Hermione ne consentit à s'arrêter de travailler que lorsque la nuit commençait à tomber. Ils commençaient à manier ensemble aussi bien l'air, que l'eau et le feu. La terre leur posait plus de soucis, simplement parce qu'Hermione avait moins travaillé cet élément à Poudlard.
Il était évident aussi qu'Hermione était très nettement moins fatigué, lui en revanche l'était plus. Elle s'était bien appuyée sur lui, parfait elle apprenait vite. Bon évidemment, si elle pouvait se passer de la colère comme déclencheur, ce serait encore mieux !
- Et bien arrêtes de me mettre en colère pour qu'on voit ce que cela donne, riposta brutalement Hermione.
- Et toi arrêtes de commencer à trembler alors que le danger n'est pas encore devant toi mon cœur. Prépares-toi du mieux que tu peux et de toute façon tu seras encore meilleure lorsque le danger sera face à toi. Maintenant, on va manger ?
Harry, Ginny et Ron accueillirent Hermione chaleureusement lorsqu'elle fit son entrée avec Severus. Severus avait l'impression d'être transparent ce qui l'agaçait royalement.
- Et bien maintenant, tu sais ce que je ressentais lorsque tu refusais de m'interroger les six premières années que j'ai passé à Poudlard, lui dit ironiquement Hermione dans leur lien. Et puis toi au moins, tu sais pourquoi tu es ignoré, ce n'est pas une donnée que j'avais lorsque j'avais onze ans …
Severus lui jeta un regard noir, mais refusa de lâcher sa main. Il était temps qu'ils admettent qu'il était son compagnon, non ?
- Et toi, il est temps que tu admettes qu'ils restent mes amis, quels que soient les nouveaux liens qui se soient créés entre nous. C'est avec eux que j'ai passé Touffu, le filet du diable, l'échiquier de MacGonagall où Ron s'est sacrifié pour Harry, ta stupide énigme de potions pour que ..
- Stupide ? Là tu exagères !
- Non, elle m'a prit moins d'une minute, donc elle était stupide. Tout cela pour que Harry puisse mettre Voldemort en échec. Au passage, sache qu'il pensait fermement que c'était toi qu'il allait trouver tout en bas pour trouver la pierre philosophale.
- Je savais que j'avais le rôle du méchant depuis le début !
- Evidemment, tu étais méchant ! Ils m'ont toujours défendu contre cette ordure de Malfoy que tu couvais comme un mère poule en plus !
- Hermione ! Tu ne vas pas tout ressasser non ? Gémit-il
- Je ressasserai jusqu'à ce que tu comprennes qu'il va falloir que tu apprennes à les voir arriver chez nous avec le sourire, compris ?
Severus soupira longuement. Pourquoi, mais pourquoi sa compagne était-elle la meilleure ami du fils de cette ordure de James Potter ?
- Severus Rogue ! Hurla Hermione dans leur lien et c'était la première fois qu'elle utilisait ce nom complet. Que je te reprenne une fois à dire cela et je te jure que tu dormiras sur le canapé ! Et pas que pour une nuit !
- Tu ne sais pas ce que j'ai subi quand j'étais à Poudlard à cause des maraudeurs, hurla-t-il en retour.
- C'est vrai, admit Hermione, mais toi tu refuses d'apprendre à connaître Harry simplement parce qu'il est le fils de son père ! C'est totalement injuste ! Et ne me fais pas dire non plus que tu étais blanc comme neige dans cette histoire. D'abord parce que tu étais serpentard et ensuite parce que d'après ce que je me suis laissé dire, copieusement plongé dans la magie noire. Alors si tu étais aussi sympathique, grinça-t-elle, que Malfoy maintenant, tu m'excuseras, mais j'accorderai peut-être au moins les circonstances atténuantes au père de Harry, à Sirius et à Lupin !
Les lendoren présents étaient stupéfaits. La salle avait été prise dans une série de bourrasques auxquelles ils n'étaient pas habitués. Ils contemplaient Hermione et Severus incrédules, ils semblaient profondément en colère l'un et l'autre, et surtout l'un contre l'autre. Seuls Harry, Ron et Ginny ne s'en faisaient pas trop et se contentaient de commenter à haute voix :
- Tiens les courants d'air de Poudlard nous ont suivi jusque là. Ils nous avaient manqué hier, avait dit Harry d'un ton tranquille.
- Hier était à marquer d'une pierre blanche Harry, renchérit Ginny, c'était le premier jour où nous n'avions eu aucun courant d'air !
- Vous croyez qu'il faut aller chercher les écharpes tout de suite ou ils vont se calmer, s'inquiéta Ron qui plissa les yeux sous une bourrasque particulièrement violente.
- C'est fréquent ces disputes ? S'inquiéta Albane.
Elle fut interloquée lorsqu'ils lui pouffèrent de rire au nez.
- Désolé, s'excusa Ginny, le jour plutôt anormal était hier où apparemment ils ne se sont pas disputés, du moins pas quand nous étions dans les parages. Sinon, c'est au minimum deux ou trois fois par jour ! Hermione a déjà envoyé la moitié des élèves de Poudlard à l'infirmerie. Jamais Mme Pomfresh, notre infirmière, n'avait connu une telle épidémie de rhumes et de grippes !
Le vent finit par se calmer et Hermione devint rouge de honte. Elle s'était montrée sous les autres membres de la communauté sous son plus mauvais jour. Elle s'en voulait terriblement et en voulait terriblement à Severus pour l'avoir mis dans une situation pareille ! Voir en plus Harry, Ginny et Ron avec de grands sourires aux lèvres, légèrement moqueurs, ne fit rien pour arranger son humeur. Elle ne commença à se détendre que lorsqu'elle vit Albane se tourner vers Severus et lui dire d'un ton ironique :
- Alors Erwin, l'arrivée de ta compagne n'a pas arrangé ton caractère à ce que je peux constater. Quant à toi Hermione, nous comprenons tout à fait qu'Erwin puisse parfois être terriblement agaçant. Pas plus tard qu'hier, d'ailleurs … finit-elle en lui jetant un œil en coin !
- Mais pourquoi est-ce que ça serait toujours moi le coupable ? Protesta Severus. Ce n'est pas toi qui te fait hurler dans les oreilles tous les jours ou presque !
Harry, Ginny et Ron devaient se retenir de rire devant l'expression outragée de celui qui restait malgré tout leur professeur de potions. Pour une fois que c'était lui qui était la cible de critiques.
Severus haussa les yeux au ciel devant tant d'injustice à son goût, mais il y avait des disputes qu'il valait mieux garder pour Hermione et lui. Quoiqu'il inclurait bien un peu les trois élèves qui se tenaient devant lui, juste pour avoir le fin de l'histoire, par exemple, tiens, du polynectar.
Albane sentit le danger pointer à l'horizon et coupa court à cette discussion en présentant elle-même Hermione au reste de la communauté qu'elle ne connaissait pas encore. Hermione était heureuse de revoir ses amis aussi et de leur montrer que malgré les bourrasques précédentes elle était heureuse. Lorsqu'ils lui demandèrent ce qu'elle savait, elle dit simplement avec une grimace :
- Et bien maintenant Harry, je mesure mieux ce que tu endures depuis notre expédition au ministère de la Magie. A toi Voldemort et à moi le Dictateur. Mais je crois que j'ai de la chance, dit-elle après un petit temps de réflexion, au moment de mon … combat contre le Dictateur, je ne serai pas seule, je serai avec Erwin.
- Je croyais que de toute façon c'était toi la plus forte, demanda Ginny curieuse.
- Oui, c'est vrai, mais lorsque nous utilisons ensemble la même magie et pas seulement notre lien télépathique, nous n'additionnons pas simplement notre force magique, nous sommes beaucoup plus fort que cela. J'ai l'impression que je pourrai vraiment soulever des montagnes.
- Et qui dirige ? demanda Harry curieux
- Moi, dit-elle farouchement, pour une fois je dis, il fait.
Sur cette phrase ils partirent ensemble d'un même fou rire. Ceci n'avait pas été perdu pour tout le monde, en particulier Severus, Albane et Marcus, ainsi que Vera et Oleg.
- Elle a besoin d'eux pour garder son équilibre Erwin, dit doucement Vera. Et Ginny et Harry ont une sincère inquiétude pour elle, surtout après les révélations d'hier.
- Je commence à m'en rendre compte, soupira Severus. Cela ne m'enchante guère, mais il faudra bien que je fasse avec, j'imagine !
- Ne laisse pas ton jugement être faussé par ta propre expérience Erwin, dit Oleg. Il faisait en effet parti de ceux qui l'avaient accueillis lorsqu'il était devenu lendoren à dix-sept ans. Il savait combien Erwin avait profondément changé depuis cette époque, mais il n'était pas devenu moins rancunier, en particulier contre ceux qui lui avaient pourri ses années à Poudlard. Severus lui jeta un regard noir mais ne répondit pas. Il avait l'impression pour la deuxième fois de sa vie qu'il ne contrôlait plus sa vie justement. A dix-sept ans, il s'était retrouvé brutalement privé d'une grosse partie de sa magie, en danger si cela se savait dans ses amis proches mangemorts comme lui, obligé de vivre sans arrêt la peur au ventre d'être découvert. Il avait eu aussi l'amertume de voir les compagnons lendoren heureux avec leur compagne et lui rester le seul célibataire. Et quand petit à petit la communauté avait compris que sa grande puissance ne pourrait être mise qu'au service d'une seule cause, la destruction du Dictateur, il avait vraiment cru toucher le fond. Et bien non, il descendait encore, il allait maintenant falloir supporter Potter ! Enfin, Harry, mettons s'il ne voulait pas se faire écorcher vif par Hermione ! Hermione. Sa seule lueur de bonheur venue après tant d'année de célibat, au moins de cœur. Si seulement elle n'avait pas choisi Harry pour meilleur ami !
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RAR :
LaLaLa : merci beaucoup de ce soutien inconditionnel !
Marion : merci beaucoup !
