Harry sut immédiatement qu'il devait faire le vide dans son esprit du mieux qu'il pouvait. Si Voldemort utilisait la legimencie, le Dictateur, car cela ne pouvait être que lui, devait aussi être expert dans cette magie. Il se contenta de serrer les lèvres et de tenter de tout oublier. Le Dictateur perdit rapidement patience car sous le coup de la peur et de la détermination, Harry avait réussi à se protéger de la legimencie. Il jeta brutalement à Voldemort :
- Occupe-toi de sa petite amie, il sera plus loquace après quelques minutes.
Ginny s'écroula en hurlant sous la force de l'endoloris qu'elle recevait. Elle avait l'impression qu'elle allait mourir sur le champ tellement elle souffrait. Harry était pétrifié d'horreur. Ron et Hermione s'accrochaient l'un à l'autre pour ne pas bouger, Hermione sentait monter la colère en elle, une rage froide. Tout ce que le Dictateur et Voldemort avaient fait depuis toutes ces années, ils allaient devoir le payer cette nuit. Et elle était certaine qu'ils risquaient de trouver l'addition un peu trop salée à leur goût !
Au fur et à mesure où les secondes s'écoulaient, troublées par les hurlements de Ginny et les rires gras des mangemorts de Voldemort, Harry, malgré la douleur de voir son amie torturée ainsi, sentait croître en lui une détermination farouche. Il put enfin détourner les yeux du corps agité de sursauts de Ginny pour fixer Voldemort, puis le dictateur et dire simplement :
- Je ne sais pas où elle est, et même si je le savais, non seulement je ne vous le dirai pas, mais vous n'arriverez pas non plus à le lire dans mon esprit. Toutes les secondes qui passent ainsi, je te les rendrai au centuple Voldemort, quant à vous, dit-il avec une grimace de dégoût en se tournant vers le Dictateur, Hermione se chargera personnellement de votre cas, elle n'a pas besoin de ce fichu compagnon pour cela !
La torture dura de longues minutes encore, mais la détermination d'Harry ne faiblissait pas, au contraire, il commença à son tour par vengeance à rentrer dans l'esprit de Voldemort par le lien que Voldemort établissait entre eux. Il sut ainsi la peur et la haine que le Dictateur inspirait à Voldemort. Ce dernier agissait avec Voldemort comme Voldemort avec ses mangemorts. Aucune pitié, des sarcasmes, des … doloris ? Intéressant !
- Alors Tommy, nargua Harry fou de colère, tu l'as aimé le dernier doloris de papa Dictateur pour faire rentrer son fiston dans le rang ?
Voldemort sursauta et relâcha sa baguette du corps de Ginny qui gisait par terre, les yeux clos, gémissante de douleur rentrée.
- Tait-toi ! Tu ne sais pas de quoi tu parles Potter !
- Oh si, continua Harry sur sa lancée, tu n'es qu'un petit exécutant de rien du tout et …
Il ne put achever sa phrase car il venait à son tour de tomber par terre sous un doloris qui faisait paraître ceux de Voldemort comme de simple écorchures. Il avait l'impression que ses os allaient se liquéfier. Il gardait cependant une image en tête pour s'accrocher à la vie : celle d'un visage espiègle, encadré de cheveux roux qui lui souriait avec tendresse et amour.
Ron et Hermione avaient enfoncés leurs ongles dans les mains de l'autre pour ne pas se trahir à nouveau. La montre marquait seulement onze heures vingt-cinq. Il restait trente-cinq minutes avant qu'Hermione ne soit en pleine possession de sa puissance. Elle avait béni Harry qui semblait pour une fois avoir compris qu'il fallait encourager le Dictateur dans sa croyance que le couple qu'elle formait avec Erwin n'était pas heureux et donc ne pouvait disposer de toute la puissance.
Harry finit par s'évanouir sous la douleur au bout de plusieurs minutes. Ginny était toujours prostrée, elle ne pouvait pas bouger, seulement pleurer à la vue de Harry. Le Dictateur était furieux et ordonna d'une voix glaciale :
- Montons, nous la trouverons nous-même puisque ces minables tournent de l'œil à la première douleur. Et vous avez intérêt à vous dépêcher. Sinon, vous connaissez la sentence ?
Ils se ruèrent dans le couloir derrière lui, il semblait flotter au dessus du sol, un peu comme un détraqueur. Même Voldemort s'était mis à courir. Etant donné qu'il n'avait rien dit au sujet de Harry et de Ginny, les mangemorts les laissèrent là après un instant d'hésitation, personne n'avait envie d'ouvrir la bouche pour poser la question.
Ron et Hermione approchaient doucement sans se découvrir, de peur que quelqu'un revienne sur ses pas, mais bientôt ils furent environnés de silence. Les mangemorts, Voldemort et le Dictateur étaient à la recherche d'Hermione.
Hermione refit son lien avec Erwin et le bâillonna à nouveau :
- Ils remontent avec le Dictateur cette fois. Ils ont laissé Harry et Ginny seuls en bas, mais Harry et inconscient et Ginny mal en point. Il est persuadé que notre magie ne fonctionne pas à pleine puissance car pour lui un couple Gryffondor / Serpentard ne peut s'entendre suffisamment correctement pour cela. Garde cette fable en tête si tu le croises. Où je peux trouver quelque chose pour atténuer les effets des doloris, termina-t-elle en enlevant son bâillon mental.
- Dans mon armoire, prends toutes les fioles et utilise celle notée Regenare, tu en donnes la moitié à chacun. En cinq minutes cela camouflera les effets des doloris et ils pourront combattre. Après tu remontes et on se retrouve dans la grande salle. Prends l'apparence lendorine, personne ne sauras que c'est toi. Si vous croisez des mangemorts, éliminez-les par tous les moyens, si possible conventionnels, sinon lâche tout pour aller plus vite.
Hermione et Severus savaient l'un et l'autre qu'il n'y avait plus de discussion à avoir sur qui avait raison ou tort. Le temps des disputes était suspendu. Chacun avait sa vision de l'endroit où il était et guidait l'autre.
Hermione pilla systématiquement l'armoire de Severus, et Ron regardait fébrilement toutes les étiquettes. Enfin, il trouva celle indiquée. Lui non plus ne réfléchissait plus, de toute façon cela n'avait jamais été son fort, mais il agissait selon les instructions. Il versa doucement la moitié du contenu de la fiole dans la bouche de Ginny, puis redressa Harry inconscient pour faire la même chose, aidé d'Hermione. Celle-ci avait pris son apparence lendorine et avait un masque déterminé sur le visage. Elle avait fini par prendre la tête de Ginny sur ses genoux, tandis que Ron en faisait autant avec Harry. Quelques secondes après avoir absorbé la potion, Harry ouvrit les yeux et son expression se mua en intense stupéfaction.
- On a tout vu, dit calmement Hermione. On n'a rien pu faire car je dois attendre minuit pour atteindre ma puissance maximale, et il n'est que moins le quart.
- Depuis quand êtes vous là ? Demanda Ginny qui était reprenait elle aussi des forces très rapidement.
- Vous étiez encore inconscient, il était … dix heures du soir.
- Comment avez-vous fait ?
- Nous avons vu la carte du maraudeur, mais je me suis méfiée du sac de Ginny. J'ai demandé à Ron de se rappeler la chambre des secrets, du moins ce qu'il en avait vu, et j'ai utilisé la legimancie sur lui. Désolée, Ron, je n'avais pas le choix. Et je n'ai vu que cela ce qui m'a permis de rompre le sort dès que je savais où aller.
Ron était bouche bée, voici donc pourquoi elle les avait transplané … Transplané ?
- Mais je croyais qu'on ne pouvait pas transplaner à Poudlard ? C'est toi-même qui nous a bassiné avec cela depuis la première année !
- Toi, vous, non, répliqua Hermione. Les lendoren, oui. C'est pour cela qu'Erwin et le professeur Gryffin ont été là si vite après mon appel à Erwin. Et moi, maintenant, je le peux aussi.
- Ensuite, souffla Harry en se redressant lentement.
- Nous avions pris ta cape d'invisibilité et nous avons tout écouté. J'ai pu prévenir Severus de la première montée des mangemorts. Ils ne savaient pas qui était la compagne d'Erwin. Ils ont malheureusement trouvé ce qu'ils cherchaient, bien qu'ils me semblaient un peu moins nombreux en redescendant qu'en montant. Là-haut, ils ont du en avoir quelques uns au moins. Ensuite ils vous ont réveillé et … vous connaissez la suite …
- Et maintenant ? Demanda Ginny d'une voix plus assurée.
- Maintenant, dit Hermione, on commence à monter derrière eux si vous vous sentez suffisamment forts. Et pas de quartier, c'est eux ou nous. Je dois rejoindre absolument Erwin dans la grande salle où il est en train de l'attirer.
Harry prit le temps d'étreindre quelques secondes Ginny dans ses bras, et dit simplement à Hermione :
- On te suit.
Contrairement à ce que l'on aurait pu croire, le combat ne faisait pas rage dans le château. Tous les élèves de gryffondors avaient été déplacés en grande hâte vers les maisons de Pouffsouffle et de Serdaigle pour leur éviter de subir la colère du dictateur. La tour fut ravagée, mais Severus n'en avait cure. Plus le Dictateur perdrait du temps, mieux c'était. Le professeur MacGonagall grimaça un peu de voir sa maison la proie aux flammes ainsi, mais le pire avait été évité, les élèves étaient saufs pour l'instant. Les mangemorts étaient la cible de harcèlement systématique de la part des lendoren qui exploitaient à fond leur capacité à transplaner dans Poudlard. Ils exploraient les couloirs à la recherche de mangemorts, dès qu'ils tombaient dessus essayaient d'en neutraliser quelques uns avant de transplaner vers la grande salle.
Severus, qui connaissait lui le château par cœur, se paya le luxe de débouler devant le Dictateur pour le narguer et tenter de l'attirer à l'endroit où il voulait : la grande salle. Seule salle capable de fournir à Hermione suffisamment d'espace pour déchaîner l'ensemble de sa magie en intérieur. Il ne savait pas ce qu'il resterait de Poudlard ensuite, mais s'ils étaient encore vivants, ils pourraient le reconstruire, il en était certain. Sa ruse fonctionna et il était maintenant poursuivi par un Dictateur au comble de l'exaspération car minuit approchait à grands pas. Voldemort et les mangemorts suivaient comme un troupeau de moutons bien éduqué. Sans s'apercevoir que le troupeau perdait régulièrement des brebis à cause des professeurs qui les attaquaient de dos, des membres de l'ordre du Phoenix et des lendoren. Ceux-ci finirent par rester dans la grande salle, ils attendaient à la fois de pied ferme et avec un peu d'appréhension car ils n'avaient encore pas vu Hermione.
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RAR
Kareja : merci beaucoup pour ces compliments.
