Hermione, Harry, Ron et Ginny montaient lentement, Hermione avait gardé la cape d'invisibilité sur elle de sorte que personne ne la détecterait. Ils croisèrent quelques mangemorts, mais Harry, Ginny et Ron étaient suffisamment survoltés par la rage pour les défaire assez facilement. Ils se frayaient un chemin jusqu'à la grande salle. Ils étaient juste derrière les mangemorts.
Au milieu de la grande salle, Severus se retourna pour être face au Dictateur avec un peu d'appréhension tout de même. Pour l'instant il était désespérément seul. Il afficha malgré tout un sourire goguenard car minuit venait de sonner. Hermione était en pleine possession de sa puissance, et celui qui se tenait en face de lui le savait. Dumbledore, les professeurs, la communauté et l'ordre de Phoenix se plaçaient derrière lui. Voldemort était en retrait du Dictateur et les mangemorts aussi. Tous étaient tendus et on aurait entendu une mouche voler. Personne n'osait attaquer. Severus car il était seul et le Dictateur car il ne savait pas où se trouvait son plus puissant adversaire et se méfiait de la ruse de Rogue dont il n'avait pas oublié qu'il avait été le meilleur mangemort de Voldemort …
Une voix sarcastique qui venait des portes de la grande salle fit sursauter les plus nerveux :
- Et bien je vois que vous n'attendiez que nous, railla Harry.
Il était planté à l'entrée de la grande salle, encadré par Ron et Ginny, les poings sur les hanches mais tenant fermement sa baguette dans sa ma droite. Il semblait en pleine forme, ainsi que Ginny à la grande stupéfaction des mangemorts qui l'avaient vu inconscient pour lui et prostrée pour elle, la dernière fois. Ron semblait concentré et Ginny aussi narquoise que Harry. Nulle trace d'Hermione en revanche.
Severus crut sentir un frôlement devant lui, mais il était concentré et ne quittait pas le Dictateur des yeux. Mais où était donc Hermione, bon sang ? Elle attendait le déluge ou quoi ?
- Je suis devant toi, murmura Hermione en dehors de toute magie, sous la cape d'invisibilité de Harry. Je vais nous lier le plus doucement possible pour qu'il ne s'en rende pas compte. Fais lui croire qu'il a gagné en te disputant avec Harry.
Une cape d'invisibilité ? Potter possédait une cape d'invisibilité ? Mais quel était l'imbécile qui lui avait procuré une telle cape ?
Furieux de cette nouvelle découverte, même si cette cape était bien utile maintenant, Severus attaqua immédiatement :
- Potter ! Qu'avez-vous encore imaginé ? Et qu'avez-vous fait de ma chère compagne ?
Le ton était insultant à souhait sur cette dernière phrase et la stupéfaction se lut sur les visages des lendoren présents. En revanche les sourires commencèrent à fleurir chez les mangemorts et Voldemort. Même le Dictateur émit un bruit qui pouvait ressembler à un rire.
Harry exulta intérieurement, personne, à part son professeur de potions, Ron et Ginny, ne savait où se trouvait Hermione. Et pourtant, elle devait être juste devant lui, en face du Dictateur. Ceci dit, il était un très bon acteur car il avait vraiment l'air furieux. Pour une fois qu'il allait pouvoir lui tenir la dragée haute sans risquer retenue !
- Votre chère compagne ? Vu la façon dont vous la traitez, je pense que vous serez ravi de savoir qu'elle s'est … réconciliée disons, physiquement, avec Ron … ah pardon, vous ne connaissez que son nom, Weasley.
- Quoi, hurla Severus furieux en rentrant dans le jeu. Et où se trouve-t-elle que je lui apprenne ses devoirs de compagne ?
- Elle a besoin d'un peu de temps pour se … remettre. Ron a été paraît-il très … empressé …
- Je ne lui connaissais pas cet empressement d'ailleurs, renchérit Ginny narquoise.
Ron ouvrait de grands yeux, avait la bouche grande ouverte et son regard allait de son professeur à Harry et Ginny :
- Mais … mais … je croyais qu'on allait garder ça secret …
Pour la première fois depuis son entrée à Poudlard, Ron avait compris le jeu. Etait-ce l'angoisse ? Non la terreur était le mot plus approprié … En tout état de cause, ils voulaient faire croire à tout le monde qu'il avait fait l'amour avec Hermione dans un moment pareil ? Et bien, soit …
- Secret, Weasley ? Et combien de temps comptiez-vous me cacher votre … relation avec ma chère compagne ?
Il avait terminé sa phrase avec une grimace de dégoût.
Les mangemorts commençaient ouvertement à rire de cette esclandre. Ils auraient la victoire facile. Les masques d'inquiétude se lisaient en revanche chez les professeurs, bien qu'ils doutaient un peu, mais savait-on jamais ce qui peut se passer entre un homme et une femme ? Les membres de l'ordre du Phoenix, eux, étaient au bord de la panique, la seule défense valable qu'on leur avait promis semblait anéantie avant le combat. Les lendoren étaient plus nerveux qu'inquiets. Ils se doutaient que cette joute n'était qu'un stratagème, mais tant qu'ils n'auraient pas vu Hermione à côté d'Erwin, ils n'engageraient pas le combat, ils n'auraient aucune chance.
- Au moins autant qu'Hermione a réussi à cacher son dégoût pour vous ! Vous ne croyez tout de même pas qu'elle ait pu changer d'opinion en si peu de temps après tout ce que nous avons subi de votre part ? railla Ron.
Pendant le temps de cette joute verbale, Severus sentait qu'Hermione avait mis en place leur lien et lui-même faillit se trahir devant la puissance qu'elle déployait maintenant. Elle était impressionnante avant, alors maintenant ! Il sentait en plus une terrible soif de justice par rapport à ce que Harry et Ginny avaient subi en … bas ? Dans la chambre des secrets ? C'était là qu'ils étaient ?
Le Dictateur coupa la parole à Harry d'une voix grinçante :
- Le jeu est terminé maintenant, les lendoren sont finis Rogue, et vous serez la première victime.
Un éclair de lumière verte jaillit de sa main en direction de Severus … pour être repoussé en direction d'un mangemort derrière lui. Il avait fait demi-tour à soixante centimètres de Severus.
- Qu'est-ce que ? Commença-t-il en recommençant
De sa main jaillirent plusieurs éclairs verts qui fonçaient vers Severus mais qui, immanquablement, faisaient demi-tour au même endroit pour aller anéantir des mangemorts derrière lui.
Les rires des mangemorts s'étaient progressivement tus. Les professeurs et les membres de l'ordre du Phoenix étaient stupéfaits. Les lendoren s'étaient détendus. Ils ne la voyaient toujours pas mais Hermione était là. Severus prit un air narquois et dit d'un ton insultant :
- Il semblerait que vous soyez trop âgé pour lancer correctement vos sorts Sheetaz ?
Les yeux du Dictateur flamboyèrent et lancèrent du feu à l'emploi de son nom.
- Comment ose-tu prononcer mon nom ?
- Il est toujours prévenant, m'a-t-on appris, d'appeler les vieillards séniles par leur nom.
Un grondement sourd sorti de la gorge, s'il en avait une, du Dictateur.
- Où est-elle ? Hurla-t-il en balayant la salle du regard. Où est cette traînée qui t'a trompé et qui ose encore te protéger ?
- Mmm, j'ai bien une petite idée, dit Harry en se rapprochant de son professeur, mais je ne sais pas si votre cœur fragile de vieillard va le supporter !
- Potter ! Ce n'est pas de la main de ce misérable Jedusor que tu vas mourir, mais de la mienne !
Alors qu'il tendait une main vers Harry, une voix calme mais déterminée sortit du néant devant lui :
- Non. C'est à moi que tu vas avoir à faire Sheetaz.
Un coup de vent passa devant Severus et la cape d'invisibilité s'envola, droit dans les bras de Ginny qui la revêtit avant que quiconque ne puisse réagir. L'instant d'après, elle n'était plus là.
Le Dictateur recula d'un pas devant la jeune fille qui se tenait devant lui. Dès que la cape avait bougé, Severus s'était rapproché d'Hermione et avait désormais ses bras autour de sa taille. C'est ainsi qu'ils avaient le plus de forces. Severus sentit qu'elle lâchait enfin l'ensemble de sa puissance en prévention, en bouclier. Le dictateur recula encore d'un pas sous cette puissance qu'il sentait, et les mangemorts de deux. Voir le maître de leur maître reculer … Ils étaient terrorisés. Qui donc avait le pouvoir de s'opposer à lui ?
Hermione ne tremblait pas. Le visage horrible qu'elle voyait à travers la capuche ne l'effrayait pas. Un corps solide pour la soutenir physiquement derrière elle, elle était prête à livrer le combat de sa vie. Il n'y en aurait pas deux, il n'y en aurait qu'un de la sorte, quelque soit l'issue. Le combat commença de façon invisible pour ceux qui étaient dans la grande salle. Aux vagues d'horreur destinées à les affaiblir, ils répondaient par des vagues d'amour pur. Si parfois ils grimaçaient de concert, écarquillaient les yeux d'horreur, la seconde d'après, leurs traits retrouvaient la sérénité et la rougeur des yeux du Dictateur se faisait moins intense. Il découvrait avec stupéfaction, car tout l'avait porté à croire le contraire, qu'il allait devoir affronter un couple lendoren au sommet de sa puissance, parfaitement unis, parfaitement complémentaires. Le reste n'avait été que tromperie. Ils l'avaient tous bluffé, lui, le maître de cet art !
Elle dirigeait de main de maître leur magie, il la soutenait à la perfection et ils unissaient le courage des gryffondors avec la ruse des serpentards pour frapper avec des images inattendues aussi bien que dérangeantes pour le Dictateur. Malgré tout, ils ne dévoilaient rien de leur potentiel magique, se contentant de distiller leurs propres instants de bonheur de couple, en réponse aux horreurs que le Dictateur leur envoyait. Severus réussit à franchir un pallier et à commencer à railler mentalement le Dictateur, Hermione était conscient qu'il maîtrisait totalement cet art, c'était à lui de le faire, elle lui laissait la place :
- Alors Sheetaz, toujours convaincu qu'Hermione a pu me tromper ? Qui a-t-elle trompé en fin de compte ? Ne serait-ce pas toi qui a été incapable de la voir dans la chambre des secrets alors qu'elle n'était qu'à quelques pas de toi ? Tu es tombé bien bas pour ne pas t'être aperçu en plus qu'elle avait réussi à me contacter … N'est-ce pas toi encore qui vient de te faire berner par quatre adolescents ? Toi et tes centaines d'années d'expérience ?
--- --- --- --- --- --- --- --- --- --- --- --- --- --- --- --- --- --- --- --- --- --- --- ---
RAR :
Kareja : j'avoue effectivement que Lendoren est entièrement écrite …
Me : merci beaucoup de ces compliments
vix : merci beaucoup de ces compliments, j'espère que la suite te plaira autant.
