Au moment de quitter le cercle argenté, Hermione avait le cœur lourd. Elle avait passé des moments merveilleux ici. Des moments de fierté avec sa magie qui s'affinait et qui grandissait en puissance avec Erwin, des moments de rire avec Harry, Ginny et Ron, des moments de pure passion encore avec Erwin. Ils avaient testé sous l'insistance de celui-ci toutes les pièces de leur chalet, parfois à la grande honte d'Hermione qui avait toujours peur que quelqu'un entre en coup de vent dans leur chalet. Il avait fallu toute sa persuasion pour qu'elle se laisse aller, bien qu'elle reconnaisse maintenant que les tapis posés devant la cheminée étaient vraiment doux pour accueillir leurs corps nus et intimement unis.

Il y avait eu aussi ces moments de pure tendresse, de pur amour à la cascade argentée lors du réveillon de Noël. Elle se remémorait aussi ce moment où elle était devenue rouge au déjeuner de Noël lorsque Harry lui avait demandé d'un ton innocent quels cadeaux elle avait reçu.

- C'est … c'est personnel …

Ginny avait clairement écrasé le pied de Harry avec le sien pour le faire taire car elle avait vu la gêne d'Hermione, et avait une meilleure idée que les garçons sur le degré d'empressement d'Erwin et se doutait que les cadeaux étaient en rapport. Elle avait toujours beaucoup discuté avec Hermione à Poudlard et celle-ci lui avait déjà confié à mots couverts qu'ils ne pouvaient passer une journée sans faire l'amour. Pour faire rougir Hermione de la sorte, elle imaginait très bien qu'Erwin pouvait avoir offert à Hermione des cadeaux pour elle certes, mais sûrement aussi pour son plaisir à lui vu son petit sourire à la rougeur d'Hermione. Mais elle n'eut pas les jambes assez longues pour faire taire la protestation de Ron :

- Hermione ! Tu as toujours reçu des tas de trucs personnels à Noël ! Alors pourquoi cette année tu veux en faire un mystère ?

- Ron ! S'exclama Hermione qui s'empourpra encore davantage si c'était possible tandis que Severus haussait un sourcil interrogateur. J'en ferai des mystères si je le veux !

- Je ne savais pas, dit Severus doucement à haute voix, que tu avais déjà reçu ce genre de cadeau à Noël, Hermione.

- Ah non , gémit Hermione, tu ne vas pas rentrer dans ce petit jeu là, toi aussi ?

- Je croyais que tu voulais que je commence à parler de tout et de rien avec Ron et Harry ?

- Ginny ! S'il te plait, supplia Hermione

- Ron, tu vas laisser Hermione tranquille avec ses cadeaux, car j'imagine que c'est toi qui serait le plus rouge si Hermione te les décrivaient …

Ron avait cette fois compris que les cadeaux d'Hermione pouvaient être très personnels cette année et commença, comme sa sœur l'avait deviné, à rougir lui aussi. Le sourire de Severus s'étira narquois. Savoir que Ginny devait certainement avoir une bonne idée des cadeaux reçus par Hermione de sa part ne le gênait pas le moins du monde. Il lui avait offert des cadeaux d'amant ni plus ni moins, il se contenta de croiser son regard que la jeune Weasley lui retourna calmement, amusée.

Elle fut sortie de sa rêverie par Severus qui lui entourait sa taille de ses bras comme à son habitude, avant de lui chuchoter au creux de l'oreille :

- Tu as passé de bonnes vacances mon cœur ?

- Très. Trop peut-être, soupira-t-elle

- Pourquoi, lui demanda-t-il inquiet. Elle avait appris dans certaines circonstances à décoder ses intonations de voix. Elle reconnaissait maintenant qu'une intonation qu'elle aurait qualifiée de dure avant les vacances, était simplement l'expression de son inquiétude bien cachée.

- Parce que cela va être dur de revenir à Poudlard, avec les cours, les devoirs, être séparée de toi pendant toute la journée …

- Tu reviendras plus souvent le midi chez toi Hermione. Et puis, les nuits ne seront rien qu'à nous, sans cours, ni devoirs …

Il parsemait son cou de doux baisers en lui disant cela et la serrait un peu plus tout contre lui.

- Pour moi aussi mon cœur, les journées seront longues, surtout lorsque tu porteras mes cadeaux de Noël …

Hermione ne put s'empêcher de rougir. Mais quand apprendrait-elle à ne pas rougir à chaque allusion à leur statut d'amants, s'agaça-t-elle ?

- J'espère jamais, pouffa Severus dans son dos. Tu es adorable lorsque tu es gênée comme cela, d'autant plus que tu te blotties dans mes bras pour essayer de la cacher, ce qui me permets de profiter encore un peu plus de toi.

Il l'avait retourné vers lui pendant qu'il parlait ce qui lui permit de poser ses lèvres sur les siennes. Les secondes passant, le ballet de leurs langues devenait plus fiévreux et les deux corps s'étaient étroitement rapprochés. Le désir les consumait à nouveau, aussi puissant de part et d'autre. Severus ne put retenir un juron lorsqu'il entendit frapper à la porte de leur chalet. Un coup d'œil à la pendule lui fit constater avec dépit qu'on venait simplement les chercher pour qu'ils rentrent à Poudlard discrètement.

Dès son retour à Poudlard, Hermione sentit quelque chose de différent dans les murs de Poudlard. Elle avait du mal à mettre un mot dessus, mais il lui semblait percevoir différentes auras de magie au sein même des murs. Elle se tourna immédiatement vers Severus et vit qu'il la regardait avec attention.

- Qu'est-ce que c'est ? Demanda-t-elle. Encore un secret toi aussi ?

- Ce sont les défenses de Poudlard Hermione, ni plus ni moins. Et nous attendions que tu arrives à les sentir par toi-même. Car il est probable que tu devras bientôt les renforcer. Nous attendons une attaque du dictateur sur ce plan là. Il sait que je suis à Poudlard, que Harry est à Poudlard, c'est le meilleur moment cette année pour attaquer.

- Mais … mais comment je fais pour les renforce les défenses ? balbutia Hermione.

- Tu les sens, donc tu peux les augmenter Hermione. Ce n'est pas plus compliqué que l'air ou l'eau à manier. Tu fais des merveilles avec les deux, cela ne te posera aucun problème. Mais tu ne le feras qu'à titre exceptionnel, si vraiment je n'arrive pas à les tenir correctement.

- Pourquoi ? Tu as peur que je ne fasse des bêtises ? Gronda Hermione

Harry, Ron et Ginny commencèrent à rentrer la tête dans les épaules. Ils avaient un don pour se disputer qui tenait du grand art. La moindre remarque de part et d'autre était capable de mettre le feu au poudre. Les vacances de Noël avaient permis à Harry et Ron de commencer à admettre que, oui, leur professeur de potions au caractère acariâtre semblait aimer profondément Hermione, que leur amie, ça ils en étaient certains, l'aimait tout autant en retour et qu'ils semblaient très heureux ensemble. Ce qu'ils comprenaient moins c'était la régularité de leurs disputes.

- Hermione ! avait reprit Severus exaspéré. Quand cesseras-tu de prendre toutes mes remarques pour des attaques personnelles ? C'est lassant à la longue !

- Alors, expliques toi plutôt !

- Parce qu'on veut tenter de te cacher au maximum du dictateur et avant que tu ne me cries dessus que tu es parfaitement capable de te défendre, laisse-moi te dire un chose une bonne fois pour toute : oui, tu es sans conteste la plus qualifiée pour le combattre, enfin, pour peu que tu me prennes en remorque malgré tout, mais justement, on veut le déstabiliser, le pousser à arriver ici en terrain conquis, qu'il pense qu'il n'aura que moi à affronter et il sait que je ne suis pas de taille. Il sait en revanche que face à notre couple, là il aura nettement plus de mal, or lui, sans être tout à fait couard, aimerait bien, tout comme Voldemort avec Harry, pouvoir se passer de notre confrontation, lui contre nous deux. Tant qu'il se croit supérieur, on peut espérer qu'il fera des erreurs dont nous pourrons tirer partie …

Hermione s'était à la fois détendue et angoissée à ces paroles. Harry savait qu'elle était dans le même état que lui : avoir une épée de Damoclès de la sorte au dessus de la tête n'était guère réjouissant. Mais il savait aussi qu'il le vivait moins mal depuis qu'il était avec Ginny. Il attendait cette confrontation, non pas avec sérénité, mais de pied ferme, en sachant que le jour venu, il saurait faire la maximum. Si le maximum ne suffisait pas, ma foi …

C'est pour cette raison qu'il s'approcha d'elle, lui posa la main sur l'épaule et lui dit simplement :

- On se fait à tout Hermione, même à ça, crois-moi. Tu seras aussi prête que moi le jour où cela viendra. Laisse les grands stratèges, dit-il en faisant un geste vers Severus, se débrouiller pour leur faire des plans diaboliques. De toute façon, tu sais très bien qu'on foncera dedans tête baissée comme les six dernières années et que tous les plans soigneusement concoctés de part et d'autre vont voler en éclat.

Hermione le fixa avec reconnaissance et Severus avec un air dépité car il savait qu'il avait raison. Il pressentait lui aussi que ce serait encore le trio, voire le quatuor avec Ginny, qui allait prendre tout le monde par surprise. Il dit simplement :

- En cas d'escapades, n'oubliez pas de me prévenir quand même. Toute seule face au dictateur, dit-il en regardant Harry droit dans les yeux, elle ne tient pas non plus. Il n'y a qu'à deux que nous avons une petite chance.

- Je sais, répondit calmement Harry, mais vous n'aurez jamais beaucoup de temps pour choisir entre être Erwin et le professeur de potions de Poudlard !

- N'essayez pas d'en profiter quand même, répliqua-t-il, car ça pourrait vous coûter cher !

Les jours s'écoulaient à Poudlard, rythmés par les cours, les devoirs, le travail commun en magie, bien qu'ils soient très attentifs à ne pas utiliser beaucoup de leur puissance. Cela leur permettait de travailler leur discrétion. Ils arrivaient même maintenant à se lier alors qu'ils étaient physiquement assez loin l'un de l'autre ce qui valut au professeur MacGonagall la frayeur de sa vie lorsqu'elle vit apparaître du foyer de la cheminée de la salle des professeurs une superbe licorne de feu qui gambadait dans la dite salle. Son cri fit sursauter Severus qui ne l'avait pas entendu arriver et en résultat une splendide brûlure sur le tapis où gambadait l'animal, Severus l'ayant lâché un moment. Cela lui valu en plus une raillerie bien sentie d'Hermione qui s'y entendait vraiment pour le fustiger dans leur lien dès qu'il ne se montrait pas à la hauteur qu'elle attendait.

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RAR :

Alice.C : j'espère que tu as aimé cette suite