Rencontre
1ère partie
Harry regarda impatiemment par la fenêtre puis dirigea son regard vers l'horloge pour la cinquantième fois. Ce n'était toujours pas dix heures. Il soupira et se laissa retomber sur son lit.
Il attendait ce moment avec impatience depuis qu'il avait reçu le dernier hibou de Sirius; en fait, depuis bien avant ce moment. Depuis qu'il s'était rendu compte qu'il était attiré par les hommes. Depuis qu'il s'était rendu compte de par quel homme il était attiré. Depuis qu'il savait que Sirius était attiré par les hommes, enfin, les garçons, lui en particulier.
Cela avait pris des semaines de correspondance, mais Harry était gay, Sirius était gay et ils allaient se voir très bientôt. À dix heures du soir, en fait, et dans juste quelques minutes Harry bloquerait la porte de sa chambre à coucher, crochèterait la serrure de sa fenêtre, et glisserait en bas du toit en s'accrochant à l'arbre. Il se dépêcherait de gravir la colline jusqu'à la place de jeu où Sirius l'attendrait.
Et alors les choses deviendraient intéressantes.
Enfin, c'est ce que Harry espérait.
Sirius lui avait demandé de porter des vêtements, alors il en portait, mais pas beaucoup. La chaleur de mi-août n'était pas encore passée, et comme c'était l'été, le soleil s'était à peine couché à dix heures du soir... Il allait bientôt retourner à Hogwarts et ça lui faisait plaisir, mais rien ne le rendait plus heureux que son rendez-vous avec Sirius, ce soir.
C'était l'heure; il s'échappa, se laissant tomber sur le sol, veillant à se tenir dans l'ombre pendant qu'il courrait vers le sommet de la colline. L'endroit était silencieux, comme toujours le soir; les citoyens respectables et respectueux des lois de Privet Drive n'avaient rien à faire dehors à cette heure. Ils étaient tous dans leurs salons décorés avec goût, buvant une dernière tasse de thé avant d'aller au lit, peut-être se plaignant de choses et d'autres. Bientôt, ils monteraient dans leurs chambres à coucher ordonnées, avec probablement des lits séparés, enfileraient leurs pyjamas et rêveraient de voitures ou de succès.
Pas Harry.
Harry s'était habillé d'un short collant et serré qui couvrait à peine ses fesses fermes, et un top qui montrait plus son torse bronzé qu'il ne le cachait. Il marcha dans l'ombre vers l'endroit où il devait rencontrer son parrain, qu'il voulait plus que tout toucher partout et embrasser.
Harry grimaça à la juxtaposition.
Il supposa qu'il avait été enfermé dans sa chambre trop longtemps.
Il sentait également qu'il avait été vierge trop longtemps.
Il voulait que Sirius lui enseigne tout, et il l'avait dit à l'homme plus âgé dans ses lettres. Il lui avait également envoyé quelques photos Muggles de lui-même qui montraient beaucoup de son corps, et elles avaient semblait-il eut l'effet désiré. Sirius avait accepté de le rencontrer. Harry savait bien que son parrain n'allait pas lui donner ce qu'il voulait facilement, mais il avait réussi à faire admettre à Sirius qu'il était attiré par de simple photo de Harry. Il imaginait qu'il pourrait lui faire bien plus d'effet en chair et en os.
Et maintenant il obtenait sa chance.
C'était exactement dix heures quand Harry arriva au sombre lieu du rendez-vous. Une demi-lune brillait derrière les nuages qui se déplaçaient doucement avec la brise d'été. Ses yeux balayèrent le secteur; parfois il était difficile de repérer un chien noir. Puis il vit la forme poilue, allongée parmi les arbres. Il marchait dans sa direction, souriant, lorsque le chien se transforma en son parrain.
Harry s'arrêta, aussi étonné que d'habitude par la transformation Animagus, et plus impressionné que jamais par la beauté de Sirius. Chaque fois qu'il voyait son parrain, l'homme avait l'air mieux, plus sain, plus sexy. Et cette fois ne faisait pas exception. Harry avança, se mordant la lèvre pendant qu'il laissait ses yeux errer des cheveux noirs lisses qui arrivaient jusqu'à la moitié du dos de Sirius, au t-shirt blanc qui s'étirait sur un torse de plus en plus musclé, et, le mieux de l'opinion de Harry, les jeans serrés qui étreignaient les hanches minces. Le coeur de Harry commença à battre à toute vitesse pendant qu'il effaçait la distance entre eux.
"Bonjour, Sirius," dit-il.
"Bonjour, Harry," répondit Sirius après un moment, ses yeux semblant se coincer quelque part au-dessous du visage de Harry. Il se racla la gorge, traînant ses yeux jusqu'au visage du garçon. "Tu étais censé porter des vêtements."
"J'en porte," Harry souri, regardant ses vêtements. "Qu'est-ce qui ne va pas avec ce que je porte?" demanda-t-il, tournant sur lui-même pour que Sirius puisse voir la vue arrière.
Sirius ne répondit pas, et Harry tourna à nouveau son visage vers celui de l'homme plus âgé. "Alors?" demanda-t-il encore.
"Rien du tout, » coassa Sirius, soutenant l'épreuve. "Tu es... très bien."
"Merci," souri Harry, le regardant à son tour. "Toi aussi."
Sirius sembla réfléchir pendant un moment. "Harry. Il faut qu'on parle."
"Oui, je sais," répondit Harry. "C'est pourquoi nous sommes ici. Pour parler."
Sirius hocha rapidement de la tête. "Il est possible que je t'aie donné une fausse impression dans mes lettres," commença-t-il.
"Oh, vraiment?" demanda Harry, faisant un pas en avant et se penchant en passant contre un poteau.
"Oui, oui, quand j'ai dit que... je voulais te voir... tu as pu penser que c'était parce que... " Sirius ne finit pas sa phrase, ses yeux voyageant à nouveau sur Harry, semblant perdre le cours de ses pensées.
"Oui?" incita Harry, levant une main pour écarter ses cheveux de son visage et peut-être aussi pour montrer juste un peu plus de sa peau alors qu'il soulevait son bras.
"Je veux dire..." fit Sirius, désespéré, ses yeux errants, "que je pense vraiment que tu as besoin de trouver quelqu'un plus de ton âge, tu sais, je suis beaucoup trop vieux pour toi..."
Même Harry pouvait dire que Sirius ne savait pas vraiment ce qu'il disait, il se contenta donc de sourire et se déplaça de manière à se retrouver à seulement un pied de Sirius. "Je sais ce que je veux," chuchota-t-il. "Toi."
"Harry..." dit Sirius, les yeux agrandis. "Tu ne sais pas, tu es trop jeune..."
"Je te fais confiance, Sirius. Je sais que tu ne me feras jamais de mal, que tu ne me forceras jamais à aller plus loin que ce à quoi je suis prêt, " dit raisonnablement Harry. Sirius resta silencieux, alors Harry joua de son avantage. Il n'avait pas beaucoup d'expérience, mais il pouvait lire l'incertitude dans les yeux de son parrain. "Tu ne me veux donc pas, Sirius?"
La bouche de Sirius s'ouvrit, et Harry su qu'il avait atteint son but. "Bien sûr que si," répondit automatiquement Sirius, puis il réalisa ce qu'il venait de dire. Harry essaya de réprimer un sourire. Il faillit céder à la tentation de serrer impulsivement Sirius contre lui, mais se retint. Sirius tenta de reculer. "Je veux dire, n'importe qui te voudrait, Harry, tu es sexy et..." il ne termina pas sa phrase, se rendant compte qu'il ne faisait que de s'enfoncer un peu plus.
"Eh bien, je te trouve incroyable, Sirius," souffla Harry. "Alors où est le problème?" Il déplaça sa main et la posa légèrement sur la poitrine de l'homme, retenant un gémissement lorsqu'il sentit la fermeté de la poitrine de Sirius sous la mince chemise. Elle était si ferme qu'il ne pouvait pas retirer sa main, la baisser. Son parrain avait sûrement dû faire de l'exercice. Être si près de Sirius, le toucher, lui parler de ça, était bien sûr en train d'exciter Harry, et alors que son sexe durcissait, il devint plus "hardi". Il n'aurait pas accepté "non" comme une réponse.
Harry observa minutieusement Sirius. La bouche de l'homme s'ouvrait et se refermait, et il pouvait voir que l'homme essayait de se convaincre de discuter. "Harry... s'il te plait ... " dit-il, mais Harry ne pouvait dire s'il le suppliait de s'arrêter ou pas. Sirius posa sa main sur celle de Harry, et la retira doucement de sa poitrine mais ne la lâcha pas.
Il était temps de pousser les choses un peu plus loin, décida Harry, et il déplaça sa main de façon à tenir celle de Sirius. Lentement, il abaissa leurs mains. Il plongea son regard dans celui de Sirius, qui ne semblait pas objecter, et il mit la main de Sirius sur son érection. Il vit les yeux de Sirius s'élargir et sa bouche s'ouvrir sous le choc. Harry laissa sa propre bouche s'ouvrir et ses yeux se fermer. "Sirius... s'il te plait..." il reprit les mots de l'autre homme. Il poussa ses hanches en avant, appuyant son éveil contre la main de Sirius. Les vagues du désir le submergèrent; il n'avait jamais rien désiré à ce point.
"Harry," bégaya Sirius, essayant d'écarter sa main, mais Harry l'en empêchait. "Nous... je... nous ne pouvons pas faire ça."
Harry s'approcha encore de Sirius, gardant la main de l'homme sur sa dureté. "Je te veux, Sirius. Je te veux tellement."
"Tu es trop jeune, Harry," protesta Sirius, mais Harry pouvait sentir la main de l'homme, et il n'essayait déjà plus de l'écarter.
"J'ai seize ans, Sirius. Je suis assez vieux. Je parierai que tu avais au moins déjà embrassé à seize ans... " souffla Harry, regardant l'homme plus âgé, espérant...
Maintenant Sirius souriait. "Tu as raison, en fait. Nous avions même fait un peu plus que ça... Je suppose que ça ne devrait pas... " Sirius avait l'air d'avoir prit une décision, puisqu'il ferma ses yeux et pressa ses lèvres contre celles de Harry, doucement.
Si sa bouche n'avait pas été occupée à autre chose, Harry aurait crié de joie; mais vu la situation, il se contenta de gémir doucement et d'ouvrir ses lèvres, espérant que son parrain approfondisse le baiser.
Mais Sirius commença à reculer, et Harry ne comptait pas le laisser faire. Il retira sa main de celle de Sirius, et enroula ses bras autour de l'homme plus âgé, les rapprochant ainsi l'un de l'autre. Sirius retira sa main juste à temps, car Harry pressa intensément chaque partie possible de son jeune corps contre lui.
Le corps chaud et fort de Sirius était encore plus agréable que ce que Harry avait imaginé. Il savoura la chaleur se dégageant du corps de l'homme et prit avantage du choc de celui-ci pour approfondir le baiser. La bouche de Sirius était chaude et humide et Harry poussa son éveil contre sa cuisse.
Au début, Harry pensa que Sirius allait le repousser; le corps contre le sien se raidit et Sirius ne répondit pas au baiser. Mais ensuite... Harry eut un gémissement dans sa gorge lorsqu'il sentit des bras l'enlacer, le serrant encore plus, et une langue commença à jouer avec la sienne. Le mieux de tout, quand Sirius le tira plus étroitement, fut que Harry pu sentir la dureté indubitable creusant dans son bas-ventre, et la cuisse serrant contre sa propre érection le fit décoller.
Le baiser continua ce qui sembla être une éternité, mais Sirius se retira tout de même trop tôt. Harry leva les yeux vers lui, espérant que le regard glacé sur le visage de Sirius était une bonne chose.
"C'était… étonnant," souffla Harry. C'était certainement bien mieux, et bien plus chaud, que son premier baiser avec Fred. L'expérience de Sirius devait faire la différence, et Harry trembla à la pensée de ce que Sirius pouvait encore savoir...
Les yeux de Sirius se fixèrent finalement sur Harry. "Tu es étonnant, Harry," souffla-t-il, et Harry souri. "Es-tu sûr de toi?"
Le sourire de Harry s'élargit. La question de Sirius signifiait qu'il ne s'arrêtait pas encore. "Plus sûr que je n'ai jamais été à propos de quoi que ce soit," dit-il fermement.
Sirius soupira. "Est-ce que j'ai seulement eu ne serait-ce qu'une chance?"
Harry secoua la tête. "Nan!" Puis il gémit alors qu'il sentait les mains de Sirius glisser vers le bas de son dos, pour saisir fermement ses fesses, à peine couvertes par le tissu soyeux.
La voix de Sirius sembla plus grave. "Ces shorts devraient être interdits sur toi," grogna-t-il, serrant les fesses fermes de Harry.
Harry haleta, près de l'apogée rien que quand Sirius le touchait comme ça. "Tu veux que je les enlève?" murmura-t-il.
"Dieu, oui," répondit doucement Sirius. "Mais pas ici." Il n'avait pas arrêté de toucher Harry, cependant.
"Où?" demanda impatiemment Harry. "Bonne question. Si tu t'éloignes de la maison de ton oncle, les sorts déclencheront les alarmes dans le bureau de Dumbledore. Nous ne voulons pas cela... " songea Sirius.
"On pourrait aller dans ma chambre," suggéra Harry avec autant de désinvolture possible alors qu'il était dur comme de la pierre et que son parrain caressait ses fesses. Son éveil lui faisait mal et il voulait tellement que Sirius le touche partout.
Sirius baissa les yeux vers lui. "Je ne sais pas si c'est très prudent."
"Ma porte est verrouillée de l'intérieur. Personne ne peut entrer. On peut entrer par la fenêtre, comme je suis sorti. Ils ne viennent jamais m'ennuyer quand ils n'en ont pas besoin," dit rapidement Harry, effrayé que Sirius n'ait changé d'avis.
L'homme plus âgé mordit sa lèvre, clairement hésitant. Juste pour être sûr, Harry se frotta contre Sirius, disant "S'il te plait? Juste pour un petit moment..."
Les yeux de Sirius se fermèrent et il gémit, "Tu es sexy, tu sais ça? Très bien. Ça va à l'encontre de mes principes, mais je pense que je les ai perdus il y a de ça un bout de temps. En avant, Harry."
