Date de première mise en ligne du chapitre : 16/02/2004
Disclaimer : JK Rowling, tout ça...
Chapitre trois
Un garçon dénudé jusqu'à la taille et couronné de soleil, un garçon à la peau bronzée, aux cheveux couleur de pain d'épice, un humain souriant aux grands yeux clairs.
« Tu sais que tu es toute mignonne en ce moment petite Rustie ? »
Une voix agréable, ni trop grave, ni trop aiguë. Il se penche vers la chienne. C'est un des Petits comme James, celui qui a une drôle d'odeur.
« C'est lui... le chien noir... a posé sa tête sur lui » (1), commence à raisonner le quadrupède cockerus.
Le gentil garçon doré s'agenouille et se met à flatter l'adorable animal de la main.
« Quoi viser ? », conclut la petite chienne en se cabrant.
Deux secondes plus tard, un cri de douleur terrible retentissait au fin fond de la campagne anglaise.
- Voilà, tu es punie.
Le sorcier acheva de fixer le collier qui rattachait par une chaîne Rustinette à sa niche.
- Quelle idée d'aller mordre l'ami de James...
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Chapitre trois un quart
James et Sirius étaient allongés au soleil, torse nu. Le premier était occupé à se froisser les cheveux, le second portait d'étranges lunettes d'aviateur et tapotait nerveusement des doigts sur l'accoudoir en bois.
Depuis quelques jours, le temps était superbe. Les garçons avaient sorti les chaises longues et se prélassaient dans le jardin près de la tente de Sirius, faisant tourner ses vinyles. Le mois de juillet s'écoulait lentement, d'autant plus lentement que la perspective des vacances était immense, une petite année dans l'année.
- C'est quand la pleine lune..., soupira Sirius.
- Tu me passes la crème solaire ?, lui répondit James.
- Tiens. Moi aussi je suis noir... Mais ça va bien avec mon tatouage je trouve.
Peter arriva avec une grande bouteille d'eau et s'installa dans le troisième fauteuil. Il avait gardé son maillot car ses problèmes d'acné ne lui permettaient pas de s'exposer.
- Vous voulez de l'eau ?
- Non merci.
- Moi j'en veux bien, dit Sirius.
L'animagus poussa un grand soupir et releva ses lunettes d'aviateur comme un serre-tête, découvrant des yeux bleus particulièrement intenses. Il se mit à boire d'une façon qui aurait mis à genoux n'importe quelle personne du sexe opposé ; Peter le dévisageait avec des yeux ronds.
- Tu te sens mal, Peter ? D'habitude c'est James qui te fait de l'effet...
Sirius s'essuya la bouche et rit de ses éclats candides et désarmants habituels. Mais James n'avait pas envie de rire. Ce n'était pas la première fois que Sirius blaguait sur la soi-disant attirance de Peter pour lui. Maintenant qu'il y pensait, c'était bizarre, ouais. Sirius était beau, toutes les filles de Poudlard le disaient et étaient prêtes à sortir avec lui, mais pour lui ce n'était rien... elles l'indifféraient. Par contre, il ne ratait pas une occasion de charrier Peter, à croire qu'il avait besoin d'un couple imaginaire pour se défouler.
« Non, attends James, tu réalises ce que tu es en train de penser là ? »
Remus sortit de la maison avec un gros pansement sur la main droite et se dirigea vers eux. Sirius le suivit du regard. James suivit ce regard.
- Tu as encore mal, Moony ?, demanda l'ébouriffé.
- Non, ça va. Ta mère vient de me refaire le pansement.
Sirius ne dit rien et rabattit ses lunettes. Il ressemblait à un homme-mouche.
- Vous faites quoi ?
- On glande, dit James. Assieds-toi.
- Je ne sais pas, dit Remus. Rester là à me faire cramer et à écouter la musique de dingue de Sirius, ça ne me dit rien.
Patmol bondit sur sa chaise longue.
- « Musique de quoi » ?
- Tu es réveillé je vois, conclut Remus en riant. Bon, je vais lire à l'intérieur.
- Oh non, reste, dit Cornedrue en se passant nonchalamment la main dans les cheveux.
Moony lui décerna un regard en biais dont James se demanda la raison sans parvenir à la trouver, puis retourna à l'intérieur.
La punition de Rustinette prit fin le soir, M. Potter la détacha de sa chaîne en lui recommandant bien de ne pas recommencer, choses qu'elle était bien sûr incapable de comprendre.
Pendant deux jours, elle avait été consignée dans ce périmètre de pelouse roussie, incapable de suivre l'élu de son coeur dans ses pérégrinations dans la maison et autour de la maison, et lorsqu'il partait se cacher pendant des heures derrière sa grande niche de toile.
Alors, enfin libre, la petite chienne darda ses yeux noirs autour d'elle... Son coeur fit un bond dans sa poitrine lorsqu'elle aperçut du mouvement dans la dite maison de tissu.
Couché dans sa tente moldue, Sirius Black était occupé à réfléchir au cadeau qu'il allait offrir à son ami Remus dans quelques jours - cette idée de pouvoir par cet artifice épancher son coeur le remplissait d'un énervement délicieux - quand...
Gratt, gratt...
C'était la nuit, on grattait sur la porte en toile.
« James, t'es vraiment con... »
Sirius dégagea le duvet qui le recouvrait d'un revers de main, puis rampa jusqu'à l'entrée ; il avait à peine remonté la fermeture éclair de vingt centimètres qu'une amicale tête de cocker apparut, se glissant dans l'ouverture, le front soulevant la clochette de métal du zip au rythme de ses levés de menton joyeux vers le haut.
Le jeune sorcier émit un cri d'effroi, repoussa la chienne et ferma la glissière d'un coup sec.
Elle l'avait reconnu... Elle connaissait son odeur...
Le coeur battant, Sirius se saisit prestement du sac à dos qui contenait tout son nécessaire de bordel et le cala devant la porte. Cette précaution prise, il put se recoucher l'esprit tranquille, s'emmitoufla dans son duvet en s'imaginant qu'il le partageait avec un beau garçon au pull irlandais avec lequel il deviserait jusqu'au milieu de la nuit. Un grand sourire idiot se dessina sur son visage.
Gratt, gratt...
« Non mais je rêve ! », pensa-t-il en se redressant.
- OUSTE ! À la niche ! Allez !, s'exclama-t-il.
Gratt, gratt, gratt...
Sirius sortit un miroir de son sac.
- JAMMMMES !
Une tête ébouriffée apparut dans la glace.
- Kuoaa ?
- Ta chienne me harcèle !
- Keu.. koa ?
- Elle arrête pas de gratter à la porte de ma tente !
- Fais-la entrer.
- Ça va pas la tête ?
- Elle est très propre je t'assure, je l'ai déjà prise avec moi dans ma chambre et elle n'a pas fait pipi...
- Le problème n'est pas là !
- Alors il est où ? T'es allergique aux poils de chien ? Ça m'étonnerait quand même ça huh huh...
- C'est ça, rigole... Ta chienne a... un faible pour moi figure-toi.
La tête de James disparut du miroir.
- James ! T'es où ?
- Oh... rien... excuse moi, mais c'est trop drôle... J'peux plus m'arrêter... Oh le gars... ! Il a peur qu'elle le viole... Rhaaaa ah aha ah ! Quand je vais dire ça aux autres...!
- Pff... Les amis, on peut jamais compter sur eux quand on en a besoin... Bonne Nuit !
Sirius rangea rageusement le miroir dans son sac ; Rustinette ne grattait plus. Elle pleurait.
- Oh non, pas ça..., murmura-t-il.
« Sans coeur ! » , s'exclama une voix potterienne venue du sac à dos.
- Bon, dit Sirius après avoir donné un coup dans le sac.
Il attendit. L'animal continuait à couiner. On entendait le bruit de lourdes gouttes de pluie tombant sur la tente.
- Bon, répéta-t-il.
Il entrouvrit la porte, suffisamment pour que la petite cocker entre. Ce qu'elle fit sur le champ, son bout de queue si frétillant qu'on avait l'impression qu'il allait se détacher du reste de son corps sous l'effet de la force centrifuge.
- Ah wouwe wouwe !, s'exclama-t-elle, ne croyant pas à son bonheur, sautant sur le bel adolescent aux cheveux noirs et le couvrant de coups de langues.
- Argh... Au secours... Tu sens pas bon en plus !
Écartant la chienne d'un bras, il prit de l'autre un spray Bonne Haleine dont il parfuma la gueule de sa soupirante.
- Voilà c'est mieux, dit-il en essayant d'éviter tant bien que mal les manifestations d'affection débordante de l'animal domestique qui ne cessait de le lécher.
Soudain, les yeux écarquillés, Sirius Black se rua hors de la tente, la main sur la bouche : il avait négligé de serrer les lèvres, aussi venait-on de lui rouler la première pelle de son existence.
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Chapitre trois tirant sur sa fin
Le lendemain matin, M. Potter se résolut à emmener sa chienne consulter. Elle ne touchait quasiment plus à sa gamelle depuis presque une semaine, cela en devenait véritablement inquiétant.
« Je crois que notre voisin sorcier du manoir d'à côté soigne les animaux chéri, nous devrions y envoyer Rustie », avait suggéré Mme Potter.
« Excellente idée mon coeur, je l'y emmène tout de suite. »
Ce fut ainsi que Potter Père emprunta le chemin de terre menant à la demeure de son voisin, tenant la petite chienne en laisse. Lorsqu'il arriva devant le portail de la maison voisine, il constata que sa femme avait dit vrai : l'écriteau indiquait bien un spécialiste des animaux. Il laissa donc Rustie entre ces bonnes mains, puis partit faire les courses.
L'écriteau indiquait :
HERBERT VELLEIUS MACNAIR,
Vétérimages de père en fils.
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à suivre
(1) L'auteur a tenté une traduction approximative du penser chien.
