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Sur Atlantis, le lieutenant-colonel John Sheppard essayait de tuer le temps. Il faut dire qu'en cette période de relative plénitude, les wraith n'ayant pas montré le bout de leur nez depuis un certain temps et la réorganisation des équipes d'explorations, suite à l'arrivée du nouveau personnel, étant terminée, il se sentait tourner en rond. Il pouvait le dire, il s'ennuyait ferme !
Que faire, que faire ? Après avoir passé la matinée à organiser la soirée d'enterrement de vie de garçon avec Rodney, il se trouvait tout seul au mess devant un café. Personne à l'horizon avec qui discuter. Personne à embêter ou à faire râler. A croire que toute la cité travaillait à part lui.
Il aurait aimé pouvoir accompagner Teyla sur le continent, mais que lui avait-elle répondu déjà quand il avait émis cette idée ? Ah oui, excursion privée réservée à la mariée et à sa demoiselle d'honneur. Et Carson alors ? Il n'était ni la mariée, ni la demoiselle d'honneur ! Oui, mais lui doit mener une campagne de vaccination sur le continent et puis nous avons besoin de lui comme pilote. Comme si lui ne pouvait pas le faire à la place du médecin. Piloter, pas vacciner. Il ne supportait déjà pas de voir une seringue, alors en enfoncer une dans le bras de quelqu'un, non merci !
Jamais, il n'a souhaité être un jour médecin. Généralement, tous les enfants veulent travailler dans un hôpital pour sauver des vies, aider les gens, les soulager dans leur souffrance. C'est universel. Demandez à une classe de CE2 qui veut devenir médecin, plus de la moitié lèveront la main. Mais lui, jamais il n'a été attiré par ce métier, trop d'aiguilles : vaccins, prises de sang, perfusions… A croire qu'ils étaient moustiques dans une vie antérieure pour aimer piquer comme ça ! Il fallait vraiment aimer torturer les gens pour embrasser cette profession. Quoique vers 17 ans, il s'était laissez à penser à une carrière médicale. Mais pas n'importe laquelle : gynécologue. Allez savoir pourquoi, mais ce métier le tentait bien. Finalement, il s'était tourné vers l'air force, tout comme son père. Voler était un rêve depuis qu'il avait 5 ans, et l'armée était le seul endroit où l'on pouvait piloter des engins variés : Tiger II ,D Falcon, Supercobbra, Appache (4)… Et maintenant des Jumpers.
Il sortit de ses pensée et réalisa que le réfectoire était toujours aussi vide. Tout le monde avait apparemment réussi à trouver une occupation cet après-midi, à part lui. Même Ronon qui passait presque les ¾ de son temps en salle d'entraînement, avait bien choisi son jour pour retourner sur Belkan voir son ami Solen (5). Du coup, il se retrouvait vraiment tout seul.
Il décida alors d'aller voir la seule personne à qui il aimait tenir compagnie lorsqu'il s'ennuyait ferme, son meilleur ami : Rodney Mckay.
John laissa échappé un petit rire. Son meilleur ami ! Qui l'eut cru ? Un scientifique, qui plus est arrogant, égoïste, égocentrique, hypocondriaque, gourmant, râleur… Et il en passait. Rodney avait finalement trop de défauts pour les énumérer. Et pourtant, ils étaient devenus amis et ne se quittaient plus. Jamais l'un sans l'autre. A la vie à la mort. John ne comptait plus le nombre de fois où il avait sauvé la vie au canadien, et étonnement, ce dernier avait également sauvé la vie du militaire à plusieurs reprises. En Chine, on dit que sauver la vie d'une personne lie les deux âmes à jamais. C'est peut être vrai finalement. Mckay et lui étaient désormais liés jusqu'à la mort.
Il se rendit compte qu'il était arrivé devant le labo du scientifique. Ce dernier s'y trouvait seul devant son ordinateur. Apparemment, même Zelenka avait déserté la cité aujourd'hui. John ne prit pas la peine de frapper et entra directement.
- Que puis-je faire pour vous colonel ? Rodney n'avait même relever les yeux de son ordinateur, ce qui surpris John à l'entente de cette question.
- Comment avez-vous su que c'était moi ?
- Parce que les seules autres personnes susceptibles de franchir cette porte aujourd'hui sont soit sur le continent, soit dans le hangar à Jumper en train de réparer la bêtise d'un militaire. Il ne me restait donc plus que vous ! Le scientifique termina sa phrase avec un petit sourire victorieux. Il avait réussi à déstabiliser le militaire et il s'en félicitait.
- Et bien en fait, je m'ennuyais et je me suis demandé si vous n'aviez pas besoin d'un peu d'aide pour initialiser des objets par exemple.
Rodney dénia enfin lever le tête de son écran et contempla John avec un air ébahi. Wahou, m'aider ! Soit il avait chopé un virus extraterrestre qui le lobotomisait vitesse grand V, soit John n'avait vraiment rien d'autre à faire et s'ennuyait très fermement. Mais bon, puisqu'il était là et se dévouait, pourquoi ne pas en profiter !
- Et bien, puisque vous me le proposez si gentilment, je veux bien que vous m'initialisiez un de ces… Hey, John, vous m'écoutez ?
Rodney s'était rendu compte que l'attention du militaire s'était portée sur tout autre chose que sa personne. En effet, au début de la tirade du scientifique, John avait tourné la tête et son regard s'était posé sur une photo trônant sur le bureau et qui représentait Rodney et John tout sourire, entourant un Carson visiblement exténué mais heureux, tenant un nouveau né dans ses bras. Il fixait cette photo et ne prêtait même pas attention aux appels répétés de son ami.
Le scientifique compris en voyant le regard triste du militaire ce à quoi il pensait.
- Votre tour viendra un jour John !
Ce dernier sortit de ses pensées en sentant la mains du canadien se poser sur son épaule.
- Je l'espère. Je suis désolé, je n'ai pas écoutez ce que vous disiez juste avant.
La voix de John était légèrement tremblante et il espérait que son ami ne le remarquerait pas. Mais le scientifique avait clairement perçu la détresse du militaire et décida que ses travaux pouvaient bien attendre.
- Venez, allons prendre un café.
Ironique, non ? Il y a quelques années encore, il n'aurait jamais laissé son travail en attente pour discuter avec quelqu'un, et un militaire qui plus est. Mais les temps avaient changé, IL avait changé. Atlantis l'avait transformé. Il y avait trouvé ce qui lui manquait dans l'autre galaxie : des amis, une famille. Et aujourd'hui, c'était eux qui passaient avant tout.
Son meilleur ami avait besoin de lui alors il répondait présent. Il avait compris qu'une amitié s'entretenait. L'amitié ne se donne pas comme ça, juste pour le plaisir de dire qu'on est amis. Non ! Il faut être présent pour l'autre, veiller sur lui, être là dans les moments difficiles, le soutenir quand il en a besoin, ne jamais l'abandonner. Et si Rodney comprenait aujourd'hui le sens du mot « amitié », c'était bien grâce à Atlantis et à John. Et c'est pour ça qu'il se devait d'agir en bon ami et de le soutenir. Et là, ce dont son ami avait besoin le plus, c'était de parler, de se confier et d'une oreille attentive. Et c'est ce que Rodney allait lui donner devant un bon café.
TBC(4) Le Tiger II et le D Falcon (ou F-16) sont des avions de chasse. Quant aux Supercobra et à l'appache, ce sont des hélicoptères. Tous les quatre font partis de l'arsenal militaire américain.
(5) Episode Trinity (2x05)
