Chapitre 3.

Ndla : C'est partit pour le troisième chapitre. Avec un merci tout particulier à ma première revieweuse j'ai nommé : AMBRE Nous voici donc arrivé au Ministère de la magie (enfin… XD) Aller, Elly, il est tant de passer la vitesse supérieure.

Musique de fond: Kajiura Yuki – Hear our prayer / Ain't no other man – Christina Aguilera.

Humeur du moment: Dynamique

Changement(s) : J'ai remplacé la narration au passé simple par une narration au présent, ce qui m'arrange beaucoup plus. Je me sens plus à l'aise ainsi. Si j'ai le temps je réécrirai les deux premiers chapitres au présent (et surtout si j'ai le courage)

POV : Draco Malefoy.

Réunion du Magenmagot en session extraordinaire. Rien de tel pour ma publicité ! Et moi qui m'attendais à un interrogatoire des plus conventionnels ; contraint de rester coincé une demi-journée dans la même pièce que l'un de ces Aurors décérébrés. Mais voilà, le sort s'acharne. Pris au piège par les membres les plus éminents de la communauté magique. Je vais devoir faire preuve de plus de finesse d'esprit sur ce coup-là. Cette fois, je suis bel et bien seul. C'est qu'il m'en a évité des ennuis le paternel, à l'époque où sa sphère d'influence s'étendait à autres choses qu'au petit personnel d'Azkaban. Enfin, dire que je suis seul serait omettre un détail qui n'est pourtant pas dénué d'importance : la moldue. Toujours profondément endormie depuis son altercation avec cet âne bâté de Dawlish. Cela doit bien faire une bonne vingtaine de minutes que le contre sort ricoche sur son corps inerte sans produire la moindre amélioration. Dawlish, lui, fait les cent pas, traverse la salle le regard éteint, passe le seuil de la porte, s'immobilise quelques instants devant la fenêtre avant de revenir auprès de la blessée.

« Toujours rien ? Demande-t-il mécaniquement.

- Ecoute-moi bien, Franklin. Répond Shacklebolt empreint de son habituelle sérénité. Nous travaillons ensemble depuis de nombreuses années, je trouve que tu es un de nos meilleurs intervenants sur le terrain, et, crois-moi, je t'apprécies énormément. Mais si tu l'ouvres encore une fois pour me poser cette question, je me verrai dans l'obligation de te coller la langue au palais à l'aide d'un sortilège de glue perpétuelle. »

Quelle bande de sombres abrutis ! Les voilà qui s'étripent l'un l'autre. Il suffit que la situation s'enlise légèrement pour qu'ils perdent pieds. Ah, elle est belle l'élite de notre pays ! Il n'est que Shacklebolt qui garde un semblant de dignité à essayer vainement de la ranimer en attendant l'arrivée des magicomages. Relativisons : ce (mal)heureux contretemps, me permet tout du moins de revoir ma stratégie avant mon passage à l'exécutoire. Un bref sursis. Bref ? C'est le cas de le dire. Des bruits de pas précipités, une cape d'une blancheur immaculée, quelques paroles échangées, et déjà le médecin se penche, baguette à la main, sur le visage blafard de l'infortunée.

« Alors ? Alors ? S'enquit Dawlish en trépignant sur place comme un enfant.

- Eh bien, je pense avoir trouvé la cause de son coma prolongé. »

Il s'agit de l'un de mes anciens camarades de classe : Warrington. Poursuiveur de l'équipe de Quidditch de Serpentard, de 3 ans mon aîné et élève d'une médiocrité incontestable. Par Merlin, il s'en est tout de même bien sortit ! Débrouillard, le Warrington ! Mais, je ne devrais pourtant pas m'en étonner. Après tout, n'est pas Serpentard qui veut. Ce bon vieux Salazar - ou plutôt ce qu'il en reste - s'en retournerait presque dans sa tombe.

« Encore heureux, Charles. Il me semble que tu es payé une petite fortune pour ça.

- Tu peux toujours mettre tes menaces à exécution sur Malefoy, Kingsley. Rétorque vivement MacMillan en me lançant un regard de profond dégoût.

- Laissez parler. Continue Warrington, son visage bovin tournant, à ma plus grande satisfaction, au rouge brique. Savez-vous si cette jeune femme s'est récemment trouvée en état d'ébriété ?

- Il me semble l'avoir entendu dire qu'elle était saoule…

- Pas exactement. Rectifie-je. Elle a eu une bonne partie de la nuit pour retrouver ses esprits.

- Etonnant qu'une intelligence aussi supérieure que la tienne, Draco, ne sache pas qu'il faut à l'organisme une moyenne de 7 heures pour éliminer 1 gramme d'alcool. »

Mes poings se serrent ; je me tais. Rien de plus simple que d'évincer un rival notoire sur un sujet qui lui est totalement inconnu. Si seulement je n'avais pas les mains liées, j'aurais pu écraser ma chaise sur son énorme tête de bovidé, qui se serrait à son tour écrasée sur le sol en répandant une magnifique mare de sang sur le parquet impeccablement vernis. Perspective plus que tentante. Il reprend :

« Très bien, je vais brièvement vous expliquer la situation... Lorsqu'une personne ayant massivement bu de l'alcool dans un intervalle de plus ou moins 24 heures est stupéfixiée, il se passe dans son corps une sorte de réaction chimique en chaîne qui la plonge dans un état de profonde léthargie. C'est un accident plutôt courant ; rien de grave.

- Et comment faire pour la réveiller ?

- Je vais lui administrer un filtre de feuilles d'Alihotsy. Je ne sais pas si vous vous rappelez encore de vos cours de potions, mais cette plante provoque l'hystérie chez qui l'ingère.

- L'hystérie ! Se surprend presque à crier Dawlish. Mais c'est qu'elle était déjà bien excitée !

- Ne vous inquiétez pas, je vous dis. Cela aura tout juste l'effet escompté. »

Brièvement ? Tu parles. Bientôt cinq minutes qu'il étale sa science de long en large. Quel vantard ! Je le regarde retirer de sa reluisante sacoche de cuir une minuscule fiole à moitié emplie d'un liquide jaunâtre. Avec des gestes précautionneux, il passe sa main sous le crâne de la moldue et l'incline légèrement. Une, deux, trois gouttes. Ses sourcils se froncent, ses yeux papillonnent, ses lèvres se pincent. Deuxième réveil difficile de la journée. Elle ouvre les yeux et plaque une main sur son front moite. Pourvu qu'elle n'ait pas pris peur. Il me faut trouver quelque chose à dire, et vite. Morgane toute puissante, quelle déchéance ! Etre obligé de s'en remettre à l'une d'entre eux pour préserver sa liberté. J'espère au moins qu'elle tiendra sa parole. Très bien, jouons la carte de l'inquiétude :

« Tout va bien Anthé ?

- Toujours ce fichu mal de tête.» Grogne-t-elle en se redressant.

Elle jette de petits coups d'œil furtifs à ce qui l'entoure, repère rapidement les lieux. Ses prunelles sombres balayent la pièce, le mobilier inexistant, la grande affiche publicitaire qui fait l'éloge grandiloquent du nouveau système ministérielle, avant de se poser sur moi. Elle a au moins le bon sens de ne pas m'accabler de questions. Pas maintenant. Shacklebolt, Warrington et Williamson se sont retirés quelques instants dans la salle annexe pour discuter. Sous l'étroite surveillance de MacMillan, et Dawlish (qui s'était empressé de la ligoter de nouveau), j'hésite quelque peu à relancer la conversation.

« Il me semble que je te dois quelques explications. » Me décidai-je enfin à lâcher, légèrement anxieux, priant pour que la situation reste sous contrôle.

Macmillan lance un imperceptible regard en coin à son coéquipier, et s'adosse nonchalamment sur le mur. Un imposant sourire narquois fend le visage sinistre de Dawlish. Regardez-les ces deux-là ! Attendre une scène de ménage, comme un gamin attendrait une glace ! C'est pathétique... Anthéa, assise en tailleur près de la porte d'entrée, me lance un regard entendu.

« Vraiment ? » Persifle-t-elle en croisant les bras. « Baguettes magiques, capes et sorcellerie. Chéri, je viens de voir balayer les certitudes de toute une vie en l'espace de quelques heures, et il te SEMBLE seulement que j'ai le droit à des explications ? »

Je reste sans voix, trop heureux pour que le ton amer qu'elle emploie, et les murmures à la fois interloqués et amusés des deux Aurors n'atteignent un tant soit peu ma dignité de sang-pur. C'est que je la croirais presque ! Il n'est que l'étincelle de malice qui danse dans son regard pour m'assurer qu'il s'agit bel et bien de jouer la comédie. Au final, la chance aura tournée. Je me rappelle encore de ce soir, où Zabini, cousin éloigné, fonctionnaire au service des usages abusifs de la magie, et bon ami de surcroît, m'avait avertit des soupçons que le ministère nourrissait à mon sujet. Je ne pouvais en aucun cas me permettre de stopper mes… activités le temps que les choses ne se tassent. Il me fallait donc endormir leur méfiance par un autre biais. Et, c'est à ce moment précis que l'idée a germé dans mon esprit. Vivement encouragé par Blaise, je me suis mis à écumer les bars à la recherche d'une moldue à berner. Jeune, sans attaches et irréfléchie, ou tout juste assez pour répondre à mes attentes. Le principe était simple : présenter aux autorités un Malefoy changé par l'amour d'une moldue, afin d'abaisser leur vigilance. J'étais persuadé que cela permettrait de discréditer une grande partie de leurs chefs d'accusations. Chaque soir, un pub différent. Chaque soir, une nouvelle proie. Je me servais de mes capacités de légimens pour établir un bref bilan psychologique des femmes que je rencontrais. Comme quoi, les cours de tante Bella, se sont révélés plus utiles que je ne le pensais. Cependant, rien très concluant. Trop craintives pour la plupart. Les semaines passaient, et j'avais peur d'être pris de court par les intervenants du ministère. C'est là que je l'ai aperçu, plongeant un visage fatigué entre ses mains trop carrées. Je suis resté plusieurs minutes, immobile sous la pluie, à l'écouter penser. Merlin tout puissant ! J'avais touché le gros lot ! Une mère mourante en guise de famille, des amis absent, et une vie étudiante on ne peut plus lassante. Eh oui, le malheur des uns, c'est bien connu, fait le bonheur des Malefoy. Quelques phrases bien pensées, une dizaine de bouteilles de bière, et un charisme inné, voilà les clés du succès. Tout ce passa exactement comme je l'avais imaginé. Certains détails du plan dépassèrent même de bien loin mes espérances. Qui aurait pu prédire qu'une simple moldue se révélerait aussi brillante au lit ? Bref. Ne restait plus qu'à affronter l'Assemblée.

« Eh bien ? S'impatiente-t-elle.

- J'admets avoir fait une petite erreur de jugement en ne t'avouant pas plus tôt que j'étais un sorcier. Mais vois-tu, j'attendais le moment adéquate…

- Autrement dit, tu attendais que je le découvre par un malheureux concours de circonstance. N'est-ce pas ?

- … Exact. »

Les mots s'enchaînent avec une fluidité déconcertante. Etonnant ! J'en viens même à penser, que si le sort le lui avait permis, Salazar aurait trouvé ici une disciple de talent. Quoi ! Je secoue vigoureusement la tête pour chasser cette idée de mon esprit. Macmillan, ahuri, donne un brusque coup de coude à Dawlish.

« E… Excusez-moi, balbutie-t-il, en faisant quelques pas vers la jeune femme. Si j'ai bien suivi le cours de votre conversation, vous seriez une moldue ?

- A vos souhaits. Réplique-t-elle vivement, un sourcil haussé.

- Euh… je voulais dire un membre de la communauté non-magique.

- Evidemment. Tranche-t-elle sèchement.

- Impossible ! »

Leurs yeux n'ont de cesse de faire des allers-retours entre elle et moi. Je meurs d'envie d'éclater rire. Sombres abrutis. Leurs mines déconfites me confirment le bien-fondé de mes desseins, trahissent leur embarras. J'ai visé juste ! Nous avons visé juste. Il faudra que je pense à remercier Zabini au passage. Ah, ah, sacré Blaise ! Dans un léger bruissement, un petit avion de papier s'engouffre dans la salle. Tiens, une note de service. Je me souviens des jours où mon père daignait m'autoriser à l'accompagner au travail, et, où, rongé par l'ennui, je m'amusais à essayer de les attraper pour troubler l'organisation déjà vacillante du ministère. Assez de nostalgie ! Shacklebolt, qui a fait un retour discret dans la petite pièce mal éclairée, s'en saisit et la lit pour lui-même.

« Très bien, Messieurs – et Mademoiselle. Les choses sérieuses commencent. »

Ndla : J'ai décidé de couper le chapitre là. Je me suis dis que s'il était trop long, ça pourrait vite devenir lassant. Je suis bien consciente que l'intrigue avance lentement, mais je vous mets déjà au courant des plans machiavéliques de notre Draco international. Bref, la suite est bientôt bouclée, je devrais la poster un peu plus tard dans la soirée, ou bien demain : ) J'espère toujours que ça vous plait