Chapitre 8 - Jamais deux sans trois

Le voilà, le voilà! L'inspiration est finalement revenue et je suis sur une bonne lancée d'écriture. Vous avez été nombreux à follow cette histoire après la publication du chapitre 2 d'Un brin de maturité (ou même à m'écrire en privé). Donc j'ai compris le message haha! Voici le chapitre 8, j'espère que vous allez l'aimer, j'en suis particulièrement fan. Le chapitre 9 est présentement en correction chez la béta ;)


Aucune review anonyme! Yeah je peux aller consulter toutes vos histoires et vos favoris. (oui, oui je sais que je procrastine ;) )


Chapitre 8 - Désir et Jalousie

Salle commune de Gryffondor *suite*

— Je n'ai jamais jamais couché avec Drago Malefoy dans la salle de bain des préfets, fit Harry, observant sa réaction en rangeant la carte du Maraudeur dans sa cape.

Hermione se contenta de boire rapidement son shooter, guettant la réaction de l'homme devant elle. Elle n'allait pas lui mentir. Lui-même avait été honnête avec elle. Elle se souvenait de ses propres sentiments conflictuels à la suite des aveux de son ami dans la situation inverse.

Il observait son propre verre d'alcool. Elle avait peur de ce qu'il allait lui répondre.

— Je n'ai jamais jamais, commença-t-il, trouvé cela excitant d'imaginer ma meilleure amie avec un autre homme.

Il but son shooter cul sec. Puis il s'en servit un second, versant le liquide ambré jusqu'au rebord.

— Tu avais dit un shooter..., Harry. Commenta Hermione, pourtant déjà soulagée.

— Oui, mais j'en ai besoin d'un autre finalement.

— Même si l'idée est très enivrante, je n'ai jamais, jamais autant eu envie de l'étouffer, finit-il, levant son verre bien haut.

Hermione savait qu'il ne parlait pas d'elle.

— C'est hypocrite de ma part, hein ? demanda-t-il. Surtout, que mon envie d'étouffer Malefoy ne date pas d'hier.

— Légèrement, mais, crois-moi, je comprends.

Elle l'enlaça doucement. Elle n'était pas certaine s'il était jaloux qu'elle soit allée vers Malefoy ou que celui-ci l'ait fait.

Harry l'attira soudainement tout contre lui. La glissant sous lui, collant son front au sien.

— Est-ce bizarre ? Ce que l'on fait dernièrement, notre relation, et le reste, demanda-t-il, alors que la jeune fille glissait ses doigts dans les mèches indisciplinées qui le caractérisaient.

— Même si ça l'était ! Qu'est-ce qu'on en a à faire ? répondit Hermione, déposant ses lèvres doucement sur celle de Harry.

La situation était surréaliste, mais elle avait besoin de le rassurer.

Il lui retourna chastement son baiser.

— Dors avec moi, Hermione, juste une petite heure. Puis nous montons à nos dortoirs. S'il te plait, j'ai besoin de t'avoir près de moi.

Hermione aima la tournure de la situation. Elle se blottit confortablement dans les bras rassurants de son meilleur ami sur le sofa moelleux de la salle commune. Un feu crépitait doucement dans l'âtre de la salle commune. Les événements de la salle de bain semblaient déjà si loin. Toutefois, elle se rappelait les moindres détails avec une exactitude déstabilisante, les cheveux blonds détrempés, la profondeur de son regard, la drôle de discussion qu'ils avaient eue.

— Harry, quand tu m'as raconté pour Malefoy et toi, j'ai eu une espèce de crainte. Je me trompe peut-être ici, mais sache que tu seras toujours…

Elle fit une pause, cherchant ses mots.

— Tu auras toujours ta place à mes côtés, termina-t-elle.

Son commentaire sembla apaiser Harry, qui la serra plus fort contre lui. Ils parlèrent un peu de leur journée, évitant le sujet « Malefoy », et s'assoupirent rapidement.


— Allez, Drago ! Tu es rentré au beau milieu de la nuit et tu n'avais pas de rondes hier. Raconte-moi au moins un bout de l'histoire, supplia Blaise. Déjà que, depuis un bail, tu ne dragues plus avec moi. Je peux au moins prendre de tes nouvelles quand tu as l'air de faire quelque chose d'intéressant. Demanda son ami, moqueur.

Ils montaient actuellement les escaliers permettant de sortir de l'aile des cachots, percevant le retour à la chaleur du château.

— Plus bas mec, veux-tu ? L'interrompit Drago. J'ai une copine, tu oubliais ?

— Oh vilain ! Parce que tu n'étais pas avec elle hier alors ? s'exclama son supposé meilleur ami, souriant de toutes ses dents.

Et voilà qu'il se mettait lui-même les pieds dans les plats maintenant. Drago s'exaspérait ces temps-ci. C'est à croire qu'il commençait à perdre ses années de pratique de contrôle et de manipulation.

— Euh, non ? Est-ce que c'est assez complet comme réponse pour toi ? Parce que c'est tout ce que tu auras droit. Dit-il, ajoutant un clin d'œil, content de clouer le bec à Blaise pour l'espace de… 30 secondes, probablement.

— Pourquoi sommes-nous debout à l'heure des premières années, au fait ? questionna Drago.

— Ah, aucune raison, je me sentais simplement matinal aujourd'hui. Répondit Blaise.

L'heure des premières années n'était pas un concept réel, mais simplement une constatation. Les 8e années avaient développé la fâcheuse habitude d'être les derniers à apparaître dans la Grande Salle le matin, contrariant également leurs professeurs en arrivant en retard en classe.

Ils croisèrent un groupe de jeunes gryffondors qui accélérèrent vivement le pas en les voyant. Malgré l'amélioration de sa réputation, Drago voyait bien qu'il inspirait encore la peur chez certains des nouveaux. Il ne put s'empêcher d'écouter leur conversation, vu qu'il tentait d'ignorer Blaise.

— Plus tard, je veux être juste comme lui. Dit l'un des jeunes élèves, un petit brun qui portait des lunettes.

— Qui ? demanda son ami.

Drago se doutait fort bien de l'individu en question et roula les yeux devant tant de prévisibilité de la part d'un gryffondor.

— Tu sais bien Marcus, il ne parle que de lui depuis la rentrée. Harry Potter par-ci, Harry Potter par-là! Tu devrais vraiment lui demander un autographe ou une photo. Tu devais être fou de joie quand il t'a parlé ce matin.

Le plus jeune se renfrogna.

— Tu sais bien que je te taquine Sam, s'excusa son ami. Qu'est-ce que Harry Potter a fait de merveilleux, aujourd'hui ? demanda-t-il.

Son ami sembla reprendre sa contenance et se lança dans son récit. Une histoire qu'il fallait avoir onze ans pour croire et être émerveillé. Au plus grand dam de Drago, le groupe n'avait fait qu'approuver que Harry Potter fût un grand homme bienveillant.


— Monsieur Potter ?

Le cerveau de Harry commençait à émerger des limbes. Se faire réveiller par un « Monsieur Potter », timide, ne lui disait rien qui vaille.

Il ouvrit tranquillement les yeux et vit que deux premières années le fixaient.

« Oh zut, on ne s'est jamais réveillé ». Réalisa Harry. « Comment diffuser le tout pour éviter les rumeurs ? Vite, Harry, réfléchit. »

— Bonjour tous les deux, dit-il, se redressant tentant d'éviter de réveiller Hermione. Hum, me donneriez-vous la couverture sur le petit sofa, s'il vous plait ?

Le plus petit se précipita pour lui donner le morceau de tissus.

Il couvrit doucement Hermione. Il se doutait qu'elle faisait semblant de dormir et qu'elle le laissait se dépêtrer avec la situation.

— Hermione fait encore beaucoup de cauchemars depuis la guerre, expliqua-t-il. Vous allez voir, en vieillissant, l'important, c'est d'être présent pour vos amis. On la laisse dormir encore un peu, c'est bon ? ajouta-t-il, sonnant comme un grand frère. Bonne journée à vous deux.

Il ignorait s'ils allaient gober une telle explication, mais il monta rapidement à son dortoir comme si de rien n'était, poussant la lourde porte de bois. Il réussit à se glisser dans son lit baldaquin sans déranger les garçons. Il fallait dire que ses comparses étaient davantage du genre difficile à faire lever le matin que l'inverse.


« Bien oui, Potter, l'homme au grand cœur », pensa Drago.

— Peut-être qu'ils sont moins prudes que je le pensais ces gryffondors finalement. Ricana Blaise. En fait, oublie ça, c'est de Granger qu'on parle là.

Drago doutait que la version de Blaise ne fût exacte, mais la vérité devait se trouver quelque part entre dormir et s'embrasser. Un sentiment étrange s'insinua en lui, mais il le chassa rapidement. Il avait bon moral ce matin et rien n'allait entacher cela. Peu importait comment la soirée avait terminé pour Granger, il avait passé un bon moment hier.

« Peut-être qu'ils se sont disputés ». S'interrogea le serpent. Il était conscient qu'il s'immisçait un peu, d'accord, fortement, dans une bien spéciale de relation. Une drôle de relation que l'école entière ignorait, sauf, peut-être, Weasley. Mais, même là, Granger n'avait pas répondu à sa question la veille, donc, peut-être qu'il l'ignorait également.

— Allez, Blaise! C'est de Granger et de Potter qu'on parle là, ils sont meilleurs amis depuis toujours. Lâcha Drago. Ils devaient tricoter des foulards de Gryffondor près du feu et ils se sont endormis. Ou encore, ils préparaient leur discours pour le bal. Ou, justement, ils signaient des autographes pour leurs admirateurs.

— Haha, tu es de mauvaise foi Drago, je suis certain qu'ils sont plus intéressants que tu ne le penses. Je devrais apprendre à connaître Granger, je crois, elle est devenue, comment dire, une bien jolie demoiselle, dit Blaise avec un regard lubrique lourd de sens.

— Tu l'as déjà dit ça, Blaise, et tu rêves en couleur, mon pauvre Blaise, ajouta Drago. Granger, il n'y a que les cours qui l'intéressent.

— Justement, j'ai de nouveaux passe-temps à lui faire découvrir. Rien de mieux que les plaisirs de la chair pour oublier les études, non ?

— Sérieusement Blaise, c'est à se demander comment tu peux avoir autant de filles avec des phrases de même.

— Haha, même toi, tu sais que les phrases niaises fonctionnent parfaitement, ajouta Blaise, entrant dans la Grande Salle.

— Woah, c'est moi qui ai rétréci ? questionna Blaise.

La Grande Salle avait été amplifiée, probablement pour accueillir l'entièreté des invités. Hier, Granger en avait parlé à la réunion, ils y travaillaient actuellement. Les décorations commençaient à apparaître. La thématique de la soirée étant l'unification du monde magique, le spectre des couleurs entier semblait représenter, un vrai arc-en-ciel. Une ambiance effervescente planait. Le bal étant ce weekend.

Les professeurs risquaient d'avoir de la difficulté à avoir la concentration des élèves aujourd'hui. Justement, Drago commençait en potions, comme tous les lundis.

Il suivit Blaise pour aller prendre son petit déjeuner, mais celui-ci l'abandonna dès qu'ils entrèrent pour aller rejoindre une jolie brune de Serdaigle.

« Oui, matinal, mon œil », pensa Drago, riant tout de même de la motivation de son ami.


— Allez, dépêche-toi Ron ! Nous sommes passés tout droit, dit Harry, ouvrant rapidement les rideaux de son meilleur ami.

— Pas de problème, c'est potions ce matin. Slughorn va nous excuser, fit Ron se retournant, couvrant sa tête de son oreiller. En fait, il va m'excuser et, probablement, te féliciter de prendre ton temps dans la vie.

— Si ce n'est pas Slughorn qui nous trucide, ça va être Hermione. Allez, debout.

— Bon point.

Ron vit enfin l'heure.

— On a raté le petit déjeuner, s'exclama-t-il, scandalisé.

Ils s'habillèrent rapidement, la cravate de travers, la chemise enfilée rapidement. Puis ils accoururent vers les cachots.

Ils arrivèrent effectivement en retard au cours, mais Slughorn ne dit mot.

— Oh zut, encore un cours où Slughorn choisit nos places, murmura Ron, voyant Hermione assise à côté de Blaise Zabini à l'avant de la classe.

— Professeur, qui sont nos binômes pour aujourd'hui ? demanda Harry, encore essoufflé.

— Oh, c'est libre à vous aujourd'hui, Harry. Trouvez deux places libres.

Harry questionna Hermione du regard. Elle haussa les épaules signifiant qu'elle ne comprenait pas pourquoi Zabini s'était installé là plutôt qu'avec un des serpentards comme à son habitude.

C'est sans surprise que Harry réalisa que Ron s'était précipité avec Neville et lui avait laissé la place libre avec Malefoy. Nott était assis avec Parkinson aujourd'hui. Les rumeurs disaient qu'ils allaient au bal ensemble.

— Donc, comme je l'expliquais précédemment, aujourd'hui vous allez travailler sur les propriétés des ingrédients, continua le professeur. Chaque binôme a un ingrédient et vous devez faire trois potions typiques avec celui-ci.

— Salut, bien dormi ? questionna Malefoy alors que Harry s'évachait sur le tabouret voisin.

Déjà surpris que le blond l'aborde d'une manière aussi désinvolte, Harry lui répondit d'un regard qui soulignait son envie de l'étriper de la veille. Le blond rit sous cape.

Harry sortit ses effets scolaires et ils se mirent au travail. Ils n'étaient pas cordiaux ce matin-là, loin de là. Leur coopération était celle qu'ils auraient eue si Rogue les avait mis en binôme en troisième année. Ils jouaient du coude, s'insultaient comme des enfants et échangeaient des regards méfiants. Même leurs potions étaient moyennes, au contraire de ce que Slughorn avait affirmé en les félicitant.

— Sérieusement, il n'est pas obligé de faire ça celui-là, s'exclama Harry, pour lui-même.

— De quoi parles-tu ? demanda son partenaire de travail, brassant continuellement le liquide violet.

Harry se mordit la langue, il ne pensait pas l'avoir dit à haute voix. Il répondit tout de même, pour ne pas avoir l'air trop cinglé. Il pointa Hermione et Zabini du menton.

Drago suivit la trajectoire indiquée pour voir Blaise frôler la main d'Hermione en lui donnant des ingrédients.

— C'est quoi son problème à ton ami ? murmura Harry.

— Pourquoi, Potter, tu n'aimes pas partager ta copine ?

À la réaction de Harry, Drago eut quasiment peur qu'il l'attaque sur le coup.

— Du calme, je plaisantais.

Blaise se pencha alors au-dessus de la jeune fille pour prendre un instrument, s'approchant beaucoup trop d'elle pour le besoin. Celle-ci semblait si concentrée qu'elle l'ignora. Le jeune métis en profita pour chuchoter quelque chose dans l'oreille de sa partenaire qui éclata de rire. Drago grinça des dents. Chose qui n'échappa pas à Harry.

— Sur une échelle de 1 à 10, à quel point est-elle naïve pour ne pas se rendre compte de son petit jeu ? commenta Drago.

— 7, je dirais. Donc, j'en conclus que tu ne racontes pas tout à ton meilleur pote ? dit Harry, réalisant que, pour une des premières fois de leur vie, ils étaient du même côté.

— Parce que, toi, tu racontes tout au tien peut-être ? Justement, ton meilleur ami semble autant aimer le spectacle que toi, il ne sort pas avec l'autre là ?

— Avec Parvati, oui, mais, peu importe combien de copines Ron va avoir, il va continuer de protéger Hermione comme il le fait avec Ginny.

Blaise serra longuement l'épaule de la gryffondor quand Slughorn leur annonça qu'ils avaient la mention maximale aujourd'hui.

— Sérieusement, dis-moi qu'il n'essaie pas quelque chose ?

— Tu veux vraiment la réponse ?

— Parce que tu la connais ? dit Harry, surpris.

— Blaise pense que Granger, « la vierge de Gryffondor », doit se dégourdir un peu pour oublier les études et arrêter de contrôler tout le monde.

— Bordel! Vous faites une belle paire vous deux.

— Hey! Qu'est-ce que j'ai rapport là-dedans ? interrogea Malefoy.

Harry leva un sourcil.

— Bon d'accord, tu diras à Hermione qu'il lui court après si tu as si peur qu'elle se laisse avoir. Je ne pense pas que Blaise soit son genre, mais qui sait ?

— Oui, elle va me croire encore ? Et je ne vais pas passer du tout pour un jaloux, ça ne va pas la tête ?

— Dis-lui que ça vient de moi cette information, alors ? répondit Malefoy, haussa les épaules. J'ai parié à Blaise qu'il ne pouvait pas l'avoir, donc j'ai tout à gagner de lui mettre des bâtons dans les roues.

— Oui, je suis certain que c'est ta seule motivation à ce qu'elle se tienne loin de lui. Fit sarcastiquement le brun.

Malefoy l'ignora.

La potion suivante fut une réussite, enfin.

— Avec qui tu vas au bal ? questionna Drago, curieux.

Discuter avec Potter était étrange, mais, tant qu'à améliorer sa réputation, autant le faire auprès de ceux qui avaient été le plus affectés par sa famille et son passé. Son médicomage voulait qu'il fasse des efforts pour comprendre d'où venait ceux qui n'avaient pas une ancienne lignée sorcière.

— Tu veux m'inviter ? suggéra Harry.

« Bon, au moins Potter redevient un peu joueur, ça va être plus intéressant », se dit le blond.

— Ça dépend, tu veux faire la une de tous les journaux dimanche matin ?

Drago baissa le ton pour éviter que ses camarades ne l'entendent.

— Le Survivant fait son coming out, dit Drago, faisant des sparages avec ses mains pour illustrer un gros titre.

— Je ne suis pas gai, je te rappelle.

— Oui, moi non plus, mais, même si tu y allais avec Weasley, il y aurait des rumeurs.

Potter fit une face de dégout à sa remarque.

— Ou encore, Le Sauveur du monde entre de mauvaises mains.

— Ou, Harry Potter sous Impérium? À l'insu de tous ? Je devrais vraiment appeler Skeeter pour lui donner mes suggestions, je crois.

— C'est bon, c'est bon, j'ai compris, mais, pour ta question, je pensais y aller avec Daphné Greengrass, en quelque sorte.

— En quelque sorte ?

— Hermione m'a dit que Daphnée voudrait qu'on fasse une sorte de pacte de s'asseoir ensemble, mais ne pas vraiment dire que l'on est ensemble.

— Pourquoi ferait-elle ça, elle ?

— Hermione pense qu'elle veut rendre quelqu'un jaloux, mais honnêtement elle m'en a glissé qu'un mot hier soir avant de se coucher.

Slughorn passa vérifier leur chaudron et s'exclama à nouveau sur leur travail remarquable. Drago fut reconnaissant de l'interruption, la veille risquait d'être un sujet glissant et il ne désirait pas savoir si Potter était réellement au courant alors que celui-ci tenait une lame dans ses mains.

Toutefois, une question l'interpella assez pour qu'il se lance.

— Dans tous les cas, glissa Drago, très bas et très doucement, pour quelqu'un de complètement hétérosexuel, tu avais l'air de savoir beaucoup plus que moi où tu t'en allais.

Il ne savait pas pourquoi il avait poussé le sujet, peut-être simplement pour rappeler à Potter qu'il ne pouvait pas logiquement être fâché contre Granger et lui.

Drago se tourna pour ramasser ses choses. Harry l'immobilisa d'une poigne de main solide attirant l'attention des tables voisines. Il le relâcha immédiatement. Malefoy fit disparaître leur chaudron, attendant qu'on les oublie. Il voulait entendre la réplique de Potter.

Harry s'en allait lui expliquer la situation, mais il se ravisa. Malefoy n'avait pas besoin de tout savoir, c'était bien plus drôle de le laisser dans le néant.

— Tu sais quoi, Malefoy ? commença Harry, souriant, va te faire foutre.

Drago vit Potter se diriger vers la table de Granger et s'interposer, pas si subtilement, entre Blaise et elle.


— Que vous êtes magnifique gente dame. S'exclama Seamus, lorsque Hermione descendit à la salle commune accompagnée de Ginny.

La benjamine des Weasley accompagnait Dean ce soir. « On n'est pas un couple, mais on n'est pas célibataires non plus. » Fut l'explication que Ginny avait donnée à Hermione en se préparant. Comme quoi elle n'était pas la seule dans une situation « c'est compliqué ». Elle avait pensé en parler à son amie, mais elle n'aurait su quoi lui dire pour le moment.

Seamus lui offrit un beau corsage composé d'une rose rouge qui s'agençait parfaitement à la couleur de sa robe. Elle avait opté pour une longue robe volante dorée. L'effet du tissu rappelait un voile léger et souple qui moulait ses courbes et flottait derrière sa propriétaire.

— Oh! Il est mignon, celui-là, coupa Harry, mimant la scène avec un Ron hilare.

Tout le monde savait que Seamus et Hermione y allaient entre amis. Cela ne voulait pas dire que Seamus allait faire les choses à moitié pour autant. Sa cavalière méritait une sublime soirée, après tout elle était de ceux qui seraient honorés plus tard.

Seamus lui baisa la main avec un clin d'œil, ce qui fit bien rire la jeune fille.

— Wow, l'atmosphère est tellement différente dans votre salle que dans celle de Serpentard. Tellement plus chaleureux, commenta Daphné, qui venait d'arriver pour rejoindre Harry.

— C'est certain que de voir le soleil au lieu du fond du lac aide beaucoup, dit Harry.

— Vous voyez le fond du lac dans vos fenêtres ? questionna Parvati, choquée.

— Tu dis ! Vous devriez venir voir, c'est pire que les rumeurs le disent, ajouta l'ainée Greengrass.

— Ah! Ces serpentards sont si naïfs. Croire que l'on n'est jamais allé chez eux, rigola Ron.

— Quoi ? Quand ça? Avec qui ? s'exclama-t-elle.

— Pas dans ce sens-là, répondit Ron, la mine dégoutée. Couché avec une serpentarde, beurk, ajouta-t-il, mimant un haut-le-cœur, rien de personnel Daphné, mais...

Elle savait qu'il la taquinait.

— Haha, nous te raconterons cette histoire un jour, commenta son cavalier, lui offrant à son tour un corsage.

— Mais, si tu penses, mon Ron, que quelqu'un comme Blaise Zabini, n'a jamais couché avec une gryffondor. Tu es crédule, mon ami.

Le rouquin se tourna pour dévisager la masse de jeunes filles autour de lui.

— Qui ça ?

Ils rirent tous ensemble.

Harry était content de ses arrangements pour la soirée, mais une pointe de jalousie perçait un peu au travers de son enthousiasme. Qu'est-ce qu'il n'aurait pas donné finalement pour être le cavalier d'Hermione ce soir ?

Daphné rejoignit Hermione, qui sortit son carnet pour s'assurer qu'elles n'oubliaient aucun détail.

Elles avaient passé la journée à régler des problèmes, à accueillir des invités et à peaufiner l'événement.

La salle commune de Gryffondor bourdonnait d'anticipation à l'heure actuelle. Allant de la 1re à la 8e année, tout le monde s'y trouvait.

— Salut, les jeunes, entendirent-ils une voix familière les interpeller.

— Molly ! fit Hermione, saluant Arthur du même fait.

S'il fallait que tous les parents viennent à la salle commune aussi, ils allaient tous se marcher sur les pieds.

— Oh! Que de souvenirs, ici, commenta la matriarche Weasley. Ah Ginny! Tu es ravissante, ma belle. Bonjour, Dean, salua-t-elle, tu es bien élégant également.

— Merci, madame Weasley.

Les parents partirent se promener dans la salle commune, se racontant leurs vieilles histoires.

Hermione aimait cela, voir tout le monde concilier le passé et le futur dans une ambiance festive. La soirée s'annonçait sublime.

— Merci, madame Weasley, imita Ron, qui ne digérait toujours pas totalement le fait que sa sœur aille des copains, encore moins que son camarade essaie de faire le beau devant sa mère.

— Oh la ferme Ron, répondit Dean, hochant la tête, masquant son sourire en coin.

— Bon, Daphné et moi devons descendre immédiatement, déclara Hermione.

— Harry et moi, on va vous suivre, question de vous aider avec tout cela, annonça Seamus, en gentilhomme, se dirigeant vers la sortie, suivi de Daphné.

Harry profita de l'instant pour complimenter celle qui le rendait si embrouillé dernièrement.

— J'aurais vraiment dû prendre mon courage et demander à la femme parfaite que tu es de m'accompagner, dit-il. Au diable les médias la prochaine fois ! J'ai assez fait de pieds et de mains pour tout ce monde-là après tout.

— Harry, commença Hermione, émue de cet élan de sentiments si rare de la part du bel homme brun.

Cependant, Seamus choisit ce moment pour venir offrir son bras à sa cavalière. Elle ne put répondre, mais ce n'était que partie remise. Harry lui avait promis de finir la soirée ensemble après tout.


Drago arriva à la salle commune de Serdaigle. Il savait qu'il n'y avait pas de mot de passe, mais une énigme pour y accéder. Il s'essaya avec succès du premier coup.

« Pas la salle la plus sécuritaire du château », pensa le blond.

Il pénétra dans l'immense salle circulaire à la recherche de sa « copine ». Sérieusement, il était le pire copain du monde quand il y réfléchissait. Le pire était que Marietta n'était pas une mauvaise personne. Elle est douce, à l'écoute, et elle n'a pas peur de lui. J'avoue que ce n'est pas une description qui sonne « c'est l'amour de ma vie ». Mais encore là, il n'avait que 18 ans, alors.

Les regards se tournaient sur son passage, surtout les adultes. La communauté sorcière entière avait suivi la saga de sa famille dans les journaux. Il était donc fort reconnaissable. Cependant, il aurait parié que le fait d'être quasiment le seul à être à la mode moldue attirait aussi l'attention.

Le choix vestimentaire était en partie pour afficher qu'il n'était plus le même, mais il affectionnait également les manches ajustées de sa chemise noire ainsi que les boutons de manchette couleur bronze qui les tenaient fermés. Il n'y avait aucune chance qu'elle ne remonte au cours de la soirée, évitant des clichés de sa marque dans les journaux le lendemain. On s'entend qu'il serait le seul présent ce soir à être marqué.

Il s'était décidé pour une chemise noire cintrée, un pantalon gris foncé avec une ceinture assortie ainsi qu'une cravate de soie bronze et bleu. Il savait que Marietta avait décidé de s'habiller aux couleurs de sa maison. « Mais quelle originalité, celle-là ». Il ne pouvait pas vraiment juger, combien de fois avait-il porté du gris et du vert par le passé ?

— Drago, appela la jeune fille du coin de la salle, ici !

Les regards se tournèrent vers elle. Elle sembla enfin comprendre que sortir avec Drago Malefoy à l'école, c'était une chose, mais, dans le monde réel, c'était totalement différent.

Ici, les étudiants avaient eu du temps pour voir les changements en lui. Ils l'avaient même vu perdre de son enthousiaste pour les opinions de son père durant la 7e année. Toutefois, pour le commun des mortels, il demeurait un mangemort. Il s'en voulut de lui faire cela, d'autant plus qu'ils n'avaient pas vraiment d'avenir devant eux.

Arrivant à sa hauteur, il l'embrassa, un baiser si pudique qu'il aurait quasiment pu faire de même à sa mère.

— J'aime vraiment beaucoup ta cravate, commenta sa cavalière.

— Tu ne t'attendais pas à me voir aux couleurs de Serdaigle ? questionna-t-il, haussant un sourcil, tentant un sourire sincère.

— Non, pas vraiment, mais cela te va super bien.

Elle était tellement enjouée ce soir, que Drago se calma un peu.

Marietta passa un bras autour de sa taille comme si de rien n'était et il tenta d'avoir l'air du parfait copain, ex-mangemort repenti qui sort avec une serdaigle et s'habille à la moldue.

La soirée allait être longue s'il fallait qu'il s'occupe toujours des apparences ainsi, surtout qu'il avait un discours à effectuer. Il l'avait répété de nombreuses fois, analysé chacune de ses phrases. Ce discours était à la fois un moyen de se faire pardonner de la communauté sorcière, et une manière de prouver à cette personne qu'elle pouvait lui faire confiance.

Cette personne méritait tous les éloges, cette constatation l'avait surpris la veille quand il avait réalisé qu'il pensait chacun des mots qu'il allait dire. C'était peu dire pour Drago Malefoy. Il avait fait beaucoup de recherches et questionné bien des gens pour concevoir son discours, il espérait que cela se passe bien.

Marietta avait refusé de l'aider. Finalement, la haine d'Hermione envers sa copine était réciproque. Il fallait dire que la blonde était demeurée longuement avec des pustules au visage après l'incident de la sixième année.

— Drago, je te présente ma mère, entendit-il, comme si les paroles venaient de très loin.

Il eut l'impression de recevoir une claque au visage. Il ne s'attendait pas à rencontrer la parenté de sa copine aujourd'hui.

« Bordel » pensa-t-il.

— Bonsoir, madame Edgecombe, salua Drago, sérieux.

— Monsieur Malefoy, répondit-elle, froidement.

Oh, sa « belle-mère » n'est pas partisane de sa personne on dirait bien.

Il fit semblant de s'intéresser à quelque chose au loin afin de laisser Marietta parler avec sa mère. Sa mère sonnait aussi moralisatrice que la sienne.

Il écoutait subtilement le dialogue murmuré.

— Je comprends ma fille. Tu es jeune. Il est beau garçon. Il doit même être populaire ici. Mais un Malefoy ? Niveau antécédent, on est loin de Potter, tu comprends ce que je veux dire ?

Drago cacha un sourire. « Pas aussi loin de Potter que tu ne le penses, vieille pimbêche », pensa-t-il.

Il n'était pas du genre à se laisser traiter comme cela, belle-mère, ou pas, Drago Malefoy avait une fierté.

— En fait, pas si loin commença-t-il. Nous sommes à la table voisine ce soir étant donné que j'ai la charge du déroulement des discours.

La vieille femme s'interrompit aussitôt, le fixant d'un regard noir.

— En fait, si vous voulez bien nous excuser, Hermione Granger m'a demandé d'arriver à l'avance pour donner un coup de main avec l'accueil.

Il faisait effectivement du « name-dropping », mais tout le monde autour suivait la conversation, donc pourquoi pas.

— Au plaisir de vous accueillir dans la Grande Salle, déclara-t-il, entraînant Marietta avec lui. Passez une belle soirée madame.


Ils arrivèrent enfin au hall d'entrée où un cocktail et des amuse-bouches étaient servis, les portes de la Grande Salle étant encore fermées. Des photographes étaient présents pour prendre en photo les invités qui arrivaient. Il joua le jeu.

Le brouhaha était assourdissant. Il en profita pour lancer quelques sorts afin d'atténuer le bruit ambiant. Il était dans le comité organisateur après tout.

— Malefoy, entendit-il Granger l'appeler de l'avant.

— Je te reviens dans quelques instants, ce n'était pas juste une excuse pour me défiler de ta mère, dit-il à Marietta, son sourire charmeur bien en place. Il était possible qu'ils aient vraiment besoin de moi.

— Pas de problème, on se voit plus tard, répondit-elle.

— Table 12. L'informa-t-il.

Il traversa la foule vers celle qui dirigeait le tout.

— Pourquoi n'ai-je pas pensé à ces sorts-là plus tôt ? lui dit-elle.

— Granger, tout est superbe, ne te prend pas la tête pour si peu.

— Merci, répondit-elle. Tu penses que tu peux aider à l'intérieur ? Nous avons eu des ajouts de dernière minute. Il faut donc agrandir encore et ajouter des tables. Harry est là avec Seamus et Daphné.

Le ton qu'elle prit lui sembla plus doux qu'à l'accoutumée, était-il possible que leur petite discussion eût visé dans le mille finalement?

Il commença à s'éloigner derrière elle vers la salle quand il revient rapidement sur ses pas. Approchant ses lèvres de son oreille, comme s'il fallait qu'il lui confît quelque chose pour l'organisation.

— Tu as l'air divine très chère, en passant, cela va être difficile de se concentrer sur autre chose que toi ce soir, lui murmura-t-il. Content du frison qu'il vit apparaître sur les jolis bras de la jeune fille.

Il s'éclipsa finalement pour aller aider.

Hermione demeura figée. Autant le compliment de Harry l'avait touché au cœur que celui de Malefoy faisait voler des papillons dans son bas ventre.


— Bienvenue à tous, débuta Hermione, après s'être lancé un Sonorus permettant à tous ceux qui étaient présents de l'entendre.

— Je suis tellement contente de vous voir tous ici présents. Dans quelques minutes, nous ouvrirons les portes de salle, vos numéros de table apparaîtront sur les billets dès que vous franchirez la porte. Au nom du comité organisateur de Poudlard, je vous souhaite une très belle soirée, et que le futur soit brillant comme vous l'êtes tous ce soir.

— En terminant, si vous avez un problème, n'hésitez pas à en parler avec un de nos préfets.

Elle les nomma et à sa surprise les gens applaudissaient la présentation. Il fallait vraiment être en mode festif pour faire cela, pensa-t-elle. Toutefois, la mention de Drago Malefoy ne créa pas le même engouement, elle passa donc rapidement au nom suivant. Le serpent se trouvait actuellement dans la Grande Salle, elle était contente de lui avoir évité une telle chose.

Les portes s'ouvrirent alors sur l'arc-en-ciel de couleurs du thème de la soirée.

— Mesdames et messieurs, bienvenue au bal commémoratif, conclut-elle.

— Sourdinam, dit-elle, mettant fin au sortilège. Elle pénétra à son tour dans la Grande Salle.


1) Certains diront que Drago flirte avec tout le monde sauf sa copine… Certains auront raison.

2) J'attends avec impatience vos opinions, c'est tellement, mais tellement motivant de vous lire, de voir comment vous voyez la suite (vous pouvez aussi juste follow je les vois passer et je sais que vous êtes là pas loin, loin)

Bisouxx

Genny