Bonne lecture :D
Chapitre 10 : Résistance entêtée
Cassandra Cross et Jack Frost firent plus ample connaissance tandis qu'ils se préparaient à aider Raiponce après sa prestation.
La dame de compagnie écouta l'histoire de Jack avec douleur, compatissant pour ses parents noyés et son passé difficile à l'orphelinat qu'ils évoquèrent ensemble « toi aussi tu étais en l'orphelinat ? S'insurgea-t-elle de surprise ». Ils en parlèrent un temps avant qu'il n'explique ses déboires dans la rue. Elle l'encouragea à continuer sa route pour retrouver sa petite sœur coûte que coûte. Ils avaient partagés quelques expériences en commun et sympathisèrent rapidement.
Ce fut à son tour d'apprendre le passé de la jeune femme et sa véritable identité qui cloua sur place d'indignation son interlocuteur ! Une autre victime de la veuve noire… Et en plus de cela, la sœur par alliance de Raiponce était obligée de partager le même sang, la même apparence qu'elle…Il compatit sincèrement.
- Ton père, il est mort comment, du coup ? Questionna l'argenté qui marchait à ses côtés sur le pont supérieur.
Cassandra haussa les épaules.
- A l'orphelinat on m'a dit qu'il avait fait une attaque cardiaque. Un truc comme ça.
- Tu n'en sais pas plus ?
- Penses-tu, je ne sais déjà pas à quoi il ressemble ni quel était le son de sa voix… Je viens à peine de me prendre en pleine face que je suis la fille de l'autre folle. Tsss…
Elle serra les mâchoires, frustrée. Jack posa sa main sur son épaule droite et lui sourit.
- Bienvenue dans le club des sans parents –Gothel ne comptera jamais bien sur-. Au moins, tu as Raiponce et… moi, si tu le veux. Je t'aiderai quoiqu'il arrive car les amis de mes amis sont mes amis !
La mine surprise, Cassandra se surprit à rougir de gêne et détourna la tête avec un sourire niais sur le visage. Un nouvel ami de confiance ! Elle en rêvait depuis si longtemps… Raiponce lui suffisait amplement, bien entendu, mais elle avait aussi besoin de connaitre d'autres personnes et surtout des garçons.
- Des amis, hein… Je suis pas sûre que ce soit de l'amitié avec Raip', je me trompe ?
Il rit avec amusement.
- Non en effet… C'est…
Il hésita puis se gratta le nez, rouge.
- C'est la femme de mes rêves …
- Comme c'est mignon !
Cassandra le taquina un petit moment alors qu'il râlait avant de reprendre son sérieux. Elle se mit alors à ralentir et s'éclaircit la voix, de nouveau gênée.
- Et, hum… Comment dire… Est-ce que je peux te parler d'un truc ?
- Bien sûr, tu peux tout me dire, fais moi confiance.
Elle le jaugea, inspira, puis se lança.
- Voilà, hier, j'ai rencontré un… homme. * Jack haussa un sourcil amusé*. Ne te moque pas ! Prévient-elle aussitôt et Jack se reprit. Je… Je l'apprécie plutôt bien et j'ai rendez-vous avec lui tout à l'heure sauf que… Disons que je ne suis pas sociable… J'angoisse! Qu'est-ce que je dois faire ?! Comment je dois m'habiller ? Est-ce que je peux le tutoyer à un moment donné ?
La domestique enchaina les questions et Jack la temporisa. Il leva ses mains.
- Soi toi-même, c'est le seul conseil que je peux te donner. Si il t'apprécie comme tu es alors c'est un type pour toi !
- Oui mais… Je ne saurais pas quoi lui dire moi ! Et si je me ridiculise ?!
- Il n'y a pas de raison. Les gens bien ne te jugeront jamais. Je sais que tu n'as connue que Gothel du coup c'est pas le meilleur des exemples mais les autres ne sont pas tous comme ca.
- Hum… J'aimerai bien avoir autant de facilité que toi à parler aux gens…
- Ca viens naturellement quand tu es à l'aise. Essaye d'oublier ton passé un moment et de profiter de l'instant avec lui. Si tu y prend du plaisir, la conversation sera fluide et facile. Crois moi, il n'y a rien de mieux que de passer du temps avec une autre personne sans se prendre la tête. Tu pourras lui parler de ce que tu aimes, ce que tu rêves et lui poser des questions sur lui.
- Merci pour les pistes. J'espère que je ne vais pas bafouiller.
Jack la regarda avec approbation et elle se détendit.
Arrivés où la messe avait lieu, ils s'arrêtèrent en scrutant le peuple de la Haute qui entrait dans la salle astiquée du bal de la veille. Elle était aussi neuve et propre que si elle n'avait jamais été utilisé.
- Bon, on va essayer de rejoindre tes nouveaux amis de l'équipage et se poster à des endroits stratégiques. On ne doit en aucun cas la perdre de vue.
La noiraude approuva et se mit à le fixer. Il l'interrogea du regard.
- Raiponce a de la chance d'être tombée sur toi, avoua-t-elle. Et moi aussi, par extension. Merci de nous aider et de nous apporter un peu de chaleur. Vraiment, merci…
Elle ne lui laissa pas le temps de répondre en filant vers les coulisses de la salle où, la veille, se tenaient les majordomes en pause.
L'argenté la regarda partir, un sourire sur le coin des lèvres, heureux. Il se fit la promesse de ne jamais abandonner son soleil ET sa nouvelle amie à leurs tortionnaires. Il voulait à tout prix, un jour, leur présenter Emma…
Se retournant pour scruter la salle, Jack aperçut ses deux ennemis aux premiers rangs qui discutaient avec d'autres riches. Il se faufila alors par derrière pour prendre une place, toujours affublé de son beau costume blanc volé.
La messe débuta et les chanteurs prirent place sur le devant de la scène en bois d'if lustré à un tel point qu'on pouvait voir dedans comme dans un miroir. Raiponce était au centre, tout devant. Elle aperçut sa marâtre et Pitch la fixer avec un sourire en coin qui ne la rassura guère. Ses yeux nerveux se posèrent ensuite sur Jack qu'elle trouva dans le fond de la salle à agiter sa main. Elle souffla de soulagement tandis que le capitaine Nicholas prit la parole pour un discours.
Il y eut par la suite le sermon d'un prêtre dans un silence religieux tout juste perturbé par les cris lointains des basses classes qui jouaient tout en bas du navire. Bijoux brillants aux doigts, les femmes s'éventaient, dépréciant la chaleur du soleil des vitres contre leur peau blanche de porcelaine qu'elles entretenaient avec ferveur l'été sous des ombrelles et des crèmes. C'était le teint de rêve pour toutes les Lady.
C'est pour cela que Gothel s'était placée au centre, loin des rayons qui pourraient attaquer sa peau d'ange aussi douce et pâle que possible. Elle connaissait les moindre techniques pour éviter le vieillissement de son corps et rester jeune et belle à JAMAIS.
Pitch la fixa, n'écoutant que d'une oreille les paroles du pasteur dont il se fichait éperdument.
- Est-ce que tout est bon ? Questionna-t-il dans un murmure à son oreille d'où pendait des boucles en rubis.
- Oui, j'ai mis dans ma poche le fameux Edgard Balthazar qui déteste tout autant que nous les pouilleux. Il a monté une équipe pour surveiller la cale. Personne ne s'y approchera jusqu'à l'arrivée du bateau où ses partisans nous accompagneront jusqu'à votre voiturette. La cellule sera scellée et il apportera lui-même à manger à notre captive. Il ne restera plus que Jack.
- Parfait ! * Pitch ricana* Il ne me restera plus qu'à dératiser notre magnifique alliance puis à célébrer et consommer le mariage. Ensuite, vous aurez mon argent, votre propre domaine et le prestige des Black qui va avec. Pour toujours !
Un frisson de jouissance parcourut la veuve noire qui se voyait déjà couverte d'or et de diamant tandis qu'elle profiterait de la vie comme bon lui semblerait ! Le rêve de son enfance allait enfin se réaliser ! Elle qui était née d'une mère prostituée et d'un père inconnu, elle prenait enfin sa revanche sur le monde !
- Et vos mercenaires au fait ? Où sont-ils ?
- Ils dorment. Ses imbéciles sont fatigués par leur nuit. Des incapables de nos jours ses gens-là. J'irais les chercher après.
- Humpf, il va falloir mieux les dresser que cela si vous voulez que Raiponce reste dans le rang et ne s'enfuit pas.
- Je ne fais aucun de soucis la dessus. Je ferai dresser des barrières autour du domaine et posterai des gardes et des chiens. Elle ne pourra nullement me quitter.
Un regard de folie passa dans ses yeux. Gothel approuva en reposant son attention sur sa fille adoptive qui la regardait de travers. Elle gloussa, satisfaite d'elle-même.
- Encore une chose, reprit Pitch tout doucement. Nous n'aurons pas d'ennuis avec ce pseudo second à la noix?
- Aucune, la cale est située au fin fond du paquebot où il ne va pas. Il n'y a aucun risque qu'il découvre notre petit arrangement. Au pire, vous sortirez le chéquier, vous êtes riche, non ? Alors servez-vous en.
- Certes, en dernier recours je trouverai toujours un moyen de le convaincre. Il n'y a rien que je ne puisse m'offrir en ce bas monde.
- Et bientôt, ce sera mon tour !
- Exactement.
D'un sourire complice, les deux comploteurs se levèrent pour chanter les cantiques de messes.
Dans l'assemblée s'éleva la voix de jeunes choristes qui entonnèrent d'une voix synchronisée les chansons des cieux. Au centre, tout en avant, la blonde fit s'envoler ses notes jusqu'au cœur du public. Seule durant la plupart des couplets, elle mit en transe les spectateurs qui chantonnèrent à sa suite le refrain.
Jack Frost ne pouvait décrocher ses yeux de la scène. Il admirait son ange du soleil qui ne cessait de le regarder et de lui sourire discrètement tandis que ses mots perçaient son cœur d'amour. Elle chantait comme une sirène, comme une déesse. Une voix douce, symphonique, au timbre enchanteur. Il aurait put l'écouter pendant des heures et des heures. Malheureusement, les chants pastorales prirent fin sur une longue et dernière note que teint Raiponce un bon moment. Un bel : Ave Maria.
Quand la cérémonie se conclut, le prêtre leur souhaita une bonne fin de traversée et un radieux jour du seigneur tandis qu'il refermait son livre et fit le signe de la croix. Les nobles le suivirent en récitant la prière à Dieu tous ensemble.
Cela s'annonçait être une magnifique journée !
« AMEN »
La Haute prit congé en se glissant gracieusement vers la sortie.
Raiponce Corona sut d'emblée qu'elle était coincée.
Elle avait voulut s'enfuir à toute vitesse par la salle adjacente où Cassandra semblait l'attendre mais un homme lui barrait la route. Un membre de l'équipage qu'elle avait déjà aperçut. Oui… Celui qui avait voulut enfermer et faire payer Jack pour son « attaque » envers un des serveurs ! Elle ne se souvenait plus de son nom mais son visage lui revenait. Il était un peu pansu mais tout en hauteur et portait un air sévère en toute circonstance. Des rouflaquettes et cheveux noir qui tombaient lui donnait l'air d'un vieux snob. Seul ses yeux sombres trahissait une forme de méchanceté, de rigueur et de racisme profondément ancré dans le cœur du majordome supérieur.
Dans son costume anglais trois pièces, le fameux Edgard s'avança vers elle avec d'autres serviteurs.
- Laissez-moi passer ! Ordonna la comtesse. Je veux me rendre dans mes appartements !
- Désolé, cet endroit est interdit aux passagers, ricana-t-il. Vous devez prendre la sortie comme tous le monde.
Raiponce déglutit. Déjà, autour d'elle, les majordomes s'avançaient pour la bloquer. Ils étaient forcément de mèche ! Encore des anti-pauvres qui couraient après l'argent que leur versait gracieusement les riches pour service rendue. Ils feraient n'importe quoi pour entrer dans leur bonne grâce !
La blonde fit volte-face avant qu'Edgard ne l'empoigne fortement par le poignet droit. Elle voulut hurler pour alerter la populace encore présente dans la salle mais un mouchoir l'en empêcha. Une odeur vint lui lécher les narines. Un produit piquant. Elle boucha ses naseaux et se débattit quand il la tira contre lui avec les autres.
- Navré, mademoiselle Corona, j'ai pour ordre de m'occuper de vous jusqu'à notre arrivée à New York ! De plus, en bonus, j'ai reçu le droit de participer à la chasse au rat. Ce blanc-bec payera pour avoir assommé mon meilleur serveur et s'en être tiré à si bon compte. Moi, je ne suis pas aussi clément que le capitaine ! La racaille ira soit en prison, soit à la mer! C'est seulement comme ça qu'on fait respecter l'ordre !
D'un rire commun, les six complices la poussèrent à l'intérieur de la pièce du fond où elle disparut en quelque seconde. Les poumons comprimés, Raiponce sentit qu'elle allait bientôt devoir chercher de l'air et, ce faisant, tomber dans un profond comas…
Plus loin, dès la levés des Nobles, Jack avait sprinter vers la scène. Il avait aussitôt été arrêté par Astoria Gothel et plusieurs autres pimbêches.
- Poussez-vous !
Il fonça dans le tas mais Gothel fit semblant de tomber et hurla. Elle jouait plutôt bien la comédie car les hommes du coin foncèrent pour l'aider et attraper Jack par les bras.
- Lâchez-moi ! Je dois aller aider Raiponce ! MAIS LACHEZ-MOI BON SANG !
Il se débattit et se prit un coup de poing sur le visage avant de s'effondrer. Soudain se fut un pied qui lui coupa le souffle et le força à rester sur les dalles de marbre. Hier soir il dansait là comme un bien heureux, maintenant il rampait sur le sol, la douleur aux tripes. Seul Raiponce trônait dans son esprit. Il devait se relever !
- Reste à terre !
Un noble lui bloqua la tête avec son pied.
Astoria se fit relever, un mouchoir contre ses yeux. Elle chouinait en tenant sa cheville.
- C'est un troisième classe qu'on a accueillit parmi nous… Je ne comprends pas cette ingratitude !
- Quoi ?! Ah oui je me rappel…
- Diable, ces gens-là n'ont donc aucune tenue.
- Ils ne peuvent pas s'empêcher de créer des embrouilles.
- Ca ne m'étonne pas…
- Ce sont tous des anarchistes.
Les riches parlaient entre eux, le regardant avec dédain.
Jack vit rouge et repoussa le pied qui le retenait avant de se mettre debout en une pirouette agile.
- Je ne vous laisserai pas faire ! Hurla-t-il à l'intention de la veuve noire. Raiponce n'est plus votre marionnette et elle ne se mariera pas avec LUI ! Elle sera libre !
- Libre ? Tu veux dire enfermée dans les rues à devoir manger les reste et se faire marcher dessus avant d'être utilisée ?! Je ris à cette image. Tout ce que tu veux c'est t'envoyer en l'air avec elle puis l'abandonner une fois usée. Je connais les hommes d'en bas, ils sont tous les même.
Elle se tourna vers l'assemblée.
- On dirait que ce pauvre a craqué sur ma jolie Raiponce. Vous imaginez cela ? Il veut l'emmener dans les rues avec lui !
Des rires tonitruants lui vrillèrent les tympans. On le pointa du doigt et se moqua de lui avec véhémence.
- Il n'y a donc vraiment que l'argent et le luxe qui vous intéresse, hein ?! Reprit Jack avec colère. Votre fille biologique, votre fille adoptive, vos maris… Vous marcher sur tous le monde juste pour ça ! Juste pour être en haut du panier ? Je trouve ça pathétique !
- Moi ce que je trouve pathétique c'est de te voir t'agiter devant mes yeux à remuer ta crasse à notre vue. Qu'on l'emmène parmi les gens de sa condition, par pitié ! Il empeste l'air !
D'un ricanement, Gothel regarda les Nobles fondre sur lui pour l'attraper et le jeter sur le pont inférieur. Jack les esquiva dans un jeu de jambe endiablé, faisant tomber plusieurs femmes au passage. Certains appelèrent la garde et des Stewards arrivèrent pour l'empoigner à son tour. L'argenté se défendit bec et ongle devant l'air satisfait de la marâtre.
- On ne vous laissera pas faire ! Beugla Jack dans les bras des officiers. Ni vous, ni Pitch ne pourrez l'empêcher de retrouver la liberté et le chemin du bonheur ! VOUS PAYEREZ POUR VOTRE CŒUR DE PIERRE ET VOTRE EGOISME !
Astoria se bouffa les cheveux et agita la main pour qu'on le dégage de sa vue. Jack fut tiré comme un mal propre hors de la salle de bal avec la hargne d'un guerrier. Il s'agita dans tous les sens à la vue de tous qui chuchotaient de dégout. Le jeune pauvre se fichait bien de ce qu'on racontait sur lui ! C'est Raiponce qui comptait ! Il fallait absolument la sauver de l'enfermement avant que le Titanic n'accoste.
- Vas-tu cesser de bouger !
On le molesta à plusieurs reprises. Il se mit à mordre et à cogner à son tour. Non, stop, il en avait assez de ce faire traiter comme un déchet ! Ce bal, ce baiser lui avait donné des ailes. ELLE lui en avait donné. Il ne resterait plus sans rien faire à regarder perdre ce qui lui était cher !
D'un choc vers l'avant, Jack se débloqua. Il perçu un coup venir vers sa tête qu'il esquiva et sentit le poing s'abattre sur son épaule. Il grogna puis une main tenta de lui agripper la nuque qu'il fit basculer dans tous les sens pour se dégager. Il mordit faisant affluer le sang d'un attaquant.
- En cellule ! Emmenez-le dans les cales des prisonniers, beugla un Steward d'Edgard qui leur montra la voie.
- C'est pas vrai, c'est un asticot ce type ! Cria un petit jeune qui se prit un coup de pied.
- Il est enragé ! Balança un autre.
Jack se fit trainer devant les basse-classes qui regardaient la scène avec de grand yeux horrifiés. Les gardes réussirent tant bien que mal à le faire entrer et à le descendre vers les escaliers pour le coller au fin fond du bateau, loin des autres. La fatigue commençait à les gagner alors que Jack gardait son en train. Sa motivation était bien supérieure !
Il réussit enfin à se dégager une main qu'il envoya valser sur celui qui l'agrippait le plus fort. D'un coup de tête en arrière faisant saigner le nez de son agresseur, Jack se propulsa et se délivra des mains qui l'empoignaient. Un poil sonné, il lui fallut un temps pour se tenir debout correctement avant de courir à pleine vitesse dans les couloirs, bousculant d'autres passager sans le vouloir. Il s'excusa et fonça sans se retourner.
Tout à coup, devant lui, Aster déboula d'un couloir annexe, prévenu d'un incident grave par ses troupes. Il avait fait un sprint en sachant qui cela concernait.
- Arrêtez-le ! Beuglèrent ses subordonnés derrière Jack qui dût ralentir
- Pitié ! Je dois l'aider !
Bunnimond hésita avant de faire semblant de l'attraper et de se faire « repousser » à terre. Jack le remercia du regard, fonçant dans des recoins dont il savait que personne n'arriverait à le rattraper.
Il fila, de salle en salle, de tuyau en tuyau, de paroi en paroi pour finalement atteindre les plus bas quartier du paquebot où les chaufferies tournaient à plein régime. Etouffé par la chaleur, Jack se blottit dans un coin. Sa peau le brûla instantanément. Si il restait trop longtemps, il finirait dans un état grave sans possibilité de retour.
- Raiponce… J'arrive !
Sans se démonter, Jack fila à travers les chaudières, suant à grosses gouttes tandis que sa vue se brouillait. Il se fit enguirlander sur son passage par les ouvriers tandis qu'il atteignit l'autre bout de la salle, la peau marquée par la douleur. Enfin, dans un air plus sain, il se glissa dans la machinerie, derrière de gros pistons qui faisaient tourner les ailerons du Titanic. Les bras de métal tournaient à plein régime dans un bruit assourdissant. Jack se bloqua les oreilles, reprenant son souffle, avant de se précipiter, le plus vite qu'il le pouvait, vers une nouvelle porte.
Quelques minutes plus tôt, Thiana et Sandy s'élancèrent dans la salle de repos pour arrêter Edgard, leur supérieur.
- Par ordre du capitaine, laissez-la partir ! Ordonna la domestique. Il ne cautionnera jamais ce comportement envers une passagère de haute classe sur son navire !
- Cela ne te regarde pas la bonne ! Je sais que tu lèches les semelles de Nicholas mais ca ne m'empêchera pas de te coller une bonne rouste pour te faire taire ! Je te rappel que tu n'es qu'une subordonnée ! Alors pousse toi de là, la plante verte ! Et toi aussi le muet !
Deux de ses hommes les repoussèrent.
- J'ai toujours détesté les excentriques, les pauvres et les handicapés, marmonna le majordome supérieur avec dégout. C'est vraiment la sous-race de l'espère humaine.
Raiponce virait au rouge. Elle tremblait de retenir sa respiration et allait bientôt exploser… Ce n'était qu'une question de seconde.
- Laissez moi faire. Je vais acheter leur silence, ça vous va ? Combien voulez-vous ? Balança Pitch qui caressa sa proie du regard.
- On ne veux pas de votre argent ! Grogna la domestique. On agit pour la justice !
Son ami approuva fermement.
Pitch s'avança en écartant les bras.
- Tant pis pour vous, dans ce cas, je vais devoir vous faire taire grâce à mes contacts. Je peux détruire votre carrière en un claquement de doigt et ce n'est pas votre cher capitaine qui pourra y faire grand-chose. Croyez-moi, si vous continuez, vous êtes fini !
- On sait ce qui nous attends. Nous ne sommes pas dupes, nous avons été mis en garde. Mais cela ne nous empêchera pas de vous empêcher de faire du mal à la comtesse Corona !
- En quoi cela vous regarde-t-il ? Franchement, occupez-vous de vos oignons ! Vous n'avez pas un navire à faire tourner ? Retourner travailler !
Raiponce réussi enfin à se glisser hors de l'étreinte d'Edgard en se tortillant. Elle respira à grande goulée avant de hurler quand il l'attrapa par sa longue natte, lui arrachant le cuir chevelu. Pitch se retourna vivement pour la prendre dans ses bras et la serrer avec force.
- Non, non, non, ma petite princesse ne s'enfuriera plus, c'est terminé. * Il la renifla en la berçant dans ses grand bras noirs*. Tu es mienne par contrat légal et personne ne pourra jamais s'y opposer. P.E.R.S.O.N.N.E. Tu es liée à moi pour toujours. Tu finiras par accepter mon amour et mon argent tôt ou tard. Pendant que le rat croupira au fond de l'océan.
Il ricana alors que Raiponce se débattait toujours, le cœur lourd, les larmes aux yeux.
- Jamais ! JAMAIS !
Thiana et Sandy ne surent quoi faire. Il avait raison… Légalement, il était en droit de faire tout ce qu'il voulait de Raiponce et eux n'avait AUCUN DROIT d'intervenir… Ils déglutirent, indécis.
C'est alors que Cassandra sortie de sa cachette pour donner un grand coup de tête dans le dos du fiancé machiavélique. Thiana et Sandy se lancèrent à leur tour sans hésitation sur les autres Stewards pour ajouter une confusion supplémentaire à la mêlée. Edgard était fou de rage en empoignant la domestique par sa tunique.
Raiponce Corona saisit l'occasion pour mordre la main de Pitch jusqu'au sang tout en donnant un coup de coude dans son ventre. Il perdit sa prise où elle se laissa glisser sur le sol avant de lui porter un coup dans le genou. Elle se redressa puis se mit à fuir à toute vitesse vers la sortie, disparaissant comme une ombre dans la nuit sans se retourner.
- RATTRAPEZ LA ! Ordonna le fou furieux à ses acolytes.
Aussitôt, Edgard relâcha Thiana et Sandy, mal en point , pour courir après la blonde d'or qui fonçait telle une étoile filante vers les ponts inférieurs.
Dans la salle de repos, Pitch agrippa Cassandra par ses mèches noirs avant de la plaquer contre le mur d'une force lui arrachant un cri aigue et douloureux.
- TOI ! PETITE CATIN ! Tu n'auras donc jamais réussi à rester à ta place ! Ta mère ta mal éduquée on dirait ! Je vais t'apprendre à me manquer de respect !
Pitch Black lui envoya des coups de poings dans le ventre puis sur le visage. Il la matraqua tandis que Thiana essaya de l'arrêter. Elle-même se retrouva au sol alors que l'amoureux transit se préparait à l'écraser du pied, les cheveux défaits.
- Vous avez de la chance d'être des thons, je n'ai même pas envie de vous toucher ! TOI * il visa la domestique puis son ami le muet* et TOI, vous êtes des hommes morts ! Je vais détruire votre réputation, votre carrière à tout jamais ! Plus personne ne vous emploiera ! Quant à toi, * il fixa Cassandra* je vais faire en sorte que ton avenir devienne un véritable enfer en Amérique. Crois moi, tu le payeras très cher !
D'un dernier coup de talon sur la fille biologique de Gothel, Pitch partit réveiller les jumeaux aux rouflaquettes pour une traque du navire. Il l'aurait ! Elle était SIENNE ! Quant à l'autre, il ne perdait rien pour attendre.
Il l'avait humilié trop de fois, désormais, c'était son pire cauchemar !
La mort serait bien trop tendre pour apaiser sa soif de haine !
Essoufflé, courbaturé, Jack dut s'arrêter. Il ne savait plus trop où il allait… Actuellement il marchait dans une salle remplit de voiturettes sanglées et alignées à la perfection. Déjà midi qu'il lut sur une horloge intégrée à une ROLLS-ROYCE flambant neuve.
Jouant à cache-cache, l'argenté évita plusieurs Steward d'Edgard qui fouillaient les environs en se glissant entre les pare-chocs et les roues. Par où chercher la prison de Raiponce ? Sa cabine ? Elle était si loin…
Comme un chat silencieux, le jeune filou marcha sur la pointe des pieds avant de sortir en toute discrétion dans un couloir vide. Collé au mur, il prit le temps de réfléchir à un moyen de remonter. A moins qu'ils ne l'enferment plutôt dans un endroit secret où elle serait introuvable ? Il hésita.
Il opta pour la deuxième solution, imaginant mal Pitch garder son trésor dans un endroit aussi visible où elle aurait la possibilité de crier et de fuir. Convaincu de ce qu'il devait faire, Jack retourna à sa cachette d'origine pour récupérer son vieux baluchon où il se changea, abandonnant son costume volé pour le troquer contre ses vieux habits préférés. Il était beaucoup plus à l'aise la dedans ! Jack en profita pour fourrer ses affaires, peu de chose en somme, dans ses poches de pantalons avant de retourner dans les renfoncement du navire. Il devait trouver des salles vides qui ferait de bonne planque ! Comme…
- Les salles de corrections ! Dit-il en une illumination. Personne ne vient fourrer son nez là-bas hormis les gardes !
Convaincu de la marche à suivre, il prit un ascenseur vide pour descendre à l'avant-dernier étage, juste au-dessus des machines où il était plus tôt. Du mouvement dans les couloirs blancs de neige. Il se colla contre une paroi et attendit. Son ventre le trahit, il gargouilla fortement… Heureusement, les hommes étaient déjà loin et il soupira de soulagement.
Sortant de sa cachette Jack prit deux couloirs à droites et arriva vers les « cachots » du Titanic. Merci aux cartes placardées qui indiquaient précisément le chemin a suivre ! Pensa-t-il.
Le jeune homme commença à scruter par les portes entre-ouvertes, nerveux au possible, se retournant toutes les cinq minutes. Soudain, plusieurs bruits de pas. Il tendit l'oreille. Ca se rapprochait. En panique, Jack fonça vers le sens opposé avant de chuter dans un obstacle. Il bascula en arrière jusqu'au sol.
Un cri et il rouvrit les yeux prêt à filer à l'anglaise.
Devant lui, Raiponce Corona, hors d'haleine, les joues rouges. Ils se fixèrent quelques secondes, le temps suspendu, avant qu'ils ne se jettent aussitôt dans leurs bras.
- Oh ! JACK !
- Tu as réussi à t'enfuir ?! Lui hurla t-il en la serrant fort contre lui.
- Toi aussi ?!
Les pas se rapprochèrent. Jack lui prit la main et ils se faufilèrent dans une des salles de correction pour se cacher dans un placard.
Un Steward donna un rapide coup d'œil avant de repartir. Le couple d'amant souffla de soulagement puis ressortir de là. Jack rabattit le plus possible le battant de la porte pour les dissimuler.
- On leur a échappé… On a… ON A REUSSI ! S'enthousiasma la comtesse qui sauta au cou de Jack.
De nouveau dans ses bras, il la câlina et la berça longuement contre lui.
- J'ai eu tellement peur de t'avoir perdu pour toujours… De ne plus pouvoir te retrouver, souffla l'argenté, rouge d'amour. Tu es une vraie rebelle maintenant !
Elle sourit de toutes ses dents en se redressant.
- J'ai tout donné, et toi aussi, j'en suis certaine ! J'espère juste que les autres vont bien. Cassandra m'a beaucoup aidé. Thiana et Sandy aussi. Mais je devais m'enfuir, coûte que coûte. Je ne pouvais pas imaginer ce qu'il te ferait sinon ! Ni ce que Pitch et Gothel prévoyaient pour moi. C'était hors de question !
Elle toucha quelques blessures de son amoureux du bout des doigts, des brûlures et des bleus par ci par là. Puis se lova à nouveau. Jack lui embrassa ses brins dorés.
- Espérons qu'ils auront pu s'enfuir eux aussi. Pauvre Cassandra… Maintenant, nous devons rester cachés et attendre le débarquement pour les semer définitivement ! Nous avons réussi ma belle ! Nous sommes enfin loin d'eux, loin de leur emprise !
Son amour sautilla avant de pointer l'eau par-delà un hublot :
- Pourquoi ne pas sauter en mer quand nous serons proche des côtes ? Il nous suffira de nager jusqu'à la rive.
- Euh, je ne… Je ne préfère pas.
Il se raidit comme un bout de bois mort. Raiponce desserra son étreinte, les yeux remplit de question. Il détourna le regard.
- Je ne sais pas nager, avoua-t-il dans un souffle. Et puis je… j'ai peur de l'eau.
Raiponce se mordit la lèvre avant d'attraper ses mains pâles toute fraiche.
- Désolé Jack, j'aurais dut me douter que ta noyade d'enfance t'avais traumatisé, que je suis sotte… Et dire que malgré tout tu étais prêt à sauter pour me rattraper lors de mon suicide ! J'ai tellement honte !
Il secoua la tête.
- Tu ne pouvais pas le deviner. Je ne l'ai jamais avoué à personne… Mais tu as raison, j'ai subi un traumatisme ce jour-là. Il est ancré en moi et… A l'idée de remettre un pied dans l'eau, là où je n'ai pas pied, l'angoisse me dévore ! Encore pire si elle est froide ! Je ne peux pas ! JAMAIS !
Il tremblait. Elle opina en serrant ses mains et le regarda avec amour. Il se calma aussitôt.
- Nous n'irons pas dans l'eau ne t'en fait pas, rassura-t-elle. On trouvera un autre moyen. Il suffira de rejoindre Cassandra et nous nous faufilerons jusqu'aux passerelles des deuxièmes ou troisièmes classes. Oui, on fera comme ça.
Jack approuva, la remerciant d'un doux baiser en la tirant à lui. Elle se laissa tendrement emporter par leur échange, un feu brûlant dans sa poitrine qui ne faisait que s'attiser d'avantage. Tant d'espoir les traversaient de part en part. Ensemble, ils se sentaient enfin à leur place. Invincibles !
- Et maintenant, que faisons-nous, mon astre? Questionna la belle quand elle lâcha les lèvres de l'élu de son cœur.
Jack rougit en entendant son nouveau surnom, il se sentait pousser des ailes. Il la serra encore plus fort contre lui.
- Ce que tu voudras, mon soleil. Nous avons tout le temps de flâner avant d'aller chercher Cassandre, quand se sera plus calme!
- Explorons les lieux et posons-nous dans un coin tranquille dans ce cas ! Proposa-t-elle. J'ai encore des choses que je veux te dire à propos du mouchoir.
Son amoureux approuva, le tissu toujours fourré dans sa poche.
Ils se prirent ensuite par la main et sortirent discrètement chercher un endroit plus paisible. Perdus dans les sombres recoins du navire.
Sur le pont, l'après-midi et son grand soleil lustrait les courbes du Titanic pour la toute dernière fois.
Tic, tac, tic, tac...
Le couple est enfin en fuite mais... pour combien de temps? Est-ce bientôt l'heure des adieux?
A la semaine prochaine :D
N'hésitez pas à commenter :love:
