C'était une belle journée de printemps, les vacances étaient dans deux semaines. Ginny et ses camarades remontaient des serres où elles avaient suivi leur cours de botanique avec le professeur Chourave, lorsque soudain, Ginny eut envie de se retrouver un peu seule. Elle laissa ses camarades s'éloigner d'un bon pas car l'air était encore frais, sans prendre conscience que petit à petit elle dirigeait ses pas vers les toilettes de Mimi geignarde. En réalité, elle n'avait plus conscience de rien, à l'exception qu'il lui semblait vital d'aller dans ces toilettes.
Harry, Ron et Hermione travaillaient à la bibliothèque sur leur devoir de DCFM depuis un long moment lorsque Harry s'aperçut soudain qu'il avait vu les sixième années de gryffondors arriver, mais qu'il n'y avait pas de trace de Ginny. Lorsqu'il leur demanda si elles savaient où pouvait se trouver Ginny, elles se rappelèrent juste qu'elles l'avaient distancé sur le chemin du château en rentrant des serres. Lorsqu'au dîner ils constatèrent qu'elle n'était toujours pas dans la salle, Hermione et Harry partirent à la tour des Gryffondors pour la trouver, persuadés qu'elle était là pour une raison ou pour une autre. Mais ils durent se rendre à l'évidence rapidement, Ginny n'était pas à la tour, lorsqu'ils revinrent quelques minutes plus tard à la grande salle, ils constatèrent avec dépit qu'elle n'était toujours pas là. Hermione décida alors de contacter son compagnon : peut-être aurait-il des informations du côté des professeurs ? Peut-être était-elle en retenue, cela aurait été exceptionnel de sa part, mais bon …
- Erwin ? Demanda-t-elle doucement
- Qu'est-ce que vous cherchez mon cœur de la sorte au lieu de manger ?
- Ginny. Personne n'a l'air de savoir chez nous où elle peut être. Alors j'ai pensé que toi tu pourrais avoir d'autres renseignements de la part des autres professeurs. Apparemment elle terminait par botanique avec le professeur Chourave.
Elle n'entendit pas de réponse, mais le vit se pencher vers le professeur de botanique qui hocha négativement la tête.
- Elle est partie comme d'habitude vers le château en compagnie de ses amies Hermione, et elle n'est nulle part en retenue, Mme Pomfresh ne l'a pas vue non plus. Il n'y aurait pas une dispute avec Harry là-dessous ? Demanda-t-il après un temps de silence.
- Non, vraiment pas Erwin. Il n'y avait pas l'ombre de cela ce matin, tu le sais, et je suis restée toute la journée avec Harry et Ginny au déjeuner et tout allait bien. Ils n'ont pas pu se voir aujourd'hui sans que je sois là …
- Où est parti Harry ? Commença à s'inquiéter Severus. Il y avait un petit quelque chose quelque part qui le mettait mal à l'aise.
- Chercher la carte du maraudeur pour la trouver.
Harry poussa un soupir de soulagement intérieur lorsqu'il vit l'étiquette avec la mention « Ginerva Weasley » sur la carte du maraudeur. Que faisait-elle donc dans les toilettes de Mimi geignarde ? Elle n'avait pas l'air de bouger. Il décida d'aller tout de suite la voir, ils auraient bien le temps d'aller retrouver Ron et Hermione ensuite. Lorsqu'il arriva dans les toilettes de Mimi Geignarde, nulle trace de Ginny pourtant. En revanche son sac de classe se trouvait là. Il décida de le prendre avant d'aller à nouveau à la tour des Gryffondors. Pourquoi la carte l'avait-elle trompé ?
Mais lorsqu'il s'empara de son sac, il sentit un crochet invisible le prendre par le ventre et l'entraîner. Le sac de Ginny avait été transformé en portoloin.
A la fin du repas, Hermione et Ron échangeaient des mines plus amusées qu'inquiètes en fin de compte. Ils trouvaient que Ginny et Harry exagéraient, mais ils pensaient qu'ils s'étaient retrouvés et qu'ils profitaient tout simplement de la chambre qu'Hermione avait mis à leur disposition. Soudain, Hermione sentit un froid glacial l'envelopper et elle se mit à frissonner brutalement. Elle regarda Ron qui la regardait avec stupéfaction : elle avait reprit sans le vouloir son apparence lendorine et n'arrivait pas à revenir à son apparence classique.
- Hermione, jeta Erwin d'une voix tranchante, les défenses s'effondrent totalement, il faut que tu les remontent immédiatement. Où est Potter ?
Sous le coup de l'émotion, car le professeur Gryffin et lui avaient nettement senti le même froid qu'elle en même temps que l'effondrement des défenses de Poudlard. C'était la veille du solstice de printemps, il fallait atteindre minuit pour qu'Hermione dispose de sa pleine puissance. Jusque là, il faudrait survivre coûte que coûte en tentant d'éviter ... tout le monde en fait.
- Je … je ne sais pas … Erwin ! Je n'arrive pas à reprendre mon apparence normale et les gryffondors commencent à se poser des questions.
- Filez chercher la carte du maraudeur avec Ron, et avant d'aller où que ce soit, dites-moi ce que vous voyez dessus. Dépêchez-vous !
- Mais … et les défenses ?
- Trop tard, le froid constant indique la présence du Dictateur, on ne peut plus l'en empêcher Hermione. Il me cherche en premier, toi ensuite s'il connaît ton existence. Il ne faut pas qu'il nous trouve avant minuit, allez, filez, maintenant !
Sa phrase était décousue, mais il n'avait plus de temps à perdre.
Pendant qu'elle courait dans les couloirs de Poudlard avec Ron, elle tentait de poursuivre sa conversation avec Erwin :
- Pourquoi minuit ?
- Parce que demain c'est le solstice de printemps Hermione, s'impatienta-t-il, à minuit seulement tu auras l'intégralité de ta puissance, il faut qu'on l'évite d'ici là !
- Mais … Harry ? Ginny ?
- Je ne sais pas Hermione, mais je pense que c'est lui qui les tient d'une façon ou d'une autre. Ce sont des appâts, mais malheureusement nous ne pouvons aller tout de suite les chercher. Bon, alors cette carte ?
- On n'est pas encore arrivés
- Mais dépêchez-vous un peu enfin !
- Mais … on sera seuls ?
- Non, la communauté arrivé Hermione, ainsi que l'ensemble de l'ordre du Phoenix, car le Dictateur n'est sûrement pas venu seul. Voldemort et les mangemorts seront là aussi !
- Mais … c'est pour ce soir ? Commença à paniquer Hermione
- Cette nuit, Hermione ! Cingla la voix de Severus. Il faut absolument éviter de te découvrir tant que minuit n'est pas passé. Les deux seules exceptions à cette règle sont les vies de Harry et la mienne. Celle de Harry pour qu'il puisse tuer Voldemort, et la mienne car seule tu n'as suffisamment de puissance pour battre le dictateur. N'utilise aucune magie lendoren tant que tu le peux pour qu'il ne puisse pas te localiser toi au moins.
Ron n'avait pas suivi l'échange bien sûr, mais avait remarqué qu'Hermione avait pâli au fur et à mesure du trajet. Arrivés à la tour de Gryffondor, elle était décomposée. Elle lui agrippa le bras et lui chuchota :
- C'est ce soir Ron. Voldemort, le Dictateur, tout, ajouta-t-elle alors qu'il la regardait avec des yeux ronds.
Ron crû qu'il était en plein cauchemar, ce qui n'était pas très loin de la vérité.
- La carte Hermione ! Cria Severus. Où sont-ils ?
Hermione sursauta et dit d'un ton pressant :
- Vite Ron, la carte.
Ils la trouvèrent dans la malle de Harry qu'ils mirent sans dessus dessous. Ils trouvèrent au passage la cape d'invisibilité que Ron fourra dans une de ses poches, au cas où.
Ils virent les deux étiquettes au niveau des toilettes de Mimi geignarde, immobiles. Hermione fit part de cette découverte à Erwin qui leur interdit immédiatement de s'y rendre.
Hermione réfléchissait à toute vitesse. Si le dictateur venait pour chercher Erwin, il ferait tout pour le trouver avant minuit s'il avait connaissance de son existence. Comme lui avait dit Harry au retour des vacances de Noël, il s'agissait maintenant d'agir de telle sorte de bluffer tous les plans des grands stratèges. Donc, en l'occurrence, il fallait aller aux toilettes de Mimi Geignarde. Elle prit un air déterminé et entraîna Ron à sa suite.
- Où vas-tu ? Balbutia Ron
- Aux toilettes de Mimi geignarde, répondit-elle d'une voix décidée.
- Mais .. Erwin …
- N'a pas à m'interdire quoi que ce soit, Ron. Il faut qu'on y aille.
Elle avait monté son bouclier mental au maximum car malgré le froid intense qu'elle ressentait, elle recouvrait une partie de ses pouvoirs. Non loin des toilettes des filles, ils durent se cacher rapidement à un coin de couloir. Un couple lendoren montait la garde. Severus les connaissait, elle ne lui répondait plus, il allait donc leur poser toutes les embûches possibles pour qu'ils lui obéissent.
Ron tira Hermione et en même temps la cape de Harry de sa poche. Hermione lui jeta un œil reconnaissant et ils se glissèrent dessous. Ils avaient beaucoup grandis et devaient donc marcher courbés pour que la cape les dissimule tous les deux. Ils passèrent sans encombre le couple lendoren, mais faillir se trahir lorsqu'ils entendirent la voix âpre de Severus qui semblait sortir de nulle part :
- Aucune trace d'eux ?
- Non aucune Erwin. Tu t'inquiètes peut-être pour rien, elle doit simplement être en train de bouder pour ce qu'elle prend comme une mise à l'écart.
- Oh non, jeta Severus. Je suis sûr et certain qu'ils sont en train de tenter d'arriver jusque là, cela fait plus de six ans qu'ils pratiquent le sport de contourner les interdits sous mon nez ! Mais dès que je lui mets la main dessus, elle va m'entendre, je vous le garantis ! Et je suis certain qu'ils disposent d'un atout dans leur manche dont ils ne m'ont pas encore fait part …
Il était furieux et inquiet, ressenti clairement Hermione. Mais elle ne pouvait pas s'autoriser à le rassurer. Il scrutait attentivement le couloir, et bien que son regard se soit arrêté sur l'endroit où ils se camouflaient sous la cape, il ne semblait pas les avoir vu. Il repartit dans un autre couloir au pas de course et leur libéra ainsi le passage.
