Lorsqu'Hermione entra dans la grade salle pour le banquet du premier soir, son regard fut immédiatement attiré par la table des professeurs. Les professeurs habituels étaient présents, à l'exception de Rogue, bon débarras. Il y avait quelqu'un d'autre assis à sa chaise habituelle, à côté d'un autre nouveau professeur. Qui serait donc le professeur de défense contre les forces du mal, cette année ?
Severus était parfaitement conscient de l'entrée d'Hermione dans la grande salle. Leur lien s'était renforcé au fur et à mesure que la distance entre eux s'était amenuisée. Arlin avait raison, lorsqu'elle aurait pris possession de l'ensemble de ses pouvoirs de lendorine, elle serait particulièrement redoutable. Il esquissa une grimace lorsqu'elle découvrit, pour son plus grand plaisir, l'absence du professeur Rogue à la table des professeurs. Ceci n'échappa pas à Arlin qui demanda doucement :
- Mauvaise nouvelle ?
- Un détail, grinça Severus, elle est ravie de l'absence du professeur Rogue.
- Tu l'entends déjà à ce niveau là ? s'étonna-t-il
- Cela fait plus d'un mois que je l'entends à ce niveau là, répliqua Severus. Depuis qu'elle était chez les Weasley en fait. Cela m'a bien aidé d'ailleurs, ajouta-t-il après un instant de silence.
Gryffin eut un sourire entendu.
- Ce n'est pas si désagréable que cela alors, Severus ?
- Disons, qu'au moins elle, ses sujets de conversations ne tournent pas autour du dernier groupe de musique à la mode ou du dernier chiffon qu'elle vient d'acheter. Elle a une culture impressionnante et plus encore, sait se montrer critique envers ses lectures, quoiqu'avec des opinions très tranchées.
- Qui rejoignent les tiennes ?
- Pas toujours. Mais pour l'instant je me fais assez discret sur les stupidités auxquelles elle croit.
- Alors tu lui as révélé son état de lendorine ?
- Pas du tout, pour l'instant elle pense qu'elle converse avec son subconscient, et, comme je l'ai dit ce matin, je ne suis pas très pressé de lui faire savoir qui je suis …
- Je ne te connaissais pas timide Severus, plaisanta Gryffin ce qui lui valut un regard noir de la part de Severus.
- Avec la puissance qu'elle va pouvoir déployer, le jour où elle sera en colère, elle m'atomise, répliqua-t-il. Alors si tu permets, tu me laisses gérer cette … révélation avec elle et tu ne t'en mêles pas.
- Tu te rappelles malgré tout sur quel sujet va porter mon premier cours chez les septième années Gryffondors ?
- Tout à fait, ceci est inclus dans mon plan.
Ils se turent car le professeur MacGonagall s'avançait avec les premières années pour la répartition. Une fois celle-ci achevée, le professeur Dumbledore se leva pour commencer son discours de début d'année.
- Un peu de silence, s'il vous plait, réclama le directeur. Aussitôt, l'ensemble des tables se turent et devinrent attentifs aux propos de Dumbledore.
- Tout d'abord, je vous souhaite un bon retour parmi nous pour ceux qui étaient déjà là l'année dernière et bienvenue à ceux qui nous rejoignent en première année. Je tiens tout d'abord à vous rappeler que la forêt interdite n'a pas changée de nom au cours de l'été, et qu'elle reste donc interdite à la promenade pour tout élève non accompagné d'un professeur.
Les sourires naquirent dans les rangs des élèves. Ce contournement du règlement était devenu en effet presque le deuxième sport à Poudlard après le Quidditch.
- La liste des objets interdits reste disponible dans le bureau de notre concierge bien-aimé, M. Rusard, qui a tenu à me signaler qu'il répertorierait au fur et à mesure toutes les nouveautés des frères Weasley afin de mettre à jour sa liste en temps réel ou presque.
Les rires fusèrent dans la salle.
- Concernant le corps professoral, je tiens à vous présenter votre nouveau professeur de défense contre les forces du mal, M. Arlin Gryffin, dit-il en tendant la main vers l'homme assez âgé qui se leva pour l'occasion avec un sourire. Quant à votre professeur de potions, malgré les apparences, vous n'en avez pas changé, il s'agit toujours du professeur Rogue. La raison de son changement d'apparence reste et restera à son entière discrétion.
Dumbledore avait prononcé cette dernière phrase d'un ton très ferme propre à décourager toutes les questions éventuelles.
A la table des gryffondors, on se serait crû un moment à un enterrement. Ils avaient espéré cette année pouvoir travailler tranquillement cette matière sans subir l'acharnement de Rogue, et patatras, ils repartaient pour une année entière avec lui. Ils virent arriver les plats d'un regard morne au départ. Seul Ron se jeta dessus comme à son habitude. Les filles furent les premières à se résigner. Non pas qu'elles espéraient un quelconque changement d'attitude de sa part, mais il fallait bien reconnaître que le spectacle serait notoirement plus intéressant en cours, enfin, pour le peu de temps qu'elles pourraient le contempler. Celles qui avaient eu la chance à leurs yeux de connaître le professeur Lockard commençaient même secrètement à être ravies. Et celles qui avaient du abandonner la matière à partir de la sixième année, et bien un certain nombre aurait bien recommencé …
Severus avait reçu de plein fouet la déception d'Hermione.
Encore une année, mais bon, c'est la dernière, il va falloir que je dise encore à Harry et Ron de se faire tout petit. J'en ai marre de devoir rattraper tout les points qu'il se fait un malin plaisir à leur enlever. Malfoy en fait dix fois plus et il n'est jamais puni. J'aimerai bien voir sa tête si MacGonagall en faisait autant en cours de métamorphose, moi !
Il resta impassible extérieurement mais grimaça intérieurement. Elle n'avait évidemment pas tort, mais maintenant il allait falloir la convaincre qu'il n'avait pas eu le choix. Et là ce serait un peu plus ardu …
Bon, en attendant, il pourrait toujours discuter un peu avec elle cette nuit, en attendant de le faire plus ouvertement dès qu'elle aurait pris conscience de son état de lendorine. Il se tourna vers Arlin pour lui demander :
- Tu les as quand les septièmes années gryffondors en cours, toi ?
- Dans deux jours. Tu es pressé ? Ajouta-t-il en souriant
- Un peu. J'aimerais assez faire avancer les choses autant que possible et dans le bon sens avant l'équinoxe.
A la fin du dîner, Hermione accompagna les premières années avec Ron jusqu'à la tour de Gryffondors. Elle leur donna les indications indispensables pour cette première nuit ici et montra aux filles le dortoir qui allait être le leur pendant les sept prochaines années. Une fois que ce fut fait, elle dit bonsoir à Ron, Harry et Ginny car elle était attendue par le professeur MacGonagall qui devait seulement lui montrer ses appartements.
A sa grande surprise, ses appartements étaient assez éloignés de la tour de Gryffondor. Ils étaient situés au premier étage. Ils étaient constitués d'un salon, de deux chambres et d'une salle de bain particulière. Elle était contente de disposer de cet espace pour elle. Elle était en revanche étonnée qu'Hannah et elle aient été séparées. En effet, l'appartement disposait de deux chambres … Enfin, elle voyait bien à qui elle allait pouvoir proposer pour quelques heures de temps en temps l'autre chambre. Harry et Ginny n'avaient pas fait mystère de leur envie de continuer tous les aspects de leur amour. Et les moyens pour l'instant envisagés par Harry faisaient frémir de peur Hermione quant à leurs conséquences si l'un des professeurs les surprenaient. D'autant plus si c'était Rogue. C'était fou çà, dès que Harry commençait à transgresser les règlement, il pouvait être sûr que s'il était surpris par un professeur, c'était forcément le maître des potions !
La fatigue du voyage et la courte nuit précédente la poussèrent à se coucher immédiatement. Non sans avoir envoyé un message à son subconscient qui disait en substance « pas de blague cette nuit ».
Elle se réveilla plusieurs fois dans la nuit, mais ce n'est que vers la fin de la nuit que son subconscient se rappela à elle. Elle était revenue dans sa clairière. Elle était habillée cette fois à son grand soulagement. La présence de l'homme se faisait plus forte cette fois, comme si son subconscient se détachait vraiment d'elle pour devenir conscience à part entière. Comme si son subconscient avait senti son soulagement, la première question fusa :
- Tu n'as pas aimé la nuit dernière ?
La voix était chaude, le ton uni.
- Si, dialogua Hermione, mais c'est juste que …
- Frustrant ? Intimidant ?
- Oui, finit-elle par avouer un peu gênée.
- Je me débrouillerai la prochaine fois pour ne pas te laisser dans cet état et tu n'as pas à être gênée …
- La … prochaine fois ?
- Je croyais que tu avais aimé ?
- Oui … oui, mais …
- Alors pourquoi s'en priverait-on ?
Hermione ne sut quoi répondre à cette question. D'ailleurs, était-ce vraiment une question ? Comment son subconscient pouvait-il prendre ainsi le pas ? C'était tellement bizarre …
- Allez, file en cours maintenant.
Elle fut réveillée par son réveil sur ces paroles. Cela lui semblait tellement réel cette … conversation.
Note :
A partir de maintenant, pour simplifier parfois l'écriture, je mettrai les pensées d'Hermione entendue par Severus entre des
