Le Dictateur décida d'abandonner cette voie qui ne lui apportait rien, le couple était trop uni pour qu'il puisse les blesser sérieusement de cette façon. D'autant que leur écran lui était impénétrable ce qui le frustrait terriblement et l'empêchait d'utiliser ses armes favorites.

Lorsque des détraqueurs firent voler en éclats les fenêtres de la grande salle, on aurait dit qu'ils avaient donné en même temps le signal du combat physique et non plus mental. Harry attaqua immédiatement Voldemort, soutenu sans surprise par Dumbledore. Les mangemorts se déchaînaient contre les membres de l'ordre, les professeurs et les lendoren. Ils avaient rapidement abandonné l'idée d'attaquer Hermione et Severus car ceux qui l'avaient fait gisaient sur le sol, morts. Ils avaient aussi tenté de trouver Ginny pour atteindre Harry moralement par ce biais mais elle s'était volatilisée sous la cape d'invisibilité et ne se montrait pas.

Les patronus volaient vers les détraqueurs toujours plus nombreux. Hermione ne tentait rien contre eux, elle attendait que le Dictateur perde patience et ne lance lui d'abord toutes ses forces dans la bataille.

- Harcèles-le, dit-elle brutalement à Erwin, je veux qu'il explose de colère et de frustration, qu'il se déchaîne.

Severus déglutit péniblement, mais se concentra pour railler toutes les tentatives du Dictateur qui échouaient :

- Mon pauvre Sheetaz, comment veux-tu arriver à résister à Hermione avec tes pitoyables tentatives ? Et dire qu'elle n'a même pas encore commencé à te montrer tout ce qu'elle a appris ! Non, ça ? Tu l'as encore raté ? – un éclair orange venait de les frôler mais Hermione n'avait pas dépensé d'énergie magique pour le dévier, elle avait juste fait un pas de côté. Ils étaient tellement en osmose actuellement que Severus avait fait le même, au même instant – Hermione, tu n'es pas gentille de te moquer ainsi d'un vieux grand-père !

Derrière eux et devant eux, le nombre de corps qui gisaient à terre devenait de plus en plus nombreux à chaque minute qui passait. Ce ne fut que lorsqu'Hermione commença à sentir les fondations de Poudlard réagir aux appels de magie noire du Dictateur qu'elle décida de contre-attaquer. Deux licornes apparurent dans la salle. Elles n'étaient pas blanches, mais rouge et leur corne était dorée. Du sol de la grande salle commençaient à sortir des ombres qui glaçaient tous ceux qui avaient le malheur d'être sur leur passage. Elles les glaçaient au sens premier du terme, les membres ou n'importe quelle partie de leur corps qui entraient en contact avec cette substance se transformait aussitôt en glace qui gagnait peu à peu le reste du corps … En revanche les ombres ne résistaient pas au passage des licornes et fondaient sous la chaleur qu'elles dégageaient. L'ensemble des combattants réalisèrent qu'ils devaient maintenant éviter non seulement les ombres, mais aussi les licornes. Hermione et Severus ne pouvaient pas tout voir et éviter tous les amis. Même si les licornes touchaient plus souvent des mangemorts sur leur trajet que des membres de l'ordre du Phoenix ou des compagnons lendorens.

Le combat entre Voldemort d'un côté et Harry et Dumbledore de l'autre était équilibré. Car la puissance dans la magie noire de Voldemort augmentée par la présence du dictateur était équilibrée par Dumbledore qui usait de tous les contre-sorts qu'il connaissait. Harry harcelait Voldemort de tous les sorts qu'il connaissait, en particulier pour l'obliger à ne pas se concentrer sur Dumbledore. Même si ce n'était que des attaques de moustiques, le moustique piquait sans relâche, sans relâche Harry lançait des expelliarmus qui obligeaient parfois Voldemort à prendre le temps de rattraper sa baguette par un accio, des stupefix qu'il devait bien éviter physiquement ou magiquement, en tout cas des sorts qui donnaient du répit à Dumbledore. Malgré tout, Harry sentait que Dumbledore fatiguait, le combat était rude. Alors qu'il venait de voir que Dumbledore avait difficilement esquivé un sort de Voldemort et que celui-ci avait un rictus mauvais car il entrevoyait un espoir de le battre, il sembla à Harry voir un expelliarmus jaillir de nulle part, plus exactement d'une extrémité de baguette qui tenait seule en l'air. Voldemort eut une fraction de seconde de retard car il savourait sa prochaine victoire sur Dumbledore. Harry lança toute sa détermination et hurla dans sa direction :

- Avada Kedavra

Le rayon vert jaillit et se dirigea vers le mage noir. Celui-ci eut soudain une expression d'intense stupéfaction juste avant que le rayon ne le touche de plein fouet. Harry le vit tomber lentement en arrière, consumé par cette magie. Le temps semblait être suspendu. Si il avait joué aux échecs avec Ron à cet instant, Harry aurait eu envie de dire :

- Echec

La vue de la défaite de son instrument sembla déchaîner le Dictateur, mais démoraliser les mangemorts. Après tout, c'était Voldemort qu'ils suivaient, et non son maître non ? Peut-être était-il temps de … lever le camp ? Certains commencèrent donc à fuir, mais d'autres s'acharnaient au combat. Maintenant que leur raison de vivre était morte, ils ne voulaient pas mourir sans entraîner le maximum de personnes avec eux.

Hermione avait du mal à se tenir à la hauteur. Il y avait tellement à faire. Les licornes à tenir à utiliser pour contrer les ombres, la terre à tenir sous Poudlard pour éviter au château de s'enfoncer dans les entrailles de la terre et ainsi de plonger dans le monde des morts-vivants. Elle était totalement appuyée sur Severus physiquement, elle n'utilisait plus que la magie. Au moment où elle commençait à désespérer d'y arriver, elle entendit la voix tendre d'Erwin lui dire :

- Non, mon cœur, tu peux le faire. Tu vas le faire, pour nous deux, pour que notre amour vive sans cette pourriture que tu as en face de toi. Qui es-tu Hermione ? Quel est ton nom ?

Elle réalisa à cette instant qu'elle connaissait maintenant son prénom de lendorine. Elle devait cesser de penser en tant qu'Hermione Granger. Elle n'était plus Hermione Granger, elle était :

- Lumina. Je suis Lumina.

- Lumina … Maintenant mon amour, agit en temps que Lumina. Tu es la lumière, tu peux t'adapter, tu es changeante. Il est les ténèbres, immuable. Mais là où la lumière est, les ténèbres reculent mon cœur. Il n'y a que toi qui puisse le faire reculer. Tout le monde a peur des ténèbres, sauf toi, car tu es la lumière.

Les mots étaient venus dans leurs liens sans que Severus ne sache vraiment comment. Ils avaient été déclenchés par ce prénom qui résonnait comme une promesse pour lui, mais pas seulement : Lumina.

Elle était la lumière de sa vie, elle devait se transcender pour devenir la lumière de la magie blanche qui vaincrait la magie noire, ou au moins la forcerait à reculer pour longtemps.

Elle faiblissait, elle reculait. Ils faiblissaient tous les deux. Le combat se continuait à leurs côtés, les mangemorts reprenaient du courage car Hermione et Severus faiblissaient. Cela se voyait sur leur visage. Le Dictateur se rapprochait d'eux, bientôt, très bientôt il pourrait percer leur bouclier et c'en serait fini d'eux.

Alors que ce visage immonde se rapprochait d'elle en grimaçant ce qui se voulait un sourire, Hermione se concentrait. Elle était la lumière. Les ténèbres reculaient d'autant plus que la lumière était forte. Elle n'avait plus beaucoup d'énergie, mais sentait qu'elle pouvait tout lâcher pour faire reculer le Dictateur. En fait non, pas seulement le faire reculer … L'amour allait s'allier à la lumière, il avait détesté l'amour qu'ils lui avaient transmis, ils allaient lui en transmettre cent fois plus.

Le bouclier faiblissait, lentement, régulièrement. Severus la pressa de le remonter. Elle refusa, il plia. C'était elle qui commandait. Elle ne lâchait pas le Dictateur des yeux. Elle voulait lui faire croire que le bouclier lâchait par manque d'énergie. Ce n'était pas totalement faux, mais pas totalement juste non plus. Elle transférait simplement l'énergie vers autre chose. Autre chose qu'elle voyait dans sa tête, qu'elle imaginait, même si elle ne l'avait jamais expérimenté. Personne d'autre qu'elle ne l'avait jamais tenté, simplement parce que personne d'autre qu'elle n'avait jamais eu autant de forces, unie comme elle l'était à Severus.

Le dictateur sentait que le bouclier se défaisait, ils étaient à sa merci. Hermione glissa à Severus dans leur lien :

- Ne bouge pas. Il va apprendre que je n'ai pas croisé la route d'un serpentard pour rien.

- Vous êtes fini, grinça le Dictateur. Je suis le plus fort et je vais vous …

- Fini, le coupa Hermione d'une voix doucereuse. Parce que nous n'avons plus de bouclier ? Vous oubliez un détail Sheetaz. Vous avez déjà fait l'erreur de croire que Gryffondor et Serpentard ne pourraient s'allier, vous avez encore fait l'erreur en ne mesurant pas l'intensité de l'amour qui lie deux compagnons, et vous avez encore omis de vous renseigner sur mon nom …

- Que viens faire votre nom ici Hermione Granger ?

- Vous avez fait l'erreur de ne pas vous renseigner sur mon nom lendoren, Sheetaz. Et ça, ce sera votre dernière erreur ! Mon nom est … Lumina !

Elle avait crié ce dernier mot et la salle s'emplit d'une lumière vive, brillante, bien plus brillante que si le soleil coulait à flot par une belle journée d'été. Il était trois heures du matin et la grande salle était mieux éclairée qu'elle ne l'avait jamais été. La lumière continuait de croître et le Dictateur commença à gémir en reculant. Il se protégeait les yeux, le visage de cette lumière. Cette lumière était insupportable pour lui. Hermione avait lâché tous les boucliers et les vagues d'amour qu'il sentait issues de leur couple le laminaient et l'empêchaient de se concentrer pour riposter. Bientôt tout ceux qui étaient là commencèrent à plisser les yeux devant cette lumière insoutenable. Le Dictateur hurlait maintenant en tentant de se protéger. Seuls Hermione et Severus restaient indifférents à cette lumière. Ils contemplaient le Dictateur dont la substance commençait à s'effriter. Ils tiendraient jusqu'au bout, ensemble. Ils ne devaient pas lâcher à aucun prix, au prix même de leur vie s'il le fallait. Ils étaient compagnons, ils vivraient ou mourraient ensemble.

Ceux qui étaient dans la salle devaient maintenant se couvrir les yeux devant cette lumière blanche, crue. Ils entendaient les hurlements du Dictateur. La lumière avait sur lui l'effet dévastateur du doloris. Les hurlements commencèrent à décroître au fur et à mesure que la lumière filtrait à travers les paupières baissées. Hermione sentit son cœur flancher lorsque tout à coup elle cessa de sentir Erwin dans leur lien. Elle lui avait demandé plus qu'il ne pouvait, elle était seule. Les larmes perlèrent à ses paupières, mais la lumière crû encore sous sa détermination. Son compagnon ne serait pas mort pour rien, le Dictateur partirait avec ou elle ne s'appelait plus Hermione Granger et n'était pas digne de Gryffonfor !

La lumière commençait à brûler leurs yeux à travers les paupières et tout ce qu'ils avaient mis devant quand un dernier hurlement inhumain retentit dans la grande salle. Une seconde plus tard, la lumière sembla s'éteindre d'un coup. Harry pensa tout à coup en lui-même que tout était fini, en bon ou en mauvais ce qui faisait pour une partie d'échec :

- Echec et mat.