une rage évidente. Je voulais avoir cette rage pour me défendre mais elle m'en avait privée dès le départ, de manière malhonnête, ne me laissant aucune chance de combattre. Sa main me saisit au cou, serra, serra, serra…

J'eus un sursaut pour maintenir ma survie, repoussant l'agresseur, agrippant tout ce que je pouvais. Des cheveux apparurent, longs et fin. Une femme, compris-je. Elle se servit de sa deuxième main pour accélérer mon asphyxie.

Pourquoi ? Ce fut la seule chose qui résonnait dans ma tête tandis que la vie commençait à me quitter. Pourquoi me faisait-elle ça?

J'avais besoin d'air, j'avais besoin de respirer. Je ne voulais pas mourir ici, je ne voulais pas laisser Dylan tout seul dans ce monde épouvantable, je ne voulais pas abandonner Alex. Je ne pouvais pas lui faire ça. Il ne le supporterait pas et tout le mal en lui ressurgirait et l'emporterait.

L'air réintégra subitement mes poumons par je ne sais quel miracle. Mon agresseur fut délogé de mon corps endolori et j'entendis au loin la voix de Bob.


La suite quand je pourrai.