Severus n'en revenait pas du plaisir qu'ils venaient de partager alors qu'ils avaient fait l'amour si … simplement, d'une façon si classique. Hermione avait les yeux clos tandis qu'elle tentait de redescendre de son petit nuage et il ne put retenir un sourire plein de tendresse. Il garderait pendant quelques temps la marque de ses ongles dans ses épaules, mais ce serait un bien doux souvenir. Il l'installa confortablement dans ses bras, tira les couvertures sur eux pour lui éviter de se refroidir et ainsi qu'elle puisse glisser tranquillement dans le sommeil, ce qu'elle fit facilement, non sans lui avoir chuchoté :

- Je savais que ce serait bien mieux si c'était toi …

Lorsqu'Hermione s'éveilla lentement, elle fut désorientée les premiers temps. Elle était dans sa chambre, mais un bras masculin la tenait fermement enlacée. Sa journée de la veille lui revenait : son cours de potions, sa découverte qu'Erwin et Severus Rogue étaient la même personne, son état second la fin de la journée. Ils n'avaient pas discuté contrairement à ce qu'Erwin lui avait dit un peu plus tôt dans la journée, Severus l'avait fait céder et ils s'étaient laissés emporter tous les deux par leur passion mutuelle. Il lui avait fait découvrir le plaisir avec une patience dont elle l'aurait cru incapable.

Elle sentit pour la première fois Erwin – elle n'arrivait pas à penser à lui autrement – faire doucement le lien mental avec elle et lui chuchoter :

- Bonjour, mon cœur. Bien dormi ?

- J'ai l'impression d'avoir rêvé, répondit-elle timidement.

- Alors nous sommes deux dans ce cas. Et c'est le genre de rêve que je veux refaire toutes les nuits Hermione, reprit-il fermement après un temps de silence. Tu m'as comblé mon cœur.

Cette phrase fut assortie de caresses et de baisers très doux qui la firent frissonner.

Hermione ne put s'empêcher de sourire : son caractère autoritaire reprenait si facilement le dessus. Il se redressa pour la regarder alors qu'elle souriait.

- Qu'est-ce qui te fait sourire ?

La sensation était étrange, ils ne parlaient pas à haute voix, ils communiquaient simplement par leur lien.

- Toi, répondit-elle mutine.

Alors qu'il commençait à froncer les sourcils, elle leva les yeux aux ciels et lui dit agacée :

- Il va falloir que tu commences à accepter les taquineries et les critiques toi aussi Erwin.

- Sur ce point je ne suis pas inquiet, je sais que tu n'hésiteras jamais à me dire ce que tu penses. Et c'est quoi la critique du matin ? En plus que je doive accepter les critiques évidemment, termina-t-il sur un ton ironique.

- Tu es capable dans la même phrase de me dire des choses très gentilles et de tenter d'imposer ta volonté sans me demander mon avis. Comme par exemple que tu as été heureux avec moi cette nuit, dit-elle en rougissant, et tout en même temps tu veux me l'imposer toutes les nuits.

- Mais enfin, tu ne vas pas nier combien ce serait agréable qu'on recommence toutes les nuits non ? S'insurgea-t-il.

Elle soupira longuement en secouant la tête, la route serait longue pour lui faire comprendre.

- Je ne nierai rien, je veux juste que tu commences à me demander ce dont j'ai envie ou besoin et non pas que tu décides pour moi ce que tu penses être bon pour moi !

- Mais, Hermione …

- Pas de mais, dit-elle en le bâillonnant, médites un peu ce que je t'ai dit simplement. Considère cela comme un devoir à faire, pouffa-t-elle sous son regard noir exaspéré.

Severus grimaça. Elle se fichait ouvertement de lui, mais vu l'heure, il n'avait pas le temps de lui infliger la punition qui lui trottait dans la tête.

- Mon cœur, j'y réfléchirai seulement si j'ai le droit de revenir te donner le fruit de mes réflexions ce soir.

Il était hors de question qu'il se laisse manipuler de la sorte, il avait bien l'intention de passer désormais toutes ses nuits avec elle et il n'allait pas lui laisser la possibilité de refuser.

- Mais c'est du chantage ça ! Répliqua Hermione outrée et amusée à la fois.

Il ne répondit pas mais la regardait droit dans les yeux sans ciller avec un petit sourire moqueur.

- Tu as intérêt à argumenter ta réponse ce soir, finit-elle par dire en cédant.

- Parfait, maintenant je ne sais pas à quelle heure tu commences, mais moi c'est dans trente minutes que je fais cours. Hermione, très sérieusement maintenant, il ne faut pas que cela se sache pour nous pour deux raisons : d'abord parce qu'on risque des ennuis sans nom par le ministère si cela s'ébruite, ensuite parce qu'on a la sensation avec Arlin que moins Voldemort sera au courant, et mieux on se portera.

- Voldemort ? Mais … qu'est-ce que tu m'as encore caché ? S'inquiéta Hermione

- Je t'explique, mettons … demain soir, dit-il avec un sourire rusé. Ce soir, je ne peux pas, continua-t-il d'un air vertueux, j'ai un devoir à rendre.

- Oh toi, commença-t-elle, mais elle ne put finir car il avait posé ses lèvres sur sa bouche pour la faire taire.

Un long moment plus tard, et après un juron de sa part en voyant l'heure sur le réveil, il s'obligea à se rhabiller pour descendre chez lui et se rendre dans sa salle de classe.

- Dit, le rappela Hermione alors qu'il s'apprêtait à franchir le tableau, Harry, Ron et Ginny vont me poser des questions …

- Pff, eux dit leur, j'ai quand même finit par comprendre que tu avais besoin de t'épancher sur leurs épaules. Mais rappelle leur bien aussi l'importance de leur silence ! Et puis rien que pour voir la tête de Potter et Wealsey lorsque tu vas leur dire et qu'ensuite je vais les croiser dans les couloirs, cela vaut le coup …

Le sourire était totalement moqueur et il dut éviter un oreiller lancé par Hermione exaspérée.

La bonne humeur de Severus était tempérée par le fait qu'il avait du sauter son petit déjeuner pour être à l'heure, ce qui globalement pour les élèves qu'il avait en cours en ce tout début de matinée revint au même, ils ne virent pas la différence.

Lorsqu'Hermione franchit les portes de la grande salle pour son petit déjeuner, elle n'osa pas regarder la table des professeurs, de peur de découvrir trop de regards pesant sur elle. En effet tous les professeurs avaient noté l'absence de Severus le matin et attendaient avec impatience l'arrivée de la gryffondor pour avoir une idée de la façon dont s'était terminée la journée pour le couple. Ils n'étaient pas les seuls à attendre : Harry, Ginny et Ron arboraient des mines inquiètes. Ils étaient arrivés tôt à table et attendaient assez impatiemment. Ils avaient le visage tourné vers les portes de la grande salle.

Hermione croisa d'abord le regard interrogateur de Ginny et rougit imperceptiblement en même temps que ses lèvres se retroussaient légèrement. Ginny n'avait pas besoin de plus d'explications, et elle commença à se détendre. La soirée avait l'air d'avoir été fructueuse. Voyant que Ginny commençait à sourire, bien qu'ils n'aient pas compris de quoi il retournait, Harry et Ron commencèrent à se détendre. Hermione était redevenue elle-même ce matin. Ils la regardèrent attaquer son petit déjeuner avec appétit, avant de sourire franchement en mordant dans une tartine. Elle finit par glisser à Ginny :

- Au moins, moi j'ai eu le temps de déjeuner avant d'aller en cours.

Ginny pouffa et Harry et Ron les regardaient sans comprendre. Alors qu'ils les pressaient pour avoir des explications, Hermione et Ginny se regardèrent. Elles pensaient la même chose ; dire aux garçons, ici dans la grande salle, que Rogue était devenu l'amant d'Hermione avec le total consentement de cette dernière, ce n'était pas risqué, mais autant afficher simplement une pancarte au plafond étoilé pour le dire …

Ginny réussit malgré tout à glisser à Hermione discrètement :

- Je plains ceux qui l'auront en cours vers la fin de la matinée avec l'estomac dans les talons, il va être redoutable …

Et elles pouffèrent ensemble en sortant de la grande salle

Les professeurs Dumbledore et Gryffin attendaient avec impatience malgré tout des nouvelles de la bouche même de Severus, car celui-ci n'avait pas pointé le bout de son nez au petit déjeuner. Ils l'attendaient donc de pied ferme au déjeuner, d'autant que les nouvelles en provenance de Voldemort n'étaient pas réjouissantes. Ils furent soulagés de le voir arriver apparemment détendu, simplement affamé, pour autant qu'on pouvait juger de son humeur. Il ne dit rien, se contentant d'attaquer son repas sans même un regard vers la table des gryffondors, ce qui provoqua un geste d'agacement du professeur Gryffin :

- Severus, va-t-il falloir qu'on t'arrache les mots de la bouche ?

- Que veux-tu savoir exactement Arlin ? Demanda Severus amusé. Il était bien décidé à leur faire payer leurs moqueries précédentes en les faisant lanterner à son tour.

- Severus ! Il ne va pas falloir te mettre les points sur les i tout de même ? As-tu, oui ou non, réglé ton différent avec Hermione ?

Severus prit tout son temps pour répondre. La question était pertinente, il l'avait séduite, sans trop de difficulté d'ailleurs, ils s'étaient laissés emporter par leur désir, mais avaient-ils vraiment réglé tous les problèmes ? En fait ils n'avaient pas du tout pris le temps de discuter, il faudrait voir dans les jours à venir.

- Commence par t'occuper de recenser les courants d'air dans Poudlard Arlin, on en reparlera dans quelques jours.

Le professeur Gryffin grimaça, mais n'ajouta rien. C'était inutile, Severus n'était pas disposé à en parler, quoi qu'il se soit passé entre Hermione et lui. Il faudrait donc être attentif dans les prochains jours aux humeurs des deux et aux tempêtes éventuelles.

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RAR

Shérazade : merci beaucoup pour les compliments. Je ne voulais pas effectivement un lemon trop cru …

Blob : j'espère que ce réveil t'a plu autant que le reste alors …