Chapitre trois : le pot. Titre : Le choix d'une vie

Source : GRAVITATION

Auteur(e) : Lysanea (lysaneahotmail.fr)

Genre : yaoi, romance.

Disclamer : aucun des personnages ne m'appartient.

Résumé : petite fic qui fait suite à ma précédente fic, The Gravity Tour. L'histoire se passe presque un an après l'épilogue, donc en fait Yuki et Shuichi sont ensemble depuis 4 ans et dans un an, Shuichi, Hiroshi et Fujisaki arrêtent leur carrière de chanteur pour se consacrer à leurs vies. Yuki a déjà une idée de son avenir avec Shuichi, et ma fic raconte donc la manière dont il va lui présenter les choses…

Chapitre trois : le pot.

Pairing : Shuichi/Yuki, Tohma/Mika

Personnages :

Shindo Shuichi (chanteur des Bad Luck), Yuki Eiri (Uesugi Eiri, écrivain et amant de Shuichi), Tohma (Seguchi Tohma, PDG de NG Productions, ancien pianiste des Nittle Grasper), Mika Uesugi Seguchi (sœur de Yuki et épouse de Tohma), Etsuko (fille de Tohma et de Mika).

Allusions : Hiroshi Nakano, (guitariste des Bad Luck et meilleur ami de Shuichi)

Chapitre trois : le pot.

Le jour-même de la sortie du dvd des Bad Luck, quelques heures à peine après l'ouverture de leurs portes, certains point de vente se retrouvèrent déjà en rupture de stock…

Seguchi Tohma décida donc d'organiser un grand pot le soir-même pour fêter ce succès, dans les locaux de NG., afin que tous ceux qui avaient participé directement ou non à cette réussite puisse se joindre au groupe. L'équipe de la réalisation du documentaire fut également invitée ainsi que les familles et les amis.

Ils s'étaient déjà tous plus ou moins réunis la semaine d'avant pour visionner le documentaire avant qu'il ne soit validé définitivement, et cela avait été l'occasion d'une excellente soirée ponctuée de fous rire et de larmes d'émotion. Le réalisateur avait parfaitement su doser les séquences où il était question du travail et celles où il était question de la vie privée, toujours en lien avec le travail. Shuichi et Yuki avaient été satisfaits du résultat, voir agréablement surpris de ce qui avait été fait avec leur témoignage. Ils pouvaient partir en paix…

Bien qu'elle fut organisée à la hâte, la petite fête se passait bien, il y avait tout ce qu'il fallait.

Yuki, un peu en retrait comme à son habitude, écoutait et observait. Shuichi restait avec lui mais était souvent accaparé et devait l'abandonner le temps d'une conversation ou d'un tour de salle. Tohma, qui s'absentait lui aussi régulièrement, revint dans la salle et le rejoignit directement.

- Alors, Eiri-san, es-tu aussi fier de ton amant que je suis fier de mon chanteur ?

- Il fait ce qu'il faut pour, non ?

- C'est sûr. Quand je repense à l'adolescent écervelé qu'il était, lorsque nous l'avons rencontré, et que je le regarde aujourd'hui… Je n'aurai jamais cru vivre cela, il y a quatre ans.

- Pourtant, tu croyais en lui et en Bad Luck.

- Mais pas en votre relation, et c'est pourtant elle qui lui a donné la maturité qui lui faisait défaut.

- Tu as eu le temps de t'y faire, depuis, rassure-moi.

- Aucun de vous deux ne nous a laissé le choix, Eiri-san. Mais je suis heureux, car tu l'es, vraiment.

- C'est faux, Tohma, je ne suis pas vraiment heureux. Et tu sais ce qu'il manque à mon bonheur.

Tohma soupira en remplissant leurs verres.

- Voudrais-tu que je simule un accident dans lequel les Bad Luck trouveront la mort, pour que tu puisses disparaître avec Shuichi ?

- Baka…

- Gomen nasaï, Eiri-san. Tu auras la vie dont tu rêves, que Shindo-san t'as permis de rêver et va te permettre de réaliser. Je te fais la promesse de tout mettre en œuvre pour que cela soit possible. Je te demande juste encore un peu de patience.

- J'arrive au bout de mes limites, Tohma. C'est pour cela aussi que j'ai tant besoin de me retrouver avec lui, seul et loin d'ici.

- Nous l'avons bien compris. C'est la raison pour laquelle nous avons changé notre programme pour que tu puisses partir avec Shindo-san.

- Qu'aviez-vous prévu ?

- Plusieurs émissions dans lesquelles les Bad Luck devaient présenter leur dvd. Radio, télévision, point de vente… La routine.

- Bad Luck compte trois membres, le groupe ne se réduit pas à Shui-chan.

- Bien sûr, mais la présence des trois aurait été disons… plus convenable. Surtout celle du leader. Nous nous passerons de Shindo-san, ce n'est pas un problème insurmontable. Le fait que vous soyez tous deux des personnalités publiques présente un avantage certain, car ton état a été l'objet de nombreuses discussions et rumeurs. Justifier l'absence de Shindo-san en s'appuyant sur cela, en expliquant qu'il a choisi de t'accompagner quelques temps à l'étranger pour que tu te remettes définitivement, ça ne peut que faire naître des larmes aux coins des yeux…

- Tu traînes trop avec K., si tu veux mon avis, murmura-t-il froidement. En tout cas, peu importe ce que vous dites et faites pour justifier son absence, je compte sur toi pour que cela ne lui nuise pas à notre retour.

- Tu as ma parole, Eiri-san.

- Bien.

- Vous partez toujours dans…

- Papa ! l'interrompit une petite voix.

Tohma se tourna juste à temps pour recevoir sa fille dans ses bras, qui grimpa jusqu'à son cou et s'y accrocha en l'embrassant.

- Hey ! protesta-t-il pour la forme.

- Bisous, Ojisan… demanda la petite fille de trois ans en tendant les bras à son oncle.

Yuki la prit dans ses bras en souriant tendrement et l'embrassa. Elle commença à leur parler de plein de choses en même temps, mais refusait de quitter les bras de son oncle. Ce qui ne dérangeait pas du tout l'intéressé.

Personne, pas même sa mère, ne réussit à la décrocher de son cou. Ce ne fut que lorsque Shuichi les rejoint qu'elle le libéra pour sauter au cou du chanteur.

- Shui-chan, je veux l'avion !

- Alors dans ce cas, embarquement immédiat ! dit-il en souriant. En place, oujo !

Il l'installa sur ses épaules, et tout en lui maintenant les deux bras écartés pour imiter les ailes de l'avion, il se mit à courir dans la pièce pour le plus grand bonheur de la petite qui riait aux éclats.

Tohma surprit le regard de Yuki qui les suivait des yeux et posa sa main sur son bras.

- Etsuko vous adore, tous les deux. Tu ferais un bon père, Eiri-san.

- Lui aussi.

- Maintenant qu'il a fini de grandir, pourquoi pas, remarqua Mika. Mais chacun de votre côté.

Yuki lui jeta un regard mauvais.

- Tu sais, Mika-chan, vu comme ils s'occupent de notre fille quand nous les sollicitons, et vu comme ils sont au quotidien avec elle, je suis sûr qu'ils feraient de bons parents ensemble.

- Enfin, Tohma, ne soit pas ridicule ! Jamais deux hommes ne pourront remplacer une mère ! Deux femmes peuvent remplacer un père plus facilement, car l'instinct maternel est un soutien non négligeable. Cela n'efface pas le risque cependant, il faut des repères des deux côtés pour que l'enfant puisse s'épanouir.

- L'amour de Shuichi peut valoir celui d'une mère, crois-en mon expérience.

Le visage de Mika se crispa à cette remarque de son frère.

- Votre relation est une très bonne chose, Eiri. Mais Shuichi n'est plus un enfant. Il faudra bien que tu te décides un jour entre rester auprès de lui ou fonder une famille. Malheureusement, tu ne peux y échapper.

- Tu crois cela ?

- Qu'est-ce que…

Yuki se détacha de la table où il s'était à moitié assis.

- Si l'un de vous peut nous déposer à l'aéroport après-demain, faites-le moi savoir assez rapidement, sinon je demanderai à Hiro, leur dit-il en s'éloignant.

- Eiri-san… murmura sa sœur, avant de se tourner vers Tohma. Es-tu au courant de quelque chose que j'ignore ?

- Absolument pas. Ne t'inquiète donc pas, Mika-chan, ton frère s'en est toujours bien sorti. Il est heureux, c'est ce qui compte, non ?

- Je ne veux pas qu'il souffre, Tohma. Ou bien il reste avec Shindo-san et fait une croix sur une vie de famille, ou alors il le quitte. Les deux cas le rendront malheureux.

- Je suis sûr qu'il trouvera une solution. Fais lui confiance, ainsi qu'en Shindo-san. Il nous l'a transformé en quelques mois à peine et continue depuis. Ce que nous n'avons pas réussi à lui apporter en six ans, il lui a offert en un regard.

- Tohma-chan… Il n'y a presque plus de tristesse ni de regrets dans ta voix…

Le PDG de NG posa ses mains sur les épaules de sa femme et lui sourit.

- Je n'ai plus à en avoir ! En guérissant Eiri, Shuichi lui a permis de me pardonner, c'était ce dont j'avais besoin. Voyant qu'Eiri était prêt à vivre, enfin, en paix avec lui-même, j'ai pu me consacrer à toi et à notre vie, et toi aussi, tu as presque cessé de t'en faire pour lui. Etsuko est alors arrivée dans notre vie, Etsuko, « l'enfant du plaisir », notre petite fille.

- Alors que je n'espérai plus…

- Mika-san…

- Gomen nasaï, Tohma. C'est vrai, nous devons beaucoup à Shindo-san, il m'arrive de l'oublier.

- Haï, nous lui devons pratiquement tout l'enchaînement des événements. Mais, j'aime à croire que cela aurait fini par arriver, un jour ou l'autre. Je dois y aller. Suki da, Mika-Chan.

Il l'embrassa sur le front et s'éloigna.

- Et moi je t'aime, Tohma… murmura-t-elle tristement en le suivant des yeux.

- Mika-san ? Pourrais-tu récupérer Etsu-chan ?

La jeune femme se retourna. Shuichi lui sourit, sa fille toujours juchée sur ses épaules, la bouche pleine de gâteau.

- Etsuko ! s'écria-t-elle en saisissant l'enfant d'autorité. Gomen nasaï, Shuichi, elle t'a mis du gâteau partout ! Etsuko, excuse-toi !

- Gnieuouumreniozpchichan… marmonna-t-elle.

Le chanteur secoua ses cheveux d'une main, sans cesser de sourire.

- Ce n'est rien, ne la gronde pas, surtout ! Je dois juste monter au studio régler des petits détails, je ne veux pas risquer qu'elle se blesse, sinon je l'aurai emmenée sans problème.

- Elle en a assez vu pour aujourd'hui, nous allons rentrer. Si tu croises Tohma, pourras-tu l'en informer ?

- Bien sûr ! Et toi, si tu croises Eiri, tu peux aussi lui dire que je suis en haut ?

- Haï. C'est moi qui vous accompagnerai à l'aéroport après-demain. A moins que tu ne préfères que ce soit ton ami…

- Celui que ça dérangera le moins, et tous les deux si vous pouvez ! répondit-il avant de porter son attention sur la petite fille. Tu veux bien me faire un bisou au chocolat avant de partir ?

- Haï ! s'écria-t-elle en jetant ses bras autour de son cou.

Elle lui fit un énorme bisou sonore et lui laissa une grosse trace sur la joue, ce qui provoqua un éclat de rire de la part de son auteur.

- A bientôt alors, Mika-san !

- Matte ! le retint-elle en faisant mine d'essuyer sa joue.

- Yamero ! protesta-t-il en s'écartant. C'est la marque d'affection d'une adorable petite fille, c'est un honneur de la porter !

- Suki da, Shui-chan ! hurla la petite fille en battant des mains.

- Moi aussi, oujo ! Sois sage avec ta maman.

Le chanteur l'embrassa sur le front et s'éloigna.

La jeune femme le regarda partir, interdite, puis prit le chemin de la sortie.

Shuichi avait beau avoir grandi, il restait une part d'enfant chez lui absolument irrésistible et surprenante.

Elle recroisa son frère à l'entrée, une cigarette qui terminait de se consumer à la main.

- Est-ce bien prudent, Eiri-san ? Tu avais presque réussi à arrêter complètement. Et tes poumons sont restés fragiles.

- J'en avais besoin. C'était la deuxième et la dernière de la journée, expliqua-t-il en écrasant le mégot par terre.

- Tu sais que les lois sont très dures envers les fumeurs au Canada.

- Je n'aurai pas besoin de fumer là-bas. Tu rentres chez toi ? Etsuko s'est endormie… s'attendrit-il en caressant doucement sa tête.

- Elle était encore toute excitée il y une minute. Les enfants ont une capacité incroyable à passer de l'éveil au sommeil et réciproquement… Je préfère la ramener.

- Je te raccompagne à la voiture, donne moi tes affaires.

- Arigato, Eiri-san.

Ils se mirent en route.

- Shuichi est monté au studio. Je lui ai dit que je vous accompagnerai à l'aéroport, sauf s'il préférait que ce soit Hiroshi.

- Qu'a-t-il décidé ?

- Il m'a fait une réponse « à la Shuichi », répondit-elle en ouvrant la portière de la voiture pour installer sa fille. Il m'a dit « celui que ça dérangera le moins, et tous les deux si vous pouvez ! ».

Yuki sourit en rangeant les affaires dans le coffre. Mika vérifia que la ceinture était bien mise et le siège enfant calé, referma la porte et se tourna vers son frère.

- Il est incroyable, reprit-elle, tu sais ce qu'il vient de faire ? Etsuko venait de dévorer un gâteau au chocolat, elle en avait partout ! Quant il a su que nous partions, il a demandé à la petite de lui faire un « bisou au chocolat » ! Tu entends ça, Eiri, un « bisou au chocolat » ? Ce qu'elle ne s'est pas gêné de faire… Et lorsque j'ai voulu nettoyer sa joue, il a protesté en disant que c'était un honneur d'avoir la marque d'affection d'une adorable petite fille ! Et il est reparti, sa joue marquée d'une grosse trace de chocolat ! Eiri, il doit vraiment te surprendre chaque jour…

Le sourire de Yuki se fit plus appuyé.

- Quand je crois avoir fait le tour, je me rends compte qu'il y en a encore à découvrir. Je sais qu'il va me surprendre, je ne sais jamais comment…

- C'est ainsi depuis que vous êtes ensemble…

- Nous ne sommes qu'au début de notre relation, Mika-san.

- Pourtant, elle a débuté il y déjà plus de quatre ans, et personne n'y croyait vraiment alors. Il t'aimait vraiment dès le début, Eiri-san, pour t'accepter tel que tu étais alors, et que tu es encore parfois avec d'autres que lui.

- C'est sûr qu'il m'aimait assez pour m'accepter mais aussi pour surmonter les obstacles que vous représentiez, Tohma et toi. Je le savais. Son amour me faisait peur à cause de ce que j'étais. Il m'a prouvé que je pouvais être autre chose que ce que j'étais devenu...

Mika regarda son frère plus attentivement, surprise qu'il se laisse aller ainsi à quelques confidences. Celui-ci finit par se reprendre.

- Il se fait tard, tu ferais mieux d'y aller. Conduis prudemment. Oyasumi, Onee-san, lui dit-il encore en posant sa main sur son épaule.

- A… Arigato, Eiri-san…

Il lui sourit et regagna le bâtiment de NG Productions, sentant son regard l'accompagner un moment. Onee-san… il lui donnait si rarement ce nom…

Lorsqu'il entendit le moteur démarrer, il jeta un dernier regard à la voiture qui s'éloignait.

Lexique :

Arigato : merci

Baka : idiot

Gomen nasaï : excuse-moi

Haï : oui

Ojisan : oncle

Onee-san : grande-sœur.

Oujo : princesse

Oyasumi : bonne nuit

Suki da : je t'adore, je tiens à toi.

Yamero : arrête !