Au cours des semaines qui passaient, Severus guettait une occasion pour réaliser un fantasme dont il rêvait depuis qu'il avait vu deux de ces petits morceaux de dentelles dans une boutique et qu'il s'était empressé d'offrir à Hermione. Celle-ci disait vouloir les garder pour une occasion spéciale entre eux, et il ne souhaitait pas dévoiler pour quelle occasion il souhaitait les lui voir porter. Si jamais elle devinait son envie, il était certain qu'elle ferait tout pour l'empêcher de la réaliser. Il ne disposait que d'une journée par semaine, celle où les gryffondors terminaient leurs cours de la journée dans son cachot …
Après plusieurs semaines, vers la fin du mois de février, à bout de patience, il finit par avoir recours à une tactique assez déloyale. Le jour dit, il régla le réveil en retard afin qu'ils s'habillent dans la précipitation et fit voler vers Hermione les sous-vêtements adéquats pour lui. Alors qu'elle lui jetait un œil noir, il fit mine de s'emporter et dit :
- Hermione ! J'ai pris les premiers qui me tombaient sous la main ! Mais vas-y, perds du temps à en changer ! Mais je te préviens, ne comptes pas sur moi pour te faire un mot d'excuses si tu es en retard !
Il n'avait pas menti sur le fait d'avoir pris les premiers, il les avaient soigneusement placé la veille au soir sur le dessus de la pile …
Il commença son dernier cours de potions avec les gryffondors tendu. Non de colère, mais de désir. Il ne tenta pas de cacher ce fait à Hermione. Il voulait qu'elle soit aussi impatiente que lui à la fin des deux heures pour faire voler en éclats toutes ses inhibitions.
Hermione avait à peine commencé sa potion qu'elle ressentit les premières caresses mentales d'Erwin sur son cou. Elle tenta de le foudroyer du regard, mais peine perdue, il ne daignait pas la regarder. Il semblait très attentif aux chaudrons de ses élèves et ne manquait pas une occasion pour railler les diverses couleurs de potions qui n'étaient pas à son goût. Il était en apparence le même que d'habitude, mais elle savait qu'elle ne rêvait pas ses caresses qui s'étendaient petit à petit à l'ensemble de son corps. Et il savait parfaitement qu'elle n'oserait pas lui rendre la pareille tant qu'elle serait dans sa salle de classe, entourée par tous ses camarades d'école. Elle tenta pourtant de le ramener à la raison en pestant dans leur lien :
- Arrêtes Erwin ! Comment veux-tu que je me concentre ?
- Comme tu veux mon cœur, mais il serait dommage que tu rates ta potion pour une fois.
Le ton était taquin et ne lui disait rien qui vaille. Qu'avait-il encore en tête cette fois ? Son expression était aussi impénétrable que d'habitude, et il arrivait à donner le change aux autres élèves, en revanche Hermione avait clairement conscience de sa bouche à peine entrouverte qui laissait passer un souffle un peu plus court que d'habitude.
Ses caresses se faisaient de plus en plus insistantes et intimes. Severus remercia Merlin de toujours donner ses cours en robe de sorcier car son pantalon n'était plus en mesure de camoufler le désir qu'il ressentait à l'instant pour Hermione. Que ce cours passait encore plus lentement que les autres. Il entretenait doucement le désir en alternant les caresses apaisantes et celles qui l'exacerbait.
Lorsque les aiguilles de la pendule s'approchèrent enfin de l'heure de la délivrance, Hermione n'en pouvait plus. Elle était tout à la fois en colère contre lui qui se permettait ce genre de chose pendant un cours, son cours à lui de surcroît, en colère contre elle qui n'avait pas le courage de briser ce lien, car désormais elle en avait la force mais pas l'envie en cet instant où elle avait très envie d'aller directement dans son appartement pour le retrouver et non à la bibliothèque pour y faire ses devoirs. Elle s'était laissée troubler plusieurs fois, ce qui lui valait d'avoir une potion orange à la place de rouge à la grande stupeur de Harry et Ron. Harry finit par lui glisser à la fin du cours, dans le brouhaha relatif des élèves qui rangeaient leurs affaires :
- Qu'est-ce qui ne va pas Hermione ? J'ai vu la couleur de ta potion, dit-il sur un ton d'excuses.
- Je vais le tuer ! Je te jure que je vais le tuer, grinça-t-elle entre ses dents. Mais il va me le payer ce soir, je te le jure !
A cet instant, ils relevèrent la tête au son de la voix tranchante de Severus :
- Miss Granger, compte-tenu de la couleur de votre potion, vous resterez dans cette salle après le départ de vos camarades.
Hermione avait les yeux qui lançaient des éclairs et l'invectivait sur tous les tons à travers leur lien même si elle gardait les lèvres serrées. A grand peine, elle fit aussi l'effort de maîtriser les bourrasques qu'elle sentait monter en elle, du moins le temps que les autres élèves sortent du cachot.
Severus soutenait son regard calmement sans même prendre la peine de répondre à ses invectives. Il n'avait qu'une seule idée en tête : que tous les élèves soient sortis, à l'exception d'elle, et qu'il puisse enfin assouvir ce désir mutuel. Car même si elle était en colère dans l'instant, il la connaissait suffisamment pour savoir qu'il suffirait qu'ils s'étreignent pour qu'elle se laisse aller. Il se rapprocha donc habilement de la porte pour pouvoir la fermer soigneusement derrière le dernier élève. Avant même qu'il n'ait pu esquisser un geste, il entendit la porte se fermer magiquement et Hermione grincer elle-même, il n'y avait pas d'autres termes, la formule d'insonorisation. Elle était vraiment très en colère et menaçait de lui faire passer un sale quart d'heure à cause de ces caresses qu'elle jugeait déplacées. Malgré tout, elle resta sans voix, mentale et physique, lorsqu'il lui dit brutalement mais très sincèrement :
- Mon cœur, cela fait des semaines que je rêve de te contempler avec ton cadeau de Noël sur tes adorables formes, alors ne viens pas gâcher cet instant merveilleux avec une colère déplacée !
Ce bref instant de stupéfaction lui permit de couvrir la distance qui les séparait, de la prendre fermement dans ses bras en s'arrangeant pour l'immobiliser un peu et de commencer à l'embrasser passionnément.
Hermione ne put que gémir tout à la fois de protestation et de délivrance. Il força sans ménagement le barrage de ses lèvres. L'heure n'était pas à la douceur mais à la passion brute. Lorsqu'il la sentit capituler, enfin il s'autorisa à la lâcher pour commencer à la déshabiller rapidement.
- Erwin, gémit-elle choquée dans leur lien, pas ici.
Il ne prit même pas la peine de répondre, il était trop occupé à continuer de l'embrasser, tout en la débarrassant enfin de son uniforme d'école. Rapidement, elle se retrouva dans la tenue qu'il souhaitait : une délicate dentelle noire qui voulait cacher ses seins splendides mais qui ne faisait que les souligner et au travers de laquelle il voyait pointer les extrémités durcies par le désir. Un peu plus bas, la dentelle quasi transparente ne cachait rien de sa féminité et surtout n'entravait pas son accès aux douces rondeurs du bas de son dos …
Hermione avait les joues en feu, elle savait qu'elle n'aurait pas du le laisser faire. Mais elle laissait ses mains avides la caresser, son regard se régaler. Il l'avait assise en équilibre au bord de l'une des tables et elle avait instinctivement déjà noué ses jambes autour de ses hanches. Elle attendait malgré tout avec impatience le moment où au moins il la porterait dans ses appartements pour la posséder pleinement. Ce ne fut que lorsqu'il détacha ses mains de son cou pour l'encourager à s'allonger qu'elle réalisa pleinement qu'il n'avait aucunement l'intention d'aller jusqu'à ses appartements. Il allait lui faire l'amour ici, dans sa salle de classe.
Elle ouvrait la bouche pour protester lorsqu'il glissa sa main sous la dentelle qui restait entre ses jambes. Et ce fut un gémissement de plaisir qui sorti de sa bouche à la place d'une protestation. C'est à ce moment que Severus sut qu'il avait gagné, elle allait le laisser faire tout ce qu'il voulait, où il voulait. Il la recula doucement sur la table pour qu'elle puisse reposer ses jambes dessus et commença à explorer son intimité de sa bouche en retenant doucement le tissu avec une main. Il l'entendit arrêter de respirer et sentit ses hanches se soulever lorsqu'il commença à la pénétrer de sa langue. Elle était déjà au bord de la jouissance et il comptait bien l'y faire basculer. Hermione n'avait plus conscience de rien sauf de cette bouche indiscrète qui la faisait gémir. Peu de temps après, elle sentait déjà les premières vagues du plaisir arriver et ne put que s'abandonner à cette jouissance.
Pendant qu'Hermione reprenait difficilement son souffle les yeux clos, les mains encore agrippées à la table, Severus se déshabilla rapidement, ôta à regret la dentelle trempée d'Hermione et la rapprocha du bord de la table pour la pénétrer avec douceur. Elle était montée tellement haut sur l'échelle du plaisir, que ce ne fut que lorsqu'il fut entièrement en elle qu'Hermione réalisa ce qu'il venait de faire. Alors qu'elle écarquillait les yeux, elle n'eut en réponse qu'un sourire rusé de la part de Severus. Il lui souleva ses jambes pour les mettre sur ses épaules à lui et commença aussitôt de longs va et viens en elle. Hermione n'aurait jamais cru pouvoir à nouveau ressentir autant de plaisir aussi rapidement mais il s'avérait que son corps lui en réclamait toujours plus. Ils avaient tous les deux fermé les yeux absorbés par leurs sensations et les oreilles aux aguets des réactions de leur partenaire. Hermione savourait sa puissance maîtrisée dans chacun de ses gestes, Severus savourait son abandon total et cette chaleur qui l'accueillait sans restriction. Il accélérait lentement pour savourer le plus longtemps possible cette fusion entre leurs corps. Leur étreinte était presque devenue brutale lorsque le plaisir les emporta sur la même vague et la salle de classe résonna d'un même cri de délivrance.
Ils furent cependant rapidement rattrapés par la réalité car la température restait glaciale dans le cachot en cette fin février. Severus porta Hermione dans ses bras pour retrouver la chaleur de l'appartement du premier. Un accio sur leurs vêtements permettrait qu'il ne reste aucune trace de leurs ébats dans la salle de classe.
- Tu exagères, gronda Hermione nichée dans ses bras. Mais le tourbillon de plaisir dans lequel il l'avait emmenée avait aussi eu raison de sa colère.
- J'en rêve depuis Noël mon cœur, je voulais profiter de mes cadeaux de Noël et aussi que tu puisses garder d'autres souvenirs de mon cachot que ceux des cours. Tu es magnifique Hermione, je n'ai pas honte de te désirer de la sorte, et tu n'as pas toi non plus à en avoir honte.
- Et ma potion, alors ? Tu étais décidé à faire baisser ma moyenne du trimestre ?
- Ce n'est pas la moyenne dans les cours qui compte cette année, quelque soit ta moyenne, ce qui comptera, ce sera ce que tu feras le jour des aspics. Nous savons pourquoi toi et moi tu as légèrement raté ta potion aujourd'hui, mais je te laisserai tranquille lorsque tu passeras tes examens.
