Merci +++ pour vos reviews du dernier chapitre. J'ai vraiment essayé de tout livrer à temps, mais j'ai attrapé un vilain rhume! Et je ne publierai pas un chapitre qui n'est pas à mon goût à ce stade-ci de la fiction ! J'aime trop écrire cette histoire pour bâcler un chapitre, donc merci de votre patience, c'est super apprécié!

Ps: Il y a un passage que vous ne comprendrez pas à 100 % (je me suis informée) si vous êtes en Europe, mais je voulais le laisser ainsi. Vous pouvez googler un minibus jaune si vous voulez haha. Je vous vois déjà vous demander dans quelle direction je m'en vais avec ça : P C'est Noël et j'ai peut-être eu un petit délire.


Le Poudlard Express entra sur la voie 9 ¾ de la gare de King's Cross à midi précisément, le 23 décembre 1998. Le trajet fut sans intérêt. Drago, qui avait fait la route avec Pansy, Blaise, Théo et Daphnée, étira paresseusement ses longues jambes. Il n'était pas pressé de rentrer à la maison. En fait, il hésitait même à se prendre une chambre dans Londres afin d'éviter le Manoir Malefoy.

Il avait déjà changé son uniforme de l'école pour une tenue plus décontractée, ce qui, dans son cas, se résumait à une chemise différente et un autre pantalon noir. Il ramassa tranquillement sa malle dans les compartiments désignés.

La plupart de ses camarades serpentards avaient cet air blasé. Se relevant la tête, il vit que la situation était totalement différente un peu plus loin sur le quai. Il était évident à ce moment-là qu'à l'extérieur de l'école, tous les huitièmes années n'étaient pas égaux aux yeux de la société.

C'était bien le sort qui les attendait à la fin des classes cette année-là, pensa amèrement Drago. Et encore là, personne ne l'aurait aussi difficile que lui en raison de cette horreur sur son avant-bras.

Aujourd'hui, ils rentraient tous dans leur famille respective, des familles déchues, des parents absents, des parents à la liberté limitée. On était loin des retrouvailles flamboyantes de leur enfance, où l'important était d'exposer sa richesse aux autres familles de Sang-Pur. Leurs parents n'avaient, pour la plupart, pas le droit de se regrouper.

Lucius et Narcissa Malefoy étaient toujours venus le chercher à la gare par le passé. Aujourd'hui, il ne se soucia pas de parcourir la foule des yeux, ils ne seraient pas là. Son père ne pouvait quitter la maison et sa mère ne s'aventurerait pas seule dans une foule de Poudlard.

Plus loin, les festivités semblaient déjà commencer. Il vit le père et un frère Weasley rassembler la troupe. Ils s'éloignaient tous ensemble vers la sortie, les deux Weasley, Thomas, Patil, Lovegood, Potter et Granger.

Une nouvelle fois, il sentit cette émotion désagréable, celle qui le suivait depuis le début de ses épisodes avec Potter et Granger, depuis la toute première fois dans la salle de bain de Mini Geignarde. Il devait s'avouer qu'une partie de lui aurait aimé avoir ce qu'ils ont. L'envie est une émotion déjà pénible en général, mais pour un Malefoy, c'est l'horreur. Un Malefoy n'envie pas autrui. Une autre de ses phrases qu'il tentait de faire sortir de son subconscient.

Seul point positif des vacances, il était aussi en congé des suivis en psychomagie. Il avait tenté de faire comprendre à son spécialiste qu'il désirait faire une démarche différente pour sa réinsertion. En revanche, celui-ci devait sans doute suivre un protocole ministériel, donc les séances étaient toujours aussi inutiles à son humble avis.

Sa deuxième réalisation fut que sa belle présentation au bal commémoratif ne semblait pas avoir eu autant de résultats qu'il l'espérait. Les regards noirs de certains parents en étaient la preuve. Vivement qu'il sorte d'ici.

Après avoir salué ses amis, il marcha d'un pas calculé vers la zone de transplanage, la tête haute. Si la communauté magique avait décidé qu'il serait un paria, il ne voyait aucune raison de leur donner raison. Il était un Malefoy après tout.

Puis, il transplana.


— Harry ! Ginny ! fit Arthur alors qu'il les accueillait à la gare.

Les accolades furent distribuées sans compter ce jour-là.

Harry continuait de célébrer tous les instants de normalité de sa nouvelle vie. Il rentrait pour les fêtes dans la famille qu'il avait choisi. Cette simple constatation le fit sourire.

— Salut, George !, dit Harry au frère de Ron, tu t'ennuyais de nous à ce point ?

George l'enlaça chaleureusement, laissant aller un rire franc.

— Haha, rit George, attend un peu, tu vas comprendre pourquoi je ne voulais pas rater ce moment.

Harry le regarda, intrigué, mais le rouquin ne s'étala pas sur le sujet.

— Luna ! dit Arthur. Veux-tu que nous te déposions à Loutry Ste-Chaspoule ? proposa le patriarche.

— Que nous la déposions ? s'enquit Ginny. Papa, qu'est-ce que tu as inventé cette fois ?

— Rien du tout ! J'ai trouvé le meilleur moyen de transport ! s'exclama-t-il, se frottant les mains d'excitation.

Arthur éclata de rire à la mine effrayé de ses enfants.

— Ne vous inquiétez pas, j'ai parlé avec un spécialiste pour la location.

— Bien sûr, monsieur Weasley, je serais heureuse de faire le trajet avec vous tous, fit Luna de sa petite voix fluette et rêveuse.

La blonde, qui marchait déjà en direction de la zone de transplanage, changea ses plans.

C'est dans la bonne humeur qu'ils sortirent de la voie 9 ¾ pour regagner la partie moldue de la gare. M. Weasley les amena alors vers la rue York.

— Tu as réparé la voiture volante ? demanda Ron.

— Nous ne pourrions jamais tous rentrer à la maison dans cette voiture Ron, voyons, répondit Arthur.

Ils longèrent la voie rapide pendant un moment avant de pénétrer dans une ruelle adjacente.

— Et voilà, fit M. Weasley.

Harry, Dean et Hermione éclatèrent de rire sur le champ.

— Où avez-vous déniché cela ? demanda la brune.

— J'ai demandé à un spécialiste en ville sur la meilleure manière de ramener mes enfants et leurs amis de l'école, expliqua fièrement Arthur. Il m'a dit que c'était la meilleure chose.

Devant eux se trouvait un minibus jaune.

George donna un coup de coude éloquent à Harry avant de monter dans l'autobus.

— Qui conduit ? questionna à nouveau Hermione, légèrement inquiète.

— Mon père a obtenu son permis de conduire moldu, clarifia George, comme si cela était normal.

Qu'avait-il de si surprenant à cela ? Après tout, Fred et George devaient bien tenir de quelqu'un avec leurs idées farfelues. Toutefois, Hermione avait hâte de savoir l'opinion de Molly sur la « location » de son mari.

Ils grimpèrent tous dans le petit autobus et prirent la route du Terrier. Ils apprirent aux autres des chants d'autobus et, une nouvelle fois, Hermione fut frappée par le bonheur de n'être qu'une écolière normale.


Dans un « plop » caractéristique, Drago apparut devant le portail de fer forgé du Manoir Malefoy dans le Wiltshire. La maison avait déjà l'air moins lugubre que l'année précédente, mais le serpentard ne ressentit aucune joie à son arrivée.

Il marcha tranquillement le long de l'allée menant aux grandes portes de la demeure. Les grandes haies d'ifs de l'étroit chemin augmentaient l'austérité de l'accueil. Il sonna et un elfe de maison vint lui ouvrir.

— Maître Malefoy, nous attendions votre arrivée, dit l'elfe, courtois. Votre chambre a été rafraîchie.

Drago pénétra dans la demeure.

— Maîtresse Narcissa nous a demandé de vous informer que le souper serait servi à 18 h.

Drago souffla. Il n'avait pas réalisé l'ampleur de l'anxiété qu'il ressentait à l'idée de revoir ses parents, son père plutôt. Il correspondait parfois avec sa mère donc leur relation semblait moins distante. L'été dernier, Drago avait refusé catégoriquement d'adresser la parole à son père, même après la fin de leurs procès. Heureusement, il aurait le temps de reprendre ses façades de Malefoy avant de devoir l'affronter.

Le grand hall d'entrée était désert, mais la décoration festive était digne des magazines. Il sourit malgré lui. Voilà un signe que sa mère prît du mieux depuis son départ pour Poudlard.

Un autre elfe transplana avec sa valise. Drago prit la direction de sa chambre. Il comptait bien y demeurer jusqu'au souper.

Alors qu'il entrait dans ses quartiers, son fidèle hibou frappa contre le carreau de la fenêtre.

« Sans doute un message de Blaise », pensa Drago.

Ils avaient parlé d'essayer de fuir leurs maisons le plus rapidement possible.

La note lisait :

24 décembre 1998

Le Chaudron Baveur

21 h

Il s'agissait effectivement d'une note d'un des serpentards.

« Un lieu public ? », réfléchit Drago, « mais qui a eu cette idée à la con ? ».

Il répondit à l'affirmative. Peu importait le lieu, ce serait mieux qu'ici.

Il observa sa chambre comme s'il ne reconnaissait pas l'endroit. Tellement de choses s'étaient déroulées depuis la dernière fois qu'il y avait dormi. Il avait l'impression d'être un autre homme, un homme coincé dans la chambre d'un gamin qu'il ne connaissait plus. Il coucha sur la commode un cadre le montrant entre Vincent et Gregory avant leur première année d'école.

Une seconde photographie, où il tenait son premier vif d'or, le fit sourire. Il n'y avait pas que du mauvais ici après tout. En revanche, penser au Quidditch, le fit penser à Potter. Ce n'était pas surprenant, dernièrement, tout lui faisait jouer des films plutôt osés dans sa tête.

Il ne put s'empêcher de l'imaginer sur son lit. Il rit. Potter, sur son lit, dans le Manoir Malefoy, son père en ferait une crise de cœur. Hermione ? Drago se demanda ce qui dérangerait le plus son père. Un homme ou une sang-de-bourbe ? Les mots de son père, pas les siens.

En fait, toutes ces réponses seraient bonnes. Si l'on ajoutait au fait qu'il s'agissait aussi de Potter et Granger. L'image était encore plus grandiose.

Il avait réellement changé, l'idée d'énerver son père ne l'effrayait plus, l'idée l'amusait. Il eut l'image d'un Potter qui descendait en caleçon prendre son petit-déjeuner et croisait Lucius. La scène serait jouissive à elle-même.

« La veille le serait plus », lui glissa son subconscient.

Il s'affala sur son lit et espérait réellement que la petite soirée retrouvailles aurait lieu. En attendant, il aurait la sortie avec les serpentards du lendemain.

######

Ils arrivèrent enfin au Terrier. Ils avaient rencontré M. Lovegood en allant chez Luna. L'homme excentrique paraissait beaucoup mieux qu'à leur dernière rencontre. Il planifiait même un retour en force du Chicaneur dans les prochains mois.

— Dieu soit loué, dit Molly, alors qu'il débarquait du minibus. J'ai tellement craint qu'il vous soit arrivé quelque chose.

Elle lança un regard noir à son mari.

Hermione rit. Certaines choses devaient demeurer intactes.

— Salut, Maman ! Nous sommes allés chez Luna, expliqua Ron.

— Tu t'en rends compte, Papa ? Si vous aviez eu un accident dans cette chose maudite ?

Elle compta rapidement les jeunes qui n'étaient pas ses enfants.

— Trois familles ! Trois familles, à qui nous aurions dû expliquer tes idées folles ! s'exclama-t-elle. Que tu prennes des risques avec ta famille, c'est une chose…

Elle indiqua Ginny, Ron, George, Harry et Hermione.

— Mais ceux des autres… ajouta-t-elle.

Harry regarda Hermione d'un air entendu. Ils faisaient partie de la famille aux yeux de Molly et cela lui réchauffa le cœur.

— Bon, bon, Molly, il n'y avait pas de risques. Les moldus conduisent ces trucs tous les jours.

— Et, depuis quand es-tu un moldu Arthur Weasley ? commenta la sorcière.

Ils sortirent leurs affaires du coffre, laissant M. Weasley se débrouiller avec sa femme.

Harry soupira d'aise alors qu'il pénétra dans le Terrier. Il était simplement heureux. Ce qui dans son cas était un exploit en soit.

— Harry et Dean, vous êtes dans la chambre de Ron, déclara Molly, faisant léviter les valises hors de la modeste entrée.

— Voilà qui va faire différent des dernières semaines, commenta Ron sarcastiquement.

Sa mère l'ignora.

— Hermione et Parvati, vous êtes avec Ginny, ajouta-t-elle.

Ses enfants roulèrent des yeux, mais obéirent en montant vers les étages supérieurs.

— Après, j'ai besoin de vous tous à la cuisine, conclut Molly.

Les prochaines 24 heures furent consacrées à la préparation du réveillon.

Harry effectuait ses tâches machinalement. Son cerveau tournait en boucle. Chaque fois que Hermione entrait dans la pièce, il changeait son plan. Il s'inquiétait sans doute trop.

Il terminait d'installer les différents plats de Molly sur une longue table dans le salon familial. Harry avait l'impression qu'il y avait trop de nourriture déjà et il n'avait pas terminé d'amener les plats. Après tout, ils seraient une armée à nourrir.

Charlie venait d'arriver de la Roumanie, au plus grand plaisir de sa mère et de sa sœur. Percy avait quitté le ministère plus tôt ce soir-là, il n'arrêtait pas de le répéter donc il était ardu de l'ignorer. Il leur avait présenté sa nouvelle copine, Audrey. Elle semblait une chic fille selon Harry.

Bill et Fleur n'étaient pas encore arrivés et les Weasley avaient également invité le petit Teddy Lupin et sa grand-mère à les joindre pour le réveillon.

Il entendit un « plop » dans la cuisine suivie d'un argumentaire de Molly Weasley. Plaçant son plat adéquatement sur la table, il retourna en cuisine. Madame Weasley semblait en colère envers quelque chose que Harry ne voyait pas.

De nouveaux plats remplissaient le comptoir de la cuisine. Harry se demanda comment elle pouvait cuisiner si rapidement, il venait de quitter l'endroit pas plus de deux minutes plus tôt.

— Je devais m'assurer que mon maître mangerait bien pour le réveillon, entendit-il murmurer de l'autre côté de l'îlot.

Même sans l'utilisation du mot « maître », la voix de Kreattur était fort reconnaissable.

— Tu crois que je ne suis pas apte à le nourrir ? questionna Molly, insultée.

Contournant le comptoir, Harry n'eut pas le temps de voir un sourire mauvais illuminer le vieux visage de son elfe. Kreattur devait être retourné au 12, Square Grimmaurd.

La cuisine s'était remplie d'invités, attirés par la joute verbale.

— Voyons maman ! Tu ne vas pas jeter de la nourriture, s'obstina Ron, alors que sa mère semblait vouloir se débarrasser des nouveaux plats.

L'elfe avait visiblement fourni un effort sur les plats. L'odeur de sa soupe à l'oignon emplissait déjà le Terrier.

À contrecœur pour Molly, les mets furent déposés avec les autres au salon.

— Il y a beaucoup trop de nourriture, dit Hermione, plaçant une assiette de saucisses grillées.

Des tartes, des desserts, des pâtés, un gros bol de dragées surprises de Bertie Crochue ainsi que des plats que Harry ne pouvait identifier, il y avait littéralement de tout.

— Est-ce des crèmes canaris ? demanda Hermione, observant avec méfiance une assiette.

Harry se pencha pour humer le parfum des biscuits.

— J'en ai bien peur, rit-il, se rappelant l'effet de cette création de Fred et George.

— C'est bon signe sur l'état de George, commenta Hermione, mais devrait-on avertir quelqu'un ?

— Et lui gâcher le plaisir de transformer quelqu'un en canari ? Il mérite ce petit divertissement, je crois, dit Harry d'un air mutin.

Avec surprise, elle accepta de laisser l'assiette. Après tout, l'ensorcellement était vraiment inoffensif.

Étant seul avec la jeune fille, Harry se permit de lui caresser doucement la joue, ce qui la surprit. Peut-être était-ce le bon moment ?

L'ouverture de la porte le tira de sa rêverie. Rapidement, il replaça sa main dans la poche de son pantalon avant d'accueillir les nouveaux venus. Malheureusement pour leur estomac, Bill et Fleur n'arrivèrent pas les mains vides et la table se remplit encore davantage. La jeune Française avait tenu à apporter des plats classiques des réveillons de sa famille pour leur faire découvrir.

Harry n'était pas certain que madame Weasley appréciât réellement l'intention.


Un coup bien repu et la cuisine nettoyée, ils regagnèrent tous le salon pour les cadeaux. Il y en avait beaucoup pour le petit Teddy, mais les adultes s'étaient également offert des présents.

Dean fut gêné de ne pas avoir réalisé que les cadeaux s'ouvraient devant tout le monde chez les Weasley quand Ginny sortit une robe rouge un peu osée de son paquet. Ce n'était pas si intense, mais les gryffondors assis près d'eux eurent le temps de voir qu'elle avait réussi à dissimuler le restant du cadeau.

Le naturel avec lequel personne ne sourcilla quand Ron offrit un cadeau à Hermione, en plus de Parvati, fit plaisir à Harry.

Tout le monde portait son nouveau pull Weasley quand un hibou cogna à la fenêtre. Il tenait une grande lettre mal pliée.

— À qui appartient ce hibou ? demanda Percy, détachant la lettre.

Charlie lui donna une biscotte, mais l'oiseau ne quitta pas le manteau de la cheminée pour autant.

— Il a l'air de vouloir réveillonner avec nous, commenta Arthur, levant son verre de bièraubeurre en direction de l'oiseau.

Le hibou se contenta de les fixer.

— Harry, dit Percy, lisant l'adresse. Il attend peut-être une réponse, proposa-t-il.

George qui avait légèrement picolé essaya de donner de la tarte à la citrouille au nouveau venu. Redressant son poitrail fièrement, il refusa l'offrande.

Harry saisit la lettre et commença à la lire silencieusement. L'émotion s'empara rapidement de lui. Glissant la lettre à Hermione, il se leva et alla caresser tranquillement l'animal. Celui-ci chantonna au contact et parut plus fier encore.

— Je peux ? demanda Hermione.

Il hocha doucement la tête.

— Harry, commença Hermione. Je t'ai offert Hedwige la journée que je suis venu te chercher i ans. Beaucoup de choses depuis, et je sais qu'il ne la remplacera pas, mais j'ai pensé que cela te ferait plaisir, c'était le plus beau. Hagrid, conclut-elle.

Venant de n'importe qui d'autre, il aurait trouvé le cadeau déplacé. Venant de Hagrid, le cadeau était parfait. Un présent qui symbolisait un renouveau. Il était temps d'aller de l'avant, de faire ce qui le rendait heureux. Il adressa un regard doux à Hermione. Il allait le faire ce soir.

Une exclamation d'horreur mit fin à ce moment tendre du réveillon de Noël. Un gros canari se trouvait près du buffet.

Bill lançait un regard meurtrier à son frère, qui de son côté se roulait au sol d'hilarité.

Fleur… De toute l'assistance, il fallait que ce soit Fleur qui soit piégée. Harry remarqua un petit sourire espiègle sur les traits de Ginny. La rousse appréciait le spectacle un petit peu trop visiblement.

La soirée reprit de son énergie quand la Française retrouva enfin sa taille habituelle. La musique retentit dans toute la demeure et l'incident fut vite oublié.


Le souper de Noël chez les Malefoy était d'un ennui le plus total. Drago n'avait jamais fêté uniquement avec ses parents. La soirée était d'un ridicule. Sa mère avait tenu à sortir la meilleure vaisselle. Il avait été sommé de mettre son plus bel habit. Et voilà qu'ils mangeaient un festin en silence depuis une bonne quinzaine de minutes.

— Et puis, Drago, comment vont les cours ? questionna son père.

La question lui avait été forcée par le regard agressif de Narcissa. Cette question n'était aucunement une preuve d'un intérêt sincère de son paternel.

Tout comme la veille, il se refusait toujours à lui adresser la parole. Lucius, qui la veille s'en contentait sans broncher, commençait à perdre son calme désormais.

Ce n'était pas qu'il détestait son père, Drago n'avait simplement rien à lui dire. Détestait-il son père ? Il ne le pensait pas. Cependant, tous les sujets de discussion et toutes les réponses qui lui venaient en tête étaient des raisons pour le faire sortir de ses gonds. Le silence était donc préférable.

— Drago ! rugit son père. Tu réponds quand ton père te parle.

Le silence demeura.

— Drago, c'est Noël, c'est déjà difficile pour nous. Tu pourrais essayer d'être un peu plus cordial ? demanda sa mère.

Le blond sentit la rage monter. Il inspira un bon coup.

— Être cordial ? C'est sa faute si nous sommes dans ce merdier…

— Tu dois respect à ton père, gronda Lucius à nouveau.

Une veine pompait agressivement dans son cou.

— Respect ? Regarde ce que tu as fait de notre nom ! s'insurgea Drago.

Mais quelle dose d'adrénaline ! Il y avait quelque chose de libérateur à lui répondre ainsi. Il n'avait jamais eu le culot de le faire auparavant. Son psychomage aimerait peut-être cette histoire, réfléchit Drago.

— J'ai fait ce que toute famille de Sang-Pur aurait fait, maugréa Lucius entre ses dents.

— Les Weasley ont le sang pur, et ils peuvent encore sortir en public sans se faire injurier, dit Drago de sa manière nonchalante.

Bon, il n'aima pas réellement les Weasley, mais l'objectif était de faire fâcher son père. Et cela fonctionna.

— Petit ingrat ! éclata son paternel. Me comparer à ces traîtres à leur sang, poursuivit-il.

— Lucius, assieds-toi, intervint Narcissa. Ça suffit, Drago.

La nourriture disparut de la table. Ils restèrent ainsi dans un silence inconfortable.

— Les cours se déroulent bien, capitula Drago.

Ses parents parurent souffler.

— Tu as une copine ? s'enquit sa mère, alors qu'un millier de desserts, qui ne seront pas mangés, apparaissait.

— Les sœurs Greengrass sont à Poudlard, je pense… mentionna Lucius. Elles feraient de bons partis.

Voilà que son père pensait encore à ses histoires de sang. Une preuve que les suivis en psychomagie ne servaient à rien.

— Daphnée fréquente Théo, répondit Drago, achetant la paix. Sa sœur doit avoir, quoi ? 12 ans…

Bien sûr, il savait que c'était faux, mais c'était tout comme pour lui.

— Ils ont toujours eu un bon sens du placement les Nott, fit son père.

Drago roula des yeux. Il se serait fait corriger pour une telle attitude par le passé, mais Lucius ne bougea pas. La conversation mourut à nouveau.

Finalement, il prit le temps de complimenter sa mère sur le souper. Il avait encore des manières après tout. En revanche, aussitôt que le thé fut servi, il s'éclipsa dans sa chambre.

Il se changea rapidement. Fêter Noël au Chaudron Baveur… Drago, 14 ans en aurait fait une syncope. Un nouveau pantalon noir, une nouvelle chemise et il transplana vers le Chemin de Traverse.


Il venait tout juste de sonner les douze coups de minuit. Les célébrations au Terrier semblaient vouloir se prolonger jusqu'au petit matin. Harry avait espéré qu'un moment pour parler avec Hermione se créerait de lui-même. Il commençait à se rendre l'évidence qu'il devrait forcer la main au destin quelque peu finalement.

Elle était dans la cuisine, remplissant son verre, seule. Il s'agissait sans doute du mieux que le destin pourrait faire ce soir. Il allait traverser le salon pour la rejoindre quand Ron l'interrompit dans son élan.

— Si tu cherchais un moment pour être seule avec elle, je te dirais que c'est maintenant ? lui murmura Ron.

Visiblement, leur meilleur ami suivait plus la situation qu'il n'avait l'air. Harry s'était juré de lui en parler, mais, là encore, le destin n'avait pas créé le moment aujourd'hui.

— Tu es d'accord ? questionna Harry.

La question était sortie si simplement.

— Bien sûr vieux ! répondit Ron. Je sais que vous m'aimerez toujours pareille, ajouta Ron, hilare.

— Allez ! Je surveille tes arrières, conclut Ron.

Bon, là il n'avait pas le choix de se lancer. Son meilleur ami le poussait littéralement dans cette direction.

D'un pas nerveux, il entra dans la cuisine.

— Salut, dit-il, de ce ton qu'il lui réservait en privé habituellement.

Elle regarda aux alentours, surprise de son approche.

— Qu'as-tu bu ? s'enquit-elle.

— Haha, rien, je te jure. Tu sors avec moi ? J'ai si chaud.

Il savait qu'elle comprendrait qu'il s'agissait d'une excuse. Un simple sortilège pouvait effectivement régler son problème après tout.

Après un dernier regard vers le salon, elle le suivit à l'extérieur.

Un petit pavillon se trouvait au centre de la cour arrière. Il l'entraîna vers celui-ci. S'asseyant sur le banc au centre, il se sentait comme le gamin qu'il était à l'époque où il cherchait à se trouver une cavalière pour le bal de quatrième année.

Hermione voyant sa nervosité prit ses mains dans les siennes pour les immobiliser.

— Est-ce que tout va bien, Harry ? demanda-t-elle.

Il se força à lui faire un sourire rassurant. Il devrait peut-être le pratiquer plus souvent puisqu'elle prit une mine inquiète.

— J'ai essayé de te parler toute la journée, commença le brun.

Il se racla la gorge pour se donner contenance. Pourquoi était-ce si difficile ? Ils étaient Harry et Hermione, il pouvait tout se dire.

Elle serra sa main comme pour l'encourager à poursuivre.

— Demain, poursuivit Harry. Quand nous irons chez tes parents.

Il fit une pause à nouveau. Il avait répété tellement de discours dans sa tête aujourd'hui qu'il était mélangé dans ses idées.

— Demain, recommença-t-il.

« Allez le gryffondor », se moqua-t-il mentalement.

Il redressa ses épaules et la fixa directement.

— Demain, j'aimerais que tu ne me présentes pas comme ton ami Harry à tes parents.

« Peux-tu être plus cryptique ? », insulta-t-il son esprit.

— Et comment préférerais-tu que je te présente ?

Une lueur dans le regard de Hermione l'encouragea à risquer le tout pour le tout.

— Ton copain, dit-il finalement d'un souffle.

— Oh, Harry, murmura la brune.

Harry fut momentanément pris de panique.

— J'ai essayé qu'on aille cette conversation toute la journée, si tu savais depuis combien de temps j'y pense, murmura Hermione.

La vague de soulagement qui le parcourut fut indescriptible.

— On le fait réellement ? demande-t-il, croyant quasiment qu'il rêvait.

Elle rit devant l'air incrédule de son meilleur ami.

« Pas son meilleur ami… son copain ? », elle figea. Son cœur venait de faire un triple axel dans son corps. « Son copain », ça sonnait encore mieux que prévu.

— Il faudrait en parler à Ron en premier, dit la gryffondor. Je veux m'assurer que…

— Qui penses-tu m'a poussé à l'extérieur ? avoua Harry. Il est plus perspicace qu'avant, rit-il.

Il lança à nouveau le sort de chaleur qui les protégeait jusqu'à maintenant.


Pendant ce temps à l'intérieur, Ron observait à distance ses meilleurs amis discutés. Il croisait les doigts. Il n'avait pas eu la même discussion avec Hermione, mais son petit doigt lui disait que l'affaire était dans la poche.

— Mais quelle bonne idée d'aller à l'extérieur ce soir, entendit-il Ginny dire, il fait tellement chaud ici.

Dean la suivait, attirant magiquement leurs manteaux.

— Oh non, vous ne sortez pas ! cria-t-il quasiment à sa sœur et son camarade d'école.

Le couple se tourna vers lui comme s'il était devenu fou.

— Qu'est-ce qu'il te prend ? fit Ginny.

Il pointa ses amis du menton.

— Vous ne dérangez pas cela.

— Harry et Hermione ? demanda Dean, de plus en plus convaincue que Ron avait perdu la tête.

— Exactement, Harry et Hermione, dit Ron, mettant l'accent sur la liaison entre leurs deux noms.

— Qu'est-ce qui se passe ici ? demanda Parvati.

— Ton copain perd la tête, dit Ginny. Il ne veut pas qu'on dérange Harry et Hermione.

— Pourquoi ? dit Parvati.

— Êtes-vous sérieux ? répondit Ron.

Il ne pouvait pas être le seul qui avait remarqué les petites attentions.

— Ginny, tu te rappelles le sortilège que tu avais trouvé pour faire apparaître du gui dans la salle commune.

— Tu peux l'embrasser ta copine, Ron, commenta Ginny.

Ron rit.

— Non, sans blague, fit-il, plaquant un baiser sonore sur la bouche de Parvati, dégoûtant Ginny au passage.

— Tu veux bien en mettre partout dans le pavillon ?

— Pourquoi ?

Puis les trois arrivants semblèrent comprendre la situation. Ils se tournèrent pour fixer l'extérieur, chacun affichant son propre air confus. Ginny sortit sa baguette et murmura les incantations nécessaires. Ils se cachèrent dans l'ombre des rideaux.


Alors que Harry se demandait quelle devait être la suite des choses. Devait-il l'embrasser ? Il vit leur petite alcôve se couvrir de gui.

« Ginny ? ». Il savait que c'était son sortilège. Étrangement, il réalisa que c'était la dernière permission dont il avait l'impression d'avoir besoin.

Il l'embrassa, là, dans la cour des Weasley. Il l'embrassa, là, le soir du réveillon de Noël. Un baiser sage, un baiser amoureux.

Ce n'était pas leur premier baiser, mais c'était tout de même leur premier baiser de couple. Certaines choses demeuraient par exemple. La passion montait rapidement en lui. Il eut envie de la soulever et de la couvrir d'un millier de baisers supplémentaires. Il eut envie de lui montrer, ici et maintenant, à quel point elle le rendait heureux.

Il réalisa qu'il devait être observé. Se dégageant de la chaleur du corps de la jeune fille sur le sien, il tourna la tête vers le Terrier et quatre têtes firent semblant qu'ils étaient fort concentrés dans la cuisine.

Hermione, qui avait suivi son regard, sourit.

— Tu es prêt à l'annoncer ?

— Si tu savais… glissa-t-il avant de l'embrasser une dernière fois.

Ils se levèrent et se dirigèrent vers l'intérieur. Hermione réalisa que malgré la conversation, la sensation à ses côtés n'avait pas changé. Il agissait comme un couple ensemble depuis tellement longtemps qu'ils conservaient simplement cette aisance ensemble finalement.


Les serpentards fêtèrent les douze coups de minuit ensemble dans une petite salle privée dans le célèbre bar. Drago et Blaise avaient dû soudoyer le serveur à coup de plusieurs gallions pour l'obtenir.

Ils avaient débuté la soirée simplement parmi les clients, mais rapidement la situation était devenue inconfortable. Les regards hargneux avaient commencé à devenir des commentaires acerbes dans leur direction. Ces vacances étaient un long rappel que Poudlard n'était pas la vraie vie. Même Pré-au-Lard était plus accueillant.

— Je veux faire un toast, déclara Pansy, qui était passablement pompette.

De multiples sourires en coin la fixèrent.

— À nous ! Et qu'ils aillent tous se faire foutre ! Déclara-t-elle avant de descendre sa flûte de champagne.

— Voilà qui est très inspiré, Pansy, dit Drago, buvant son verre.


Il rentra seul au Manoir, une autre différence. À une certaine époque, Pansy serait rentrée avec lui. Maintenant qu'il y pensait, elle ne l'avait même pas proposé. Elle était complètement saoule et elle avait simplement quitté le bar à pied. Voilà qui était étrange, fort étrange. Pansy a quitté le bar à pied, quelqu'un devait venir la chercher alors.

Pour sa part, il avait choisi de rentrer par cheminée, directement dans sa chambre. Un grand verre d'eau, une bonne douche chaude et il se coucherait, imaginant être n'importe où ailleurs qu'ici.

Il entra dans sa salle de bain et referma la porte derrière lui. Il aimait cette pièce, une large douche aux portes vitrées dans un coin et une baignoire sur pieds au centre de la pièce. Il pourrait passer la semaine dans ses quartiers en fait. Il espérait de plus en plus que Hermione les aviserait d'une soirée organisée pour le Nouvel An.

Qu'était devenue sa vie ? Espérer une soirée chez les gryffondors.

Il activa la robinetterie du bain, tout en retirant les vêtements qu'il avait sur le dos.

Plongeant dans l'eau chaude, il sentit ses muscles se délier l'un après l'autre. Il pourrait rester dans sa baignoire pour la semaine ?

Seul ? Non. S'il avait de la compagnie peut-être.

Automatiquement, l'image de Potter et Granger vint dans sa tête. Il se demanda ce qu'ils pouvaient faire à l'heure actuelle.

Il était vraiment énervant de penser autant à deux personnes ainsi. Troublant, également. Mais, après tout, il se trouvait dans une salle de bain.

La salle de bain de Mimi Geignarde, la douche des vestiaires de Quidditch, la salle de bain des préfets, Drago réalisa qu'il commençait à avoir une drôle de relation avec les salles de bain de l'école.

Il sentit son anatomie répondre tranquillement à ces divers souvenirs.

C'est ainsi qu'il termina son réveillon de Noël, la main sur son érection, les yeux fermés, des images plein la tête.


J'espère que vous avez appréciez cette suite, j'adore où l'on s'en va dans les prochains chapitres. Donc, on se revoit probablement la semaine prochaine autour de mercredi soir (heure du Québec, donc jeudi matin pour en Europe).

Bisouxx

Genny