Désolée d'avoir mis autant de temps pour ce chapitre, mais mon boulot d'été me prend tout mon temps et j'avoue qu'en rentrant à 21h30 le soir, j'ai pas trop la tête à écrire. Le prochain chapitre mettra moins de temps à arriver cette fois, promis !

Ils étaient arrivés au réféctoire. Celui-ci était toujours aussi désert que lorsque John l'avait quitté une heure plus tôt.

Parfait ! Ils pourraient être tranquilles pour discuter, sans être obligé de surveiller les oreilles indiscrêtes qui se baladaient de temps en temps de tables en tables, à l'afût de ragots pouvant alimenter les rumeurs de la cité. Surtout lorsque cela concernait les chefs de départements, alors là, les rumeurs allaient bon train et étaient toutes plus farfelues les unes que les autres.

Rodney ne s'était pas attendu à ce qu'un jour, sa vie sentimentale intéresse autant les gens. Il intéressait même plus les atlantes que Brad Pitt ou Tom Cruise. Pourtant, jamais il n'avait été populaire sur Terre.

Enfant, il était mis de côté par les autres à cause de son intelligence. Avoir un QI élevé était sujet de moquerie. Hormis la maîtresse, personne ne voulait venir lui parler, il n'était pas comme les autres. Il passait ses récréations à tenir la main de l'enseignante et à discuter avec elle. Il l'aimait beaucoup, elle était la seule qui lui prêtait un peu d'attention et qui le considérait comme un enfant comme les autres.

Adolescent, les autres ne l'ignoraient plus, pas qu'il était devenu populaire, mais plutôt que son intelligence embêtait. Il ne comptait plus le nombre de fois où on l'avait suivi pour pouvoir le tabasser tranquillement. Rodney passait ses récréations dans la classe pour ne pas tomber en tête à tête avec ses bourreaux.

Adulte, il avait compris que son génie était essentiel, c'était grâce à lui que les gens s'intéressaient à sa personne et l'appréciaient parfois. Mais jamais personne, oh grand jamais, ne s'était intéressé un temps soit peu à sa vie privée. Il faut dire aussi qu'il n'avait pas vraiment eu de vie privé, encore moins de vie sentimentale.

Mais ici, c'était autre chose. Assez impressionnant d'ailleur. Si l'on écoutait toutes les rumeurs qui avaient courru depuis le début de l'expédition, sur les personnes importantes de la cité, c'était les feux de l'amour made in Atlantis. Tout le monde couchait avec tout le monde. A croire que l'absence de soap opera télévisé manquaient cruellement et que certains atlantes se sentaient obligés de compenser comme ils pouvaient.

Le pire était que ces rumeurs naissaient la plus part du temps de plaisanteries douteuses, qui finissaient par se répandre dans la cité comme de l'huile sur le feu.

La dernière grosse rumeur en date fût celle concernant la petite Cailean. Ca n'était encore qu'un bébé que déjà elle alimentait les ragots ! Rodney avait entendu dire par l'un de ses subordonnés que Carson ne serait pas le père de l'enfant et que le lieutenant Cadman aurait fricotté avec un homme originaire d'une des planètes que son équipe a exploré.

Heureusement que les concernés ne prêtaient plus attention à ce genre de rumeurs parce que c'est un coup à briser un ménage en un claquement de doigts. Et puis, la petite ressemblait beaucoup à son père, en particulier ses yeux, elle avaient hérité des magnifiques yeux bleus de l'écossais, ainsi que du gène ancien naturel. Malheureusement, elle avait également hérité du don de sa mère à agacer le scientifique. A croire que chez les Cadman on était des enquiquineuses de mère en fille !

John tendit une tasse de café à Rodney, ce qui fit sortir le scientifique de ses pensées. Ils s'installèrent à une table et le scientifique attendit que son ami entame la conversation. Mais visiblement, Sheppard n'était pas décidé et le canadien risquait d'attendre très longtemps. Finalement, après un long silence, il décida de commencer en espérant que john ne se renfermerait pas sur lui-même.

- John ! Que se passe-t-il ?

Il vit le militaire le regarder, surpris de la question, et baisser aussitôt les yeux comme s'il trouvait un intérêt soudain à sa tasse de café.

Okay, trop direct ! Rodney avait bien comprit que l'amitié consistait aussi à aider ses amis, mais il n'avait pas encore acquis l'art et la manière de le faire. Hey, chaque chose en son temps ! Il lui avait fallut 5 ans pour comprendre totalement le sens du mot « amitié », il lui en fallait encore un peu, même peut être beaucoup –s'il y arrive un jour- à comprendre les subtilités du langage pouvant inciter ses amis à se confier à lui. Le problème c'est qu'il détéstait tourner autour du pot et préférait aller directement à l'essentiel. S'il voulait faire se renfermer John, ben c'était réussi. Okay, mieux vallait essayer de rattraper le coup et vite !

- Ecoutez, j'ai bien vu comment vous regardiez la photo de Carson avec sa fille et la tristesse que ça vous a procuré. Qu'est ce qui ne va pas ?

John regarda son ami. Il allait bien, mais le fait de voir cette photo, lui rappelait qu'il lui manquait quelque chose dans sa vie. Quelque chose d'essentiel et dont il avait toujours rêvé, mais qu'il n'arrivait pas à obtenir pour le moment. Il essayait de faire bonne figure, mais il était quand même très triste et déçu de ne pas encore être père. Mais là, tout de suite, il avait besoin de parler à quelqu'un. Et qui de plus aproprié que son meilleur ami ?

- Cette photo m'a fait réaliser à quel point j'aimerais être à la place de Carson. J'aimerais pouvoir ressentir tout le bonheur qu'il a ressenti à ce moment là.

Rodney comprit très bien où john voulait en venir. Il savait que lui et Teyla essayaient de concevoir un enfant depuis plus d'un an, mais il ne se doutait pas à quel point son ami était affecté par l'absence de résultat suite à leurs tentatives.

- J'aimerais pouvoir entendre Teyla m'annoncer qu'on va avoir un bébé, voir son ventre s'arrondir de mois en mois, le sentir bouger sous ma main, être réveillé la nuit pour aller lui chercher au mess de quoi assouvir ses envies, stresser à l'idée qu'il va bientôt arriver et que sa chambre n'est pas encore prête, pouvoir tenir la main de Teyla et l'aider à le mettre au monde, et puis enfin pouvoir le prendre dans mes bras, être la première personne qu'il verra en ouvrant les yeux, l'entendre pleurer et pouvoir le consoler… Vivre toutes ces choses qui font que même si on est exténué, on est malgré tout heureux d'avoir permi de donner la vie à un petit être qui donne enfin un sens à notre existence.

Rodney avait l'impression que John venait de s'enlever un grand poid qui pesait depuis quelques temps sur ses épaules. Il semblait à la fois encore plus désemparé mais aussi soulagé de cette confession. Même si personne ne pouvait rien pour lui, il avait pu compter sur une oreille attentive et compréhensive, et c'est tout ce dont il avait besoin en ce moment précis.

- John, ça ne fait qu'un an et demi que vous essayez avec Teyla. Encore un peu de patience et je suis sûr que dans très peu de temps vous connaîtrez ça vous aussi.

- C'est facile à dire, vous allez être papa dans quelques mois !

En effet, Rodney allait être bientôt père. Lui, l'homme qui détestait les enfants, qui les envoyait paître dès qu'ils ouvraient la bouche, qui maudissait leurs questions qu'il trouvait si stupides, allait bientôt être responsable d'un de ces petits êtres. Mais pas n'importe lequel, le sien. Son propre enfant. Sa chair, son sang, l'héritier de son génie. Bien sûr, puisqu'il était un Mckay, son enfant serait forcément intelligent. Plus intelligent que tous ceux habitant cette cité. Sauf lui bien évidemment. Enfin, au début parce qu'un jour, il esperait qu'il arriverait au même niveau que son père, voir même le dépasser si cela s'avérait possible, mais cette dernière éventualité était moins sûre !

Mais bon, là, il s'égarait. sheppard était frustré parce que ses amis connaissaient ou allaient connaître les joies de la paternité, alors que lui travaillait encore à concevoir un enfant, sans succès.

- Et Teyla ? De son côté, comment se sent-elle?

- Vous connaissez Teyla : ne jamais rien laisser paraître, être toujours forte. Mais je vois bien qu'au fond elle culpabilise. Elle pense que c'est de sa faute si elle ne porte toujours pas d'enfant. Elle le désire tant, qu'elle se renferme sur elle même un peu plus chaque mois lorsqu'elle se rend compte qu'elle n'est toujours pas enceinte.

- Mais c'est peut être ça le problème. Il y a peut être un blocage dû au fait que vous voulez tout les deux absolument avoir un enfant. Vous vous mettez la pression et du coup le corps ne suit plus.

- Et vous proposez quoi comme solution ?

- Et bien, je pense que vous devriez tous les deux arrêter de focaliser dessus et essayer de reprendre une vie normale, détendue. Je suis sûr que toute votre vie, votre quotidien tourne autour de ça. Que vous ne passez pas une journée, même une heure sans y penser. C'est pas une vie John ! Il faut faire une pause là.

- Plus facile à dire qu'à faire, mais vous avez sûrement raison. Nous ne sommes plus à quelques mois près pour faire cet enfant et puis, ce n'est pas une course…

- Oui, enfin si ça en avait été une, j'aurais gagné !

John sourit à la remarque de son ami. Rodney était incroyable. Il avait beau être sérieux de temps en temps, son arrogance reprenait toujours le dessus à un moment ou à un autre. Chassez le naturel, il revient au galop.

En tout cas, mine de rien, son ami lui avait remonté le moral. Il se sentait soulagé, plus léger. Il l'avait écouté et conseillé, sans le prendre en pitié. Et c'est pour des choses comme ça que Rodney était son meilleur ami. Il ne lui restait plus qu'à en toucher deux mots à Teyla mais elle risquait d'être plus difficile à convaincre. Mais il avait besoin d'une pause, pour eux, pour repartir de l'avant. Il espérait juste que cette décision ne mettrait pas son couple en danger. Mais il avait confiance en Teyla, elle comprendrait, il le fallait.

Finalement, ayant terminé leurs cafés, les deux hommes quittèrent le mess en direction du laboratoire du canadien. John avait proposé de l'aide à Rodney pour initialiser des objets anciens, et ça, le scientifique ne l'avait pas oublié.

TBC