Le mois d'août au terrier se déroula apparemment comme à l'habitude pour Hermione. Elle participait comme à son habitude aux taches ménagères avec Mme Weasley, qui lui donnait de surcroît tout ses petits trucs de bonne ménagère sorcière. Elle ne désespérait pas en effet que Ron et Hermione ne finisse par se découvrir des sentiments plus amoureux que d'amitié.
La première différence pour Hermione était que Ginny ne passait que peu de temps la nuit dans son propre lit. Lorsqu'elle l'avait gentiment taquinée sur ce fait, Ginny avait commencé par rougir, mais lui avait rapidement avoué qu'effectivement elle rejoignait Harry toutes les nuits dans l'ancienne chambre de Percy. Harry était doué pour insonoriser la pièce et ils avaient pu découvrir ensemble les plaisirs partagés de leurs corps.
- Et Ron, demanda Hermione un peu gênée malgré tout, il ne s'aperçoit de rien ?
- Au début, non, pouffa Ginny, et puis, fatalement il a fini par se réveiller un matin un peu plus tôt, au moment où Harry n'avait pas encore rejoint son lit. Il paraît qu'il a traité Harry de tous les noms, mais lorsqu'il n'arrivait plus à respirer, Harry a fini par lui faire remarquer calmement que nous étions profondément heureux tous les deux et que lui-même avait découvert les délices du sexe au même âge que moi. Il paraît qu'après cela, Ron n'a plus rien dit, même si je sais bien qu'il me regarde de travers lorsque je dis que je vais me coucher …
Hermione s'était sentie un peu sur la touche, elle seule n'avait pas encore découvert ce plaisir. Elle savait parfaitement qu'elle aurait pu en avoir un aperçu en explorant son corps elle-même, mais … cela ne la tentait pas. Elle voulait découvrir le plaisir d'être désirée par un homme, d'être comblée par lui.
L'autre chose inhabituelle qui lui arriva pendant ces vacances au terrier fut les rêves qu'elle commença à faire chaque nuit. Chaque nuit, elle rêvait qu'elle était dans une grande forêt dans une clairière assise à côté d'un homme. Elle ne le voyait pas, elle sentait juste sa présence à côté d'elle, mais elle était convaincue que c'était un homme. Elle rêvait de discussions avec lui sur tous les sujets qui l'intéressait. Tous ces livres qu'elle avait emprunté à la bibliothèque de l'école, qu'elle avait lu comme livre de chevet ou en complément de ses cours, elle avait enfin trouvé quelqu'un avec qui en parler. Quelqu'un qui combattait ses arguments lorsqu'il n'était pas d'accord, qui la poussait, encore une fois à donner le meilleur d'elle-même dans ces discussions.
C'est ainsi que le mois d'août se déroula pour Hermione, partagée entre un peu de jalousie envers Harry et Ginny qui étaient si heureux ensemble, et le plaisir de retrouver chaque nuit une discussion plaisante avec sa conscience. Au départ elle s'était inquiétée de ces rêves qui n'étaient jamais répétitifs, mais au contraire partait en exploration de toutes ses lectures et de toutes ses passions. Mais elle avait fini par en conclure que son subconscient devait être saturé de lectures et qu'il devait avoir besoin de faire le tri … Elle n'avait parlé à personne, pas même à Ginny, de ces rêves, car elle était sûre de s'attirer les railleries de Ron qui lui dirait encore que franchement, on pouvait trouver mieux que l'histoire de Poudlard comme livre de chevet …
Harry avait réussit son examen de transplanage, lui aussi, mais au contraire d'Hermione, il n'avait pas trouvé cela plus facile que lors des entraînements à Poudlard, ce qui l'avait étonnée. Elle trouvait même depuis quelque temps qu'elle réussissait ses sorts plus facilement. Les vacances avaient vraiment du bon ! D'autant que l'année des aspics serait prenante. Elle avait hâte de connaître la liste de manuels pour la septième année, de les acheter et de plonger dedans, afin éventuellement d'en discuter avec son subconscient la nuit …
Ils reçurent leur liste assez tardivement, environ une semaine avant la rentrée, à son grand désespoir. Comment lire correctement tous ces livres en une semaine à peine ? Cette remarque provoqua chez les autres des hochements de tête résignés. Seul Ron osa encore lui faire remarquer :
- Mais Hermione, on va les apprendre en classe ces livres, tu auras le temps de les lire à Poudlard.
- A Poudlard, je lirai les livres de la bibliothèque qui se rapporteront aux sujets Ron, mais je veux savoir sur quoi on va travailler cette année d'abord.
Pendant qu'ils faisaient leurs courses sur le chemin de traverse et qu'ils en profitaient pour acheter des farces et attrapes au magasin de Fred et Georges, Hermione se surprit plusieurs fois à entendre la voix de son subconscient qui faisait des remarques tout à fait judicieuses pendant qu'elle réfléchissait. Elle finit par secouer la tête en pensant « Ma pauvre Hermione, tu deviens gâteuse à parler ainsi à ton subconscient ». A cet instant, elle aurait presque cru que son subconscient venait de lui rire au nez, mais il la laissa tranquille le reste de la journée.
Le manuel des potions avait l'air aussi rébarbatif que les autres années, vivement qu'elle soit débarrassée du professeur Rogue. Merlin seul savait combien de points il allait encore leur retirer cette année ! S'il n'était pas là, il n'y aurait jamais de suspens pour la coupe des quatre maisons, Gryffondor l'aurait emportée tous les ans en écrasant les autres maisons …
Le livre des enchantements était égal à lui même, intéressant, mais rien ne remplaçait les cours du professeur Flitwick.
Elle remarqua avec plaisir que le livre de métamorphose lui semblait plus accessible que les autres année, au premier abord. Il faudrait voir ce que cela donnerait en pratique …
L'arithmancie comportait des tables fort compliquées et l'étude des runes des textes pour l'instant incompréhensibles à ses yeux.
La dernière nuit qu'elle passa au terrier, Hermione fit un rêve qui fut totalement différent des nuits précédentes. Alors qu'elle était dans la clairière, impatiente de reprendre la discussion interrompue la veille par la voix de Ginny qui lui enjoignait de se lever, son subconscient refusa catégoriquement la discussion et dit d'une voix enjôleuse :
- J'ai d'autres projets pour cette nuit.
L'homme de ses rêves, son subconscient, n'était plus à côté d'elle mais derrière elle, tout proche. Hermione était confiante, elle était à la fois au terrier dans son lit et dans sa clairière secrète, elle pouvait se laisser aller à son subconscient sans remord. Elle se fit taquine :
- Et c'est quoi tes projets ?
- Ca, dit-il simplement.
Il posa ses mains sur son corps et commença à la caresser. Elle se rendit compte à cet instant qu'elle s'imaginait nue sous ses mains. Il se tenait derrière elle et explorait doucement son corps avec ses mains. Elle ferma les yeux quand il les plaça sous ses seins pour les soutenir tandis que ses pouces venaient doucement caresser ses pointes qui durcirent sous ses caresses. Il finit par faire descendre lentement l'une de ses mains sur son ventre, il allait atteindre la partie la plus sensible de son corps lorsque brutalement Hermione se réveilla. Elle haletait, seule dans son lit, mais l'humidité qu'elle sentait entre ses jambes lui fit prendre conscience que son rêve était allé très loin cette fois, et elle se rallongea en manquant de gémir de frustration. Elle mit longtemps à se rendormir et ne rêva plus de la nuit.
A plusieurs centaines de kilomètres de là, un homme haletait lui aussi dans son lit, son corps entier était tendu de désir inassouvi. Il ne savait pas si son corps serait réellement tel qu'il se l'était imaginé, mais jamais dans ses rêves les plus fous il n'aurait osé pensé qu'il puisse partager une telle intimité avec elle alors qu'ils étaient séparés par une telle distance. La méthode qu'il avait mise au point lui permettait de l'approcher en toute confiance, même s'il avait cru un instant s'être trahi pendant qu'elle faisait ses courses. Mais c'était trop tentant de savoir tout de suite ce qu'elle pensait de ses nouveaux manuels. Il ne savait pas exactement pourquoi elle s'était réveillée, sans doute trop d'émotion pour un corps qui n'avait jamais connu la jouissance, mais elle lui avait répondu avec tant de spontanéité qu'il n'avait pu réprimer les images qui lui venaient.
Ce qui lui valait maintenant d'être seul dans son lit avec un désir à son paroxysme. Si les nuits précédentes il n'avait pas eu trop de problème car il se contentait de conversations stimulantes pour l'esprit et non pour le corps, il n'avait pu résister en cette veille de rentrée à laisser libre cours au désir qu'il sentait monter en lui pour elle, et il réalisa aussi qu'il ne pouvait rester dans cet état en sachant qu'il allait forcément la revoir dès ce soir, même brièvement.
A contrecoeur, il assouvit son propre désir, mais son cri de jouissance raisonna aussi comme une souffrance. Ce n'est pas de sa propre main qu'il aurait du jouir, il aurait tant voulu une autre main bien plus fine.
Il inspecta ensuite prudemment l'état d'esprit dans lequel elle était sans se montrer. Heureusement elle n'était pas encore suffisamment forte pour le détecter et lui-même jouissait d'un pouvoir suffisant pour se cacher très efficacement. Il eut une grimace lorsqu'il s'aperçut de son état de frustration, il allait devoir se montrer très prudent sur ce terrain. De parfaitement agréable lorsqu'il parvenait à les lier, cela confinait au calvaire lorsqu'elle parvenait à rompre ce lien, et ce dès la première fois. Il ne pourrait pas tarder à se révéler, mais à partir de là, il ne prévoyait que trop bien sa réaction …
