Dumbledore et Harry furent parmi les premiers à réagir. Dumbledore tonna dans la grande salle :

- Tout le monde debout !

Harry se précipitait vers les mangemorts pour les stupéfixier les uns après les autres. Il n'osait regarder vers l'endroit où se trouvaient le Dictateur, Hermione et son professeur de potions avant qu'il n'ait été obligé de fermer les yeux.

Très vite, il fut aidé dans sa tâche par Dumbledore, Ron, qui semblait étonné d'être encore en vie, même s'il tremblait car il avait reçu un doloris puissant, et … Ginny qui sortit enfin de sous sa cape d'invisibilité. Ils ne purent s'empêcher de s'étreindre d'autant que Dumbledore leur dit :

- C'est terminé, il n'y en a plus.

Ils se tournèrent lentement vers l'attroupement qui s'était fait au centre. Les lendorens étaient au milieu, l'air grave. Ils firent une place à Dumbledore, Harry, Ginny et Ron.

Hermione et Severus gisaient sur le sol, encore enlacés. Ils semblaient sans vie tous les deux, blanc crayeux, les yeux creusés. Albane était près d'eux et avait posé une main sur chacun d'eux.

- Je fais appeler Sainte-Mangouste, dit doucement Dumbledore. Ils y partiront les premiers.

- Non, dit brutalement Albane. Pas Sainte-Mangouste. Il faut les emmener d'urgence chez nous. Nous avons un médicomage, il s'occupera d'eux et nous l'aiderons.

- Mais …

- Non, redit-elle avec force. C'est uniquement chez eux qu'ils ont une chance de s'en sortir. Apportez-nous juste une civière assez large pour qu'ils tiennent tous les deux. Ne les séparez surtout pas.

Elle releva la tête et regarda Dumbledore droit dans les yeux :

- Lumina est aux portes de la mort. Elle ne tient que par son lien qui ne s'est pas rompu avec Erwin. C'est lui qui lui donne actuellement la force de vivre. Si on les sépare physiquement, elle meurt et il ne voudra pas vivre sans elle. Chez eux, il y a une petite chance que le cercle magique les régénèrent en plus des soins conventionnels. Une toute petite.

C'est ainsi que Harry, Ron et Ginny regardèrent partir leur amie sur une civière magiquement agrandie par Dumbledore. Juste avant de partir, Albane leur dit simplement :

- Je vous tiendrai au courant personnellement, je vous le promets.

Juste après leur départ, Harry et Ginny sentirent tout à coup leurs jambes se dérober sous eux, ils perdirent conscience simultanément à la grande horreur de Ron. Mme Pomfresh se précipita sur eux pour avoir une idée de ce qui avait pu se passer. Dumbledore était aux aguets, se pourrait-il qu'il y ait encore des ennemis vivants à proximité ? Ron était à genoux entre son ami et sa sœur. Mme Pomfresh lui demanda brutalement :

- Qu'ont-ils subi avant que vous n'arriviez ici ?

- Je … je ne sais … pas … Enfin, pas tout …

- Weasley ! Je veux savoir ce que vous avez vu au moins ! Cria Mme Pomfresh pour le faire réagir.

- Ils ont subi des doloris, dit rapidement Ron au bord des larmes, ils n'avaient plus de forces quand le dictateur est monté et … et Erwin nous a indiqué de leur donner une potion de son armoire …

- Quelle potion Weasley ? Vite !

- Reve … Reve … Regenare, cria soudain Ron. Oui, je suis sûr que c'est Regenare !

- Mais il n'y a aucune potion qui s'intitule de la sorte, M. Weasley ! S'insurgea Mme Pomfresh. Faites un effort, mon garçon, pour vous rappeler le nom exact. Il en va peut-être de la vie de votre ami et de votre sœur !

- Il a raison, dit une voix lasse à côté d'eux. Ron reconnut avec surprise Marcus. Ce dernier était marqué par le combat et tenait son bras plein de sang contre lui. C'est Erwin qui a trouvé la recette de cette potion. Elle permet de camoufler les effets pernicieux du doloris pendant quelques heures, cinq ou six habituellement, mais peut-être qu'avec la fatigue additionnelle du combat, la potion a agit moins longtemps. Il faut que vous les soigniez comme d'habitude madame, ils n'ont rien de plus que les conséquences des doloris puissants qu'ils ont reçu et des autres sorts reçus pendant la bataille, si je peux dire ainsi.

L'heure était au bilan des blessés et des morts. Ils étaient nombreux, tant parmi les membres de l'ordre du Phoenix que parmi les lendoren. Parmi les morts qu'ils connaissaient figuraient plusieurs couple lendoren qu'ils avaient connu au cercle argenté, en particulier Vera et Oleg qui étaient tombés à cause des ombres. Le professeur Gryffin et sa compagne. Maugrey Fol Œil. Le professeur Flitwick. Et tant d'autres.

Le château avait terriblement souffert lui aussi des efforts du Dictateur pour faire appel aux ombres qui se trouvaient au plus profond de la terre. L'aile où résidait les Serdaigle s'était effondrée avec les élèves et une partie des gryffondors qui s'étaient réfugiés là. Les cachots des serpentards s'étaient remplis d'eau, entraînant plusieurs d'élèves de cette maison vers la mort. Seuls les pouffsouffles avaient échappés à tout cela, ils résidaient un peu plus loin de la grande salle, près des serres.

Lorsque le ministre de la magie apprit l'ampleur des demandes à Sainte-Mangouste qui était faites par Poudlard, il se précipita au château avec ses plus proches collaborateurs pour avoir des explications de la part du directeur. A leur arrivée à l'enceinte du château, ils s'arrêtèrent, pétrifiés d'horreur. Vu de l'extérieur, il manquait une aile complète du château, l'une des tour en face de l'aile manquante était toujours la proie des flammes et le lac avait perdu un bon mètre de hauteur. Ils se regardèrent, comment était-ce possible ? Etaient-ils victimes d'une hallucination collective ? Hélas au fur et à mesure où ils avançaient vers le château, personne ne venait à leur rencontre, et ils constataient les dégâts.

La première personne qui vint à leur rencontre fut le professeur MacGonagall. Echevelée, boitant de la jambe gauche, sa main crispée sur sa baguette, elle semblait bouleversée :

- Monsieur le ministre, nous … je …

Mais elle ne put continuer car les larmes coulaient sur ses joues. Le ministre la prit brutalement aux épaules :

- Professeur MacGonagall ! Reprenez-vous ! Que s'est-il passé ici ?

- Nous avons subi … l'attaque de Voldemort et …

- Et ? Cria le ministre

- Et du dictateur … son … maître ?

- Qu … Qui ?

- Son maître. Heureusement ils sont … morts … tous les deux … mais nous avons subi … de grosses pertes.

- Voldemort ? Mort ?

- Oui, mais il n'était qu'un pion. Je vais … vous conduire dans le bureau du professeur Dumbledore …

Dumbledore avait pris le temps de dresser la liste des morts, celle des blessés, de faire envoyer à Sainte-Mangouste les plus gravement touchés. Alors qu'il parcourait le château, il se sentait vieux, las et fatigué. Tant de morts. Il avait fallu tant de victimes pour enfin que Voldemort tombe et le Dictateur avec. Et il craignait encore qu'elle ne s'allonge. Harry avait du aussi être transporté à Sainte-Mangouste. Severus et la meilleure élève de Poudlard était dans un état pire encore. Il se reprit cependant lorsque le professeur MacGonagall arriva à sa rencontre :

- Le ministre, Albus, je l'ai conduit dans votre bureau …

- Parfait Minerva. Faites passer le mot à tous les professeurs : je suis obligé de révéler l'existence des lendorens au ministre, sur le compagnonage, ce qui va provoquer des réactions outrées quant à la relation entre Severus et Mlle Granger. Envoyez-moi aussi un lendoren s'il y en a encore un dans ce château pour me soutenir dans cet exercice périlleux.

Elle hocha la tête et continua sa route d'un pas pressé dans l'espoir de trouver l'un des compagnons.

Ron était à côté de sa sœur, livide. Il n'arrivait même pas à se réjouir de la mort de Voldemort. Il était trop inquiet pour Harry, qu'il avait du laisser partir seul à Sainte-Mangouste, sa sœur qu'il veillait et ... Hermione. Elle qui l'avait enquiquiné depuis sa première année ici, avec qui il avait partagé tant d'aventures, qui avait trouvé l'amour cette année. Amour totalement inattendu certes, mais amour tout de même, il en était certain. Il n'en revenait pas de la puissance magique qu'elle avait du déployer. Sans elle, il avait compris que Poudlard n'aurait pas résisté. Il était endommagé, certes, mais debout. Il fut tiré de ses réflexions par l'arrivée de ses parents. En effet, les parents des élèves arrivaient peu à peu. Ceux dont les enfants étaient décédés étaient reçus par les directeurs de maisons, enfin, au moins le professeur Mac Gonagall pour les gryffondors. Le professeur Chourave avait pu remplacer le professeur Flitwick pour les Serdaigle car sa maison avait été épargnée, et le professeur Bibine se chargeait des Serpentards.

Jamais Ron n'aurait cru prendre un jour prendre autant de plaisir à être étouffé par sa mère de la sorte. Au moins, il était vivant. Mme Weasley fut surprise de sentir son fils lui rendre son étreinte avec autant de force.

- Comment va Ginny, finit par demander Arthur Weasley. Où sont Harry et Hermione ?

- Selon Mme Pomfresh, Ginny va assez bien et elle a pu rester à l'infirmerie. Elle devrait se réveiller d'ici quelques heures. Harry est à Sainte-Mangouste par contre, et Hermione … Hermione est au foyer de la communauté lendoren, aux portes de la mort avec son compagnon, Rogue …

Sa voix s'était brisée sur ces derniers mots et des larmes coulaient sur son visage. Il était harassé. L'aube pointait et il n'avait pas dormi, avait vécu avec une peur au ventre incroyable pendant plusieurs heures, avait combattu un temps qui lui avait semblé interminable. Ses nerfs le trahissaient.

Pour se soulager, il leur raconta tout. Depuis le début de l'année jusqu'à cette nuit, sans rien omettre, sans rien cacher.

M. et Mme Weasley se regardaient, effarés.

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RAR :

Saski-Anna : j'espère que la suite t'a plu !

vix : alors ? rassuré ?

Kareja : merci beaucoup de tous ces compliments. Quant à « Echec et mat », je l'ai emprunté à mon auteur favori (hormi JKR), David Eddings.