Ce fut Ginny qui réveilla Hermione le lendemain matin :

- Debout marmotte ! Lui dit-elle en riant. On dirait que c'est toi qui a fait des folies de ton corps cette nuit, continua-t-elle en pointant du doigt les draps entortillés d'Hermione amusée.

Hermione rougit et préféra ne pas répondre. Comment avouer qu'un simple rêve l'avait mise dans cette état ? Comment avait-elle pu imaginer des choses aussi précises ? Ressentir des émotions aussi vraies à partir d'un simple rêve ?

Elle n'avait plus le temps d'y réfléchir, elle était en retard, il fallait encore qu'elle boucle ses affaires pour Poudlard, ça c'était rapide avec un faitlamalle, qu'elle prenne son déjeuner et fasse une rapide toilette.

Mme Weasley les pressaient de se dépêcher pour qu'ils soient prêts lorsque l'escorte prévue pour Harry arriverait. Le ministère redoublait en effet de prudence pour assurer la sécurité d'Harry. A l'heure dite, Lupin, Tonks, Maugrey apparurent avec cinq autres aurors qu'ils ne connaissaient pas. Mme Wealsey leur dit au revoir au terrier, elle ne les accompagnerait pas au train, car, disait-elle, l'escorte était tout juste suffisante pour eux quatre. Deux aurors chacun ? A peine suffisant ? Ils se regardèrent étonnés.

Ils parvinrent sans encombre au train et choisirent le compartiment où étaient déjà installés Neville et Luna. Ron et Hermione devaient se rendre dans le wagon des préfets, mais Harry et Ginny les attendraient en leur compagnie. Harry et Ginny se rendirent rapidement compte que les choses avaient changé aussi entre Neville et Luna au cours de l'été. Ils étaient devenus inséparables à l'instar d'eux mêmes.

Personne n'avait remarqué non loin du terrier, pendant le trajet et à la gare de King's Cross la discrète surveillance dont ils avaient fait l'objet.

Ron et Hermione remontait lentement vers le wagon des préfets lorsqu'ils croisèrent Malfoy :

- La sang de bourbe et Weasmoche, dit-il de sa voix trainante, tojours à traîner ensemble ? Il y en a certains qui font finir par se faire des idées, ici … A moins que Weasmoche n'ai pas idée de savoir ce qu'il faut faire avec une fille, mise à part baver devant ?

L'expression était ouvertement moqueuse et Crabbe et Goyle qui l'accompagnaient se mirent à ricaner.

Ron commença à rougir et à empoigner sa baguette, il hurla sur Malfoy :

- Malfoy ! Espèce de …

- Laisse, Ron, le coupa Hermione excedée. On n'a plus qu'une seule année à le supporter, ensuite qu'il aille retrouver son maître chéri. A sa première mission, il se plantera, son maître est tellement clément qu'il le tuera tout de suite, ou peut-être après quelques endoloris, en tout cas on sera rapidement débarrassés de lui !

Malfoy avait pâli et s'apprêtait à se jeter sur elle, lorsque le professeur MacGonagall intervint en leur disant :

- Veuillez entrer dans le compartiment je vous prie, et cesser vos gamineries.

Ils rejoignirent les autres préfets et le professeur MacGonagall commença à leur rappeler leurs devoirs de préfets et leurs rares privilèges. Elle continua en disant ces mots :

- Nous avons mis plus de temps cette année à choisir les préfets en chefs….

A ces mots, Malfoy se redressa un sourire suffisant aux lèvres.

- Ce sera Miss Hannah Abbot de Pouffsouffle et Miss Hermione Granger de Gryffondor. Elles …

- C'est une honte, s'écria Mafoy en coupant la directrice adjointe, une sang de …

- M. Malfoy, recommencez une fois à me couper la parole pour sortir de telles inepties et je vous promets que la maison Serpentard commencera l'année exceptionnellement avec des points négatifs, je me suis bien fait comprendre ?

- Mais …

- Préférez-vous vous expliquer directement avec votre directeur de maison de surcroît M. Malfoy ? Je suis certaine que le professeur Rogue adorerait commencer l'année avec, mettons, une centaine de points en moins …

Malfoy se rembrunit à cette évocation. Même pour les serpentards, devoir essuyer la foudre du professeur Rogue n'était pas un sport très en vogue. Il finit donc par se taire, non sans jeter un regard noir à Hermione et Ron au passage.

- Bien, reprit-elle calmement, mesdemoiselles, vous aurez le privilège d'avoir des appartements privées chacune. Ceci permettra à tout un chacun dans le château d'aller voir l'une ou l'autre d'entre vous sans que la deuxième préfete en chef ne soit au courant.

Pendant ce temps là au château, le professeur Dumbledore faisait un point avec ses professeurs, dont Severus Rogue et Arlin Gryffin. Le professeur semblait pensif aux yeux du professeur Flitwick et du professeur Chourave qui se demandaient bien ce qui pouvait le mettre de cette humeur.

- Bien, commença Dumbledore lentement, cette année, notre nouveau professeur de défense contre les forces du mal sera donc Arlin Gryffin. Ensuite, ce que je vais vous dire devra strictement rester entre les murs de ce bureau. Même s'il en va de la sûreté de Poudlard, il y a certaines choses qui ne doivent absolument pas venir aux oreilles du ministère, sous peine de … gros soucis potentiels.

En disant cela il avait regardé Gryffin et Severus Rogue, mais ceux-ci restaient impassibles sous le regard curieux des autres professeurs.

- Bon, puisqu'il le faut, reprit Dumbledore, nous allons d'abord parler de la … nature exacte des professeurs Rogue et Gryffin. Pour ce faire, je vais vous passer la parole Gryffin.

- Nous sommes Lendoren, dit Gryffin simplement. Je ne pense pas qu'aucun d'entre vous n'aient jamais entendu parlé de nous ?

Il laissa un blanc pendant que les autres professeurs secouaient négativement la tête.

Il leur expliqua certaines de leurs particularités, en particulier leur changement d'apparence que Severus matérialisa devant eux à leur grande stupéfaction. Tous avaient finalement oublié qu'il n'avait pas encore atteint la quarantaine. Il leur parla aussi des défenses de Poudlard qui auraient peut-être besoin de renfort par leur magie cette année. Il leur parla enfin du compagnonnage lendoren et après quelques explications générales, il termina en ces termes :

- Les lendoren vivent peu de temps célibataire, en règle général. Severus est, à ma connaissance, celui qui a vécu le plus longtemps son célibat, mais heureusement pour lui et aussi pour nous, celui-ci touche à sa fin. Ce qui pourrait poser problème au niveau du ministère et du conseil d'administration de cette école, car sa compagne est encore élève pour une année ici. Je dois encore vous préciser, même si cela doit se révéler gênant, que le compagnonnage lendoren ne peut être complet s'il reste chaste…

Il laissa un moment aux professeurs le temps d'assimiler ce qu'il venait de dire.

- Qui est-elle donc ? Et comment garder cette idylle secrète dans le château ? Demanda le professeur Chourave simplement.

- C'est Hermione Granger, dit Severus simplement. Ce nom fit naître des sourires sur les lèvres des professeurs présents et un début du rire pour le professeur Flitwick. Idylle entre le maître des potions directeur de Serpentard et la plus brillante des élèves de Gryffondor qui n'avait pas sa langue dans sa poche ? Dommage que tout doive rester secret. Leur relation n'allait sûrement pas manquer de piquant !

- Pour la discrétion, Albus a bien voulu accorder à chacune des deux préfètes en chef un appartement privé. Il se trouve que l'un de ses appartements dispose d'une porte secrète qui débouche dans un couloir qui arrive lui même, comme par hasard, dans mes appartements privés.

Le tout avait été dit avec un petit sourire amusé. Dumbledore avait beau ne pas être d'accord sur ce genre de relation dans l'école, il savait que cette relation pouvait faire pencher la balance en leur faveur face à Voldemort. Ce n'était que pour une année et l'union serait solide, Dumbledore s'était incliné et avait même proposé cette solution lui-même, révélant par là même sa parfaite connaissance du château.

- Deux choses encore, ajouta Severus, Hermione ne sait pas encore qu'il s'agit de moi, et compte-tenu de nos … relations passées entre professeur et élève, je ne suis pas particulièrement pressé de la mettre au courant.

Il grimaçait en terminant ces mots, mais tous les professeurs notèrent l'emploi du prénom à la place du nom de famille.

- D'autant que pour l'instant, j'ai d'autres moyens beaucoup plus discrets pour faire connaissance avec elle en temps que femme et non plus en tant qu'élève. La dernière chose, Flitwick, dit-il en se tournant vers le minuscule professeur, je ne saurai trop vous recommander la prudence avec elle cette année concernant les sorts d'action. Elle risque d'avoir une puissance déconcertante à vos yeux et qu'elle maîtrisera mal au départ. Même si je l'aiderai du mieux que je pourrai, enfin, tant qu'elle me laissera faire.

Il termina sa phrase en secouant la tête.