Malgré l'heure matinale, le mess était déjà bien rempli. Beaucoup de scientifiques se levaient tôt afin de reprendre au plus vite les recherches laissées en attente la veille.
Elizabeth se surprit à penser qu'elle devrait instaurer des jours fériés sur Atlantis. Tout le monde travaillait trop. Couché tard, levé tôt. Le corps n'est-il pas censé avoir besoin de huit heures de sommeil par nuit ? Mais qui les avait vraiment sur cette cité ? Personne. Et encore moins elle. Depuis que les contacts avaient été renoués avec la Terre il y a quatre ans, le Deadalus ne cessait de faire venir du personnel en plus. Principalement des militaires et des scientifiques. En cinq ans, la population d'Atlantis avait doublé. Par chance, ils avaient pu explorer la cité et découvrir de nouveaux quartiers d'habitation, afin de pouvoir loger tout le monde.
Mais qui dit accroissement de la population dit accroissement de la charge de travail pour la dirigeante de la cité. Plus de briefings et de débriefings de mission, plus de réunions scientifiques, plus de rapports à lire et à rédiger.
Elle poussa un soupire. Heureusement que John et Rodney l'épaulaient. Ils tentaient tous deux de régler le maximum de problèmes survenant dans leurs équipes sans avoir à faire appel à elle. Ils cherchaient à alléger sa surcharge de travail et pour ça, elle leur en était très reconnaissante.
Elle regarda la pendule du réfectoire qui affichait 6h32. Teyla ne devrait plus tarder maintenant pensa-t-elle. A peine eut-elle le temps de terminer cette pensée qu'elle vit son amie arriver dans la salle avec un plateau.
- Désolée pour le retard, je ne me suis pas réveillée assez tôt.
- Ce n'est pas grave Teyla, je ne suis pas là depuis très longtemps. Et puis, vous n'avez que deux minutes de retard.
Teyla s'installa à la table de la diplomate et commença à entamer son petit déjeuner, tout en continuant de converser avec son amie.
- Alors ? Prête pour aller sur le continent ?
Elizabeth sourit à la question de l'athosienne.
- Bien sûr Teyla ! J'ai hâte de découvrir la robe !
- Moi aussi. Mais il nous reste tant de choses à voir avant le grand jour. J'ai peur que le temps nous manque.
Elizabeth vit l'inquiétude sur le visage de son amie et tenta de la rassurer malgré son appréhension à elle aussi. Mais cela ne servait à rien de céder à la panique. Il leur restait peu de temps, mais c'était faisable. Ca devait être faisable, ils n'avaient pas le choix. Ce jour devait être parfait, et il le serait. Ils arriveraient à terminer tous les préparatifs à temps. Elle devait d'abord rassurer son amie afin que tout se passe pour le mieux.
- Ne vous inquiétez pas Teyla. J'ai l'habitude de tout faire dans un lapse de temps restreint et je suis plus efficace sous la pression.
Elle espérait que rien dans son comportement ne trahissait la crédibilité de ses propos et ne laissait paraître son anxiété.
- Mais comment faites-vous Elizabeth pour être aussi calme ? Moi je suis un vrai générateur à naquadah (1). Je suis impatiente d'y être, mais j'ai tellement peur que tout ne soit pas prêt à temps.
- Je suis aussi stressée que vous, mais j'essaye de rester calme. Dites-vous que chaque problème a sa solution et ce jour sera parfait, je peux vous le promettre.
Teyla regarda son amie. Si seulement elle pouvait paraître aussi calme. Mais le stresse et l'excitation avaient eu raison d'elle. Ce n'était pas de tout repos de préparer un mariage. Même si l'on s'y prenait six mois à l'avance, il restait toujours des tonnes de choses à faire quelques jours avant. Heureusement que son peuple se chargeait d'une partie des préparatifs.
Toujours dans ses pensées, elle ne s'aperçue pas de la présence de Rodney et John qui étaient arrivés, chargés de deux plateaux remplis de chocolatines.
- Et bien messieurs, vous avez l'air d'être affamé !
Elizabeth était impressionnée par la quantité de nourriture que pouvaient absorber les deux hommes. Comment pouvaient-ils manger autant et garder la ligne ? Enfin, c'était valable pour John. Rodney n'était pas vraiment maigre, mais vu la quantité qu'il absorbait, il devrait être obèse. Mais non, ces messieurs avaient cette faculté, qui la rendait si jalouse, de pouvoir manger ce qu'ils voulaient sans prendre des dizaines de kilos. Si Elizabeth s'amusait à manger autant de barres chocolatées que Rodney en une journée, elle était sûre que ses hanches resteraient coincées dans les portes de la cité ! Et dans quelques années, on aurait plus qu'a la mettre en haut d'une côte et à la faire rouler ! Et qui sait, elle pourrait peut être s'avérer être une arme très efficace contre les wraith et faire des strikes !
Elle sortie de ses pensées en entendant John lui répondre.
- En fait, c'est surtout rare de pouvoir manger ce genre de merveilles dans la galaxie de Pégase, alors on en profite !
- John a raison. Et puis, la cuisine française est la meilleure du monde et les viennoiseries n'échappent pas à la règle. Alors lorsqu'une spécialité française est au rendez-vous, on ne s'en prive pas ! D'ailleurs, puisqu'on a les meilleurs dans tous les domaines sur cette cité, pourquoi le cuisto est russe et pas français ? Non mais c'est vrai, un français sur Atlantis serait le bienvenu (2).
Tous les trois étaient restés pendus aux lèvres de Mckay. Comment faisait-il pour se plaindre dès le matin ? Teyla, elle, ne comprenait pas trop ce que voulait dire Rodney. Elle se doutait qu'un français était un terrien venant d'un autre monde… Euh non, pays, que ceux dont étaient originaires ses trois amis, mais elle ne savait pas ce qu'avait de si particulier la nourriture de ce peuple. Mais apparemment, elle devait être vraiment spéciale. Elle se tourna vers Elizabeth qui avait le sourire au lèvre après la longue tirade du scientifique et la vit commencer à ouvrir la bouche pour lui répondre.
- J'en parlerais à la commission internationale la prochaine fois que j'irais sur Terre, d'accord Rodney ?
Mais ne lui laissant pas le temps de répondre, elle poursuivi en lançant un regard plein de sous entendu à Teyla.
- Sur ce, nous vous laissons messieurs, nous avons une multitude de choses à faire aujourd'hui. Passez une bonne journée !
A ces mots, les deux femmes prirent leurs plateaux et se dirigèrent vers la sortie. Laissant les deux hommes en tête à tête pour savourer leurs viennoiseries.
(1) Equivalent Atlante de l'expression « Je suis une vraie pile électrique. » Ben quoi, c'est une athosienne, a part les générateurs à naquadah, elle a pas du voir beaucoup de choses pouvant produire de l'énergie !
(2) Coup de gueule personnel à l'absence de français sur Atlantis. J'ai vu un allemand plusieurs fois, mais pas un seul français. C'est pas normal, je me dévoue pour y aller s'il le faut !
