Alors qu'ils reposaient tendrement enlacés, Severus prit la parole :
- Il faut absolument qu'on trouve le temps de travailler ensemble sur la magie lendoren, Hermione.
- Ca te va bien de dire cela, pouffa Hermione, c'est toi qui m'a dit que tu voulais faire de choses plus intéressantes, non ?
- Tu vas abandonner au moins une, voire deux matières pour récupérer du temps Hermione et …
- Il n'en est pas question, tu entends ? Répliqua Hermione furieuse. Et je te mets un T au devoir que je t'ai donné à faire ce matin en plus. Tu n'as rien compris à ce que je voulais te dire.
Hermione se dégagea de ses bras et se retourna brutalement pour lui tourner le dos. Des larmes coulaient silencieusement le long de ses joues. Comment pouvait-elle être amoureuse, car elle avait admis maintenant qu'elle l'était, de quelqu'un de si … arrogant ? Autoritaire ?
Severus soupira longuement, il n'avais absolument rien perdu des pensées d'Hermione qui émettait particulièrement fort dans leur lien juste après l'amour. Il se sentit encore plus mal lorsqu'il s'aperçut qu'elle pleurait sans bruit. D'autant plus qu'il l'avait tout de même vu grandir et qu'il savait qu'elle ne pouvait être rangée dans la catégorie des pleurnicheuses professionnelles. En résumé, il l'avait profondément blessée parce qu'il n'avait pas vraiment pris au sérieux la demande qu'elle lui avait fait le matin. Et curieusement, c'était la première fois depuis bien longtemps que cela le touchait d'avoir blessé quelqu'un de la sorte.
- Sèche tes larmes mon cœur. On va réfléchir ensemble demain et on va trouver une solution.
Tout en disant ces mots, il l'avait à nouveau pris dans ses bras. Hermione ne répondit pas, mais il lca sentait un peu soulagée par ses paroles. Ils mirent tous les deux de longues minutes à s'endormir, chacun perdu dans ses pensées qu'ils mettaient soigneusement à l'abri de l'autre.
Severus se réveilla très tôt, et aussitôt des myriades de questions vinrent se bousculer dans sa tête. En fait, elles se résumaient à une seule : comment trouver du temps dans leurs journées respectives pour travailler la magie lendoren d'Hermione, avec la contrainte de ne pas changer, du moins trop, les habitudes d'Hermione ? Il n'avait aucune réponse à cette question.
Lorsqu'Hermione se réveilla à son tour, elle le trouva les sourcils froncés en train de ruminer sur ce problème. Avec stupeur, elle s'aperçut qu'elle avait clairement conscience de ce à quoi il pensait :
- Et comme tu peux le constater mon cœur, je n'ai pas de solution, bougonna-t-il tout en l'embrassant tendrement en guise de bonjour.
Hermione prit le temps de s'installer confortablement dans ses bras pour y réfléchir à son tour. Mais elle avait beau tourner et retourner le problème dans sa tête, il manquait invariablement du temps dans ses journées. Soudain elle eut l'illumination :
- Le retourneur de temps, s'écria-t-elle. C'est cela qu'il nous faut !
- Qu'est-ce que tu sais, toi, des retourneurs de temps ? S'étonna Severus.
- Mais j'en ai eu un en troisième année pour pouvoir suivre toutes mes options, tu n'étais pas au courant ?
- Non, avoua-t-il, mais tu ne vas pas me dire que tu avais pris tellement d'options que Minerva n'avait pas pu concocter un emploi du temps normal ?
- En fait, avoua Hermione, j'avais tout pris …
- Comment ça, tout pris ?
- Et bien oui, toutes les options disponibles, je les avaient prises …
Severus resta bouche bée, elle avait réussi à travailler toutes les matières disponibles à Poudlard en troisième année ? Avec les résultats qu'il lui connaissait ?
- Et donc, reprit Hermione, le professeur MacGonagall m'avait fait avoir un retourneur de temps au ministère de la magie pour que je puisse suivre tous mes cours. Heureusement d'ailleurs car cela nous a permis avec Harry de …
Mais elle s'interrompit brutalement aux souvenirs qui lui venaient de la fin de la troisième année. Ils avaient sauvé le parrain de Harry, Sirius Black, accusé du meurtre des parents de Harry, en même temps que Buck en utilisant précisément le retourneur de temps à l'instigation du professeur Dumbledore. Mais elle se souvenait aussi parfaitement de la réaction de l'homme qui la tenait actuellement dans ses bras.
Severus sentit immédiatement qu'il y avait anguille sous roche. Elle avait encore fait avec Harry quelque chose qui n'était pas vraiment destiné à tomber dans les oreilles du professeur qu'il était. Mais il voulait aussi avoir le fin mot de l'histoire. Cela faisait aussi parti de la confiance qu'ils devaient s'accorder l'un à l'autre.
- Tu en as trop dit ou pas assez, mon cœur, dit-il doucement.
- Je te le dis seulement si tu me promets de ne pas te fâcher, répondit Hermione fermement.
Severus prit son temps pour répondre tout en relevant son bouclier car il ne voulait pas que Hermione l'entende réfléchir. Il savait parfaitement qu'il allait sûrement exploser en prenant connaissance de ce qu'il appelait déjà leur bêtise de plus, Merlin, elle avait seulement avoué une bêtise en seconde année et une en troisième ou presque … Et les autres années ?
- Je ne vais certainement pas sourire en apprenant quelle nouvelle frasque vous avez commise Hermione, mais la promesse que je peux te faire, c'est de ne pas utiliser ce fait contre Potter ni Weasley. Même si je pense que ce ne sera pas l'envie qui m'en manquera … Comme ce fichu polynectar d'ailleurs ! Et je te signale au passage qu'on remettra le sujet sur le tapis, car tu ne m'as pas tout dit, en particulier tu ne m'as pas dit pourquoi vous l'avez utilisé et quelles en ont été les victimes. Mais bon, un sujet à la fois. Revenons-en au retourneur de temps : qu'est-ce que tu as fait avec Harry avec ?
Hermione le regarda droit dans les yeux. Le visage était de marbre, mais elle savait aussi qu'une promesse était une promesse pour lui. Elle se nicha dans ses bras et enlaça ses doigts aux siens avant de dire simplement :
- Nous avons sauvé Buck et Sirius cette nuit-là. Une fois que nous avions été emmené à l'infirmerie, tu dois te souvenir que Dumbledore nous avait enfermé ?
Severus émit juste un grognement d'approbation. Il n'avait pas la force d'en dire plus. Mais ils n'étaient pas au courant que c'était Sirius le meurtrier des parents ? C'était quand même bien lui qu'il avait vu quelques minutes avant l'arrivée de Voldemort devant la maison de Godric Hallow !
- Nous avons utilisé le retourneur de temps pour revenir trois heures en arrière. Nous avons ainsi sauvé Buck d'abord, puis au moment où Sirius était enfermé dans la tour là-haut, nous avons volé sur son dos et il l'a pris pour aller se cacher.
Elle avait fait un résumé rapide de ces trois heures car elle ne voulait pas encombrer Erwin – il n'y avait rien à faire, Severus, ça ne passait pas – de détails inutiles.
- D'abord mon cœur, utilise le prénom que tu préfères. Et je dois même t'avouer qu'Erwin a aussi ma préférence, Severus me rappelle des jours … sombres.
- On devrait fêter cela, dit Hermione amusée, pour une fois qu'on est d'accord sur quelque chose …
- Il y a quand même quelque chose qui m'échappe totalement Hermione, pourquoi diable avez-vous sauvé le meurtrier des parents de Harry ? Je sais qu'il vous a raconté une belle histoire avec Pettigrew qui aurait été animagus et qui aurait été le gardien du secret à la place de Black, mais je pensais quand même que vous seriez moins naïfs que cela !
- Erwin, je te promets que nous l'avons vu dans la cabane hurlante ce soir là … euh … une fois qu'on t'avait assommé. Le professeur Lupin pourra te le confirmer !
- Tu m'excuseras, mais moi, la parole d'un maraudeur ne m'a jamais inspiré beaucoup de confiance, et m'a surtout attiré énormément d'ennuis ! lui répondit-il amer. La preuve encore une fois, il y avait deux maraudeurs dans la cabane et j'ai réussi à me faire assommer par des élèves de troisième année !
Il ne savait pas si Potter leur avait parlé du secret qu'il avait découvert dans la pensine deux ans auparavant, mais de toute façon cela ne changeait en rien ce qu'il avait subi pendant ses études à Poudlard et qui l'avait en quelque sorte poussé du côté de Voldemort un temps avant qu'il ne soit lendoren le jour de ses dix-sept ans.
- Alors il faut me croire moi, Erwin, lorsque je t'affirme que Peter Pettigrew était bien un animagus, qu'il a reconnu que c'était lui le gardien du secret des Potter, c'est encore lui qui a donc livré les parents de Harry à Voldemort, c'est toujours lui qui a donné sa main droite pour la confection de la potion qui a ramené Voldemort dans un corps lors du tournoi des trois sorciers.
- Je le sais pour le tournoi, Hermione, Pettigrew continue à s'en vanter deux ans après quand Voldemort n'est pas dans les parages, grogna-t-il, mais pour le reste, je ne suis pas convaincu du tout.
- Trouves une pensine et je te montrerai Erwin, dit Hermione d'un ton suppliant, mais en attendant il faut que tu me crois. C'est pour cela aussi que tu étais aussi désagréable avec Sirius au Square Grimmaud ?
- Ca, dit-il lentement, et … le passé aussi mon cœur. Mais je crains que nous n'ayons plus le temps de parler du passé, ajouta-t-il en jetant un œil sur le réveil, en attendant ton histoire de retourneur de temps est intéressante. J'en parlerai à Minerva.
Et il ajouta avec une grimace sous le regard orageux d'Hermione :
- Tu veux bien mon cœur ?
Hermione hocha la tête rapidement avec un sourire. Peut-être qu'il commençait à comprendre ?
Hermione redoutait un peu le premier cours de potions qu'elle allait avoir depuis qu'Erwin était devenu son amant. Alors qu'elle se dirigeait vers le cachot, elle se demandait : si il était injuste, comme il en avait encore parfois la désagréable habitude, arriverait-elle à ne pas s'insurger à haute voix ?
- Tu as intérêt mon cœur, lui dit calmement Erwin, je te rappelle qu'on a jamais vu un élève avoir le dernier mot sur moi dans mon cachot. Et autant te dire que je n'apprécierai guère de devoir te mettre en retenue. Alors tu serres les dents et tu ne dis rien, vu ?
Harry et Ron, eux, étaient dans leurs petits souliers. Ils redoutaient les foudres de Rogue, maintenant qu'il savait pour le polynectar. Hermione n'avait pas encore osé leur dire le cap qu'elle avait franchit dans la relation avec son compagnon. Elle leur avait simplement dit qu'ils discutaient plus facilement.
Severus, lui, espérait de tout son cœur que ni Hermione, ni Potter, ni Weasley ne l'obligerait à sévir. Hermione … et bien c'était sa compagne tout de même, il se voyait mal la mettre en retenue avec Rusard, ce qu'il faisait le plus souvent avec les jeunes filles qui avaient tenté de prendre ce prétexte depuis le début de l'année pour tenter de l'aguicher. Si jamais cela revenait aux oreilles d'Hermione … Non, surtout ne pas y penser ! Potter et Wealsey, cela l'embêtait moins, surtout qu'il estimait qu'ils lui devaient quelque chose pour ce polynectar et que les cinq années écoulées n'y changerait rien, mais s'il le faisait, il redoutait malgré tout la réaction d'Hermione. Il grimaça à cette pensée : depuis quand redoutait-il la réaction d'une femme ? C'était simple en fait : depuis que ce petit bout de femme était devenue sa compagne à part entière. Cela ne faisait que deux jours, mais il savait déjà qu'il ne dormirait plus seul dans son lit au sous-sol. Les appartements du premier étaient bien plus agréables …
Il leur jeta donc un regard noir à leur arrivée pour leur rappeler qui commandait dans cette classe. Si Harry et Ron baissèrent la tête car ils voulaient éviter l'orage, Hermione lui rendit avec fermeté tout en s'asseyant sans un mot et en sortant ses affaires. Le cours se passa sans incident notable, avec les remarques acerbes à souhait de Severus, mais bon il ne pouvait pas changer du jour au lendemain comme cela, et puis ce n'était pas pire que d'habitude, alors Hermione ne dit rien, tout en ne cachant pas son avis par quelques brises soigneusement dirigées vers lui. Ce qui ne manqua pas de lui attirer des regards noirs de la part de Severus, mais il lui était impossible de sévir, elle faisait sa potion à la perfection …
---- ---- ---- ---- ---- ---- ---- ---- ---- ---- ---- ---- ---- ---- ----
RAR
Laurine : merci beaucoup. J'espère que la vitesse de publication t'aura plue
asuka snape : je suis heureuse que cela te redonne le moral !
