Les élèves rentraient en désordre au château, tous effrayés, certains blessés car ils avaient encaissé des sorts des mangemorts. Quand Harry, Ron, Hermione et Ginny, ils ne remarquèrent pas l'expression extrêmement soulagée du professeur Bibine. Elle avait en effet été désignée pour surveiller la rentrée des élèves et noter leurs noms au fur et à mesure afin d'avoir la certitude qu'ils étaient tous rentrées. Aussitôt elle fit un signe à Fumseck qui attendait patiemment, et celui-ci disparut immédiatement.
Dumbledore, qui était descendu à Près-au-Lard également, vit avec soulagement Fumseck le rejoindre alors qu'ils traquaient les derniers mangemorts en compagnie des professeurs MacGonagall, Gryffin et de Severus.
- Ils sont rentrés tous les quatre, leur dit-il simplement.
Tous éprouvaient le même soulagement : maintenant ce n'était plus simplement Harry qu'il fallait maintenir en vie encore un peu plus que tout autre élève, mais Hermione également.
Ils finirent de vérifier qu'aucun 'élève n'était encore à Près-au-Lard et remontèrent au château pour discuter dans le bureau du directeur après s'être assurés que tous les élèves étaient rentrés, qu'il avaient reçus les soins nécessaires et avoir remis en place les défenses du château..
- Vous êtes arrivés bien vite au village, fit remarquer calmement Dumbledore en s'adressant à Severus et au professeur Gryffin.
- C'est exact, lui répondit Gryffin, nous avons contourné l'interdiction de transplaner de Poudlard en faisant état de notre magie lendoren. Seuls les lendoren peuvent le faire, ce qui implique qu'aucun mangemort n'est en mesure de le faire, si cela peut vous rassurer.
- Miss Granger le peut ?
- Elle le pourra, maintenant est-ce qu'elle le peut dès à présent, il n'y a que Severus qui puisse répondre à cette question, dit Gryffin en se tournant vers lui.
- Je n'en ai pas la moindre idée pour l'instant Arlin. La seule chose qui a pour l'instant été révélée aujourd'hui, c'est que sous le coup de la peur, elle a enfin été capable de me contacter télépathiquement aujourd'hui. Et avec une puissance qui résonne encore dans ma tête, ajouta-t-il avec une grimace. J'ai l'impression qu'elle est seulement en train d'acquérir encore sa puissance, qu'elle ne peut pas maîtriser encore la magie.
- Mais Severus, cela fait trois mois maintenant, s'insurgea Arlin, jamais une lendorine n'a mis autant de temps que cela pour acquérir sa puissance !
- Tout comme jamais un lendoren n'a été aussi puissant que moi, c'est toi même qui me l'a dit Arlin, répliqua Severus. Donc, tu ne peux pas dire combien de temps il va lui falloir !
Dumbledore et le professeur MacGonagall les regardaient sans comprendre. Gryffin finit par leur expliquer après avoir réfléchit quelques instants.
- Les lendorine ont à terme une puissance magique nettement supérieure à celle de leur compagnon. Les premières semaines, elle acquièrent une grande partie de leur puissance. Elles acquièrent la totalité au bout de neuf mois. Elles sont normalement capables de nouer elles-même le lien télépathique avec leur compagnon assez rapidement, en fait cinq à six semaines suffisent en général, dès qu'elles ont acquis la majorité de leur puissance je dirai. Il semblerait qu'Hermione atteigne seulement ce stade. Ce qui fait qu'elle va seulement éventuellement acquérir la capacité d'utiliser la magie lendoren, aidée en ceci, avec tact et doigté évidemment, par Severus.
Le ton était ironique à la fin, et cela lui valut d'être foudroyé du regard par Severus.
Pendant le dîner qui avait été agité par les souvenirs de l'attaque à Près-au-Lard, Dumbledore avait pris la parole :
- Au vu des événements de cet après-midi, je suis dans l'obligation de supprimer toutes les futures sorties prévues à Près-au-Lard. Cependant, je tiens à ce que vous continuiez vos études dans la sérénité, les mangemorts ne peuvent pas s'introduire dans le château, ni dans le parc, vous y serez donc en totale sécurité.
Hermione ruminait. Elle avait avoué aux autres qu'elle avait appelé Erwin à l'aide lorsqu'elle avait vu le nombre de mangemorts, elle était heureuse d'y être arrivée, mais elle leur avait avoué aussi sa déception lorsqu'il lui avait plus ou moins confirmé qu'il était bien à Près-au-Lard et qu'il n'avait pas voulu la voir, selon elle. Certes, il avait apparemment alerté les professeurs, surtout le professeur Gryffin à son avis. Entre Lendoren ils devaient avoir des moyens de communiquer apparemment. Il n'était pas étonnant que le professeur Rogue soit descendu avec le professer Gryffin, il n'était jamais loin lorsque des mangemorts étaient dans les parages.
Ginny se savait quoi dire à Hermione, elle ne comprenait pas plus qu'elle l'attitude de son compagnon, à croire qu'il avait quelque chose à cacher.
Ron et Harry eux s'inquiétait du fait que le village ne soit plus en sécurité. Ils étaient déçus de ne plus avoir le droit d'y aller, mais franchement, si c'était pour se retrouver cernés par vingt mangemorts … De Voldemort, nulle trace aujourd'hui. Ils n'osaient songer à ce qui se serait passée si Hermione n'avait pas pu contacter son compagnon. Ils avaient bien remarqué que les stupefix d'Hermione paraissaient plus flamboyant que les leurs, mais ils étaient en très mauvaise posture lorsque Rogue et Gryffin étaient arrivés.
Après le dîner, Hermione était inquiète. Erwin ne l'avait toujours pas contactée. Elle termina tout de même ses devoirs en compagnie de Ron et de Harry. C'est à dire qu'elle fit les siens, puis corrigea les leurs pour qu'ils soient meilleurs, puis elle rentra dans son appartement.
Severus avait décidé de tenter de ne pas tout dévoiler à Hermione. Il ne savait pas pourquoi, il sentait qu'il fallait qu'il attende encore, même si physiquement cela devenait une torture. Plus il la voyait, plus ils parlaient le soir, plus il la câlinait dans leur clairière spirituelle, plus la tentation était forte de monter les deux étages qui le séparait de son appartement, de sa chambre exactement et de lui faire l'amour toute la nuit. Et au diable les cours du lendemain qu'ils soient à donner ou à suivre !
Ce fut elle qui le contacta cette fois, à un niveau bien plus agréable que précédemment :
- Erwin ?
- Je suis là mon cœur, tu es bien rentrée ?
- Ca m'étonnerait bien que tu ne sois pas déjà au courant. Vous avez l'air de pouvoir communiquer facilement le professeur Gryffin et toi, dit-elle amèrement.
- Oui, c'est vrai, soupira-t-il, je suis en relation très étroite avec le château et les professeurs. Et oui, j'étais à Près-au-Lard cet après-midi, mais je n'avais pas prévu d'y être. C'est donc pour cela, reprit-il plus fermement, que je ne pouvais pas te proposer qu'on se voit.
Bon, au moins, pensa Severus, elle ne pourra pas m'accuser ultérieurement de mensonge éhonté. Bon, pour le mensonge par omission, là, il était un peu plus limite, certes.
- On essaye d'avancer un peu Hermione sur la magie, maintenant que tu peux me contacter, tu arriveras peut-être à un peu plus ?
- Tu n'es pas pressé de parler de toi, Erwin, commenta Hermione. Tu sais très bien me faire parler de moi, de ce que je fais ou pas, mais toi ? Par exemple, tu fais quoi comme métier ?
Terrain glissant, gémit intérieurement Severus, mais pourquoi est-elle toujours aussi curieuse ? Ils avaient les mêmes goûts, leurs opinions se rejoignaient souvent, même si Severus se faisait systématiquement l'avocat du diable pour le simple plaisir de voir jusqu'où elle pouvait pousser son argumentation, alors pourquoi se poserait-elle pas ce genre de question ? Il décida de biaiser :
- Je me consacre actuellement à faire un travail que m'a demandé Arlin il y a quelques temps. Il ne m'enchante pas plus que ça, mais c'est, paraît-il, indispensable.
- Au moins je commence à reconnaître lorsque tu ne veux pas répondre à une question !
- Mon cœur, et il assortit sa voix d'une caresse mentale très douce , je te promets que le temps des réponses claires viendra, mais pas tout de suite. Laisse-nous encore faire connaissance comme cela.
Lorsqu'elle ne lui répondit pas, il sut qu'elle était dans son état boudeur. Dans ces cas là, quels que soient ses arguments, il ne la ferait plus parler sur le sujet.
Ils s'attaquèrent donc à la magie lendoren, et Hermione remporta ses premiers succès : elle pouvait faire un bouclier très léger autour d'elle sans baguette et d'une nature différente du Protego. Ce bouclier permettait en effet aux gens qui étaient autour d'elle de ne pas la voir normalement, lui avait expliqué Severus. Elle réussit aussi un produire un tout petit feu qui ne brûlait pas celui qui l'avait allumé. Bien sûr, pour l'instant son feu aurait difficilement allumé une bougie, mais c'était un début. Elle sentit aussi qu'Erwin était content de ses progrès. Joie qu'il s'empressa de lui communiquer lorsqu'il les emmena la nuit même dans leur clairière.
Les jours et les semaines suivantes, Hermione faisait des progrès pour maîtriser sa magie, son bouclier devenait très correct d'après ce que Severus pouvait en juger, elle commençait à maîtriser non seulement le feu, mais l'eau et l'air. La terre lui posait plus de problème car Severus était obligé de restreindre son champs d'action, il ne tenait pas à ce que Poudlard soit secoué par le premier tremblement de terre de son histoire …
Le premier à faire les frais de cette puissance toute neuve fut la fouine, qui peu de temps avant Noël, réussit à la croiser seule dans un couloir avec Crabbe et Goyle. Dès qu'il avait vu cela, il s'était empressé de la désarmer d'un expelliarmus avant de venir la narguer de toute sa hauteur, car maintenant il la dépassait d'une tête.
- Alors Granger, tu fais moins la fière maintenant que tu n'as plus ta précieuse baguette, dit-il narquois en la tenant entre deux de ses doigts. Et … si on s'amusait une peu avec elle, les gars ?
Hermione était paralysée, la lueur qu'elle voyait dans les yeux ne lui disait rien qui vaille, mais elle s'obligea à répondre :
- Depuis quand les sangs-purs s'amusent-ils avec les enfants de moldus ?
- Depuis qu'ils peuvent faire ceci Granger : Doloris !
Hermione s'écroula par terre sous l'intensité de la douleur. Elle n'avait plus qu'une seul souhait, que Malfoy et ses acolytes soient loin d'elle. Elle n'eut pas plutôt formulé ce souhait que les trois décollèrent littéralement pour s'éloigner d'elle, comme si une main invisible les avaient attrapé par le col et ils furent projetés brutalement sur les murs opposés. Assommés.
RAR :
Rainie : comme tu peux le constater, il y en a un qui s'est vaguement dégonflé sur ce coup là !
