Chapitre 2.

Elaya : Bon aller, je me lance dans l'écriture du chapitre 2. J'ai quelques idées mais pour être franche, je vais beaucoup improviser. Aller, hop, retournons au manoir Malefoy :-D Et éclaircissons la situation. Enfin … :-P

Musique de fond: Sad Tango – Rain.

Humeur du moment: Joyeuse. Yeeep

------------

Le soleil hivernal dardait ses rayons à travers les hautes fenêtres du salon depuis quelques heures déjà. J'ouvris les yeux avec difficulté. Ma tête me faisait abominablement souffrir. Les sons me parvenaient amplifiés par dix. Ainsi le chant des quelques rares oiseaux qui avaient pris le partit de ne pas migrer me devint très vite insupportable. Je me levais, un peu sonnée, sans bien comprendre où je me trouvais. La soirée finit par me revenir lorsque mes yeux se posèrent sur les débris de verre jonchant le sol marbré. Avec un léger sursaut, je remarquai ma nudité et m'empressai de réunir mes habits, que j'enfilai sans plus tarder. Mais, à peine eus-je le temps de reboutonner mon jean, qu'un bruit sourd retentit dans le hall d'entrer. Un claquement sec, comme un coup de fouet. Bruit qui se réitéra, une fois. Puis deux, puis trois. Véritable supplice compte tenu de la quantité impressionnante d'alcool que j'avais réussi à ingurgiter la veille. Un exploit ! J'enfilai à la hâte mon débardeur, et traversai la salle au pas de course afin de voir ce qu'il se passait.

Sans comprendre comment, je me retrouvai encerclée par quatre hommes en robes de mage. Des robes de mages ? Oui, droites, lisses, colorées d'un somptueux bleu nuit. Grand Dieu, je devais être en train de perdre la raison. Ils me dévisageaient tous de leurs regards sévères, et, détail des plus troublants, tenaient tous entre leurs doigts un petit bâton qu'ils pointaient vers moi, l'air menaçant. Dans quel guêpier est-ce que j'étais encore parvenue à me fourrer ? Ah ça, oui. J'avais le chic pour me laisser entraîner dans ce genre de situations invraisemblables. Nerveusement, je me mis à rire, mais me stoppai presque aussitôt. Etais-ce un effet de mon imagination ou des étincelles venaient-elles réellement de jaillir du bout de bois que brandissait l'homme en face de moi ?

« Brigade d'intervention des Aurors. S'exclama-t-il en faisant un pas en avant. Ne faîtes aucun geste brusque, et tout ira pour le mieux.

- Brigades d'intervention des quoi ?

- C'est qu'elle se fiche de nous en plus. Grogna l'un d'eux, aux cheveux grisonnant et à la mine sinistre. On a qu'à la stupéfixier, ce sera un temps précieux de gagné.

- Du calme Dawlish. » Ordonna celui que je reconnu comme le leader : un grand homme à la peau noire comme l'ébène, la carrure plutôt athlétique et le crâne entièrement chauve. Il se retourna vers moi, et reprit d'une voix lente et étrangement suave :

« Dîtes nous où est Monsieur Malefoy et on pourra négocier votre libération.

- Libération ? Et de quoi suis-je accusée ?

- Par la barbe de Merlin, où est Malefoy ?

- Je ne vois absolument pas de qui vous voulez parler. Répondis-je le plus simplement du monde. Ce nom ne me dit absolument rien.

- Mais c'est pas vrai. Soupira le dénommé Dawlish, dont ce que je finis bien malgré moi par appeler la baguette, cracha une nouvelle gerbe d'étincelles. Autant parler à un mur, il se montrerai plus coopératif, Shacklebolt.

- On va devoir l'embarquer Kingsley...

- Essayez juste ! »

Dans un élan de désespoir, je me remémorai les rudiments des cours de self-défense, mais le susnommé Kingsley Shacklebolt, du haut de son mètre quatre-vingt quinze me découragea bien vite. Je ne comprenais absolument rien à ce qu'il se passait, et encore moins la manière dont j'avais été impliqué dans cette drôle d'affaire. Dawlish, sur ordre de son supérieur, se plaça face à moi, triomphant. Un éclair bleuté m'aveugla, et quand je recouvris enfin la vue, mes poings avaient été solidement ficelés. On me traîna littéralement vers les luxuriants jardins de la propriété. Je ne tentais même plus de me débattre. Tout ceci ne devait être qu'un rêve. Et quel rêve ! Allez savoir l'étendu du vide qu'essayait de combler mon subconscient en s'inventant de telles histoires. Fermement maintenue par l'un des quatre hommes qui étaient apparus dans le hall – Williamson, si je ne me trompe pas… - je fus prise d'une véritable crise de rire. Impossible de me calmer ! Les larmes s'étaient mises à couler le long de mes joues tant les spasmes étaient violents. Et je riais sous leurs regards affligés. Riais comme une démente. Riais à en perdre le souffle. Riait comme si rien n'avait plus la moindre importance.

« Elle est tout juste bonne pour Ste Mangouste ; complètement givrée.

- Je vous prierai de traiter mon invitée avec le respect qui lui est dû. »

Apparu comme par magie, sortit du néant ; je commençais à prendre l'habitude. Il… Malefoy, avait revêtu l'un de ces riches costumes d'époque totalement démodé, qui, je dois bien l'avouer, lui allait tout de même à ravir.

« Pas de violence inutile Lança-t-il avec un faux-semblant de sagesse, presque jovial, aux hommes qui le tenaient en joue. Je vous suis. Si vous pouviez juste relâcher cette chère Anthéa…

- Mais oui. Naturellement. Ironisa Dawlish, avant de rajouter à mon intention. Lui, semble en revanche bien vous connaître. »

-

Démasquée, je baissai la tête en rougissant. Le lien entre ce nom, et l'étrange jeune homme rencontré au King's Head la nuit dernière me paraissait à présent d'une évidence déconcertante. Malefoy, frétillant comme un poisson hors de l'eau, se dirigea d'un pas guilleret vers Shacklebolt en personne à qui il offrit docilement ses mains, une expression d'extrême satisfaction sur le visage. Je lui lançai un regard interrogateur auquel il se contenta de répondre par un imperceptible clin d'œil. J'avais renoncé à chercher toute logique aux événements. Tout me paraissait pourtant si réel : le bruissement des branches craquant sous la brise matinale, l'odeur boisée qu'embaumait l'air, la main de Williamson puissamment refermée sur mon bras, ainsi que cette fichue baguette qu'il s'évertuait à m'enfoncer entre le omoplates ! Oui, il fallait m'y résoudre, tout ici débordait de réalité. Et ce fut, bien évidemment, à ce moment précis que mon inconscient décida de me renvoyer la monotonie de mes vingt ans d'existence en pleine face. Une poignée de secondes me suffit amplement à survoler les grands points de mon existence ; à savoir : la disparition brutale de mon père, ma première fois, mon entrée en faculté d'histoire antique, et bien entendu, l'annonce tardive du cancer qui consumait ma mère depuis plusieurs mois déjà. Les bons souvenirs étaient rares, les amis, partis poursuivre leurs études à l'étranger. Pour faire concis, rien ne me retenait vraiment. Et, je le sentais, le bon Dieu, le hasard, ou je ne sais quelle autre entité – appelez cela comme bon vous semblera – m'offrait ici un nouveau départ. Incertain, et tumultueux certes, mais on ne peut plus éloigné de la routine de mes journées étudiantes. J'en étais intimement persuadée ! Je me jurai alors de saisir ce que j'appelai désormais ma chance. Au fond, qu'importait ce que j'allais découvrir ? Bien peu de choses !

Arrivés au grand portail de fer forgé, tous s'arrêtèrent brusquement. Je me cognai si fort contre Malefoy, que je manquai de peu d'embrasser l'herbe encore humide de rosée. Quelques rires gras retentirent du côté des… Aurors, tandis qu'il se penchait délicatement sur moi, feignant l'inquiétude. Profitant de ce moment de distraction générale, Malefoy me chuchota, le regard dur :

« Tu vas m'aider. »

Son ton était catégorique, sans le moindre appel ; un ordre, bien plus qu'une supplication. Je m'en tenais donc à ma décision, et acquiesçai d'un léger signe de tête. Je n'avais aucune idée de ce qu'il allait demander de moi, et pour dire vrai, je m'en foutais comme de ma première paire de chaussettes. Il continua, toujours plus bas :

« Ils vont te questionner à mon sujet tout à l'heure…

- Mais je t'ai rencontré hier au soir ! Protestai-je dans un murmure.

- C'est là, que tu as faux, ma belle. Nous deux nous fréquentons depuis plusieurs semaines déjà. C'est on ne peu plus sérieux, et j'envisage de te demander en fiançailles dans les jours à venir.

- Pardon ? »

Le regard qu'il me lança presque aussitôt, me contraint au silence. Il venait de m'annoncer la trame de fond, et il me fallait l'assimiler, broder autour si nécessaire, lors de l'interrogatoire. Je priais pour que mon imagination ne m'abandonne pas en cours de route. Nous nous trouvions tous rassemblés autour d'un vieux pot en terre cuite, lézardé par endroit. Décidemment, la matinée prenait une tournure bien étrange !

« Magnifique pot. Déclarai-je après un long moment de silence. Vous jardinez Mr. Dawlish ?

- Ce quelle est drôle votre amie, Malefoy ! Que de bon goût dans le choix de vos conquêtes !

- Vous trouvez aussi ? J'ai toujours attaché une grande importance à ce genre de… détails, voyez-vous. Mais je puis comprendre que cela vous passe au-dessus. Votre vie de célibataire quadragénaire doit sans l'ombre d'un doute être pour le moins trépignante.

- Taisez-vous ! Siffla Dawlish entre ses dents jaunies, pointant sa baguette fumante en direction du visage goguenard de Malefoy.

- Excusez mon interruption, mais nous avons perdu assez de temps comme cela. Fit judicieusement remarquer Shacklebolt. Quant à vous, inutile d'alourdir d'avantage les charges que nous maintenons contre vous. Elles me semblent bien assez conséquentes. Vous serez donc, je pense, assez intelligent pour tenir votre langue jusqu'au Ministère.

- Evidemment.

- Très bien. A présent, tous aux portoloins. Williamson, et MacMillan vous occuperez de sa Seigneurie. Dawlish, avec la demoiselle et moi-même. »

Portoloins, aurors, Ste Mangouste ? Je me sentais comme… déconnectée. Une donnée essentielle m'échappait encore ; tant pis. Je vis le premier groupe s'avancer jusqu'au récipient, que j'avais cru vide, et en sortir un chapeau en tweed troué, qui avait du, ma foi, au moins survivre aux bombardements intempestifs de la seconde guerre mondiale. Je les regardai perplexe, un léger sourire narquois au coin des lèvres, afin de masquer ma décontenance. Je détournai la tête quelques instants. Une seconde d'inattention, un sifflement aiguë et leurs silhouettes avaient disparues. Disparues ? Disparues, je vous dis ! Envolées, effacées, éclipsées ! Chancelante, je m'adossai tant bien que mal au tronc de l'arbre le plus proche. Il ne faisait aucun doute que l'alcool ne me réussissait absolument pas. Je fixai Shacklebolt et Dawlish, le regard vide, pas franchement convaincue de leur existence. Je ris :

« Vous n'êtes pas là, devant moi. Je suis seule, parfaitement seule, et parfaitement saoule !

- Mais bien sûr que nous sommes là.

- Elle nage en plein délire, la pauvre. Murmura le chef de brigade à son subordonné, l'air compatissant.

- Ah, ça oui, pour être du délire, c'est du GRAND délire ! »

Dans ce que je cru être un éclair de lucidité, je me dirigeai vers Dawlish, et lui flanquai un majestueux coup de pied au niveau de l'entrejambe. Peut-être avais-je vraiment cru que je brasserai de l'air ? En tout cas, le choc, lui, fut on ne peut plus réel. Je reculai, affolée par les gémissements plaintifs de l'homme qui se roulait à présent littéralement à terre. Cette fois, ce fut un véritable éclair qui me frappa en pleine poitrine. Une éblouissante lumière rouge vive, suintante d'étincelles dorées. Et le vide. Et le silence. Foutu silence…

------------

Elaya : Ca y est fin du deuxième chapitre. Pfiou. J'ai eu un mal fou à le terminer celui-là ! Prochain chapitre : l'interrogatoire. Je changerai peut-être de point de vue pour narrer l'histoire. Sans doute un POV : Draco. J'ai déjà quelques idées, mais faut que je laisse mûrir un peu tout ce bordel-là : ) Donc, je serai moins rapide pour écrire la suite. Désolée ' J'espère quand même que ça vous a plu. :-D