Le dernier petit déjeuner bruissait des dernières conversations. Hermione et Severus étaient arrivés ensemble pour la première fois, même s'ils avaient ensuite rejoint leurs tables respectives. Severus constata avec un petit sourire que la place de Malko était vide. Voyant cela, Dumbledore lui dit doucement :
- Encore une relation qui ne doit pas tomber aux oreilles du ministère, n'est-ce pas Severus ?
- Je crois que Malko a été vous en parler il y a quelques jours, Albus ?
- C'est exact, mais sa résolution de ne rien dire à la jeune Emma avant ce matin a l'air d'être tombée à l'eau !
- Mmm, fit Severus, peut-être pourrions-nous poser la question à l'intéressé ?
Malko venait en effet d'arriver à la table des professeurs, il tentait de garder un air impassible, mais lorsqu'il vit les yeux rieurs de Dumbledore et l'expression moqueuse de Severus, il dit simplement avec un sourire :
- Severus, j'aurai deux mots à dire à Hermione lorsque le train sera parti. Professeur, je pense malgré tout que fort peu de personnes sont au courant et que serez épargné d'avoir à faire un rapport.
- Et l'année prochaine, demanda Dumbledore, avez-vous pris une décision ?
- Non, pas encore, répondit Malko tout en faisant signe à un préfet de Serdaigle de venir le voir, pouvez-vous nous accorder une petite semaine ?
- Une semaine sans problème, répondit Dumbledore, mais je voudrais savoir au plus vite sur combien de professeur je peux compter l'année prochaine. Je dois déjà en trouver un nouveau pour la défense contre les forces du mal, mais cela, j'ai l'habitude, par contre, je dois savoir si je dois aussi en trouver un pour les potions et les sortilèges. Il faudra que je vois Salvage tout à l'heure pour savoir si l'aventure commencée pour un trimestre le tente pour une année de plus.
- Albus, si Filick reste, vous êtes conscients que vous pouvez vous retrouver face à la même problématique d'Hermione et moi ou Malko et Emma ? Filick est encore célibataire, mais selon les … habitudes si l'on peut dire ainsi, de la communauté, les sept lendorines qui manquent aux sept compagnons encore célibataire vont se manifester dans les trois ou quatre ans qui viennent.
- J'en ai conscience Severus et c'est en pleine conscience que je lui propose tout de même ce poste. Nous trouverons les arrangements nécessaires si cela doit se produire. Car Filick est parfaitement conscient, ainsi que l'était également Malko au début de ce trimestre, des limites claires que je pose. Ils savent qu'ils auront à faire à moi s'ils je les suspecte d'entretenir des relations avec des élèves qui ne sont pas leur compagne, mais je trouverai les solutions adéquates si leur compagne vient à se faire connaître. Mais je trouverai dommage que les élèves de Poudlard doivent se passer de son enseignement uniquement pour cette raison.
Pendant ce temps Malko avait indiqué au prefet Serdaigle qu'il attendait Emma Kargling à 8h45 dans son bureau. La table des Serdaigle bruissa aussitôt de questions. Déjà la nouvelle que la sage Emma n'avait pas dormi dans son dortoir la nuit précédente s'était propagée à une vitesse éclair. Elle était devenue écarlate lorsqu'elle était entrée dans la grande salle pour y prendre son petit déjeuner, mais avait refusé de répondre à LA question importante : qui était-il ? Lorsque le préfet lui délivra le message, elle dut cependant se mordre la lèvre. Ceux qui étaient autour d'elle tentèrent aussitôt de la réconforter, le directeur de maison n'allait certainement pas lui reprocher d'avoir découché pour la dernière nuit de l'année ! En réalité, elle se mordait pour ne pas rire et ne pas leur rétorquer qu'effectivement leur directeur ne risquait guère de demander où elle avait passé la nuit, il était tout à fait au courant, puisque c'était dans ses bras qu'elle avait dormi … Il avait effectivement habilement manœuvré : une convocation à 8h45, heure de départ des calèches pour le Poudlard Express, elle aurait toutes les excuses pour avoir raté le train … Elle ne savait plus du tout en revanche ce qu'elle allait faire pendant les vacances, sauf qu'elle se doutait déjà que ce serait les meilleures vacances qu'elle aurait jamais ! Elle termina consciencieusement ses bagages qu'elle mit soigneusement sur le côté de la maison serdaigle. Severus restait impassible en surveillant l'entassement des bagages, mais leurs regards se croisèrent et Emma sut que ses bagages ne prendraient jamais le train. Elle se dirigea vers le bureau de son directeur de maison à l'heure dite, en croisant des retardataires qui couraient dans les couloirs pour ne pas rater les calèches. Arrivée dans le bureau, elle constata que son compagnon en terminait avec ses devoirs de directeur de maison avec l'un des préfets. Il resta impassible jusqu'au départ de celui-ci avant de fermer hermétiquement la porte de son bureau et de lui sourire en indiquant la porte du fond du bureau.
Hermione accompagna Harry, Ron et Ginny au train. Elle ressentait bien un petit pincement au cœur, mais cette séparation était inévitable. Ils se retrouveraient cependant dans un mois au Terrier pour fêter l'anniversaire d'Harry, malgré un froncement de sourcils de Severus lorsqu'il avait appris la nouvelle.
Lorsqu'elle remonta au château, celui-ci était plus silencieux qu'elle ne l'avait jamais entendu.
- Erwin ? Tu fais quoi maintenant ?
- Je termine les relevés de notes et diverses taches administratives de fin d'année mon cœur. Tu peux venir à la salle des professeurs si tu veux, je t'indique le chemin.
- Inutile, je sais parfaitement où elle est … La carte des maraudeurs Erwin !
- Mmm, maudite carte ! Et vous m'avez souvent évité avec cette carte ?
- Souvent ? C'est peu de le dire ! Cela ne tient même plus sur les doigts des deux mains ! Tu as vu Malko ce matin ?
- Oh oui, il paraît qu'il a deux mots à te dire d'ailleurs …
- Il faudra d'abord qu'il s'arrache des bras d'Emma puisqu'il l'a convoqué à 8h45 et qu'elle n'a pas pris le train …
Hermione frappa discrètement à la porte de la salle des professeurs et sourit timidement au professeur Mac Gonagall qui lui ouvrit :
- Ah Hermione, je constate que Severus vous a parfaitement guidée jusque là, entrez donc et prenez un livre, nous avons quelques paperasseries à terminer.
- Pour votre gouverne, Minerva, je n'ai pas guidé Hermione jusqu'ici, dit Severus d'un ton ironique à sa table, elle connaissait parfaitement le chemin de la salle sans moi !
- Mais comment ? demanda le professeur intrigué
- Euh …, balbutia Hermione, nous l'avons découverte au cours d'une promenade dans le château …
- Et pourquoi ai-je l'impression que cette promenade ne devait pas être autorisée, Hermione ? Questionna le professeur Mac Gonagall avec un petit sourire.
Hermione ne répondit pas mais se tourna vers Severus qui la regardait d'un air goguenard :
- Toi, tu ne perds rien pour attendre, Erwin !
Les jours suivants s'écoulèrent paisiblement au château. Emma et Hermione profitaient que leurs compagnons terminaient leur travail de professeur et de directeur de maison pour apprendre à se connaître et se reposer le plus souvent près du lac. Severus n'en cru pas ses yeux lorsqu'il vit Hermione verdir à la vue du hibou du ministère qui lui apportait ses résultats aux aspics. Cela fit pouffer de rire Malko, Emma et Filick qui avaient pris l'habitude de déjeuner à côté d'eux. Elle décacheta sa lettre en tremblant et ne dit rien pendant un moment avant de relever la tête avec un sourire étonné :
- J'ai Optimal partout !
- Evidemment que tu as optimal partout Hermione, grogna Severus. Franchement, il n'y avait que toi pour en douter !
Mais sa réaction ne l'avait pas empêché de prendre Hermione dans ses bras et de l'embrasser pour la féliciter.
Ils se mirent le jour même à la reconstruction des sorts de Poudlard, ce qui permit à Severus de narguer quelque peu le ministre qui arriva au déjeuner en lui disant :
- Nous en avons déjà fait un ce matin, monsieur le ministre, mais nous n'en ferons qu'un seul par jour car la charge est énorme à supporter.
Le ministre ne put que serrer les dents, il était obligé d'en passer par le bon vouloir de Rogue, mais il reconnaissait que désormais, le transplanage était redevenu impossible dans l'enceinte de Poudlard. L'ancien professeur avait l'air de tenir effectivement sa parole. En huit jours de labeur intensif à deux, Poudlard disposait à nouveau de tous ses sorts de protection.
