La carte du quoi ? Se demandait Severus. Qu'est-ce qu'ils lui cachaient encore ? D'autant que le ton des voix avait clairement baissé après l'exclamation de Potter. Bon, il était grand temps qu'il ait quelques explications. Il lança un alohomora sur la porte fermée par Hermione et l'ouvrit brutalement avant qu'Hermione n'ait le temps de réagir pour l'invectiver une fois de plus.
- Qu'est-ce que c'est que cette histoire de carte, jeta-t-il brutalement à la cantonade. Depuis quand détenez vous une quelconque carte de Poudlard ?
Hermione trouva miraculeusement son bouclier mental à cet instant, ce qui lui permit de réfléchir tranquillement, enfin, aussi vite que possible mais sans que Severus ne l'entende. Bon, elle n'avait qu'une seule carte à jouer.
- J'exige des explications, reprit-il glacial.
Harry, Ron et Ginny ne savaient plus où se mettre. Oh certes, ils étaient deux étages plus haut que les cachots, mais en fin de compte, ils se seraient crû dans un cours de potions sans problème. Enfin, sauf qu'ils avaient des problèmes là …
- Il n'y a rien à dire sur ce sujet, s'emporta Hermione. Et depuis quand tu écoutes au portes ?
- Hermione, si vous détenez une carte de Poudlard, c'est de mon devoir de le savoir.
- Je me permets de te rappeler que ton devoir s'arrête deux étages plus bas, tu n'est pas ici pour un quelconque de voir. Je l'espère, ajouta-t-elle encore plus furieuse, car si jamais il s'agit d'un devoir de coucher avec moi, ce n'est pas simplement du vent qu'il va y avoir dans cette pièce !
- Ah non, tu ne vas pas commencer à jouer sur les mots Hermione. Tu sais très bien de quoi je veux parler et tu vas me faire le plaisir de laisser notre relation personnelle en dehors de tout ça. Je me ferai un plaisir de te montrer tout à l'heure que je viens pas du tout par devoir dans ta chambre, mais avant je veux le fin mot de cette histoire de carte.
- Et moi je te dis que tu ne l'auras pas ! Du moins pas tant que tu considéreras le fait de le savoir comme ton devoir de professeur !
Harry, Ron et Ginny avaient assisté à l'échange bouche bée. Ils savaient maintenant pourquoi Hermione rimait souvent avec courant d'air ces derniers temps. Elle devait batailler ferme pour que le professeur ne se comporte pas seulement en professeur avec elle. Enfin bon, hormis évidemment le temps qu'ils passaient dans leur chambre à coucher … Ron et Harry avaient de surcroît grimacé lorsque Severus avait fait allusion à la chambre d'Hermione, mais ils n'étaient pas assez fou pour intervenir dans cette … dispute, il n'y avait pas d'autres termes.
Severus et Hermione ne se quittaient pas des yeux, aussi furieux l'un que l'autre. Le premier car il pressentait encore un nombre de frasques insoupçonnable grâce à cette carte et que cela l'énervait d'avance d'avoir connaissance des risques qu'ils avaient dus encourir, la deuxième d'être piégée ainsi dans cette situation impossible. Elle redoutait qu'Erwin ne tente malgré tout de mettre la main sur la carte du maraudeur, surtout lorsqu'il en connaîtrait les auteurs.
Hermione jeta un coup d'œil à Harry, puis reprit plus calmement :
- Je te le dirai à deux, ou plutôt trois conditions. Et si tu ne les écoutes pas mes conditions, dit-elle plus fort alors que Severus ouvrait la bouche pour protester, tu peux tout de suite redescendre au cachot et y rester la fin de la nuit et les suivantes !
Severus bouillait intérieurement, mais il était globalement incapable de résister à ce genre de menaces. Il lui jeta un œil noir, mais referma la bouche.
- Ma première condition, reprit Hermione, c'est que Ron, Harry et Ginny soient d'accord pour te le dire. La seconde, c'est que tu laisses cette carte là en possession de .. celui qui l'a et que tu ne cherches pas à l'obtenir par des moyens divers et variés. La troisième, c'est que quoi qu'il se passe ici et maintenant, il est hors de question que tu nous le fasse payer en cours, ni que tu le dises à quiconque dans le château.
- Si je compte bien dans ce que tu viens de dire, il y a cinq, et non trois conditions, non ? ironisa Severus.
- Et qui joue sur les mots maintenant ? Répliqua Hermione.
Harry, Ron et Ginny se regardaient. Ils ne savaient quoi penser. D'un côté montrer la carte à leur professeur de potions allait sûrement lui rappeler un certain nombre … d'incidents et vu son humeur actuelle, ils craignaient quand même que celui-ci leur fasse payer d'une façon ou d'une autre, bien qu'Hermione semble lui avoir posé des limites claires. De l'autre, ils comprenaient Hermione qui n'avait pas beaucoup le choix non plus. Elle se retrouvait face à son compagnon avec qui apparemment elle devrait vivre le restant de sa vie, alors elle ne pouvait pas commencer à lui faire des cachotteries. Harry regrettait amèrement cette exclamation malencontreuse qui avait tout déclenché. D'autant qu'il était à peu près sûr que dès qu'il ferait part de sa décision, Ginny et Ron le suivrait. Il avait compris qu'Hermione ne les avait mentionnés tous les trois que pour ne pas donner d'indice concernant le véritable détenteur de la carte. Il doutait que cette ruse fonctionne bien longtemps, mais bon, c'était toujours quelques minutes de gagnées. Il sentit tous les regards braqués sur lui, il regarda Hermione fixement. Il vit alors ce qui lui avait échappé jusque là ou ce qu'il n'avait pas voulu voir. Elle était désormais coupée en deux entre son amitié pour eux et son amour pour l'homme qui se trouvait face à elle. Elle semblait être la seule dans cette école, à part Dumbledore bien sûr, à pouvoir faire plier son professeur de potions. Il devait bien aussi reconnaître que celui-ci n'avait exercé aucune représailles depuis qu'il avait pris connaissance de l'histoire du polynectar. Il soupira longuement et finit par dire sombrement :
- Au point où on en est, s'il promets tout ce que tu lui as demandé Hermione …
Ginny et Ron hochèrent la tête à leur tour pour signifier leur approbation.
Hermione regarda fixement Severus. La balle était dans son camp maintenant. Severus n'en laissa rien paraître mais l'approbation de Potter en disait long sur la confiance qu'il avait en Hermione. C'était donc à lui de choisir. Il reconnaissait à Hermione une parfaite maîtrise de la situation. Elle ne lui avait laissé aucune option correcte à ses yeux. Soit il promettait, et il était les pieds et les poings liés, il saurait certes, mais ne pourrait strictement rien faire pour les empêcher de s'en servir pour éventuellement commettre d'autres bêtises. Soit il refusait de promettre et les scenarii qui tournaient dans sa tête étaient plus noirs les uns que les autres, et aboutissaient souvent à des dommages considérables dans son couple, ce qu'il souhaitait éviter à tout prix. En gros elle jouait son amour pour elle contre son devoir de professeur. Elle en avait clairement conscience mais ne pouvait lui cacher son anxiété. Elle n'était pas sûre de la décision qu'il allait prendre. Il n'avait plus aucune option. Maintenant, il était hors de question qu'il s'aplatisse de la sorte devant trois autres élèves. Hermione, soit, mais Potter et les deux Weasley.
- Mon cœur, dit-il mentalement, je te le promets à toi, mais n'imagine même pas que je cède à haute voix.
- Je crois que je le sais Erwin, répondit-elle alors que les larmes commençaient à embuer ses yeux.
- Et je ne suis jamais monté te voir par devoir mon cœur, mais uniquement par désir et par amour, continua-t-il doucement.
Harry, Ron et Ginny ne savaient pas ce qu'il se passait entre les deux, mais les expressions s'étaient faites moins colériques et quand ils virent Hermione se jeter dans ses bras, ils ne surent pas vraiment quoi penser. Et ils restèrent estomaqués devant l'expression de tendresse qu'ils lisaient sur les traits de leur professeur de potions tandis que celui-ci essuyait doucement une larme d'Hermione qui avait coulé sur sa joue. Hermione resta blottie un moment dans ses bras sans rien dire, avant de se tourner vers Harry et de lui dire :
- Elle est toujours au même endroit ?
- Euh … oui, mais …
- Il a promis Harry, et …. Voici la carte Erwin …
Severus se souvenait parfaitement de ce morceau de parchemin en apparence défraîchi. Il se tourna vers Harry et dit ironiquement :
- J'ai déjà failli vous confisquer ce morceau de parchemin si je ne m'abuse ?
Harry ne put que hocher la tête.
- Et c'est … Lupin qui m'en a empêché, si je me rappelle bien ?
Harry hocha de nouveau la tête.
- En me faisant au passage copieusement insulter ?
Harry dut réprimer un sourire à cette évocation.
Severus soupira longuement et ajouta à voix haute :
- Quand je te disais Hermione que les maraudeurs m'on toujours porté la poisse ! Allez, maintenant comment fonctionne cette carte ?
Harry jeta un œil à Hermione et celle-ci hocha la tête. Il dit donc d'une voix étouffée :
- Je jure que mes intentions sont mauvaises.
La carte se déroula alors sous les yeux d'un Severus incrédule. Mais qui avait bien pu réaliser cette œuvre de magie extraordinaire ? Il ne put retenir un soupir d'exaspération lorsqu'il vit le nom de la carte : la carte des maraudeurs. Et il jeta un œil noir à Hermione qui avait pouffé dans son dos. Il s'intéressa dans un premier temps au passage qui reliait leurs deux chambres à Hermione et lui. L'escalier en colimaçon était parfaitement représenté…
Il soupira et rendit simplement la carte à Harry en disant :
- Je ne veux même pas en savoir plus, mais je garde en tête qu'elle existe et les possibilités qu'elle recèle. Je n'ose même pas imaginer à quoi elle a pu vous servir depuis toutes ces années. Mais quand je vais croiser Lupin, j'aurai deux mots à lui dire …
- Encore faudrait-il qu'il ait le droit de savoir que tu es mon compagnon avant que tu ne passes ta colère sur lui, lui rappela Hermione.
Il lui jeta un regard exaspéré :
- Le jour où tu arrêteras d'avoir raison, cela me fera des vacances.
Ron ne put s'empêcher de pouffer ce qui lui valut un regard noir de la part de son professeur :
- Cela ne fait que six ans que je lui dit cela. Ca me fait du bien que quelqu'un d'autre le fasse à ma place …
Severus préféra laisser Hermione avec ses amis en lui disant simplement :
- Je t'attends à côté.
- Bon il reste une dernière chose à régler, reprit Hermione en montrant Harry et Ginny, vous deux. Continuez à utiliser la chambre comme vous l'avez toujours fait depuis le début de cette année, pensez simplement que nous sommes quatre désormais le matin pour la salle de bain …
A ces mots, Severus s'était figé sur le pas de la porte, et il dit mentalement à Hermione :
- C'est à cause de ça qu'on s'est disputé de la sorte ? Simplement parce que Potter et Weasley veulent faire des galipettes au lit ?
- Erwin ! Est-ce que tu ne te moquerai pas un peu de moi là ? Il me semble que tu n'es pas le dernier intéressé par les galipettes au lit, non ?
- C'est différent, nous sommes compagnons Hermione.
- Et bien, moi je ne vois pas en quoi leur amour diffère du notre. Pour moi la seule chose qui change, c'est que eux se sont choisis, et pas nous !
Severus n'ajouta rien, et ferma la porte derrière lui.
Ron les quitta donc pour retourner à la tour de Gryffondor, tandis que Ginny et Harry se dirigeaient tendrement enlacés vers l'autre chambre. Hermione poussa un soupir avant de se diriger vers la sienne. Elle fut surprise lorsqu'elle entra de voir qu'il l'attendait déjà simplement dans ce qui était désormais leur lit. Son visage était sans expression, mais il lui dit calmement :
- Viens te coucher maintenant, il est tard. Je n'ai pas envie d'entendre maintenant tout ce que la carte vous a permis.
Il l'avait simplement prise dans ses bras lorsqu'elle était venue se coucher et lui avait murmuré :
- Je ne tolérerai pas que tu aies un autre amant que moi, Hermione.
- Il n'y en aura pas Erwin, mais cela devra être réciproque.
- Cela ne me posera aucun problème.
Fin du Flash-Back
Ron et Harry avait mis plusieurs jours à admettre vraiment que désormais leur professeur de potions était aussi l'amant de leur meilleure amie. Ils la voyaient passer par tous les stades : la colère, la joie, le rire, sans qu'ils ne fassent rien. C'était déroutant, mais ils n'y pouvaient rien. Malgré tout, ils admettaient petit à petit à contrecœur que le sentiment général que dégageait Hermione était le bonheur.
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RAR
Lulu ( encore et oui) : merci beaucoup des compliments. Quant à faire une fic, avec une idée de base, tu commences à écrire … et puis tu vois où cela t'entraîne …
Yoyo : merci beaucoup !
Alice.C : merci beaucoup de ces compliments !
