Disclaimer :L'Univers de Harry Potter ne m'appartient pas (malheureusement) sauf certains personnages et l'histoire que j'ai complètement remasterisé. Je ne touche aucun bénéfice de l'écriture de cette histoire, sauf bien entendu, la satisfaction de lire vos reviews.

Note d'auteure importante :pour comprendre ce qui va suivre, je vous conseille fortement de lire d'abord ma fanfiction Mon Sauveur, ainsi que Ce que l'on devient, qui sont la base de ce recueil. Ici, vous allez retrouver tous les « moments forts » des personnages, qu'ils aient été principaux ou secondaires, que ce soit triste, émouvant ou juste du bonheur. Si vous décidez de lire ceci avant l'histoire de base, et que vous ne comprenez pas, tant pis pour vous. Je vous souhaite une bonne lecture, en espérant que cela vous plaiseJe tiens à préciser aussi que les OS ne seront pas forcément très longues, car ce sont juste des petits moments de vie et qu'elles seront publiées dans l'ordre chronologique. Néanmoins, pour vous éviter de vous embrouiller dans la chronologie, je mettrais des datesENJOY ! Bye !


La Vipère et le Griffon

Arielle Cassandra Duchannes était surexcitée.

Aujourd'hui était le jour de sa rentrée à l'école de sorcellerie Poudlard.

Elle attendait ce moment avec une telle impatience depuis si longtemps qu'elle avait du mal à croire que c'était enfin son tour.

La jeune fille se rendait tous les ans sur le quai de la voie 9 ¾ depuis ses cinq ans, à chaque fois pour la rentrée de l'un de ses frères et sœurs. Mais aujourd'hui, c'était elle qui partait.

Enfin !

Alors que ses frères et sœurs avaient été stressés à l'idée de la répartition, elle était confiante. Sa sœur, Kenji, avait été tentée de rompre l'illustre tradition d'effrayer les futures premières années, mais son frère Esteban l'avait menacé de lui faire manger sa baguette magique si elle vendait la mèche. Alors Kenji avait tenu sa langue et Arielle n'en était pas déçue.

C'était amusant de ne pas savoir.

Trépignant sur le quai, la petite blonde avait hâte que ses parents la laissent partir.

- Tu nous écris demain pour nous dire dans quelle maison tu seras, d'accord ? lui dit sa mère, son accent grec qu'elle n'avait jamais perdu étirant le dernier mot.

- Je te le promets, Maman. Mais je serai forcément avec l'un de mes frères et sœurs.

- Je sais, mais je veux quand même être rassurée.

- Ne t'inquiète pas Maman, dit Esteban en surgissant, qu'est ce que tu veux qui lui arrive ? Cette tête de mule finira à Gryffondor avec Kenji, c'est quasiment sur.

- Tu auras l'air malin si elle se retrouve à Serpentard, dit Théophile qui se tenait aux côtés de leur père.

- Ça n'arrivera pas.

Théophile avait eu dix sept ans au moins d'aout et il allait entrer en dernière année à Serdaigle. Il était aussi grand que leur père, Balthazar Duchannes et depuis quelques mois, il avait abandonné ses lunettes pour porter des lentilles de contact.

Quant à Esteban, il n'avait que treize ans et il entrait en troisième année à Serpentard. Il était déjà grand pour son âge mais il avait encore un peu de marge avant d'atteindre la taille de Théo.

Etant les seuls garçons de leur fratrie, ils avaient une espèce de relation amis/ennemis assez bizarre. Ils se chamaillaient sans cesse, mais faisaient front commun quand les filles leur reprochaient quelque chose.

Balthazar se pencha pour être à la hauteur de sa fille et posa les mains sur ses épaules :

- Ne t'en fais pas, tout va bien se passer. Le plus important, c'est que tu te fasses des amis et que tu travailles bien.

- Je sais, Papa.

- Bonne chance, Ari.

Arielle embrassa ses parents et monta dans le train alors que le départ était annoncé.

A la fenêtre, aux côtés de Kenji, elle agita la main en direction de ses parents jusqu'à ce qu'ils disparaissent de son champ de vision.

- Tu veux venir avec moi pour retrouver Lily et Charline ? demanda Kenji à sa petite sœur.

- Non. Je vais chercher d'autres premières années et essayer de me faire de nouveaux amis.

- Si je ne te revois pas avant, bonne chance pour la répartition.

- Merci.

Kenji embrassa sa sœur sur la joue et disparut dans la foule d'élèves se saluant et s'apostrophant dans le couloir, sa longue tresse blonde se balançant dans son dos au rythme de ses pas. Arielle glissa ses cheveux tout aussi blonds derrière ses oreilles et s'aventura dans le couloir, essayant de se glisser entre les autres sans bousculer et être bousculée.

Ce qui s'avéra impossible.

Elle finit par réussir à s'engouffrer dans un compartiment et sourit en voyant une fille qui avait l'air d'avoir son âge, assise toute seule en regardant le paysage défiler par la fenêtre.

- Salut, dit Arielle.

La fille sursauta et tourna la tête vers elle.

Ses cheveux blonds étaient encore plus raides que les siens et lui arrivaient aux épaules. Ses yeux marron étaient cachés derrière une épaisse paire de lunettes et elle portait déjà son uniforme. Arielle également d'ailleurs. Elle avait été si excitée de l'enfiler qu'elle n'avait pas pu attendre d'être dans le train.

- Salut, répondit la fille d'une petite voix.

- Je m'appelle Arielle Duchannes. Et toi ?

- Miranda Camfield.

- C'est ta première rentrée à Poudlard ?

- Oui.

- Moi aussi ! J'ai tellement hâte ! J'ai déjà deux frères et trois sœurs qui étudient là bas. Et toi ?

- Je ne savais pas que j'étais une sorcière.

- Tu es une Née Moldue ? La meilleure amie de ma sœur Kenji est une née moldue. Je me suis toujours demandée ce qu'on pouvait ressentir en apprenant que l'on était un sorcier du jour au lendemain.

- Je ne sais pas si je suis…Née Moldue. (Voyant que Arielle fronçait les sourcils, elle développa). Je ne connais pas mes parents. J'ai toujours vécu dans un orphelinat.

- Oh…(Arielle était gênée car elle comprenait qu'elle venait carrément de mettre les pieds dans le plat). Je suis désolée, je ne voulais pas…

- Ce n'est pas grave, j'ai l'habitude.

- Ce n'est pas une raison…j'ai terriblement manqué de tact.

- C'est gentil de le reconnaître. Très peu de personne le reconnaisse.

- Alors, si tu n'es pas trop rebutée par le fait que je parle avant de réfléchir, nous pourrions devenir amies ?

- J'aimerai beaucoup.

Arielle sourit et tendit la main vers Miranda.

- Alors reprenons à zéro. Salut, je m'appelle Arielle Duchannes, je suis contente de faire ta connaissance.

- Salut, Arielle, je suis Miranda Camfield. Enchantée.

Et c'était ainsi que Arielle Duchannes s'était fait sa première amie à Poudlard.

-ooOoo-

Le Poudlard Express avait fini par arriver à Pré Au Lard et les jeunes filles étaient descendues du train au comble de l'excitation.

Arielle avait raconté tout ce qu'elle savait à propos de l'école à Miranda et lui avait fait un topo sur le monde sorcier, lui permettant de combler ses lacunes.

Elles firent la traversée du lac en barque ensemble et s'extasièrent littéralement quand le château fit son apparition.

Les élèves de première année se retrouvèrent devant la Grande Salle, là où le géant Hagrid les avait laissé en leur disant d'attendre que le Professeur MacGonagall ne vienne les chercher pour procéder à la Répartition.

Arielle était appuyée contre le mur aux côtés de Miranda et elles discutaient de toutes les choses qu'elles avaient hâte d'apprendre quand un garçon se détacha du groupe pour s'approcher d'elles, les mains dans les poches.

Il était mince, plutôt grand pour son âge, avec d'épais cheveux noirs coupés courts, avec un nez droit d'aristocrate, et de beaux yeux bleus. Son uniforme noir tombait parfaitement, indiquant qu'il avait été fait sur mesure. A sa main droite, il portait une chevalière qui semblait presque trop grosse pour sa main de garçon. Même si elle la voyait à l'envers, Arielle n'eut aucun mal à reconnaître le blason qui l'ornait.

Black.

Ce garçon était un Black.

Son frère Esteban et sa sœur Kenji lui avaient parlé des Black. Ils en avaient tout les deux un dans leur année et dans leur maison.

Esteban disait que Narcissa était une petite fille capricieuse, peste et garce.

Kenji disait que Sirius était intelligent, mais avait tendance à se laisser distraire facilement tout en ayant un talent certain pour faire des farces, accompagné de ses trois amis dont il était inséparable.

Elle avait récolté d'autres informations en écoutant son père parler avec sa mère alors qu'elle n'était pas censée le faire. Balthazar Duchannes n'était pas tendre dans ses paroles quand il parlait de cette famille. Les Black étaient réputés pour être une famille baignant dans la magie noire et complètement obsédée par la pureté du sang, ce qu'ils ne cachaient pas, puisque leur devise familiale était Toujours Purs.

Arielle avait entendu Kenji dire que Sirius avait un petit frère du nom de Regulus qui devait faire sa rentrée en même temps qu'elle.

D'après ce qu'elle pouvait voir, Regulus avait plus l'air de ressembler à sa cousine Narcissa qu'à son frère. Hautain, orgueilleux et pédant.

- Tu ressembles à une Duchannes, dit il à Arielle.

- Parce que j'en suis une, répondit elle en se redressant et en levant le menton pour lui faire comprendre qu'elle n'était pas intimidée par lui.

- Ma mère m'a dit que les Duchannes batifolaient avec les Sangs de Bourbes et les Traitres à leur sang. Je ne voulais pas y croire, mais on dirait qu'elle avait raison.

- Peut être que ta mère devrait sortir plus souvent de votre maison pour voir le vrai monde et se rendre compte que nous ne vivons plus au Moyen Âge. (Arielle rejeta ses cheveux en arrière dans un geste qu'elle avait vu sa sœur Katell faire quand elle voulait agacer leur autre sœur Philomena). Et peut être que tu devrais penser par toi même au lieu de ne faire qu'écouter ta petite maman complètement dinguo.

- Ne parle pas de ma mère comme ça !

- Alors ne viens pas insulter ma famille.

- Vous êtes des traitres à votre sang, cracha – t – il ses yeux brillant de rage. Vous vous reproduisez comme de la mauvaise herbe. Vous ne devriez pas exister.

- Peut être. Et peut être les gens comme toi ne devraient pas avoir le droit d'avoir des enfants. (Elle le regarda de haut en bas). Quand on voit le résultat, on ne peut que me donner raison.

Regulus Black ouvrit la bouche pour répliquer, mais il en fut empêché par l'arrivée d'une femme vêtue d'une robe verte aux motifs écossais et d'un chapeau pointu ornant un chignon serré et strict.

Ce devait être la fameuse Professeur MacGonagall.

Professeur MacGonagall qui les jaugea d'un œil sévère, semblant comprendre qu'elle avait des fauteurs de troubles en puissance sous les yeux.

- Bienvenus à l'école de sorcellerie Poudlard. Avant de prendre place pour le banquet, vous allez être répartis dans les différentes maisons. Elles ont pour noms ceux des Quatre Fondateurs. Gryffondor, Serpentard, Poufsouffle et Serdaigle. Ceci est une étape très importante, car vous allez devoir faire honneur à votre maison durant les sept prochaines années. Chaque bonne action que vous ferez rapportera des points et chaque infraction vous en fera perdre. A la fin de chaque année, les points seront comptabilisés, permettant de déterminer quelle maison remportera la Coupe des Quatre Maisons. (Elle observa chaque élève, sembla les transpercer de ses yeux acérés). Tout est prêt. Allons y.

Elle tourna les talons et poussa les lourdes portes, laissant apparaître la fameuse Grande Salle.

Arielle en fut bouche bée de stupeur.

Quatre longues tables occupaient l'espace et une cinquième était installée sur une estrade. Mais ce qui était le plus impressionnant, c'était le plafond. Il était sombre, représentait une nuit étoilée comme Arielle n'en avait jamais vu. Des bougies flottaient, éclairant la salle, par centaine.

La jeune fille avait beau avoir grandi dans une famille de sorciers et côtoyer la magie tous les jours, elle était toujours surprise de tout ce que l'on pouvait accomplir avec.

- C'est magnifique, murmura Miranda.

- Le plafond magique est une véritable œuvre d'art, lui répondit Arielle sur le même ton. DansL'Histoire de Poudlard, il est écrit que c'est Rowena Serdaigle elle même qui a confectionné ce plafond. Chaque Fondateur a laissé son empreinte quelque part dans l'école.

- J'adorerai lire ce livre.

- J'en ai un exemplaire. Je te le prêterai.

- Merci beaucoup.

Les premières années finirent par arriver au bout de la salle et s'arrêtèrent devant l'estrade où les attendait un tabouret sur lequel se trouvait un vieux chapeau miteux tout élimé.

Le Professeur MacGonagall monta sur l'estrade, à côté du chapeau, un rouleau de parchemin dans une main et se tourna vers eux.

- Quand j'appellerai votre nom, vous me rejoindrez, vous assoirez et poserez le Choixpeau sur votre tête. Commençons. Alridge, Frederik.

Un garçon se détacha du groupe et alla rejoindre le Professeur MacGonagall.

Il ne se passa rien durant plusieurs secondes. Puis soudain, une déchirure apparut au milieu et Arielle se demanda s'il allait tomber en miettes. Mais une voix déchira le silence quasi religieux qui régnait, pour hurler :

- SERDAIGLE !

Alridge, Frederik rendit le Choixpeau au Professeur MacGonagall avant de sauter à bas du tabouret pour se rendre à la deuxième table à gauche.

Elle prononça quelques noms, avant qu'elle n'arrive au B.

- Black, Regulus.

Regulus Black s'avança et monta sur l'estrade. Du coin de l'œil, Arielle remarqua un jeune garçon un peu plus âgé qu'eux se redresser légèrement tendu.

Black s'assit sur le tabouret en enfonça le Choixpeau sur son crâne.

Alors que le couvre chef magique avait parfois mis plusieurs minutes à répartir les élèves, en ce qui concernait Regulus, cela ne lui prit que quelques secondes.

- SERPENTARD ! beugla le Choixpeau, provoquant un tonnerre d'applaudissements à la table située à l'extrême droite de la Grande Salle.

Le garçon afficha un air particulièrement satisfait en allant rejoindre sa table. Mais avant de s'asseoir, il tourna la tête vers la table située à l'autre bout de la salle, qu'Arielle identifia comme celle des Gryffondor en repérant sa sœur Kenji parmi les élèves, et regarda le garçon qui lui ressemblait. Ce dernier afficha un air déçu avant de tourner les yeux vers un garçon aux cheveux noirs en bataille et aux lunettes rondes.

Après les B, ce fut le tour des C et Miranda fut rapidement appelée à passer sous le Choixpeau.

- Camfield, Miranda.

Sa nouvelle amie monta sur l'estrade, les jambes tremblotantes et s'assit.

Comme pour Regulus, le Choixpeau fut rapide.

- POUFSOUFFLE !

Miranda rougit de gène quand la première table à leur droite se mit à applaudir frénétiquement et alla les rejoindre.

Dans une heureuse coïncidence, la première année se retrouva assise aux côtés de Philomena, la sœur de Arielle étudiant dans cette maison, qui lui fit un sourire. Philomena murmura quelque chose à la jeune fille et cette dernière tourna la tête vers Arielle qui lui fit un signe de la main, le pouce vers le haut. Miranda sourit et Philomena répondit à sa sœur par le même signe.

Arielle n'eut pas le temps de se réjouir pour sa nouvelle amie que ce fut son tour d'être répartie.

- Duchannes, Arielle.

En entendant son nom, la jeune fille ressentit du stress pour la première fois. Elle s'avança en triturant sa robe de sorcière et quand elle se retourna face à tous les autres élèves pour s'asseoir sur le tabouret, ses yeux cherchèrent automatiquement des visages familiers.

Ses yeux se posèrent sur la table des Serdaigle, où elle remarqua immédiatement Théophile et Katell, assis côte à côte, qui lui firent un signe de la main. Chez les Serpentard, elle vit Esteban, qui lui sourit en lui faisant un clin d'œil. Chez les Poufsouffle, Philomena lui refit le pouce vers le haut. Mais c'est en regardant vers les Gryffondor, qu'elle fut finalement rassurée. Kenji la regardait en souriant, son amie Lily juste à côté, qui souriait elle aussi.

Où qu'elle soit répartie, Arielle aurait un allié dans sa maison, car les Duchannes se soutenaient toujours, quoi qu'il arrive, face à l'adversité. Et même s'ils étaient dans des maisons rivales comme Esteban et Kenji. Leurs maisons se détestaient, mais ils étaient plus proches que jamais.

Le Choixpeau fut posé sur ses cheveux blonds et elle sursauta quand une voix raisonna dans son crâne.

- Duchannes…toujours Duchannes…Vos esprits sont si similaires et si différents à la fois…Il est toujours si divertissant de lire en vous…Serdaigle, Poufsouffle, Serpentard, Gryffondor…Il y a un Duchannes partout à Poudlard…Mais ton esprit ressemble tellement à celui de ta sœur…(Sa sœur…Mais quelle sœur par la barbiche de Merlin ! Elle en avait trois à Poudlard !) Je sais où t'envoyer…

- GRYFFONDOR ! hurla le Choixpeau pour toute la Grande salle.

Arielle tendit le couvre chef à MacGonagall, qui se permit de lui faire un petit sourire. C'est en la voyant faire qu'elle se rappela que Kenji lui avait dit que la professeur de métamorphose était la Directrice des Rouges et Ors. La jeune fille lui rendit son sourire discret et alla rejoindre sa nouvelle table où Kenji l'attendait en applaudissant à tout rompre, debout. Quand elle arriva à sa hauteur, sa grande sœur la prit dans ses bras et elle lui rendit son étreinte.

Elle était heureuse d'être à Gryffondor.

Mais elle était agacée.

Parce qu'Esteban avait encore eu raison.

Elle était à Gryffondor.

-ooOoo-

La Saint Valentin…

Arielle détestait la Saint Valentin.

Katell dirait qu'elle était trop blasée.

Blasée par quoi, c'était la question à un million.

Arielle disait juste qu'elle trouvait que tout ce romantisme était ridicule. Quand on aimait quelqu'un, on n'avait pas besoin d'un jour particulier dans l'année pour le prouver. Ses parents s'aimaient depuis vingt cinq ans et ils se montraient tous les jours leur amour.

Et point important, ils ne fêtaient jamais la Saint Valentin.

Ce qui confrontait Arielle dans son idée que la Saint Valentin était une fête ridicule, inutile et complètement commerciale.

Mais elle semblait bien être la seule fille à le penser.

Comme tous les ans, Poudlard organisait un bal pour cette fête stupide. Même sa sœur Kenji avait hâte d'y aller. Un septième année de Serdaigle du nom de Matthew Patters l'avait invité et elle s'était rendue à Pré Au Lard lors de la dernière sortie pour aller s'acheter une robe. Elle avait même rejoint le club ridicule des glousseuses.

Arielle l'évitait depuis plusieurs jours pour ne plus l'entendre émettre ces petits bruits ridicules qui lui tapaient sur les nerfs.

Alors que le Bal battait son plein, elle s'était rendue dans le parc.

Vêtue d'un pantalon en flanelle rouge, d'un tee shirt blanc à manches longues, de ses baskets fétiches et de sa cape de Gryffondor, elle n'avait clairement pas le look des filles se rendant au bal.

Arrivée au bord du lac, elle se mit à l'abri du vent sous un arbre. Le vent soufflait dans ses cheveux, l'embêtant plus qu'autre chose. Elle savait qu'elle aurait du accepter la proposition de sa mère de les lui couper lors des vacances de Noël. Sur le moment, elle avait refusé, arguant qu'elle aimait ses cheveux longs. Mais maintenant qu'ils lui arrivaient au milieu des fesses et qu'elle les avait continuellement dans les yeux, elle donnerait n'importe quoi pour qu'ils soient plus courts. Malheureusement, elle ne préférait pas demander à sa sœur ou à Miranda. La dernière fois qu'elle avait osé le faire, c'était l'année dernière et elle avait presque fini chauve. Terrorisée à l'idée de se montrer avec une telle coupe, sa magie avait réagi comme celle des enfants : elle avait fait repousser sa tignasse. Elle n'avait jamais été aussi heureuse d'avoir fait de la magie instinctive !

Alors qu'elle réussit enfin à glisser sa tignasse sous sa cape et à rabattre sa capuche sur son crâne, elle entendit des bruits de pas sur les galets entourant le lac.

Elle se plaqua un peu plus contre l'arbre, priant pour qu'on ne la voit pas.

Elle voulait être seule.

Mais malheureusement, son vœu ne fut pas exaucé.

Une silhouette de garçon apparut de l'autre côté de l'arbre et Arielle plissa les yeux pour essayer de le reconnaître.

Lui non plus ne portait pas de tenue de bal.

Alors qu'elle essayait toujours de l'identifier, il parla, lui dévoila son identité :

- Tiens, tiens, tiens, mais qui voilà ? Arielle Duchannes, toute seule, le soir du bal de la Saint Valentin. Personne n'a voulu de toi ?

- Regulus Black…pourquoi ça ne m'étonne pas que tu sois tout seul toi aussi…Aucune fille saine d'esprit ne voudrait aller au bal de la Saint Valentin avec un désaxé comme toi.

- J'aime quand tu me dis des mots doux, Duchannes.

- Ferme là, Black.

Arielle reporta son regard sur le lac, observant le reflet du croissant de lune sur l'eau sombre.

Elle savait par expérience que si elle l'ignorait, il finirait par s'en aller pour aller embêter quelqu'un d'autre.

Ils étaient en cinquième année et une espèce de rivalité s'était créée entre eux depuis le premier jour de cours, sur tous les sujets possibles et inimaginables. Sauf le Quidditch. Quand il avait intégré l'équipe de Serpentard, Arielle s'était résignée à ne pas pouvoir le suivre sur ce terrain là. Surement parce qu'elle avait le vertige et qu'elle avait une peur terrible de monter sur un balai.

Mais visiblement, son vœu de tranquillité ne fut pas exaucé cette fois ci. Regulus ne semblait pas prêt de s'en aller, puisqu'il vint s'asseoir à ses côtés. La jeune femme soupira et continua de l'ignorer. Mais cette tactique ne marcha pas non plus.

- Sérieusement, Duchannes, pourquoi tu n'es pas au bal ?

- Je hais la Saint Valentin, répondit elle spontanément.

- Je croyais que toutes les filles aimaient la Saint Valentin. Les lettres d'amour, les déclarations enflammées, les bouquets de roses.

- C'est le truc le plus niais qui existe. Sans oublier qu'à la base, le fameux Valentin s'est fait lapider et décapiter.

- Les Moldus sont tellement charmants.

- Ce sont des sorciers qui ont lapidé Valentin, petit malin.

- Sérieux ?

- Sérieux. Valentin était un sorcier lui aussi. Il a fait quelques « miracles », rendre la vue à la fille d'un Empereur notamment, ce qui a menacé le secret de notre existence, alors ils l'ont fait passé pour un martyre chrétien et ils l'ont lapidé avant de le décapiter. Faisant de lui le Saint Patron des Putains d'Amoureux.

- Quelqu'un a brisé ton petit cœur de Gryffondor pour que tu détestes autant cette fête ?

- Qu'est ce que ça peut te faire ?

- Je posais juste la question.

- Ferme là ou tire toi, Black.

- Etonnement, ta compagnie m'est agréable.

- J'aimerai bien te retourner le compliment, mais ça serait mentir et j'ai horreur de mentir.

- Tu es déjà entrain de mentir petite lionne. Tu adores discuter avec moi.

- Toi et moi, nous ne discutons pas. Jamais.

- Nos joutes verbales sont divertissantes.

- Elles me tapent sur le système. (Arielle tourna la tête vers lui et plongea ses yeux verts dans les siens, toujours aussi bleus). Tu es le type le plus chiant que j'ai jamais rencontré. Tu te crois supérieur et meilleur que les autres. Tu as juste eu la chance de naitre dans une famille riche.

- De la chance ? Tu crois que c'est une chance de naitre Black.

- Je parle juste de l'aspect financier. Parce que si on écoute Sirius, être un Black ressemble plus à une malédiction.

- Pour une fois, je suis d'accord avec mon frère…

Arielle l'observa réellement pour la première fois.

On ne pouvait pas dire que Sirius et Regulus Black étaient les frères modèles. Ils ne s'entendaient pas du tout et ne manquaient pas de se lancer des vacheries dès qu'ils se croisaient dans les couloirs. Ils étaient même les opposés l'un de l'autre.

Sirius était à Gryffondor, Regulus à Serpentard.

Enfaite, c'était la seule différence qu'il y avait entre eux, mais c'était la plus importante. Pour le reste, ils étaient identiques et c'était probablement pour cela qu'ils avaient autant de mal à s'entendre.

Si Sirius avait toujours montré une volonté féroce de s'opposer à la mentalité rétrograde de sa famille, Regulus semblait plutôt aller dans le sens opposé, insultant tous les Nés Moldus qu'il croisait et menant la vie dure à ceux qu'il considérait comme des Traitres à la pureté de leurs sangs.

Dire qu'il partageait l'avis de son frère sur sa famille, signifiait bien plus que n'importe quoi d'autre.

En le dévisageant, elle remarqua toutes ces petites choses qu'elle n'avait pas repéré jusque là.

Son teint était plus pâle, ses joues plus creuses, ses yeux bleus étaient cernés et ses cheveux noirs, qu'il prenait toujours soin d'entretenir, auraient bien besoin d'un petit rafraichissement et lui tombaient sur le front et les yeux.

- Tu es sûr que tu vas bien ? murmura – t – elle.

- Qu'est ce qui te fait dire que je ne vais pas bien ?

- Tu as une sale gueule, dit elle sans préambule.

- Pour le tact, on repassera, ricana – t – il.

- Tu m'as posé une question. Je ne fais que répondre sincèrement.

- C'est ce que je vois. (Il repoussa les mèches qui lui tombaient sur les yeux). Je dors mal. (Il rabattit à nouveau ses cheveux). Et je commence sérieusement à envisager de me raser la tête.

- Tiens. (Arielle retira l'élastique qu'elle gardait toujours autour du poignet et le lui tendit). Attache les, ça ira mieux.

- Merci.

Ça devait être la première fois qu'ils discutaient sans s'insulter et se tirer dans les pattes.

Regulus récupéra l'élastique et attacha sa masse de cheveux en une demi queue de cheval. Coiffé comme ça, il ressemblait encore plus à Sirius, ça en était troublant.

- Pourquoi tu n'es pas au bal ? lui demanda – t – elle. Aucune fille ne t'a envoyé d'invitation ?

- Si. (Il haussa les épaules). Mais à quoi ça sert d'aller au Bal de la Saint Valentin avec une fille que je n'aurai aucune envie de revoir une fois que ça sera terminé.

- Etonnement chevaleresque de ta part.

- Je suis chevaleresque. Mais pas avec toi.

- C'est trop d'honneur.

- Tu n'as pas besoin que l'on soit chevaleresque. Tu serais capable de botter le cul de n'importe quel type qui t'emmerde.

- Je suis d'ailleurs entrain de me demander pourquoi je ne t'ai toujours pas botter le cul pour t'être incruster.

- C'est parce que tu m'aimes bien dans le fond.

- Je ne crois pas, non.

- Tu sais ce que l'on dit, de l'amour à la haine, il n'y a qu'un pas.

- Un pas de géant.

- Je me demande qui tu essayes de convaincre. Toi ou moi ?

- Qu'est ce que tu cherches, Black ?

Alors qu'elle posait cette question, elle tourna la tête vers lui pour voir qu'il l'observait fixement.

Il était beau.

Pas mignon. Beau.

C'était un trait physique que tous les Black semblaient partager. Narcissa était probablement l'une des plus belles femmes qu'Arielle n'avait jamais vu. Quant à Sirius, son succès auprès de TOUTES les filles de l'école parlait de lui même. Il était beau à tomber.

Regulus l'était aussi. Dans un genre plus ténébreux.

Et malheureusement pour elle, il était tout à fait le genre de garçon pour lequel elle craquait.

- Qu'est ce que tu cherches ? répéta – t – elle.

- Toi, murmura – t – il.

- Moi ?

- Ouais. Ça a toujours été toi.

Son souffle s'accéléra, se bloquant dans sa poitrine.

Quand il leva la main et la glissa derrière sa nuque, elle ferma les yeux en frissonnant, savourant le contact sans le vouloir. Ou peut être qu'elle le voulait.

Elle se laissa aller et respira plus fort quand sa poitrine s'appuya contre son torse. Regulus glissa sa deuxième main autour de sa taille, la rapprochant à tel point que même l'air ne passerait plus entre eux.

- Tu es tellement belle, chuchota – t – il.

- Arrête de parler, rétorqua – t – elle sur le même ton.

Elle l'entendit ricaner et alors qu'elle allait lui dire de la boucler, elle sentit sa bouche se poser contre la sienne.

C'était probablement le baiser le plus intense qu'elle ait jamais reçu. Probablement parce qu'ils ne pouvaient pas s'entendre la plupart du temps.

C'était fort, puissant et animal.

Sans même qu'elle ne s'en rende compte, elle était assise sur ses cuisses et ils s'arrachaient leurs vêtements.

-ooOoo-

Elle l'avait laissé là.

Après qu'ils aient fait l'amour.

Elle s'était réveillée, l'avait trouvé endormi à côté d'elle dans le parc et elle avait pris la fuite.

Arielle ne comprenait pas comment cela avait pu déraper à ce point. Ils se détestaient, par le chapeau de Merlin !

De plus, c'était sa première fois. Elle ne savait pas s'il s'en était aperçu et elle espérait que non.

Cela aurait été trop humiliant.

Elle avait fait l'amour. Avec Regulus Black. Pour la première fois.

Elle n'arrivait pas à y croire. C'était surréaliste…

Le Bal étant passé, sa sœur était redevenue la fille qu'elle avait toujours été, mais Arielle continuait de l'éviter.

Kenji pouvait lire en elle comme dans un livre ouvert, et tant qu'elle ne pourrait pas se reprendre, elle préférait ne pas se retrouver en tête à tête avec sa sœur.

Alors qu'elle sortait de la Bibliothèque après avoir passé une partie de son samedi à réviser pour ses BUSE, elle sentit une main s'enrouler autour de son poignet et l'attirer brusquement dans une salle vide.

Elle couina et brandit son poing, prête à casser le nez de son assaillant quand elle reconnut Regulus.

- Bordel, Black, à quoi est ce que tu joues ?!

- Tu n'étais plus là.

- Quoi ?

- Ce matin. Tu n'étais plus là.

- Tu t'attendais à ce que je reste pour faire des câlins ?

- Après ta première fois ? Assurément.

- Qu'est ce qui te fait dire que c'était ma première fois ?

- C'est toi la blonde, pas moi.

- Vas te faire foutre !

- Je n'attends que ça.

- Je m'en vais.

- Attends ! Excuse moi. La discussion ne prend pas du tout la tournure que je voulais. Tu fais ressortir le pire en moi.

- Dis moi ce que tu as à me dire, que je puisse rentrer chez les Gryffondor.

Sauf que Regulus ne parla pas. Il attrapa son visage entre ses mains et l'embrassa. Violement.

Et c'est comme ça qu'Arielle Duchannes perdit totalement tout contrôle.

Qu'elle tomba, follement, irrémédiablement, amoureuse de son pire ennemi.


Date de la rencontre :01/09/1972

Date du début de la relation :14/02/1976

Note de l'auteure :wouah ! Cet OS était terriblement longue à écrire

Je n'avais pas réalisé que j'avais autant de choses à dire sur la rencontre d'Arielle et Regulus avant de me mettre à écrire !

En tout cas, j'espère que ça vous a plu et que vous êtes prêts pour la suite !

N'hésitez pas à laisser une review pour donner votre avis ou si vous avez des recommandations concernant des moments de vies que vous aimeriez découvrir

Je vous laisse le titre de la prochaine OS

Prochaine OS :Pas dans cette vie