Chapitre sept : la demande.
Titre : le choix d'une vie.
Source : GRAVITATION
Auteur(e) : Lysanea (lysaneahotmail.fr)
Genre : yaoi, romance, un peu songfic
Disclamer : aucun des personnages ne m'appartient. La chanson est celle de The Righteous Brothers Unchained Melody (film Ghost)
Résumé : petite fic qui fait suite à ma précédente fic, The Gravity Tour. L'histoire se passe presque un an après l'épilogue, donc en fait Yuki et Shuichi sont ensemble depuis 4 ans et dans un an, Shuichi, Hiroshi et Fujisaki arrêtent leur carrière de chanteur pour se consacrer à leurs vies. Yuki a déjà une idée de son avenir avec Shuichi, et ma fic raconte donc la manière dont il va lui présenter les choses…
Chapitre sept : la demande.
Pairing : Shuichi/Yuki.
Personnages :
Shindo Shuichi (chanteur des Bad Luck), Yuki Eiri (écrivain et amant de Shuichi).
Allusions : Tohma (Seguchi Tohma, PDG de NG Productions, ancien pianiste des Nittle Grasper), K (manager des Bad Luck), Sakano (producteur des Bad Luck), Hiroshi Nakano, (guitariste des Bad Luck et meilleur ami de Shuichi), Tatsuha Uesugi (petit frère de Yuki)
.Chapitre sept : la demande.
Yuki et Shuichi passaient leur dernière soirée au Canada. Ils oscillaient tous les deux entre joie et tristesse ; la joie d'avoir vécu un mois si magique et intense, la tristesse qu'il soit déjà terminé.
Ils avaient passé les deux derniers jours à Montréal, après deux jours à Québec. Pour leur dernière soirée, Yuki l'avait invité dans un excellent restaurant à l'ambiance des plus romantiques. De très belles musiques et chansons se succédaient, jouées et interprétées par des professionnels sur une petite scène au fond du restaurant.
Ils alternaient des discussions et des silences ponctués de longs regards plus qu'éloquents.
Depuis un moment, ni l'un ni l'autre ne parlait, ils écoutaient la chanson, se souriant à certaines des paroles qu'ils auraient pu eux-même écrire.
Whoa! My love, my darling,
I hunger for your touch,
(j'ai faim de ton contact)
Alone. Lonely time.
(Seul. Temps de solitude)
And time goes by, so slowly,
(le temps passe si lentement)
And time can do so much,
(et le temps ne peut pas faire grand chose)
Are you still mine?
(resteras-tu mienne ?)
I need your love.
(j'ai besoin de ton amour)
I need your love.
God speed your love to me.
(Dieu m'a envoyé ton amour)
- Cette chanson est vraiment très belle, remarqua Shuichi en terminant son dessert. Tu la connais ?
Whoa! My love, my darling,
I hunger, hunger, for your love,
(j'ai faim de ton amour, ton amour)
For love. Lonely time.
(Pour l'amour. Temps de solitude)
- C'est tirée de la bande originale d'un film des années 90, « Ghost ». Je ne connais pas l'artiste ni le titre.
Are you still mine?
I need your love.
- Dis comme ça, ça va pas ensemble… Une chanson d'amour pour une histoire de fantôme… Ah moins que… Ca raconte quoi, exactement ?
God speed your love to me.
Shuichi écouta les dernières notes tandis que Yuki fouillait dans ses souvenirs.
- Un homme rentre un soir avec sa petite amie et rencontre un voleur qui le tue avant de s'enfuir. Son amour pour sa fiancée autant que son souhait de la protéger du voleur le retient sur terre. Il devient donc un fantôme et la suit, essayant de l'avertir du danger. Une voyante va l'aider à prendre contact avec elle. C'est difficile parce qu'elle souffre beaucoup de sa perte.
- Je ne veux même essayer d'imaginer ce qu'elle peut ressentir, ce doit être horrible. Si je te perdais, je crois que je deviendrai fou, si ca ne me tue pas carrément.
Yuki tendit sa main par-dessus la table et pressa celle de Shuichi tendrement.
- La mort sépare les êtres chers, nous devons nous y préparer. Mais ne parlons pas de ces choses-là ce soir, onegaï.
Ils échangèrent un tendre sourire.
- Gomen, Eiri-chan. Ce film doit être très beau. Je suis sûr que je pleurerai beaucoup, mais j'aimerai beaucoup le voir quand même !
- Je l'ai offert a Tatsuha, il y a quelques années. Je le lui demanderai à notre retour. Il trouve Patrick Swaize, l'acteur principal, absolument irrésistible.
- Ressemblerait-il à Ryuichi ?
- D'après moi, non. De toute façon, il n'y a aucune logique dans les goûts de mon frère.
- Et toi, comment le trouves-tu, cet acteur ?
Yuki but une gorgée de son café sans quitter Shuichi du regard.
- Je n'ai pas ce genre d'interrogation quand je regarde un homme. D'ailleurs je ne regarde pas les hommes, je les vois, point. Quant à ce Swaize, c'est un bon acteur, mon appréciation s'arrête là.
Le chanteur sourit en penchant la tête de côté, pensif.
- Ta remarque me fait me demander si un jour, tu t'es retrouvé à pouvoir dire ça de moi…
- Dire quoi ? « C'est un bon chanteur, mon appréciation s'arrête là ? » Baka, ça aurait plutôt été le contraire, te concernant…
Shuichi se mit à rire de bon cœur, alors que Yuki demandait l'addition.
- C'est flatteur, tu crois ? Je t'imagine bien, avec ton regard fixe et glaçé « C'est un beau jeune homme, mais un piètre chanteur, mon appréciation s'arrête là ! ».
Yuki se laissa gagner par l'hilarité de Shuichi, mais se contenta d'un rire discret, alors que le chanteur était au bord du fou rire, ses yeux humides de larmes.
Ce fut un couple visiblement très heureux qui quitta le restaurant, sous l'œil attendri du personnel et de quelques clients…
Après le dîner, ils décidèrent de faire une promenade sur les berges de l'île. L'air frais aida Shuichi à se calmer.
- Le retour va être difficile, soupira-t-il. Tu crois que Tohma, K et Sakano accepteraient de me laisser quelques jours pour me remettre ?
- Tu as écrit pas mal de brouillons de chanson, c'est envisageable…
- Hey, qui t'as permis de traiter mes essais de brouillon ? protesta-t-il en le poussant du coude.
- Je ne t'ai jamais attendu pour le faire…
- C'est bien vrai, cette histoire… En même temps tu m'as aidé pour certains, alors ceux-là sont un peu les tiens aussi. Et tu crois que ça leur suffira ?
- Tu sais te montrer très improductif et inutile quand tu veux, Shui-chan.
- C'est ma fête, ce soir, dis donc…
- Gomen nasaï, s'excusa-t-il en passant son bras autour de ses épaules. Je suis sûr qu'ils te laisseront un peu de temps. Et si ce n'est pas le cas, tu le prendras de toi-même. Qui arrive à te résister, Shui-chan ? Tu obtiens toujours ce que tu veux.
Le chanteur sourit. Il se sentait bien, heureux de pouvoir se promener ainsi incognito, sentir le bras de Yuki autour de ses épaules qui le maintenait de manière quasi possessionnelle contre lui.
Cela leur était arrivé fréquemment, surtout à Montréal où la communauté gay était très représentée, de sentir les regards sur eux, admiratifs, provocants, séducteurs. Yuki avait alors retrouvé le sien, celui que Shuichi avait connu au début de leur relation, un regard qui voulait dire « m'approche pas ». Mais qui voulait plutôt dire à présent « ne l'approche pas, si tu tiens à ta vie ».
Shuichi ne passait pas inaperçu avec sa crinière rose et son style. Il s'était certes assagi en consentant à s'habiller un peu plus, et à opter pour des couleurs plus sobres, mais il restait très sexy parfois, même souvent.
Dès qu'ils retrouvaient les grandes rues des métropoles, Shuichi troquait ses pantalons et ses pulls contre ses jeans, ses vestes et pantalons en cuir, ses manteaux longs cintrés, ses petites chemises qui le rendaient si craquant.
- Eiri-chan…
- Haï.
- Quand on a fait un tour au Village, hier, je n'étais pas très à l'aise. J'avais l'impression d'être différent des personnes croisées et pourtant, le fait d'aimer un homme fait de moi un gay aussi.
- C'est une fierté pour eux d'être gay, un combat. Est-ce que ça l'est pour toi ?
- Je ne sais pas… Franchement, je ne me suis jamais senti gay, on me l'a fait sentir. On en avait un peu parlé au début, tu te souviens ? Qu'on était tombés amoureux sans forcément éprouver une attirance pour les hommes au départ.
- Ta célèbre phrase « je ne suis pas attiré par les hommes mais amoureux d'un homme » en a fait réfléchir plus d'un. Viens, asseyons-nous un moment.
Shuichi le suivit sur un banc tranquille, face au fleuve.
- C'est ce que je ressens, encore aujourd'hui. En fait, je ne sais pas si je pourrais être attiré par un autre homme que toi…
- Je n'irai pas t'encourager à vérifier, tu sais.
- Ce n'est pas mon intention, ça ne l'a jamais été. Je sais que tu n'aimes pas parler de ça, mais il y a eu ce malentendu avec le chanteur de Whispers, où j'ai vraiment été blessé de constater que tu pensais vraiment que je pouvais être attiré par un autre que toi… Simplement parce que lui l'était, mais que je n'avais pas remarqué que c'était plus qu'un jeu pour lui. Tout comme je n'avais pas compris que Hiro était attiré par moi.
- Comment tu l'as su, alors, pour Hiro ?
- Il me l'a dit lui-même, lorsque je lui ai parlé de toi, et qu'il a compris que j'avais eu le coup de foudre. Pourtant, je me souviens que ce jour-là, sans être choqué ni même l'avoir repoussé, je m'étais dit que jamais je ne pourrais ne serait-ce que l'embrasser. Alors que j'arrêtais pas de penser à toi.
- Je fais souvent cet effet, mais ce n'est pas forcément un coup de foudre.
- Tatsuha m'en avait parlé, en évoquant Ayaka-chan. Mais toi, Eiri-chan, le pourrais-tu ? Je veux dire, être attiré par un autre homme ? Tu as eu tellement d'aventures, avant moi…
- Il ne faut pas croire tout ce qu'on raconte. Sincèrement, je ne crois pas. Ca ne m'est jamais arrivé, avant toi et depuis toi. Quant à mes histoires avec les femmes, comme tu l'as dit, c'était avant toi. Je cherchais quelque chose en multipliant mes conquêtes. Quoi que ce fut, notre rencontre y a mis un terme.
- Tant mieux, murmura-t-il en posant sa tête sur son épaule.
Yuki l'entoura de son bras et embrassa ses mèches roses. Ils restèrent un long moment silencieux, savourant l'instant et la présence de l'autre.
- Shui-chan, murmura finalement Yuki tout près de son oreille.
- Haï ?
- Je t'ai entendu dire à Hiro, au téléphone, que ça ne te déplairait pas de vivre ici. Tu étais sérieux, ou c'était juste une réflexion en passant ?
Shuichi garda un moment le silence, continuant de jouer à entrelacer leurs mains libres.
- J'ai adoré ce mois passé ici, avec toi, finit-il par répondre. Le Canada est un monde en soi. Nous avons des cascades au Japon, et des parcs, et des animaux. Mais rien de si diversifié. Je n'ai pas ressenti cette présence de la nature comme ici. Après plus de quatre ans de carrière, même si le rythme effréné correspond à une partie non négligeable de mon caractère, parfois je me dis que j'ai vraiment besoin de calme et d'anonymat pour profiter de nous. Si j'étais seul, ça m'aurait moins gêné, je pense. On a jamais pu se promener comme on l'a fait ici, aussi tranquillement, aussi longtemps. Alors oui, Eiri-chan, je le pensais très fort quand je l'ai dit à Hiro. En même temps, je pense à ma famille, c'est si loin du Japon…
- C'est sûr. Mais c'est peut-être ce qu'il nous faut, Shui-chan.
Shuichi se redressa pour le regarder dans les yeux. Leurs regards s'accrochèrent. Il comprit qu'ils étaient en train de vivre un moment important de leur relation.
- Tu es sérieux, Eiri-chan ?
- Une fois que tu en auras terminé avec les Bad Luck, crois-tu que tu pourras vivre au Japon ? Tu ne seras pas tranquille et nous n'aurons jamais la paix.
Le chanteur porta un regard songeur sur les eaux du fleuve qui reflétaient les lumières de la ville.
- Je sais que les premiers temps seront difficiles, mais je n'ai jamais songé à quitter le pays. Surtout que toi aussi, tu y vis et y travailles.
- Ca n'a jamais posé de problème, du moment que je peux écrire et envoyer mes romans à mon éditeur. Je n'ai jamais considéré avoir des attaches, si ce n'est toi, depuis quatre ans.
- Tu es vraiment sérieux, alors ? conclut-il en se tournant vers lui de nouveau. Ce voyage… tout ce qu'on a vu, visité, traversé…
- Je voulais tester avec toi ce pays. Nous avons vécu dans des conditions idéales de riches touristes, mais pas seulement. D'où le camping sauvage, par exemple. J'ai veillé à ce qu'on se retrouve face à tous les aspects de la vie ici, les bons et les mauvais, les difficiles et les faciles, quelle que soit la région. Personnellement, j'ai été conquis et ma décision est prise : je sais que je pourrais y vivre et j'ai envie d'essayer. Mais pas sans toi.
Yuki sentait l'hésitation de Shuichi et la comprenait. Et même si cela lui faisait un peu peur, il était décidé à aller jusqu'au bout et le convaincre.
- Mais Eiri-chan, lui dit ce dernier, il y a des endroits plus proches, quand même… Nous avons passé d'excellents moments en Europe, même si cela ne vaut pas ce qu'on vient de vivre ici. Je serai prêt à vivre n'importe où avec toi, tu le sais. Seulement, je pense à nos familles, au Japon. C'est vrai que ma famille compte beaucoup pour moi et que je les quitte plus difficilement que toi, c'est peut-être pour ça que ton idée m'effraie un peu…
- Nous pouvons très bien faire des allers-retours, ce n'est pas si terrible. Passer quelques temps ici, quelques temps là-bas.
Shuichi plongea dans ses yeux d'ambre. Son regard était si doux en cet instant, et si déterminé... Il passa sa main dans ses cheveux et caressa sa joue au passage, en lui souriant tendrement.
- Tu as l'air de tellement y tenir, serais-tu tombé amoureux du Canada ?
- Non, seulement de toi, il y a plus de quatre ans, et je retombe amoureux de toi régulièrement depuis…
- Eiri-chan…
- Pourquoi le Canada ? Parce que, dit-il en sortant un petit écrin de sa poche, c'est le seul endroit au monde où tu peux, si tu l'acceptes, porter mon nom, bien que nous ne soyons pas originaires du pays et même sans y vivre. Mais je crois que ce serait mieux, si on décide d' adopter un jour des enfants.
Shuichi, interdit, faisait aller son regard de Yuki à l'écrin ouvert, qui présentait un anneau finement ciselé aux reflets roses. Un long moment passa durant lequel il fut incapable de parler.
Des images de ces quatre dernières années défilèrent dans sa tête : tout ce qu'il avait vécu avec lui, ce qu'ils avaient traversé ensemble : les bonheurs, les peines, les épreuves, les tensions, les séparations, les retrouvailles, les disputes, les réconciliations, les espoirs, les désillusions… Mais ils ne s'étaient jamais ni mentis ni trahis. Leur amour était au-dessus de tout, il était devenu une forteresse contre les agressions du monde extérieur, dans la jungle où évoluaient forcément les personnes célèbres.
Il se voyait vivre avec lui à jamais, pour lui c'était une certitude. Car s'ils se séparaient, Shuichi savait qu'il en mourrait, comme un fleur privée d'eau et de soleil finit par faner… Un corps vide, sans coeur, sans äme et finalement, sans air...
Mais il n'avait jamais osé espérer ça… c'était inconcevable au Japon… « … porter mon nom »…
- Porter… ton nom ? répéta-t-il enfin en noyant son regard dans ses yeux dorés. Eiri-chan, est-ce que tu… tu es en train de...tu viens de ... de me demander... en mariage ?
- Haï, Shui-chan. Ce n'est pas dans ma nature de faire de grands discours. J'ai beau être écrivain, et d'histoires d'amour en plus, lorsqu'il s'agit de te parler de ce que je ressens pour toi, je ne trouve plus mes mots. J'en ai choisi quelques uns que tu pourras lire autant de fois que tu le souhaites. Il y en a une première partie sur cet anneau, l'autre sera gravée sur l'alliance, si tu acceptes ma demande.
Shuichi prit l'anneau et lu les inscriptions. Yuki y avait fait graver deux idiomes : « IshinDenShin » prononça-t-il, et « IchiGoIchiE ».
Le premier signifiait « une transmission au delà du cœur », autrement dit, l'osmose, l'entente parfaite. Le second était la combinaison d'« une vie » et d'« une rencontre », combinaison utilisée pour caractériser une chose qui n'arrivait qu'une fois dans sa vie, donc de rare et de précieuse.
Le chanteur avait la vue brouillé par les larmes.
- Je ne suis pas doué pour ce genre de choses, reprit Yuki en récupérant l'anneau, mais si tu veux que je mette un genou à terre…
- Non, non, ça ira… C'est parfait, assura-t-il en lui présentant sa main droite, ses larmes roulant silencieusement sur ses joues. Mais je veux la phrase magique…
Yuki soupira, mais s'exécuta. Et finalement, il se décida à mettre un genou à terre, il ne trouvait plus cela ridicule du tout.
Il ne pensait pas qu'il serait si ému, et ce n'était pas seulement l'émotion de Shuichi qui le gagnait. Son cœur battait à se rompre. Jamais il n'avait été aussi sûr de lui.
- Shindo Shuichi, acceptes-tu de m'épouser ?
- Je ne sais pas, je vais réfléchir…
L'écrivain, interdit, suspendit son geste alors qu'il s'apprêtait à lui glisser la bague au doigt, et l'interrogea du regard.
- Tu te moques de moi ou c'est sérieux ?
Shuichi sourit à travers ses larmes.
- Disons que nous avons un peu moins d'un an avant que je ne me libère de mes engagements au sein de Bad Luck… ce qui nous laisse le temps de discuter des détails, et vivre ici en fait partie… Ne fais pas cette tête, je te fais marcher, et toi tu cours ! c'est tout vu… J'ai confiance en nous. Tu sais combien je t'aime, on se fout du reste… Alors oui, Uesugi Eiri, j'accepte de t'épouser et de porter ton nom. Mille fois oui !
La bague glissa parfaitement au doigt de Shuichi. Leurs mains s'entrelacèrent alors que Yuki se relevait en attirant Shuichi dans ses bras. Ils s'embrassèrent tendrement durant un moment qui aurait paru interminable à n'importe quel spectateur, mais qu'ils jugèrent quant à eux bien court…
- Aï shiteru, Shui-chan, murmura-t-il contre ses lèvres.
- C'est la première fois, en quatre ans, que tu me le dis comme ça, en premier.
- C'est que tu me laisses rarement l'occasion de parler le premier.
- C'est trop facile… Eiri-chan, s'exclama-t-il en se blottissant dans ses bras, on est fiancés ! Enfin pas encore totalement, je dois t'offrir la tienne d'abord. Je m'y attendais tellement pas ! C'est un cadeau magnifique que tu m'as fait, une si belle surprise…. Il ne peut exister d'homme plus heureux que moi en cet instant…
- Si, et tu l'as devant toi…
- Je… Kami sama ! je t'aime tellement !
Ils se rassirent sur le banc et le chanteur continua de pleurer de joie, blotti dans la chaleur des bras de l'homme qu'il aimait le plus au monde.
Yuki passa sa main dans ses cheveux, tendrement, en lui disant des choses qu'il ne lui avait encore jamais dites, et qu'il n'était pas sûr de pouvoir exprimer à nouveau un jour. Shuichi l'écouta parler de ses sentiments, de ce qu'il voulait pour eux, et qu'il espérait que Shuichi voudrait autant que lui.
Ils rentrèrent à l'hôtel, bras dessus, bras dessous et s'aimèrent passionnément, intensément, enivrés par les serments échangés et les sentiments révélés.
Ultime preuve d'amour et de confiance, Yuki s'offrit à Shuichi et le reçut en lui.
Cette expérience si intense et symbolique pour l'un comme pour l'autre renforça encore leur lien, déjà si puissant. Et elle confirma le sentiment qu'ils avaient, lorsque leurs corps s'unissaient, de ne faire qu'un, d'être en osmose totale.
Bien plus tard dans la nuit, Shuichi s'endormit dans les bras protecteur de Yuki, qui le serrait tendrement contre lui. Sa main gauche et la main droite de son amant – non, plus simplement son amant, à présent surtout son fiancé - , étroitement entrelacées, lui permettait de sentir l'anneau, gage de tant d'amour et de promesses.
Les yeux de l'écrivain étaient humides de larmes de joie contenues : jamais il n'avait été aussi heureux, il n'imaginait pas qu'un tel sentiment put exister.
Ses larmes finirent par jaillir de ses yeux, glissant sur ses joues jusqu'à ses lèvres, et il les goûta……
Et s'étonna…
Ces larmes-là avaient un goût unique de neige fondue…
Il sourit…
- Tu as sauvé mon cœur et mon âme, murmura-t-il en embrassant les mèches roses amoureusement, tu as purifié mon corps, tu m'as ouvert les portes d'un avenir empli de lumière, de bonheur et d'amour.
« Arigato, Shui-chan.
Lexique :
Aï shiteru : je t'aime
Arigato : merci
Baka : idiot
Gomen nasaï : excuse-moi
Haï : oui
Kami-sama : mon dieu !
Notes :
Idiome : combinaisons de quatre caractères.
Le Village : quartier gay de Montréal, très populaire à travers le monde et apprécié des touristes… gays, bi et hétéros.
L'histoire avec le chanteur du groupe (inventé) Wishpersfera peut-être l'objet d'une prochaine fic…
Merci pour vos commentaires et vos encouragements
J'espère que vous avez aimé, et pour ceux qui le souhaitent, il y a un épilogue…
Bises !
Lysanea
