Chapitre 9 - Jamais deux sans trois

Bonjour à tous,

Merci d'être là pour la suite de Jamais deux sans trois !

Ce chapitre est un peu plus émotif que les autres. J'ai dû l'écrire trois fois, je crois. C'est le plus long chapitre de la série pour l'instant. 8000 mots, donc on s'installe confortablement. (Ici on est encore confiné partiellement, donc je suis que ça confortable) Il est divisé en deux parties puisqu'il faisait plus de 13000 mots. Il s'agit des parties 2 et 3 du bal commémoratif. Je me suis dit que vous aimeriez avec la partie 2 du bal en avance quand même. La partie 3 est un peu différente donc cela faisait du sens ainsi ! On met les bases pour la suite 😉

Réponses à la review anonyme 😊

Hyyuna : Voici la suite, en espérant qu'elle te plaira. Oui, je suis motivé pour la suite. Nous sommes à 1 personne d'atteindre 100 favorites ! À qui la chance? Haha

Autres réponses ?pertinentes?:

Fanadejeux : J'espère tu vas aimer les discours, je crois que c'est ta faute si j'ai écrit ces discours 3 fois haha merci de me pousser à faire mieux, par exemple, Bisouxx

Lyra Verin : Merci pour les bons commentaires. Aussi, je suis allée faire le tour de tous les chapitres, il ne doit plus rester beaucoup d'erreurs désormais, mais tu avais raison que des coquilles s'étaient glissés. Hihi Aussi, il n'y aura pas vraiment de bashing Weasley, je les adore comme famille 😊

Hana-Sempai Snape : Je comptais suivre l'année, mais la vie est arrivée :P

À tous ceux qui ont review, j'ai dû vous répondre en mp, si je ne l'ai pas fait c'est la faute du site qui m'envoyait plus de notifications. Désolée, je vous aime pareil.

Précisions : Je traduis actuellement cette fanfic en anglais quand j'ai le syndrome de la page blanche. Une lectrice m'a mentionné que Marietta était l'amie de Cho, donc elle ne devrait pas se trouver à Poudlard. Techniquement, nous ne savons pas si elles étaient vraiment de la même année, donc je me suis permise 😉 À noter que dans le septième film, ils ont mis Cho Chang. Donc si Warner Brothers peuvent… haha


— Hermione, tes parents viennent d'arriver, annonça Harry, rejoignant sa meilleure amie à l'avant de la salle.

— Ah, merci Harry ! J'y vais à l'instant. Fit Hermione. Tu peux avoir un œil sur George et Lee pendant qu'ils finissent de s'installer? Ils m'ont promis de ne rien faire d'illégal pour l'animation, mais, par expérience, j'ai un doute sur leur bonne foi, lui murmura-t-elle avant de s'éloigner vers l'entrée.

Sa robe dorée lui donnait un air limite irréel.

— Harry ! Tu peux me donner un coup de main tant qu'à être ici ?

Le brun accepta la tâche avec un peu trop d'enthousiasme, heureux d'être occupé. Il avait déjà salué un nombre impressionnant de personnes ce soir, simplement en demeurant à sa table. Il était venu chercher une porte de sortie en parlant avec Hermione, mais Lee et George ferait autant l'affaire.

— C'est génial que tu aies été engagé pour l'animation ce soir ! On s'entend qu'il n'y a pas de plus gros événements que ce bal. Tu vas crouler sous les demandes dans les prochains mois.

Lee Jordan s'était lancé dans l'animation de soirée en sortant de Poudlard. Hermione l'avait donc contacté pour s'occuper du déroulement des festivités et de la musique. Bien sûr, un groupe de musique était également prévu pour la fin de la soirée, mais d'ici là Lee avait le contrôle. McGonagall n'avait pas eu l'air rassuré de son choix d'animateur, et cela n'avait pas aidé la cause quand Hermione lui avait dit que George Weasley allait être son bras droit. Il fallait admettre qu'à eux deux, ils avaient une liste impressionnante de retenue et de méfaits lors de leur année à Poudlard. Toutefois, tout le monde les appréciait.

— Vraiment, commenta Lee, je devrais peut-être demander l'aide de George à temps plein ? questionna-t-il, fixant son meilleur ami.

— Sans façon, j'ai déjà assez à faire à la boutique, répondit George, concentré à installer de l'équipement, probablement illégal pour l'intérieur d'un bâtiment.

Lee pouvait très bien s'occuper de tout. Cependant, un plan visant à occuper George le plus possible durant la soirée avait été mis sur pied par ses proches. Depuis la mort de Fred, le jumeau survivant vivait au ralenti, il semblait avoir de la difficulté à reprendre ses marques au quotidien. Alors, un bal commémoratif était un premier pas vers la guérison, mais également une étape difficile.

— George ? Hermione a donné son accord pour ça ? questionna Harry.

— Haha, bien sûr que non, Harry. Répondit le rouquin. Mais elle aussi a droit à des surprises ce soir, non ?

— Rien de dangereux ?

— Ça ne devrait pas, non. Dit George, espiègle.

— D'accord, mais, si elle demande, je ne suis pas au courant, conclut Harry.

Il les aida à terminer l'installation de l'estrade massive à l'avant de la salle.

— Bon, je retourne à ma table les gars. Bonne chance pour ce soir.

— Bonne soirée, Harry, répondirent-ils, à l'unisson.


Hermione vit ses parents près des portes de la Grande Salle. Ils avaient l'air perdus dans le brouhaha les entourant. Il fallait dire que la plupart des personnes présentes avaient déjà fréquenté Poudlard par le passé. Il était rare que les parents d'enfant né-moldu soient accueillis dans l'enceinte du château. Il fallait des permissions spéciales et passer par le système de chemin de la directrice. Ce qui expliquait l'absence de celle-ci à ce moment de la soirée.

Hermione avait convaincu la direction que les parents de né-moldus avaient bel et bien vécu la guerre à travers leur enfant vu qu'ils étaient les plus à risque. Et qu'il était important de ramener leur confiance envers la communauté sorcière.

— Papa ! Maman ! s'exclama-t-elle, embrassant rapidement ses parents. Bienvenue dans mon école. Vous avez fait bon voyage ?

— Oh ! Ma chérie, tu es resplendissante ! répondit sa mère.

— Oui, aucun problème pour arriver ici. Il faut dire que la documentation était très claire. Ajouta son père avec un clin d'œil, se doutant que cela venait de sa fille.

— Hermione, ce plafond est tout simplement incroyable, commenta sa mère. Je me rappelle comment tu parlais sans cesse de cette école avant de commencer ta première année. Tu avais lu tous les livres qui en parlaient, si je me souviens bien.

Hermione pensait que son cœur allait exploser de bonheur de les voir ici, après les événements de l'année précédente et tout le tumulte de leurs retrouvailles cet été.

— Venez, suivez-moi, je vous montre vos places. Vous allez être assis avec la famille Weasley à la table 4.

Le comité du bal avait fait exprès de mélanger les moldus avec les sorciers ce soir. Ses parents avaient simplement la chance d'y voir certains visages plus familiers.

— Hermione, est-ce qu'il y a des personnes à notre table qui seront honorées ce soir ? questionna son père avec intérêt.

Il avait longuement écouté ses histoires de guerre cet été.

— Ou des faits que l'on devrait savoir sur nos collègues de table ? ajouta sa mère, plus conservatrice.

C'était typique de sa mère, de s'inquiéter pour les autres. Elle avait été affligée quand Hermione leur avait raconté le nombre de morts que la guerre avait engendré chez les sorciers.

— Vous connaissez déjà les Weasley, Molly et Arthur ainsi que leurs enfants. Bill est ici avec sa femme, Fleur. Les frères de Ron sont Charlie et Percy. George aide à l'avant ce soir, dit Hermione, pointant le rouquin perché sur l'estrade.

« Mais qu'est-ce qu'il fait ? », se questionna-t-elle.

— Vous êtes aussi assis avec monsieur Lovegood, le père de Luna, mon amie. Il est plutôt excentrique, comme sa fille, je dirais. Il a perdu sa femme il y a plusieurs années. Et les Diggory sont des amis des parents de Ron.

Hermione sentit une vague d'émotion la submerger. Elle avait été tellement concentrée sur les préparatifs qu'elle avait rangé dans un coin de son cerveau le nombre de personnes présentes qui pleureraient des proches.

— Qu'est-ce qu'il y a Hermione ? s'enquit son père.

— Désolée, dit-elle, reprenant le contrôle de ses émotions. Leur fils unique, Cédric, fut la première victime du retour de Voldemort, il y a quatre ans.

Sa mère la serra dans ses bras.

— Ne t'inquiète pas ma chouette ! Nous allons prendre soin les uns les autres ce soir, lui murmura-t-elle avant de relâcher son étreinte. C'est à cela que cette soirée sert, non ?

Hermione hocha la tête. Sa mère avait raison, ce soir on fêtait pour se rappeler les bons souvenirs des personnes disparues.

Ils arrivèrent à la table désignée. Il y avait un petit rassemblement, d'accord, un gros rassemblement. Hermione était soulagée que les journalistes aient reçu cette interdiction d'entrevues. Ils étaient déjà assez intenses avec les photographies un peu partout. Il fallait dire que les tables à l'avant de la scène rassemblaient la plupart des gens qui seraient honorés ce soir. La plupart des sorciers et sorcières impliqués de près dans la chute de Voldemort. Donc si, en plus, Harry s'y trouvait…

Les étudiants de Poudlard avaient été assis un peu partout dans la salle afin de mélanger les invités un peu. Les 8e années avait pris l'arrière de la salle pour permettre aux organisateurs de sortir s'il y avait un problème.

Enfin, c'est ce que Hermione avait utilisé comme excuse. Harry lui avait simplement demandé de ne pas l'asseoir dans une table impliquant le ministre et les autres grands noms de la soirée. Elle savait que ce type de glorification ne lui plaisait pas particulièrement, donc Daphnée et elle avaient prévu un plan permettant aux élèves de se rassembler durant le souper.

De plus, comme Daphnée l'avait proposé, ils avaient pigé les tables pour leur cohorte. Toutefois, le hasard avait très peu séparé les maisons finalement. Mais le hasard est le hasard.

— Monsieur Granger, fit Harry serrant la main du père d'Hermione. Je suis content de vous voir ici ce soir. Bonsoir, madame Granger, dit-il, lui faisant la bise.

« Un parfait gentleman », pensa Hermione, séduite. Ses parents avaient déjà rencontré ses amis, mais cela datait de quelques années déjà.


Drago avait terminé les ajouts. L'académie de magie Beauxbâtons avait oublié de confirmer certaines tables. Le fait d'être invité à Poudlard pour ce bal avait créé un tel engouement que madame Maxime avait dû limiter les inscriptions. Drumstrang, de leur côté, n'avait envoyé aucun représentant.

Professeure McGonagall venait de les informer que les derniers invités moldus venaient d'arriver et qu'ils allaient bientôt lancer les festivités. Elle était elle-même allée rejoindre sa table. Si Hermione avait accordé à Harry le droit de choisir ses convives, elle n'avait pas eu le choix de créer une table plus « officielle », si l'on pouvait le dire ainsi.

Les tables 1, 2 et 3 étaient composées de professeurs, de membres du ministère et d'aurors. Les suivantes étaient celles des membres restants de l'Ordre du Phénix durant les deux guerres et leurs proches. Le restant des tables avait été formé par les inscriptions groupées et les organisateurs.

Hagrid discutait vivement avec madame Figg qui avait l'air plus minuscule que jamais à côté demi-géant. Abelforth trinquait déjà avec Neville, Seamus et Dean plus loin. Viktor Krum était en grande conversation avec Fleur et Bill.

Drago regardait le spectacle comme s'il était dans un autre monde. Il n'avait aucun proche présent. Bien sûr, il serait assis avec sa cohorte, mais, même eux, il sentait bien qu'ils ne voulaient pas trop s'associer à lui ce soir. Il observait la belette discuter avec ses frères. Drago n'aurait pas pu dire leurs noms, ils étaient faciles à identifier comme des Weasley, mais de là à pouvoir les différencier… « C'était peut-être cela... mon problème », pensa Drago. Il se promenait pour informer les responsables des discours de l'heure approximative à laquelle ils seraient invités à monter sur scène.

Hermione lui avait fourni un horaire très détaillé des temps alloués pour chaque intervention. Drago l'avait modifié légèrement pour y laisser un peu de flexibilité.

Son regard croisa celui de Potter alors qu'il informait subtilement Arthur et Molly Weasley de leur passage. Il perçut une lueur mélancolique lorsque Potter lui adressa un petit sourire discret.

« Potter aussi n'a pas réellement de famille ici », pensa Drago. « Beaucoup de familles adoptives, en revanche », remarqua le serpentard, mais il se demanda s'il se sentait aussi seul que lui dans cette foule. Bien qu'il eût détesté Potter toute sa scolarité, Drago ne pouvait nier que le gryffondor était sans doute celui qui avait perdu le plus aux mains de Voldemort, surtout si les rumeurs sur son enfance étaient véridiques. Et, ce n'était pas comme s'il le détestait encore, non ?

« Bon euphémisme, mon Drago », se répondit-il à lui-même.

— Merci de bien vouloir prendre vos places, annonça chaleureusement Lee Jordan à la foule assemblée, interrompant Drago dans ses pensées. Le plafond multicolore redevint alors un ciel parsemé de millions d'étoiles scintillantes, plongeant la salle dans une ambiance plus feutrée.

— Oui, je sais, je sais, vous avez déjà amplement de plaisir à discuter ensemble, vous n'avez pas besoin de moi, ajouta-t-il, coupant les discussions.

Tous regagnèrent rapidement leurs tables, fébriles de savoir ce que la soirée leur réservait.


— Maintenant, tu profites de la soirée, murmura Seamus à l'oreille de Hermione, lui servant un verre. Tout est parfait, Hermione.

Elle lui sourit et leva son verre avec lui. Il était vrai que si tout allait bien, elle avait très peu à faire à partir de maintenant. Et, pourquoi s'en cacher ? Tout irait bien ! Elle avait fait le plan.

— Bonsoir, mesdames et messieurs, débuta Lee, théâtral.

Les plus jeunes avaient l'impression qu'ils allaient assister à une partie de Quidditch, provoquant des rires dans la salle. Les autres reconnurent automatiquement la voix de Rivière, qui fut à la tête de Potterveille, cette émission radio rebelle durant la guerre. L'émission avait été source de réconfort et d'espoir pour plusieurs.

— Merci d'être rassemblé ici pour cette belle soirée afin de célébrer l'anniversaire de Professeur Flitwick. Lee fit une pause pour apprécier les regards mitigés.

— Non, sans blague, c'est la fête de l'un de mes professeurs préférés, nous allons donc lui chanter un bel anniversaire.

Ce que les convives firent en riant. Professeur Flitwick, qui fut la cible de nombreuses farces de la part des jumeaux et de Lee durant leur scolarité, se prêta gaiement au jeu. Il fallait mentionner que son cours était l'un des rares que ce trio prenait au sérieux et, qu'en fin de compte, il avait adoré leur enseigner.

— Plus sérieusement, je suis Lee Jordan, je serai votre maître de cérémonie ce soir. Je suis accompagné de mon très sérieux collègue George Weasley, propriétaire de Weasley, farces pour sorciers facétieux. Je suis dans l'animation depuis la fin de ma scolarité, mais ce soir j'avais besoin d'un bras droit. Donc, qui de mieux placer que celui qui a fait des feux d'artifice à l'intérieur de Poudlard pendant une journée entière durant sa septième année ?

Des cris de joie fusèrent de l'arrière de la salle. La plupart des élèves présents à cette date se rappelaient la fameuse journée où Dolores Ombrage avait couru partout dans le château pour les éteindre. Comme quoi il y avait toujours de petits moments de bonheur parmi les temps difficiles.

George fit une courbette pour remercier ses nombreux admirateurs.

— Maintenant, trêve de plaisanterie, j'inviterais ma directrice préférée sur la scène afin de lancer les festivités, ajouta-t-il avec un clin d'œil.

La directrice se leva, fort élégante dans sa robe de soirée sombre. Elle était une des rares qui portaient le classique chapeau pointu ce soir.

— Merci, Lee, commença la directrice. Premièrement, j'aimerais rappeler à mes étudiants qu'il est strictement interdit de faire des feux d'artifice à l'intérieur des murs de l'école. Merci, Lee, pour cette belle suggestion. Deuxièmement, j'aimerais vous souhaiter la bienvenue à Poudlard pour le bal commémoratif de la Deuxième Guerre des sorciers. Cet événement se veut rassembleur et promoteur d'un avenir meilleur.

— La soirée se déroulera en trois temps. En commençant, nous soulignerons de diverses manières la mémoire de ceux qui ont donné leur vie pour que l'on puisse être présent aujourd'hui.

La foule applaudit poliment.

— Ensuite, il y aura des remerciements et des remises de prix honorifiques. Et finalement, la célébration de notre nouvelle paix pourra débuter.

Des psychomages avaient aidé à structurer la soirée afin de favoriser la guérison émotive et, bien sûr, le plaisir, rien n'avait été laissé au hasard selon les notes que Hermione avait reçues du ministère.

— Nous avons de la musique, un groupe, des discours, des surprises et beaucoup de mets préparés par nos elfes de maison, désormais rémunérés.

Professeure McGonagall désigna Winky, qui saluait vivement de la main d'un coin de la salle. Winky était habillée à l'image de la salle au début de la soirée, un arc-en-ciel de couleur. Deux autres elfes étaient présents avec elle, tous les deux affublés d'horribles chaussettes dépareillées aux couleurs criardes.

Harry, Ron et Hermione saisirent qu'il s'agissait d'un hommage à Dobby et applaudirent très fort, encourageant la foule à les suivre.

La directrice poursuivit son discours avant de laisser la parole à Kingsley Shacklebolt, ministre de la magie par intérim.

D'un coup de baguette, le ministre fit apparaitre des coupes de petites bulles sur les tables pour trinquer tous ensemble, les étudiants ayant des cidres sans alcool, bien évidemment.

Un responsable de Ste-Mangouste vint faire une petite présentation sur l'importance d'aller chercher de l'aide si l'on en avait besoin. Il parla également du processus du deuil. Son discours était très pertinent et émouvant à la fois. Il appuya longuement sur l'importance de chérir cette nouvelle paix et d'être patient avec soi-même alors que l'on se reconstruisait de la guerre.

On souligna les disparus avec la présentation du monument commémoratif localisé dans le parc de Poudlard. Les invités furent invités à aller s'y recueillir plus tard dans la soirée. Les noms des individus décédés pendant la Seconde Guerre y étaient gravés dans le marbre, c'était une œuvre tout aussi magnifique que terrible.

Ensuite, Harry fut appelé à l'avant pour la présentation de l'une de ses contributions. Ce ne sera pas la première fois qu'il montrerait sur la scène ce soir. Mais celle-là n'était absolument pas à propos de lui. Cependant, il avait tenu à le faire lui-même.

— Bonsoir à tous, fit Harry, légèrement inconfortable devant l'immense assemblée. Je suis devant vous aujourd'hui afin de présenter un nouveau prix annuel à l'école de Poudlard. Cette distinction sera remise chaque année à un élève et une élève qui se sont démarqués du point de vue académique, sportif ou de leur implication auprès des autres. C'est un honneur pour moi d'annoncer ce prix en commémoration d'un jeune homme décédé bien trop tôt, quelqu'un de brave et de bon.

— Aparecium, dit-il.

Il révéla alors une large plaque acajou.

— Je vous présente le prix Cédric Diggory. Nous aimerions que ses parents viennent à l'avant pour signer magiquement cette plaque en mémoire de leur fils.

Harry les accueillit sur la scène, serra la main d'Amos Diggory et accepta l'étreinte de la mère de son ancien collègue de classe.

Ils signèrent la plaque avec émotions avant de regagner la table 4.

— Les lauréats seront nommés par le comité professoral ainsi que les préfets-en-chefs. Il sera possible pour les étudiants de soumettre des candidatures, poursuivit Harry.

— Pour l'année 1997-1998…, commença-t-il.


— J'ignorais qu'il annoncerait des gagnants, murmura Hermione à Seamus.

— C'est une décision de la direction, ils lui ont mentionné le tout juste avant la cérémonie, répondit-il.


— Pour leur soutien et leurs actions à Poudlard l'an dernier, pour leurs implications avec les plus jeunes étudiants et pour leur résistance envers les mesures de l'autorité en place. Professeure McGonagall et l'ensemble des professeurs sont fiers de remettre le prix Cédric Diggory à Neville Longdubat et Ginny Weasley.

Les invités applaudirent bien fort, il fallait dire que c'était les premiers prix remis de la soirée.

Ses amis montèrent à leur tour sur l'estrade et Harry leur laissa la place pour qu'ils disent quelques mots.

« Au moins, lui avait été prévenu qu'il parlerait ce soir », pensa Harry.


— Bien présenté Harry, c'était parfait, commenta Daphnée alors qu'il retournait à sa table.

Ses proches savaient à quel point c'était important pour lui de souligner Cédric ce soir, tout avait débuté avec sa mort. Harry en avait fait tellement de cauchemars qu'il avait arrêté de les compter.

Les présentations se poursuivaient. Malgré la lourdeur du sujet, la pièce respirait l'amour et la solidarité. Harry se demandait quasiment si les bulles n'avaient pas été agrémentées d'un philtre calmant.

À la surprise générale, on honora également les récipiendaires du Grand-Ordre de Merlin. Harry revenait justement de la scène. Madame Tonks avait insisté pour qu'il aille chercher la décoration de son gendre. Remus Lupin devenait ainsi le premier loup-garou à recevoir l'Ordre de Merlin, première classe, posthume. Harry accepta le prix au nom de son filleul Teddy Lupin.

— Nous allons maintenant faire une pause pour nous remplir un peu le ventre. Sinon toutes ces bulles finiront par affecter certains d'entre nous, dit Lee, faisant un mouvement de la tête vers une table composée d'aurors qui commençaient à applaudir de plus en plus fort.

La nourriture apparut alors partout dans la Grande Salle, laissant les moldus subjugués par la vision. Le fait d'avoir un enfant sorcier ne signifiait pas que l'on avait été témoin de l'ampleur de la sorcellerie. Le repas était succulent.


— Pourquoi ils ne cuisinent pas comme cela tous les jours ? demanda Ron, remplissant son assiette à ras bord.

— Voyons Ron ! Tu imagines le travail qu'un tel repas leur demande ? commenta Hermione.

— Je sais, je sais, répondit son meilleur ami, se servant à nouveau une part de pâté.

— Allez Hermione ! Dis-nous qui est le groupe ce soir ! s'enquit Parvati, excitée.

Elle avait passé la semaine à essayer de lui faire cracher le morceau.

— Haha, non ! Je vous garde la surprise. Fit la brune.

— Moi, je sais ! Dit Seamus.

— Comment, toi tu sais ? répondit Ron.

— L'avantage d'être proche de l'organisatrice, commenta l'irlandais, embrassant la main de Hermione et lui faisant les yeux doux.

— Fais attention à ce que tu fais là, toi ! répondit le rouquin.

— Voyons, Ron, Hermione est libre de faire ce qu'elle veut enfin ! fit Parvati, exaspérée.

— Ouais, ouais, c'est à lui que je ne fais pas confiance. Dit-il sérieusement, avant d'éclater de rire.

La plaisanterie avait évidemment échappé à Parvati, qui rougit de s'être impliquée dans les bêtises des garçons à nouveau.

— J'aimerais faire un toast, annonça Seamus, se levant.

Les verres se remplirent magiquement autour de sa table.

— Qu'est-ce que c'est que cela ? questionna Hermione.

— Un simple sort de service, répondit Daphnée. Ils sont très courant dans les festivités à l'extérieur de Poudlard.

— J'ai juste besoin de proposer de trinquer et les verres se remplissent ? demanda Seamus. C'est parfait ça !

— Tu comprends le but mon cher. Mais ne t'emballe pas trop, nous avons une table scolaire, donc tu n'auras que du cidre ici.

— Même à ça… Bon, je voudrais faire un toast pour toutes les belles femmes attablées avec nous ce soir. Oui, même toi Parkinson, lève ton verre !

Parkinson et Nott avaient été pigés pour partager leur table, à la déception de la brune.

Ils burent une gorgée du cidre pétillant.

— Et à tous les beaux hommes également, ajouta-t-il, hilare, avant de prendre une seconde gorgée.

— Avoue que tu aurais préféré un hydromel ? demanda Daphnée pour le taquiner.

— Ma belle Daphnée, répondit-il, je suis prêt à parier que la moitié des verres devant nous ont été chaleureusement agrémentés par leur propriétaire.

— Seamus ! S'exclama Hermione.

— Quand même Hermione, nous avons le droit de boire après le souper, il est où le problème ? Détends-toi, les adultes n'en ont rien à faire que nous buvions un peu ce soir, crois-moi.

— As-tu terminé ton discours Harry ? questionna Ron afin de changer de sujet.

Et, bien sûr, il avait la bouche pleine de ragoût.

— J'ai fini le mien ce matin, ajouta Ron.

— Plus ou moins, je suis le dernier. Je vais y aller simple et court, je pense. De toute façon, je passe après Hermione, je pourrais dire « Vous avez entendu Hermione, eh bien, c'est ça ! », rigola-t-il.

Hermione avait structuré son discours de remerciement en s'assurant de couvrir le plus de points possible.

— J'ignore qui va parler pour moi, mais peu importe l'angle que cette personne prendra, je sais comment répondre ! fit-elle.

— Tu pourrais être surprise, répondit Harry.

— Tu sais qui me présente ? Je ne sais même pas qui vous présente l'un, l'autre, s'exclama Hermione.

— Hum, oui, Malefoy a confirmé avec moi le présentateur pour toi.

— Sérieusement ? Le dévisagea Ron. Me semble que ce n'est pas son genre. On dirait quasiment qu'il prend sa tâche au sérieux. Ajouta-t-il, l'air scandalisé. Dans quel monde nous nous en allons si Malefoy s'occupe de quelqu'un d'autre que lui-même ?

— Un monde meilleur Ronald, répondit Hermione. Je dois dire que, pour l'instant, il fait un bon travail.

— Ah, merci, Granger, entendirent-ils Malefoy répondre, faussement touché.

Il se pencha à son oreille.

— Nous étions censés recommencer les présentations à l'instant, mais le repas n'est pas terminé, mentionna-t-il.

— Oh ! fit Hermione, on pourrait repousser les discours de trente minutes, peut-être ? Est-ce que ce serait trop te demander d'avertir les gens impliqués ? demanda-t-elle.

— Granger, je suis un sorcier, je peux juste faire apparaitre l'information sur les marques-places en un mouvement de poignet.

Il se redressa, remarquant au passage qu'autant les étudiants avaient ignoré leur échange, les adultes le fixaient à nouveau. Il lui serra doucement l'épaule pour donner le change, se surprenant en revanche de la chair de poule qui l'avait parcourue à ce simple contact.

« Serrer une épaule, Drago, tu es sérieux ? », pensa-t-il.

Son regard croisa celui de Weasley et il ne put retenir un sourire mauvais d'étirer ses traits.

— Je devrais aller avertir Lee, dit Hermione, se levant.

— Laisse, j'y vais, répondit Malefoy. Profite de ton souper.

Il fit glisser subtilement son index le long de sa colonne à son omoplate. Son propre corps cachait totalement le geste à quiconque.

« Autant lui rappeler qu'il était dans ces bonnes grâces dernièrement ».

Drago ne savait pas comment elle allait le prendre qu'il fasse sa présentation.

Il en avait eu l'idée la semaine précédente. Il travaillait fort pour assigner les présentateurs pour les prix et en cherchant la meilleure personne pour lui remettre son Ordre de Merlin, il avait réalisé que tout le monde pourrait dire que Hermione Granger était « incroyable ». Il avait pensé à McGonagall puisque Granger l'admirait beaucoup. Puis il avait pensé confier la tâche à Potter et Weasley.

Finalement, la semaine dernière il avait réalisé qu'elle s'en foutait éperdument de recevoir un prix. Ce que Granger voudrait sans doute, c'est d'utiliser cette tribune pour passer des messages. Comme elle passait un message à un certain journaliste en lui confiant cette tâche, Drago Malefoy, ex-mangemort.

Il n'avait eu aucune misère à écrire son discours finalement. Il avait demandé l'aide de Marietta pour la forme puisqu'elle le questionnait sans cesse sur ce qu'il faisait. S'il était honnête avec lui-même, il avait une certaine rancœur envers sa « copine » pour avoir eu un tel dédain à l'aider.

Il devait vraiment mettre fin à cette relation sans futur.

Hermione observait Malefoy traverser la foule vers l'avant. Il devait réaliser que les gens le fixaient. C'était impossible qu'il ne le remarquât pas. Toutefois, il avançait la tête haute, les épaules bien carrées dans son complet moldu. Les cheveux blonds savamment placés. Nombreuses étaient les personnes qui devaient quasiment voir Lucius Malefoy à travers lui. Malefoy avait été du mauvais côté, mais jamais il n'avait été comme son père.

« Pourrait-elle réellement lui pardonner ? », lui avait-il demandé. Elle avait envie de croire que tout le monde méritait une deuxième chance. Dans son cas, la route allait être visiblement longue pour avoir le pardon de la communauté sorcière.


— J'inviterais monsieur Ronald Bilius Weasley à monter sur scène pour recevoir sa médaille du Grand-Ordre de Merlin, première classe, pour son implication dans la chute de Voldemort. Conclut Kingsley Shacklebolt. Le ministre avait lu des lettres provenant de ses parents, ses amis et une lettre retrouvée de la main de Dumbledore datant d'avant la bataille et leur chasse aux Horcruxes.

Le trio et le ministre avaient convenu de laisser tout ce qui concernait les horcruxes hors des entrevues. Autant éviter que des gens mal intentionnés soient au courant de cette forme rare de magie noire. La version officielle était qu'ils avaient travaillé à affaiblir Voldemort en détruisant les ancres de sa magie et de son immortalité. Peu importe ce que cela voulait dire.

Un membre du Magenmagot lui remit l'insigne doré.

Ron fit un beau discours sur l'importance de se battre pour ses convictions, de la bravoure et de la famille, dédiant sa médaille à son frère Fred.

« Un vrai discours de Gryffondor, ça », pensa Malefoy.

Hermione versa une larme. Ron avait fait un bon travail pour exprimer ses émotions pour une fois. Elle était fière de lui.

Une main d'applaudissement conclut la présentation. Elle était la prochaine.

— Merci monsieur le ministre, merci Ron, fit Lee, reprenant la parole.

— Maintenant, j'inviterais monsieur, commença Lee, dévisageant la carte de présentation, monsieur Drago Lucius Malefoy, à venir me rejoindre.

Hermione se retourna vivement vers la table voisine. Elle regarda Malefoy se lever et lui faire un petit sourire. Sourire qui semblait honnête pour une fois. Personne ne rata la surprise de la jeune fille en revanche.

Une fois de plus, il traversa la salle sous les regards méfiants vers l'estrade.

— Hum, hum, fit-il, s'éclaircissant la voix. Je prends la parole aujourd'hui pour présenter l'Ordre de Merlin, première classe, à madame Hermione Jean Granger. Je vois à vos regards que vous vous demandez... pourquoi, moi ? Pourquoi le seul ex-mangemort présent dans la salle ferait-il cette présentation ?

Il remarqua que les invités frémirent à ses mots et certains regards se noircirent davantage. Son discours était mieux d'être efficace. Il avala difficilement sa salive. Il devait le faire. Pour elle, pour lui, pour le futur.

— Hermione est l'organisatrice-en-chef du bal de ce soir. C'est elle qui a travaillé étroitement avec le ministère pour tout ce qui se trouve autour de vous. Je vous demanderais une bonne main d'applaudissement pour tout le comité organisateur.

Drago profita de cet instant pour se donner une contenance. Au diable la foule, il s'adressait à Hermione.

— Plusieurs d'entre vous l'ignorent, mais elle m'a chargé de l'organisation des discours. Quand j'étais rendu à trouver la bonne personne pour Hermione, la liste des potentiels présentateurs était longue. Nombreux étaient ceux qui pouvaient faire ce discours et vous décrire à quel point elle est une personne incroyable. J'ai pensé à Professeur McGonagall en premier, dit Drago, se tournant vers sa directrice, car vous êtes probablement une de ses plus grandes inspirations. Cela étant, les étudiants, ici, me suggéraient Ronald Weasley et Harry Potter. À ce qu'il parait, elle vous a sauvé la mise à plusieurs moments durant les sept dernières années.

On applaudit parmi les étudiants et certains invités.

— Puis j'ai réalisé que c'est moi qui devais le faire. J'ai demandé la permission à la seule personne qui pouvait me la donner. La deuxième personne que j'ai fait le plus souffrir ici. Donc, merci Potter, hum, Harry, de m'avoir permis de m'exprimer ce soir.

Harry hocha la tête.

« Oh, bordel ! », pensa-t-il. Il n'était vraiment pas certain où le blond s'en allait avec son discours, et voilà qu'il le nommait.

— Donc ce soir, je présente pour la personne que j'ai fait le plus souffrir à Poudlard, une personne que ma famille a extrêmement affligée l'année dernière.

— Je ne comprenais pas. On m'a appris toute mon enfance que les né-moldus ont moins de valeur que moi, que leur sang est sale. J'ai onze ans, j'arrive à Poudlard et la meilleure de ma promotion est né-moldue. Je ne comprenais pas. Et pas que la meilleure en théorie, la meilleure dans toutes les matières. Excepté en défense contre les forces du mal, Potter, je suis certain qu'elle t'en veut un peu encore. Mais, Hermione, c'est beaucoup plus que de bonnes notes, c'est aussi ; la préfète la plus assidue, la défenseure des droits des créatures magiques, une fille aimante et une amie fidèle.

— La semaine dernière, je me fais accoster dans un corridor par un journaliste qui me crache son venin au visage. J'accepte sans broncher, car, à mes yeux, je le mérite.

— Mais elle passait par là et elle m'a défendu. Elle m'a défendu, moi. Elle lui a fait la morale au sujet qu'à Poudlard, on essayait d'avancer, de pardonner et de bâtir un meilleur monde. Elle lui a suggéré d'en faire de même pour le bien de tous.

— C'est là que j'ai compris. J'ai compris que si des gens comme elle construisait notre monde, des gens justes et empathiques. Notre monde serait effectivement meilleur.

— Toutefois, avant d'avoir droit au pardon, s'excuser est important. Donc Hermione, pour toutes les insultes, pour toutes mes actions, je tiens publiquement à m'excuser, je ne comprenais pas et je n'essayais pas de comprendre. Maintenant, j'espère, un jour, avoir ton respect.

— Je ne peux dire pour ma famille, mais dis-toi que peu importe leurs croyances, ils ne t'arriveront jamais à la cheville, tant par ta grandeur d'âme que par ta magie.

— J'inviterais donc une personne qui ne se laisse pas marcher sur les pieds, qui ne fermera jamais les yeux sur la souffrance d'autrui, une des personnes les plus méritantes à mes yeux, à venir chercher cette médaille. Même si nous savons tous que ce n'est pas cette médaille qui te rendra heureuse, mais la création d'une communauté solidaire et forte. Drago, onze ans, me frapperait en ce moment, mais je ne pourrais que lui répondre ; tu avais tort mon vieux.

— En terminant, monsieur le ministre. Si vous cherchez où est votre relève ? Je vous suggère de la regarder monter sur cette estrade à l'instant.

Il l'attendit sans broncher, sous les applaudissements. Il était content que ceux-ci ne soient pas timides, car elle les méritait tous. Il lui fit la bise avant de laisser le Magenmagot lui donner le fameux coussin où se trouvait le ruban mauve décorant un médaillon doré. Il était peut-être allé un peu fort. Il sentait qu'il devait y aller fort pour compenser le passé.

Drago retourna à sa place. Cette fois, personne ne le regardait, tous les regards étaient tournés vers elle. Il s'assit, soupira et réalisa qu'il était effectivement dans le pétrin émotivement. Elle était sublime là-haut, la robe dorée volant autour d'elle. Elle fit un discours sublime sur le futur de la communauté sorcière, passant par les droits des créatures magiques, à l'inclusion des cracmols et à l'importance de se soutenir les uns, les autres.

Elle avait remercié ses parents à cette dernière remarque. Elle avait remercié ses meilleurs amis.

Drago devait se concentrer pour écouter, son cerveau semblait partir dans toutes les directions. Il revint sur Terre quand il entendit son nom.

— J'aimerais aussi remercier Drago Malefoy pour cette belle présentation. Merci, également de nous montrer chaque jour que nous pouvons être de meilleures personnes si nous en faisons l'effort.

« Woah, il ne s'entendait pas à avoir une telle approbation ici, ce soir ». Les regards étaient de retour sur lui, mais une certaine incertitude semblait les allumer à présent. Il prendrait l'incertitude un million de fois au lieu de la haine.

Elle termina son discours sur ses espoirs pour l'avenir.

— Merci, Hermione, fit Lee, reprenant le podium. Si vous pensiez que tout cela était émotif. Rigola Lee, tentant de diffuser un peu l'ambiance. J'aimerais maintenant que Arthur et Molly Weasley viennent me rejoindre.


Molly prit la parole.

— Quand monsieur Malefoy nous a contactés pour nous demander si nous accepterions de faire le discours de Harry. Nous nous sommes questionnés sur son choix. Nous savions que Kingsley ferait la présentation pour notre Ronald. Alors pourquoi Arthur et moi, pour Harry ? Cela semblait si officieux. Puis, pour reprendre les mots de monsieur Malefoy, nous avons compris. Mon beau Harry, on pourrait célébrer tes réalisations, l'ensemble de ce que tu as accompli pour la communauté sorcière pendant des années, mais ce n'est pas ce que tu désires.

Arthur poursuivit.

— Tu apprécies le soutien, comme tout le monde, mais maintenant tu as le droit d'être Harry, simplement Harry. Je regarde devant moi, je vois tous les individus qui ont perdu de la famille, des amis. Nous avons perdu un fils. Mon fils George a perdu sa moitié. Toi, Harry, tu as perdu tes parents, ton parrain, les parents de ton filleul, Dobby. Voldemort t'a pris, beaucoup, extrêmement beaucoup, ton enfance, ton insouciance, tes rêves, ta vie. Et pourtant tu es encore là à nous sourire, nous signifiant que tout va bien aller.

— Maintenant mon beau Harry, mon fils adoptif, parce que c'est exactement ce que tu es à nos yeux à Arthur et moi, reprit Molly. Regarde autour de toi, tous ces gens te considèrent comme de la famille. Nous sommes tous reconnaissants de ce que tu as fait pour nous, mais, maintenant, c'est ton tour de rêver, ton tour d'être heureux et insouciant, ton tour de choisir ton parcours. Nous le voulons pour toi et Dumbledore l'aurait également désiré. Ne doute pas une seconde qu'il te considérait autant comme un fils que nous, Harry, termina Molly, un trémolo dans la voix. Il serait fier de l'homme que tu deviens.

Drago observa attentivement la réaction de Potter. Il vit qu'il avait visé juste quand il remarqua les yeux verts remplis d'eau.

— Je ne suis pas certain que Molly t'aurait incité à partir à l'aventure, seul, contre Voldemort, avec Ron et Hermione, par exemple, commenta Arthur, faisant rire l'assemblée.

— Au nom de la communauté sorcière de Grande-Bretagne, nous te remercions pour tout, viens dont chercher cette médaille avant que l'on verse tous des larmes.

Harry se leva à son tour pour se rendre à l'avant. Il atteignit la scène, enjamba les quelques marches devant lui. Molly le serra contre elle, le genre d'étreinte dont elle seule avait le secret. Il serra la main d'Arthur qui l'attira à son tour dans une accolade. Harry s'approcha alors du podium. Peut-être qu'il aurait dû l'écrire ce discours finalement.

Lui qui était blasé au début de la soirée. Il ne s'attendait pas à toutes les émotions qui l'envahissaient actuellement.

Il allait ouvrir la bouche quand un chant mélodieux envahit la Grande Salle. Il en oublia la salle devant lui. Un phénix majestueux volait dans sa direction. Fumseck. Harry le reconnut immédiatement. Il se posa sur le podium, ne regardant que lui. Harry lui caressa la tête comme il l'avait fait par le passé, se perdant dans le regard si intelligent du phénix. L'oiseau chanta à nouveau, un bruit merveilleux, avant de prendre son envol, faire le tour de la salle et sortir du château.

Ce fut officiellement la dernière fois que Fumseck fut aperçu. Une dernière pensée pour Harry.

Les larmes roulèrent sur ses joues. Tout était véritablement terminé. Molly avait raison. Bien sûr, il n'était pas naïf au point de penser que les médias allaient arrêter de le suivre ou de parler de lui. La preuve, Sorcière Hebdo attendait sa réponse. Mais l'avenir lui appartenait. Son regard se posa sur Hermione, il devait clarifier cela. Puis sur Ron, il devait arrêter de lui mentir. Puis sur Malefoy… Ouais, là-dessus il n'avait pas de réponse miraculeuse qui apparaissait.

Ses yeux se promenèrent vers la table de Hagrid, qui pleurait à chaudes larmes.

— Woah, pour être honnête, j'ai perdu mes mots.

Les convives rirent de son désarroi.

— Woohoo, Harry ! Entendit-il du fond la salle.

— Merci, Molly, Arthur, si vous saviez à quel point vos mots me vont droit au cœur. Merci.

— On me dit que Voldemort m'a tout pris. Le jour que j'ai su que cet homme existait, j'avais onze ans. J'avais appris que mes parents n'étaient pas décédés dans un accident de voiture comme je l'avais toujours pensé. Je venais d'apprendre que la magie existait. On m'annonçait que j'allais à une nouvelle école. Ici. Ma nouvelle maison et la seule maison où j'ai été heureux. Je venais d'acheter ma baguette avec mon premier ami du monde magique. Merci, Hagrid, merci pour tout.

Les pleurs du demi-géant redoublèrent.

— Ma baguette était celle avec en son cœur une plume de l'oiseau que vous venez de voir. Ce jour-là, j'ai aussi appris que la baguette de Voldemort était la jumelle de la mienne, avec une plume de Fumseck. Des années plus tard, j'ai appris que je pouvais voir dans sa tête, mais que, malheureusement, lui aussi pouvait avoir accès à mes pensées. Il a joué avec mes pensées durant ma 5e année, ça a coûté la vie à mon parrain.

— J'ai dû faire d'affreux cours d'occlumancie avec le Professeur Rogue. J'aimerais remercier celui-ci pour tout ce qu'il a fait. Au Magenmagot, j'aimerais bien avoir des nouvelles de sa candidature pour un Ordre de Merlin en passant. Je sais que tous les prix n'étaient pas remis ce soir, mais je voulais mentionner le meilleur agent double et le réel bras droit de Dumbledore.

— Je m'égare, continua Harry, tentant de rassembler ses idées.

Les discours n'avaient jamais été son fort.

— L'an dernier, j'ai réalisé qu'une partie de Tom Jedusor vivait en moi, depuis le jour où mes parents ont perdu la vie. Je pouvais parler Fourchelang à cause de cela. Je m'excuse encore à tous les élèves qui en ont eu peur durant ma 2e année.

— Depuis ma « mort » et la sienne, je me sens libre. Mais, malgré tout ce qu'il m'a fait, à moi, comme vous le dites, je pense que ce sentiment de liberté nous habite tous aujourd'hui. Ainsi, les bons mots de Molly à mon égard, je vous les retourne. L'avantage d'être le dernier à monter ici, c'est d'avoir écouté toutes ces belles personnes s'exprimer. Je nous souhaite donc de faire notre propre route en pensant au bien-être de ceux qui nous entourent. Finalement, j'ai des remerciements en rafale.

Il fit une pause.

— Excusez-moi si c'est un peu décousu comme discours, j'aurais dû demander à Hermione de me sauver les fesses à nouveau.

L'assemblée rit à nouveau.

— Donc, en terminant, je voudrais remercier l'Ordre du Phénix pour leur appui dès le retour de Voldemort. Les aurors qui ont fait la différence durant la bataille. Kingsley pour son soutien et la protection du ministre moldu. Abelforth Dumbledore pour nous avoir sauvé quand nous avons mis les pieds à Pré-au-Lard le jour de la bataille. Ron et Hermione, d'être les meilleurs amis qu'un gars pourrait désirer.

— Je voudrais m'excuser à la banque des sorciers Gringotts pour les dommages que nous avons fait en sortant un dragon de là, mentionna-t-il, regardant dans la direction de la seule table de gobelins, mal à l'aise.

Hermione avait dû leur tordre un bras pour qu'ils acceptent de venir. Ils avaient mieux à faire, selon eux.

— Neville, Ginny et Luna, ainsi que tous ceux qui sont demeurés ici avec les plus jeunes à Poudlard, la résistance. À mes collègues de classe, nous avons tous vécu des situations que des enfants ne devraient jamais connaitre. Lee pour l'espoir que ton émission de radio apportait à tous. Narcissa Malefoy, qui n'est pas présente ce soir, pour m'avoir sauvé face à Voldemort à la dernière minute. Finalement, Dumbledore, pour m'avoir préparé à tout cela. J'ai pris du temps à comprendre, mais comment prépare-t-on quelqu'un à accepter sa propre mort ? Certains jugeront ta manière de faire… Mais je comprends mon cher Albus. Repose en paix mon ami, conclut Harry. Je vais finir en remerciements mon parrain et mes parents pour leur amour.

« Est-ce que c'était assez comme discours », se demanda Harry. « Il ne savait même plus de quoi il avait parlé au début, ni s'il avait oublié quelqu'un ».

— Accio, dit-il, faisait venir son verre à lui.

— Hey George, murmura Harry, se tourna furtivement vers son ami. Est-ce que c'est prêt ?

— Oh ! Oui mon vieux ! Quand tu veux, répondit George, content du moment choisi.

— Alors, pour que l'histoire ne se répète jamais ! Et que les festivités commencent ! annonça-t-il, levant son verre.

Les feux d'artifice éclatèrent. Les couleurs vives envahirent le plafond de la salle, formant des formes complexes et sublimes. Harry était vraiment content de ne pas avoir dénoncé George à Hermione.

L'ambiance changea radicalement. Les verres se levèrent, les rires fusèrent de partout. Les gens se faisaient des accolades.

« Ça y est, on passe à autre chose », pensa Harry, heureux. Il retourna à sa table, acceptant l'étreinte de ses meilleurs amis.


J'espère que ce chapitre vous a plu, j'ai vraiment hâte d'avoir votre feedback sur le développement ici! Vous vous doutez sûrement que la partie 3 c'est la célébration. Donc pour ceux qui apprécient ce Drago émotif et honnête, attachez-vous pas trop, il redevient lui-même assez vite :P J'avais promis des rapprochements à certains, j'ai pas vraiment menti… j'ai juste coupé le chapitre en 2 haha

1) Nous n'avons même pas une/un fan de Ron? J'ai compris, moi aussi, on ne tourne pas la fic vers un Romione alors… haha Vous imaginez finir un long Dramione ou Harmonie par un Romione, c'est un plan pour se faire lancer des roches

2) QUESTION HP ; (je sais que ça vous manquait !) — Lorsque Romilda demande à Ginny si Harry a un tatouage, qu'est-ce que la jeune fille soupçonne que notre héros s'est fait tatouer ?

3) Si Harry avait un tatouage, qu'est-ce qu'il aurait selon vous ?