Harry, Ginny et Ron avaient regardé Hermione avec un certaine inquiétude qu'ils n'avaient pu dissimuler. Albane leur dit doucement :

- Je sais combien Erwin a été désagréable toutes ces années avec vous, oui, ajouta-t-elle alors qu'ils se retournaient vers elle incrédule, oh, ce n'est pas Severus qui me l'a dit, pour lui, il se comporte en enseignant normal, en tout cas pour cette année !

Elle avait le vé les yeux aux ciels avec une grimace en disant cela, de sorte qu'ils s'autorisèrent aussi un sourire.

- Non, mais bien entendu le professeur Gryffin a mené sa petite enquête, et je dois dire que, si le résultat ne me surprend guère, il n'est guère flatteur. Pour les six années précédentes, nous vous fournirons de plus amples explications malgré tout. En revanche, ce que je peux vous assurer, c'est qu'il est un compagnon lendoren agréable et que votre amie sera heureuse avec lui. En tout état de cause, je vous propose maintenant d'aller aux chalets, vous pourrez ainsi vous rechauffer.

Ils restaient dubitatifs malgré tout mais suivirent les six lendoren sur le chemin. Ils avaient parcouru environ deux cent mètres lorsqu'ils arrivèrent en vue de plusieurs chalets reliés entre eux par de petits tunnels de bois. Malko prit la parole pour leur expliquer :

- Les tunnels nous servent pour passer d'un bâtiment à l'autre sans avoir à se rhabiller. De plus, l'ensemble de ces bâtiments sont les bâtiments communautaires. Nous disposons d'un foyer où nous pouvons tous nous rassembler pour discuter, d'une bibliothèque particulièrement bien fournie, d'une cuisine communautaire elle aussi, très appréciée par les célibataires comme Erich et moi, dit-il avec un petit sourire, ainsi que d'une salle où nous pouvons jouer à plusieurs sports car elle est magiquement agrandie pour son intérieur.

A cette mention, les yeux de Ron, Harry et Ginny brillèrent. Et Erich leur dit malicieusement :

- Nous espérons que vous avez vos balais avec vous, sinon, nous vous en prêterons. Enfin, si vous le voulez, bien sûr !

Il fut récompensé par trois grands sourires. Harry, Ginny et Ron commençaient à se détendre. Les vacances s'annonçaient mieux qu'ils ne l'avait pensé au départ. Ils avaient craint d'avoir toujours leur professeur sur leur dos, mais celui-ci les avait déjà quitté avec Hermione, ils déploraient bien un peu d'être déjà séparés d'elle, mais bon, on ne pouvait pas tout avoir …

Albane leur indiqua ensuite que Harry et Ginny seraient les hôtes de Vera et Oleg, tandis que Ron serait logé avec les célibataires qui n'avaient pas encore choisi de chalet comme Malko et Erich.

- Vous ne sera pas loin les uns des autres, leur dit-elle malicieusement, le quartier des célibataires n'est qu'à cinquante mètres environ du chalet de Vera et de Greg. Je ne pense pas que vous reverrez votre amie Hermione en revanche aujourd'hui, je pense qu'Erwin l'emmènera au cercle argenté tout de suite et j'espère que nous verrons, au moins de loin, le fruit de leurs efforts. Nous vous expliquerons tout cela après le déjeuner.

Harry et Ginny furent surpris de la chaleur que dégageait le chalet de Vera et d'Oleg. Ceux-ci leur avaient expliqué qu'ils avaient de la place chez eux depuis que leurs deux enfants les avaient quitté pour aller vivre dans le monde sorcier. Ils leur avaient attribué une chambre confortable avec une salle de bains pour eux. Le temps qu'ils s'installent et qu'ils prennent le temps de discuter avec leurs hôtes, en particulier sur les cours du professeur Gryffin – Arlin avaient-ils rectifié gentiment – il était l'heure de déjeuner. Ayant appris que Ginny ne pouvait encore transplaner, ils leur fournirent des vêtements plus épais que les leurs pour parcourir les quelques centaines de mètres qui les séparaient du foyer.

- C'est une habitude, leur dirent-ils en chemin, de prendre nos repas plus ou moins en commun. Bien entendu, les jeunes couples comme Erwin et Hermione, désertent assez souvent pour se retrouver tous les deux, mais au fil du temps, nous aimons nous regrouper pour discuter ainsi.

- J'ai une question, dit Ginny timidement, pourquoi appelez vous toujours le professeur Rogue Erwin, et non pas par son prénom ?

- Ici, tu peux oublier qu'il est professeur Ginny, lui rappela gentiment Oleg. Nous utilisons presque exclusivement nos prénoms lendorens et nous nous tutoyons tous. Nous pensons que cela nous aide à nous souvenir, si besoin en était, que nous sommes pour ainsi dire de la même famille.

Ils retrouvèrent Ron en grande discussion avec Malko et Erich. Ces trois là avaient facilement brisé la glace et il était question de Quidditch dans leur discussion. Lorsqu'une petite musique carillonna, ils furent stupéfaits de constater que la table était maintenant garnie de mets aussi appétissants qu'à Poudlard. Albane remarqua leurs airs stupéfaits et leur dit :

- C'est Poudlard qui nous a imité, et non l'inverse. Ce foyer existait bien avant que Poudlard ne soit construit. Mais, nous avons toute l'après-midi pour vous expliquer cela, profitez d'abord du repas, ensuite viendra le temps des explications sur le lointain passé et le passé plus proche.

Sur la fin de sa phrase, son regard avait dérivé vers Harry qui leva un sourcil interrogateur, mais visiblement Albane n'était pas décidée à en dévoiler plus tant qu'ils n'avaient pas rempli leurs estomacs.

Après le déjeuner, Albane les conduisit dans la bibliothèque et les fit asseoir dans des fauteuils confortables.

- Bien, dit-elle, le temps des explications est arrivé, mais je vous préviens, cela risque d'être long. Tout d'abord, je tiens à vous prévenir que je vais d'abord utiliser une sort de magie lendoren sur vous qui s'appelle le Confidencias. Cela permettra que tout ce que je vais vous révèler ici, vous pourrez en discuter librement entre vous, ainsi qu'avec tout compagnon lendoren, en revanche, vous ne pourrez en dire un mot à d'autres personnes, même pas sous l'emprise du Veriseratum ou de l'Imperium, ajouta-t-elle avec une grimace.

- Pourquoi utiliser ce sort, demanda Harry brusquement. Nous n'avons pas l'intention d'en parler à n'importe qui.

- Je le sais Harry, lui répondit calmement Albane, mais je suis plus inquiète que les n'importe qui, comme tu le dis, ne tentent par tous les moyens de te le faire dire …

- Le mangemorts, souffla Ron.

- Entre autres Ron, j'ajouterai également, le ministère de la magie si cela doit revenir à ses oreilles également. Mais, je ne le ferai pas sans votre permission.

- Et si jamais nous refusons, nous repartons illico pour Poudlard j'imagine, dit Ginny calmement.

- Exact, avec un sort d'oubliettes en plus, répliqua calmement Albane. Ce que je veux que vous compreniez, c'est que nous devons d'abord assurer votre sécurité, notre sécurité, avant qu'on puisse envisager de s'attaquer à Voldemort.

Harry sentait que le fardeau qui était sur ses épaules depuis presque un an et demi, avait peut-être une petite chance d'être allégée avec les utilisateurs de cette magie, dont Hermione faisait partie. Il dit simplement :

- J'accepte le Confidencias.

Gnny et Ron signifièrent ensuite leur accord. Ils virent le visage d'Albane se figer quelques instants puis elle leur sourit et commença :

- Arlin vous a indiqué que les quatre fondateurs de Poudlard étaient des lendoren. Ils formaient même deux couples lendoren, bien qu'ils aient toujours soigneusement dissimulé ce fait : Goddric et Helga, Rowena et Salazar. Ils voulaient construire une école ouverte à tous les sorciers, bien que Salazar eut aimé restreindre un peu plus l'admission à l'école. Enfin toujours est-il qu'ils fondèrent cette école, mais qu'ils la dotèrent de défenses magiques totalement lendoren et pérennes dans le temps. Ceci pour expliquer pourquoi Voldemort ne s'est toujours pas risqué à l'heure qu'il est à venir se confronter à Harry dans les murs mêmes de Poudlard. Il a très vite compris que les défenses du château reposaient sur une magie qu'il ne maîtrisait pas. Il a mis beaucoup de temps à trouver de quelle magie il s'agissait, mais hélas pour tout le monde, il a fini par le découvrir au début de l'été dernier. Ce jour-là, dit-elle d'un ton désabusé, promettait pourtant d'être une belle journée. Erwin nous avait en effet annoncé que la magie lendoren lui avait enfin accordé une compagne en la personne d'Hermione. Depuis le temps qu'il l'attendait, soupira-t-elle. Mais bon, ceci est un autre débat. Toujours est-il que ce jour-là, malgré tout, Erwin est parti pour une mission auprès de Voldemort comme il en avait tant fait, et ce jour là, il sut que Voldemort avait trouvé un allié qui connaissait parfaitement la magie lendoren, puisqu'il en est l'exact contraire. La seule chose qui a sauvé la vie d'Erwin ce jour-là, fut sa capacité à se forger instantanément un bouclier très puissant qui lui a permis d'éviter tous les avada kedavra et de transplaner ensuite ici en urgence.

Harry, Ron et Ginny ne savaient quoi dire. Clairement Albane avait eu peur ce jour-là. Harry ruminait une phase en particulier : Voldemort avait un allié !

- Cet allié, reprit-elle, je ne vous en donnerait pas le nom, mais je vais vous expliquer pourquoi. Dès qu'il entend son nom prononcé quelque part, il est en mesure de localiser quasi instantanément la personne qui l'a prononcé. Etant donné que seuls les lendoren le connaissent, le prononcer revient à lui livrer un lendoren sur un plateau d'argent. Pour parler de lui entre nous, nous utilisons donc le terme du Dictateur. Ce Dictateur a maintenant le total contrôle de Voldemort. Voldemort n'est en fait plus que sa marionnette pour tenter d'atteindre le but qu'il s'est fixé : anéantir la communauté lendoren.

- Pourquoi ? souffla Ron

- Parce que lui et nous utilisons deux sortes de magie totalement opposée. Vous savez déjà que nous ne pouvons utiliser la magie noire, lui de son côté ne peut user de magie blanche, si tant est qu'il en ait jamais envie. Il vous faut à cet instant imaginer les deux magies, la blanche et la noire, comme deux consciences. L'un d'entre elle, la magie noire, veut à tout prix dominer la magie blanche. Elle ne se complait que dans le chaos, la guerre, la souffrance et la mort. La magie blanche recherche l'équilibre de toute chose, elle apaise, c'est elle qui détient les pouvoirs de guérison, d'amour. Elles ne peuvent s'affronter directement car elles ne sont pas matérielles, elles agissent donc aux travers d'instruments : les sorciers. Certains instruments disposent de plus de pouvoirs que d'autres : le Dictateur est le détenteur de l'ensemble du pouvoir de la magie noire, Voldemort représente son bras armé, ni plus, ni moins. La magie blanche a décidé de confier ses pouvoirs à une communauté entière : nous, les lendoren. Nous avons su que nous allions au devant de grandes difficultés lorsque nous avons senti la puissance d'Erwin. Il est en effet plus puissant que la totalité des lendorines connues. Et de ce fait, Hermione, comme vous le savez, étant sa compagne, est encore bien plus puissante que lui. Ce sont sur leurs épaules que vont reposer le fardeau de mettre fin aux agissements du Dictateur.

- Mais … et Voldemort ?

- Voldemort en tant que sorcier ne pourra être défait que par un autre sorcier de même rang que lui, à savoir, toi Harry. Ainsi l'équilibre entre la magie noire et la magie blanche sera conservée.

- Et … si nous échouons, dit Harry d'une voix étranglée.

- Ce sera une ère de chaos jusqu'à ce que la magie blanche ne trouve d'autres instruments.

Note particulière : cette idée dernière idée de confrontation entre la magie blanche et la magie noire, d'avoir des instruments pour se confronter, donc l'idée globale ne m'appartient pas. J'ai eu une illumination en écrivant ce chapitre alors que je cherchais un adversaire à la mesure de ce que va devenir le couple Hermione/Severus. J'ai puisé dans mes lectures personnelles, et tout particulièrement une saga en dix volumes écrites par David Eddings qui s'appelle La Belgériade pour les cinq premiers volumes, la Malloree pour les cinq suivants. C'est cette saga médiévale fantastique avec des sorciers qui m'a décidé il y a maintenant une (et là je prends un grand coup derrière la tête : déjà tant d'années ?) quinzaine d'année à lire les nouveaux livres en anglais car je ne souhaitais pas attendre les six mois pour avoir la traduction … Je vous les recommande en lecture, c'est un univers différent bien sûr de HP, mais qui vaut sincèrement la lecture sans modération. Juste une petite chose : mon cher et tendre à qui j'avais confié le premier volume m'a maudit pendant un certain nombre de semaines car il n'arrivait pas à décrocher avant la fin du dernier volume…

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RAR :

Alice.C : les chapitres vont se succéder assez vite …

Me : merci beaucoup pour les compliments