Chapitre Premier.

Lady Elaya : Pas beaucoup de lecture pour le prologue, tant pis. Je poste quand même le chapitre 1, avec l'apparition de ce cher Draco (l) Si vous pouviez laisser quelques reviews, ça fait toujours plaisir :-D Mais bon, je crois que même si personne ne lis cette fiction je continuerai tout de même de l'écrire. L'idée me plait beaucoup trop pour le moment pour que je l'abandonne en cours de route XD

Musique de fond: Never felt this way – Alicia Keys.

Humeur du moment: Malade x-(

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Wilfrid, le vieux patron du King's Head, se pencha délicatement sur ma table, carnet de note à la main. Je voyais se dessiner sous son imposante moustache argentée, l'éternel sourire paternel avec lequel il s'évertuait de m'accueillir tous les soirs.

« Toujours au rendez-vous a ce que je vois.

- Ah, écoute Wil, on s'occupe comme on peut. Ris-je.

- Oui, oui, tu as sens doute raison Anthéa. Mais pour être tout à fait franc avec toi, je préfère que tu viennes perdre ton temps ici, assise à cette table à siroter tranquillement ton thé, plutôt que de te voir traînant les rues à une heure pareille. D'ailleurs, ce sera bien un thé, n'est-ce pas ?

- Tu sais à quel point j'aime ton thé, mais crois-moi, ce soir, un peu d'alcool me fera le plus grand bien.

- Des soucis ? S'inquiéta le vieillard tout en prenant la commande

- Oh, ni plus ni moins que d'habitude. Ramène-moi une bière s'il te plait. »

Wilfrid entreprit de regagner le comptoir de sa démarche claudicante. Je massai mes tempes douloureuses. Ma tête menaçait d'exploser d'une minute à l'autre. Je recouvrai mon visage de mes mains, fermai les yeux, respirai profondément, expirai avec difficulté. Les bruits se répercutaient dans mon esprit en échos infiniment douloureux. Le tic-tac régulier de l'horloge au dessus de l'entrée. Le bourdonnement des conversations. Un verre brisé. La pluie battante. Des éclats de rires. Les pas des passants. La rengaine entêtante des sirènes de police au dehors. La bouteille de bière délicatement posée sur la table. La démarche incertaine de Wilfrid. Une chaise qui racle le sol. La chaise qui racle le sol... Je relevai brusquement la tête, pour me trouver nez à nez avec ce que je cru d'abord être un revenant. Le jeune homme qui était assis face à moi et me surplombais du regard depuis quelques instants déjà, avait le teint pâle et laiteux d'un nouveau né. Le visage extrêmement fin, sans pour autant tomber dans la maigreur. Ses prunelles aux multiples reflets avaient quelque chose d'insaisissable. On se perdait d'ailleurs à essayer de détailler la multitude de nuances qu'elles offraient. Tantôt grises, tantôt bleues. Une sorte de dualité dans le regard qui me fit frissonner de haut en bas. Il émanait de lui une telle arrogance, que je me mis à le haïr aussitôt. Il était trop pâle, trop blond, trop confiant, trop impérieux, beaucoup trop attirant. D'un geste presque théâtral, il retira sa cape encore ruisselante, la plia minutieusement et la déposa enfin sur la chaise libre à sa droite. Encore un détail intriguant. La cape. Longue, brune, avec d'étincelantes attaches en argent massif incrustées de ce qui devaient être des émeraudes. Trop occupée à le dévisager, je ne remarquai d'abord pas qu'il s'appliquait depuis plusieurs minutes déjà, à vider ma bouteille de bière, en me lançant des coups d'œil amusés. Je n'y croyais pas. C'était une blague de mauvais goût, une farce. Je me redressai, agacée, et lui lançai ironiquement. :

« Tu veux ma place, tant qu'on y est ? Comme ça, tu auras vu sur la rue.

- Et pour voir quoi ? As-tu seulement déjà pris le temps de regarder les passants ? Des automates. Ils marchent, élégants, droits, mais la tête baissée et le regard bas, constamment sur leurs gardes. Peu leur importe que le soleil brille, qu'il vente, ou qu'il neige. Tu pourrais même doucement agoniser sur le trottoir, qu'ils te laisseraient ramper dans la crasse sans le moindre remord. Leurs petites habitudes insipides ont bien plus d'importance qu'une vie humaine, voyons. Alors tu m'excuseras, mais je préfère encore garder mes yeux poser sur toi ; le spectacle est plus charmeur. »

Il redéposa ses lèvres roses sur le goulot, et bu une nouvelle gorgée. Sa réponse me laissa sans voix, le souffle court. J'étais foncièrement décontenancée et les sentiments se succédaient en moi à une vitesse affolante ; tous plus contradictoires les uns que les autres. Colère, excitation, curiosité, prudence, intérêt, admiration, intarissable mélancolie, regrets, ou euphorie. Explosion d'émois qui se termina par l'inéluctable apparition de ce poison nommé désir. Mon cerveau avait instantanément été mis hors service. Je ne pensais plus. Comment oser penser dans une situation pareille ? Il me semblait que je venais de mettre la main sur un mystère qu'il incombait à moi seule d'élucider. Je voulu répondre. Quelque chose, n'importe quoi ! J'avais beau chercher, rien n'y faisait. Idées et mots m'avaient entièrement désertée. Mais cette sécheresse intellectuelle n'eut pas le temps de me mettre mal à l'aise, mon bel inconnu semblait apte à faire la conversation pour deux :

« Pardonne-moi pour la bière, mais j'ai toujours eu à l'esprit que les choses obtenues sur le chemin de l'illégalité avaient bien meilleurs goûts que celles acquises le plus honnêtement du monde.

- Intéressante philosophie de vie. Je dois en déduire que tu es ce qu'on peut communément appeler un hors la loi ?

- C'est assez réducteur, mais on va dire ça comme ça. »

Je ris de bon cœur, et comme le dit si justement le célèbre proverbe : « Femme qui rit, femme à moitié dans son lit. » La discussion se poursuivit jusque tard dans la nuit. Les verres se succédèrent. Je flottai dans une sorte de joyeux brouillard, un ineffaçable sourire béat scotché aux coins des lèvres. Mes capacités mentales s'étant quelque peu… diminuées, les choses se déroulèrent ensuite beaucoup trop vite pour que je puisse me souvenir de quoique se soit. Disons que c'est le moment rêver pour caser une de ces magnifiques ellipses narratives… Reprenons. Je me trouvais donc assise sur ce sofa hors de prix, au milieu de ce salon hors de prix, dans ce manoir hors de prix, un verre de vin hors de prix à la main. Je commençais à me sentir un peu pouilleuse dans mon vieux jean usé. Pouilleuse, mais souriante ! Allez savoir pourquoi on ne parle jamais des bienfaits de l'alcool dans les spots publicitaires… Bref. Il avait disparu dans les étages en me demandant de l'attendre sagement. Il, oui. Il tout simplement. Car je ne connaissais toujours pas son fichu prénom.

C'est alors que la lumière s'éteignit, me sortant brusquement des mes pensées. Derrière moi, des pas retentirent dans l'obscurité. Je frémis. Je sentis des doigts effleurer ma nuque. Ses doigts, ses longs doigts gelés. Mon cœur manqua un battement ; le verre m'échappa, tomba, se brisa à mes pieds avec fracas. Peu m'importait. Il me serra violement contre lui. Sa main glissa délicatement sous le tissu de mon haut, passa sur mes hanches, remonta lentement la courbe de mon dos. Je pouvais sentir son souffle contre ma peau. Sa main glacée, son souffle brûlant. Rien ne s'accordait. Rien. Tout était en parfait désaccord. Sa bouche se posa enfin sur ma nuque, s'y attarda, puis remonta jusqu'au lobe de l'oreille qu'il mordilla, avant de finir sa course effrénée sur mes propres lèvres. Ma respiration devenait haletante, saccadée. Je décidai de m'adonner toute entière au jeu, passai ma langue sur ses lèvres, me retirai au moment où il s'y attendait le moins. Et il me toisait chaque fois du même regard étonné. Etonnement qui se transformait ensuite en un désir encore plus violent, impérieux, destructeur. Nous nous embrassions avec une ardeur qui m'étonnait. Il y avait quelque chose d'anormal à nous étreindre ainsi, avec tant de force. Quelque chose de presque animal. Quand j'eus fini de défaire les boutons de sa chemise, il me plaqua brutalement contre le mur, et laissa échapper un petit rire mauvais qui ne fit qu'augmenter l'état de fébrilité dans lequel je me trouvais déjà. Je me retrouvais bientôt nue, les jambes enroulées autour de sa taille dans un exercice d'acrobatie périlleux. Ses lèvres ne se décollaient plus que rarement des miennes. Ses mains, elles, déclenchaient une vague de frissons incontrôlables chaque fois qu'elles frôlaient la moindre parcelle ma peau. Dieu, ses mains ! Je ne pu contenir de gémissements plus longtemps. Sans le moindre signe avant coureur, il décida de passer à la vitesse supérieure, et s'engouffra en moi. La surprise me coupa le souffle. Jamais, au grand jamais je n'avais ressentit de telles sensations. Je me sentais brûler de l'intérieur, j'étais moite, et suffocante de plaisir. J'enfonçais profondément mes ongles dans son dos humide, et le sang se mêla bientôt à la sueur. Il me fallait que le souvenir de cette nuit perdure autrement que dans ma mémoire. A travers ses blessures peut-être. Alors, qu'il commençait un léger mouvement de va et vient, il plongea son visage entre mes seins, goûta la chair tendues des tétons, comme l'aurait fait le plus pur des nourrissons. Cet éclair de tendresse finit de m'achever. Le mouvement s'intensifia. J'hurlais, je jurais, et mes ongles taillaient chaque fois plus profondément dans sa peau nacrée. Ses yeux brillaient d'une lueur folle, extrême, perverse. Quant aux miens, ils ne devaient être que leur exact reflet. Le désir, l'excitation, la découverte, les frissons, les cris, le plaisir, son paroxysme, puis plus rien. Vertigineux retour à la réalité. Je ne sais pas avec quelles forces nous réussîmes à regagner le sofa, mais je me laissais délicatement tomber sur lui, et déposait ma tête sur son torse avant de sombrer dans un profond sommeil sans rêve.

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Lady Elly : Fin du premier chapitre. Et une question se pose. Pourquoi le grand Malefoy se serait-il laisser à de tels ébats (c'est le moins de le dire XD) avec une simple moldue, et qui plus est, parfaite inconnue ? A-t-il vraiment tant changé depuis al chute du Lord ? … Réponse au prochain chapitre (En cours d'écriture Mouhaha)