C'est un miracle, Dilly a retrouvé l'inspiration !
Base : spoilers tome 1 à 5, compatible tome 6.
Genre : humour/aventures/romance/trip personnel
Rating : interdit aux plus de 60 ans
Couples : Sniffle x Rustinette (oui, j'aime bien le rappeler lol) ; Sirius x Remus
Disclaimer : les personnages et l'univers d'Harry Potter ne m'appartiennent pas, ils sont la propriété de J. K. Rowling.
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Les Amours de Sniffle
Les vacances des Maraudeurs
Chapitre six
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Où l'auteur prend tout son temps pour décrire les lieux du drame, au mépris de tout bon sens scénaristique.
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Il était minuit moins vingt au Manoir, presque l'Heure du Crime.
Les cuisines étaient vides d'elfes et de victuailles ; la valse du Danube bleu tournoyait tranquillement dans la grande salle de réception, sans songer un instant à revenir d'où elle était partie… Mollement campée sur la frontière du premier pallier, la chatte Azraelle léchait son doux pelage et faisait ses griffes, en mal de souris à pourchasser. Tout le long du couloir, près des chandelles magiques, s'affairaient les moucherons, malgré l'action énergique des mains porte-bougie. Quant au jeune Walden Macnair, reclus dans sa chambre ornée de posters macabres, il méditait sur la compatibilité amoureuse des cockers et des mâtins napolitains, entre deux perfectionnements de sa réplique miniature de la guillotine.
La chambre de ses bienheureux géniteurs avait été désertée il y a plusieurs heures, aussi l'unique autre habitant de cet étage était actuellement un vieillard.
L'arrière grand-père Ernest Gérontus Macnair, homme de lettres et docteur honorus causa sui de l'Institut Magique Majeur, était un membre assidu du cercle des Académiciens Disparus. Chaque lundi, ces bons potes en robe de tweed et à la plume acérée se réunissaient autour d'un whisky pur-feu pour taquiner la Muse, bien que depuis quelques temps, il fallait le dire, le cœur y était moins. Le mois précédent, un funeste événement avait en effet entaché la vie du club : un des Poètes Décatis s'était brûlé la cervelle en costume de l'elfe Puck – ses enfants avaient refusé qu'il s'inscrive dans une école de théâtre.
En cette belle nuit d'été, l'esprit de l'aïeul était cependant plus au songe qu'au deuil. Une tasse de camomille bien serrée, des rouleaux de parchemin et un encrier Goblinwood posés sur son pupitre, Ernest travaillait à sa dernière grande œuvre futurement posthume : l'Ebattement des faunes de l'été.
L'Ebattement est un conte initiatique dans lequel un adolescent au physique d'éphèbe grec rencontre, à la faveur de vacances dans une villa niçoise, un homme « d'expérience » qui sera son Initiateur. Nous dévoilant en filigrane l'éternel affrontement d'Eros et Thanatos, l'essence de ce récit se laisse notamment approcher dans le chapitre clef de tout le livre, où le tendre Stéphane va voler chez l'Apothicaire un flacon de Potion de Levage pour l'offrir à son amant meurtri par les années cruelles.
Ah, que de souvenirs se bousculent soudain dans cette charmante vieille tête!
Illuminé par les tremblements de la chandelle, le visage ridé comme une petite pomme de verger abandonnée se plissait sous les coups conjugués de la douleur de la mélancolie, du plaisir de la nostalgie. Ernest Gerontus se rappelait ses lointains émois de pension, quand ses camarades de chambrée à la peau encore douce, aux bras fins et aux genoux accidentés lui avaient fait découvrir un des plus grands plaisirs de la vie. Oui, cela est considéré comme un vice par certains, mais Ernest n'y voyait alors qu'un jeu innocent. Ah, ces nuits enfiévrées où Guy aux grands yeux brûlants se laissait avoir, pendant des heures et des heures ! Cette peur d'être découverts ! Le sourire lascif et conquérant d'Adrien, alors qu'il le dépouillait de tout ce qu'il avait sur lui ! Oui, le vert paradis des pokers enfantins !
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Mais délaissons maintenant Gerontus, qui a saisi son catalogue pour commander une potion bien utile. Le quatrième habitant (nous ne comptons pas les elfes – quantité négligeable) de ce bâtiment pour le moins sinistre se trouvait être la chienne de James Potter, enfermée dans la tour gauche pour raisons médicales. Bercée par Johann Strauss, notre belle Rapunzel était assoupie en sa couche, traversée de rêves romantiques qui la faisait légèrement tressauter, sa patte rousse étreignant encor un hérisson qui fait pouet-pouet.
Qui aurait voulu attenter à sa pureté auraient d'abord dû vaincre les deux cerbères qui gardaient cette maison. A l'extérieur, sous les hauts arbres du parc, Phobos et Deimos faisaient leur ronde de nuit, royaux hippopotames canins guettant la moindre intrusion sur leur domaine...
Ils n'avaient pas alors repéré, à une centaine de mètres d'eux, les trois gredins qui avaient passé les murs d'enceinte puis s'étaient transformés en animagi...
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Il était minuit moins vingt au Manoir, presque l'Heure du Crime.
Sur la Carte du Narrateur, les protagonistes de cette étrange nuit s'ébattaient, émouvantes fourmis humaines.
à suivre
