Le professeur Flitwick était venu voir Severus juste avant le dîner dans les cachots.

- Rogue, avait-il commencé, elle va me poser un problème au rythme où elle va …

- Quel problème, demanda Severus âprement

- Et bien, il va falloir que vous lui appreniez vite à canaliser sa puissance, car ses camarades vont finir par se douter de quelque chose.

- Comment cela ?

- Elle a réussi du premier coup un Revelare parfait …

Severus grimaça. C'était une bonne nouvelle, elle prenait possession de son héritage, mais effectivement, les autres ne tarderaient pas à se poser des questions. Elle était déjà habile avant, certes, mais connaissait malgré tout une phase d'apprentissage des sorts comme tout un chacun. Cette phase avait l'air de se résumer à sa plus simple expression maintenant.

- Je ferai ce que je pourrai, Flitwick. Lorsque vous le pourrez de votre côté, essayez de mettre le maximum de votre force pour la contrer pour qu'elle connaisse encore un peu l'échec devant ses camarades. N'ayez aucune crainte pour elle, elle ne se blessera pas.

Lors du repas, il n'eut pas besoin des commentaires d'Arlin pour comprendre que ses explications avaient été suffisantes pour qu'Hermione commence à comprendre ce qui se passait. Il entendait suffisamment clairement ses inquiétudes. Inconsciemment, elle le cherchait aussi.

Hermione travailla très tard ce soir là, elle voulait s'épuiser au travail dans l'espoir que ces rêves cessent. Cela ne pouvait être que des rêves. Elle voulait s'en persuader absolument. Elle se coucha donc bien après minuit, ivre de fatigue, mais appréhendant la nuit à venir. Elle s'endormit malgré tout sans mal. Pour se retrouver invariablement dans la clairière. Elle devait reconnaître qu'elle y allait à reculons, mais apparemment elle ne pouvait pas résister.

- Chez les lendoren, lui dit calmement la voix habituelle, je m'appelle Erwin.

Hermione ne put retenir un gémissement.

- Et bien, on dirait que je déclenche chez toi un enthousiasme qui fait peur à voir, railla-t-il.

- Mais … je ne suis pas prête à … ça …

- Quoi ça ?

- Mais … tout, gémit Hermione alors que sa voix montait. Je ne sais rien de … tout et …

- Chut, calme-toi d'abord s'il te plait.

- Mais …

- Non ! Pas de mais, d'abord tu te calmes, parce quand tu hurles dans ta tête, tu hurles aussi dans la mienne et rien qu'en deux jours où tu es à Poudlard, tu m'as fais sursauter plus que tout le temps que tu as passé au Terrier, alors maintenant que tu sais, tu vas me faire le plaisir de penser un peu à moi et de moins hurler à tort et à travers !

- Qu… Quoi ? Tout ce que tu trouves à me dire à ce qui m'arrive c'est de me calmer ? Non, mais, tu n'as pas l'impression de te fiches un peu de moi, là ?

Hermione avait terminé en hurlant à nouveau.

- Hermione, ça suffit ! On n'arrivera jamais à rien si tu ne te calmes pas un peu d'abord !

Hermione s'était tue, au bord des larmes.

Elle était tombée sur un butor ! Je t'enficherai moi du bonheur promis par le professeur Gryffin avec un type comme çà !

- Bon, une fois que tu cesseras de te lamenter sur ton sort, on pourra peut-être aborder des sujets plus urgents, non ? Ecoute, je sais que ça n'est pas facile pour toi d'adm…

- Non, tu ne sais pas ! Hurla à nouveau Hermione. Et d'abord depuis quand tu t'introduis comme cela dans mes pensées …

- Et de un, je te signale que je n'ai pas plus le choix que toi, la coupa brutalement Erwin. De deux, nos conversations initiales quand tu étais au terrier n'avaient pas l'air de te déplaire et …

- Parlons-en justement de ça ! Tu as bien caché ton jeu au terrier, d'autant plus quand …

Elle ne put terminer sa phrase.

- D'autant plus quand j'ai failli te faire l'amour en pensée ?

Les larmes lui montèrent aux yeux à nouveau tellement elle gardait un bon souvenir de cela.

- Je ne t'ai rien caché au terrier justement Hermione, reprit Erwin plus doucement. Tout ce que je t'ai dit était vrai et correspond vraiment à ce que je pense. Et je ne t'ai pas caché non plus le profond désir que tu m'inspires. Maintenant, oui, cela te fait peur, mais ce n'est pas non plus une raison pour t'en prendre à moi. Je te le répète et tu le sais, nous n'avons le choix ni l'un ni l'autre. Il faut que tu admettes l'idée que c'est à moi de te guider temporairement, le temps que tu prennes totalement possession de ta puissance. Et que tu ne pourras pas trouver d'autres explications que les miennes, en particulier tu n'auras pas de livre cette fois pour t'aider.

Il termina sur un ton amusé. En même temps, elle sentait qu'il avait passé ses bras autour d'elle dans la clairière.

- Qu'est-ce que ça veut dire cette clairière ? Demanda-t-elle lentement.

- J'ai imaginé ce décor pour toi, car je sais que tu aimes regarder Ron et Harry voler adossée à un arbre. J'ai pensé que cela serait plus facile. Je ne suis pas si butor que tu veux bien le croire, ironisa-t-il.

- Ecoute, reprit-il rapidement, maintenant tu ne vas pas tarder à être réveillée par ton réveil. On va donc se quitter temporairement, mais je reformerai le lien pendant que tu seras réveillée désormais.

- Pourquoi ?

- Pour qu'on s'habitue tous les deux. Deux choses importantes. D'abord, garde-ça pour l'instant pour toi et ens …

- Mais …

- Non, pas de mais Hermione. Fais-le c'est tout. S'il te plait.

Il reprit après un petit temps de silence car Hermione s'était enfermée dans un silence boudeur.

- Bon, ensuite, même si les professeurs sont au courant de ton état de lendorine, il faut que tu parviennes à réduire ta puissance dès maintenant. Tu maîtrises déjà le Revelare de façon parfaite du premier coup, maintenant il faudrait que tu montrer à tes petits camarades que tu as au moins un peu de mal !

Hermione ne répondit pas. A quoi bon ?

Ca ne va pas se passer comme cela ! Il ne va pas me dicter ma conduite quand même !

A ce moment là son réveil sonna et elle se réveilla. Elle soupira. Là, elle n'avait plus le choix, il fallait au moins qu'elle en parle au professeur Gryffin. Soit elle fantasmait complètement, soit … Et bien soit … sa situation était indescriptible. Même dans ses cauchemars, elle n'aurait pu inventer cela : un compagnon, qu'elle ne connaissait ni d'Eve, ni d'Adam, qui pouvait dialoguer avec elle où qu'il soit, tiens d'ailleurs, il était où cet animal ? Autoritaire de surcroît et qui en plus deviendrait son … amant ? Ce tableau lui fit passer un frisson dans le dos, mais elle réalisa à sa grande horreur qu'elle ne savait plus tout à coup s'il s'agissait d'un frisson d'horreur ou de plaisir anticipé. Elle ne se souvenait que trop bien l'état dans lequel elle s'était réveillée au Terrier …

Elle arriva comme un automate dans la grande salle pour son petit déjeuner. Harry, Ron et Ginny qui la guettaient depuis hier soir commencèrent à s'en inquiéter. Leur Hermione avait radicalement changée depuis qu'elle était revenue à Poudlard. Elle était pourtant si heureuse d'y retourner ! Ce fut Ginny qui se lança la première à l'eau :

- Qu'est-ce qui ne va pas Hermione depuis qu'on est de retour au château ?

- Hein ? répondit Hermione qui était plongée dans ses pensées.

- Je disais, reprit patiemment Ginny, qu'est-ce qui ne va pas depuis …

- Mais rien, rien ne … enfin, non, tout va bien, Ginny ! Tout va bien, je t'assure, insista-t-elle devant l'air dubitatif de celle-ci.

- Alors pourquoi tu es inquiètes depuis qu'on est ici ? se hasarda Harry

- Mais je ne suis pas inquiète Harry ! Mais c'est quand même l'année des aspics, vous ne vous rendez pas compte du travail qu'il faut fournir ? S'exclama-t-elle avec véhémence. Sur le coup, elle n'avait rien trouvé d'autre à leurs dire. Comment leur avouer que soit elle était déjà folle, soit elle allait le devenir ?

- Mais, tenta Ron timidement, ce n'est que le troisième jour de cours aujourd'hui Hermione. Et puis, vu tes performances hier chez Flitwick, tu n'as pas vraiment à t'inquiéter, non ?

- Bon, ne m'attendez pas de toute façon, je dois aller voir le professeur Gryffin avant qu'il ne commence ses cours, dit-elle en se levant de table. ELle n'avait presque rien mangé.

Ginny, Harry et Ron la regardèrent partir inquiets. Il y avait vraiment quelque chose qui la tracassait !

RAR aux anonymes (puisque les autres vous avez déjà eu votre réponse perso) :

Diane : j'espère que ce chapitre comblera ton impatience