Disclaimer :L'Univers de Harry Potter ne m'appartient pas (malheureusement) sauf certains personnages et l'histoire que j'ai complètement remasterisé. Je ne touche aucun bénéfice de l'écriture de cette histoire, sauf bien entendu, la satisfaction de lire vos reviews.

Note d'auteure importante :pour comprendre ce qui va suivre, je vous conseille fortement de lire d'abord ma fanfiction Mon Sauveur, ainsi que Ce que l'on devient, qui sont la base de ce recueil. Ici, vous allez retrouver tous les « moments forts » des personnages, qu'ils aient été principaux ou secondaires, que ce soit triste, émouvant ou juste du bonheur. Si vous décidez de lire ceci avant l'histoire de base, et que vous ne comprenez pas, tant pis pour vous. Je vous souhaite une bonne lecture, en espérant que cela vous plaiseJe tiens à préciser aussi que les OS ne seront pas forcément très longues, car ce sont juste des petits moments de vie et qu'elles seront publiées dans l'ordre chronologique. Néanmoins, pour vous éviter de vous embrouiller dans la chronologie, je mettrais des datesENJOY ! Bye !


Le jour qui fit tout basculer

C'était un jour comme un autre…

En apparence tout du moins.

Ce jour là, Balthazar se trouvait dans son bureau du service des Aurors, comme tous les autres jours de la semaine d'ailleurs.

A quarante trois ans, Balthazar était Chef du Bureau des Aurors et il était l'un des plus jeunes Aurors à avoir obtenu ce poste.

Marié depuis vingt cinq ans à la femme de sa vie, père de huit beaux enfants, le Français pouvait se targuer d'être un homme accompli, comblé en tout point.

La seule chose capable de lui miner le moral ces derniers temps était cette recrudescence d'actes criminels liés à la Magie Noire et l'apparition de ce groupuscule de sorciers se faisant surnommer les Mangemorts. Balthazar devait bien avouer que les actes terroristes dont ils étaient les auteurs le mettait dans un état d'inquiétude assez avancé, tout comme l'homme qui les dirigeait et qui se faisait surnommer Lord Voldemort.

Il rédigeait un rapport sur la dernière arrestation qu'il avait effectué quand Fleamont Potter, son coéquipier, entra dans son bureau, les traits tirés et figés.

Balthazar reposa sa plume et regardait l'homme qui avait couvert ses arrières depuis plus de quinze ans.

- Un problème ? demanda – t – il.

- Nous venons de recevoir une demande d'intervention de la part d'Albus Dumbeldore…

- Un problème avec Sirius ? Ses parents ont posés des problèmes ?

Balthazar savait dans quelle situation se trouvait le jeune Sirius Black.

Ce dernier avait fugué de chez lui deux étés auparavant et était allé se réfugier chez les Potter, dont le fils unique était son meilleur ami.

La famille Black avait la réputation d'être des extrémistes, baignant dans la Magie Noire, certains membres sévèrement atteints par la consanguinité qui les avait conduit à la folie.

Il n'aurait pas été plus étonnant que ça que certains membres avaient eu l'audace d'essayer de se rendre à Poudlard pour faire payer au jeune Sirius sa désertion.

- Non, ce n'est pas Sirius…

- Qu'est ce qui s'est passé alors ? Albus Dumbeldore n'aurait pas fait appel aux Aurors et au Minsitère s'il avait eu le choix.

- Il y a eu une agression à Poudlard.

- Une agression ?

- Un viol…

Balthazar sentit une sueur froide lui coulait le long de la colonne vertébrale.

Sur ses huit enfants, il avait quatre filles encore scolarisées à Poudlard.

- Qui ? demanda – t – il en se levant, la voix tremblante. Qui, Fleamont ?!

- Kenji…C'est le professeur MacGonagall qui l'a retrouvé…

Balthazar n'écouta pas plus ce que son coéquipier lui disait.

Il ouvrit le tiroir où il rangeait sa baguette, la glissa dans son étui et sortit de son bureau comme une furie.

Poudlard était considéré comme le lieu le plus sécurisé de Grande Bretagne.

Et sa petite fille y avait été violée…

Il allait s'y rendre et retrouver celui qui avait fait ça.

Et une fois qu'il lui aurait mis la main dessus, il le tuerait…

-ooOoo-

C'était un jour comme un autre…

En apparence tout du moins.

Ce jour là, Cléo était à St Mangouste, en salle d'accouchement, pour être plus précis.

Depuis que sa plus jeune fille, Ange, était née, elle n'avait jamais loupé un jour de travail, hormis pour les vacances en famille. Entre 1958 et 1965, elle avait travaillé à temps partiel à l'hôpital sorcier, mais avait fini par reprendre à temps plein quand le manque de venir en aide aux femmes enceintes étaient devenus trop fort et impossible à repousser plus longtemps.

Arrivés au nombre de huit enfants, son mari, Balthazar, et elle étaient tombés d'accord pour dire qu'ils avaient la famille nombreuse qu'ils avaient toujours voulu et elle s'était fait ligaturer les trompes pour prévenir d'une grossesse inattendue.

Elle était donc en salle d'accouchement, à aider une femme à mettre au monde son premier enfant.

C'était toujours quelque chose d'émouvant, d'assister à la naissance du premier enfant d'une femme.

C'était dur et douloureux, mais voir une femme donner la vie pour la première fois était probablement ce que Cléo aimait le plus dans son métier.

- Vous y êtes presque Meredith. Encore un tout petit effort, encouragea – t – elle la future maman avec son accent grec qu'elle n'avait jamais perdu malgré vingt cinq ans de vie en Angleterre.

- C'est trop dur, gémit la fameuse Meredith. Je suis fatiguée, je n'arrive plus à pousser.

- Une fois les épaules passées, tout sera beaucoup plus facile. Une dernière fois…Faites moi confiance…

- Non…

- J'ai mis sept enfants au monde de manière naturelle…Je vous garantis que vous pouvez y arriver.

Meredith poussa un hurlement à faire trembler les murs de l'hôpital et poussa.

A peine deux minutes plus tard, Cléo faisait passer à une sage femme le petit garçon qui hurlait à pleins poumons.

- Félicitations Meredith, vous venez de mettre au monde un beau petit garçon.

Elle apporta les derniers soins à la jeune maman, la félicita et sortit de la salle d'accouchement pour se rendre à son bureau.

Elle était à mi chemin quand elle vit le Docteur Patterson arrivait vers elle aussi vite qu'il pouvait.

Le Docteur Patterson l'avait formé à l'époque où elle n'était encore qu'une jeune étudiante. Il l'avait également suivi durant ses huit grossesses et avaient mis au monde tous ses enfants. Encore aujourd'hui, alors qu'elle était une gynécomage renommée, elle allait toujours le voir pour obtenir son avis ou son expertise lors de ses moments de doutes.

Ce n'était plus un jeune homme et il commençait à se faire vieux. Il ne pouvait plus opérer car ses mains n'étaient plus aussi stables qu'il y a dix ans, mais il continuait de faire des consultations.

- Cléo, je vous cherchais !

- Je viens de mettre au monde le bébé de Meredith Saint Clair. Qu'est ce que je peux faire pour vous, Docteur Patterson.

- Pompom Pomfresh nous a envoyé un Patronus vous demandant de vous rendre à Poudlard de toute urgence.

- Madame Pomfresh ? Pourquoi ?

Si une élève de l'école avait besoin d'un suivi gynécologique, l'infirmière de Poudlard était totalement qualifiée pour le faire elle même. Elle était probablement même plus douée qu'elle, dans n'importe quel domaine de médicomagie.

Mais elle comprit rapidement que ce n'était pas un simple suivi médical dont Pomfresh avait besoin.

Déjà, le Docteur Patterson n'avait pas insisté pour la première fois en dix ans pour qu'elle l'appelle par son prénom. Ce qu'elle ne ferait probablement jamais. Et il avait dit que c'était urgent.

La seule chose pour laquelle Pompom Pomfresh voudrait qu'elle se rende à Poudlard de toute urgence, c'était parce qu'il était arrivé quelque chose à l'une de ses quatre filles encore scolarisées à l'école de sorcellerie.

- Il est arrivé quelque chose à l'une de mes filles ? (Le Docteur Patterson avait les yeux écarquillés, remplis d'effroi). Dites moi !

- Kenji a été agressée…

- Agressée ? Elle est blessée ?

- Cléo…Kenji a été agressée…sexuellement…

L'effroi la saisit et elle sentit ses genoux menacer de ne plus la supporter.

Mais elle ne pouvait pas s'écrouler…

Sa fille avait besoin d'elle…

Ne prenant pas le temps de remercier le Docteur Patterson de lui avoir transmis le message, elle courut dans les couloirs de l'hôpital, ne pensant pas une minute à demander à ce que l'on prévienne son mari.

Tout ce dont elle était capable de penser à ce moment là, c'était qu'elle devait se rendre à Poudlard.

Parce que Kenji avait beau avoir dix sept ans, à ce moment précis, elle avait besoin de sa maman…

-ooOoo-

C'était un jour comme un autre…

En apparence tout du moins.

Ce jour là, Théophile était au Ministère, comme tous les autres jours de la semaine d'ailleurs.

A vingt deux ans, il lui restait une année d'études en droit avant de devenir avocat et il avait choisi de la passer sur le terrain. Il travaillait dans un tout petit cabinet d'avocat et il aidait l'associé principal à préparer ses plaidoiries.

Ils venaient de remporter leur procès et Théo était heureux.

C'était probablement la plus grosse affaire sur laquelle il avait travaillé et il avait passé de nombreuses nuits blanches à éplucher ses livres de droit.

Savoir que tous ses efforts n'avaient pas été vains et que la justice avait été rendue était assez gratifiant.

- Tu as fais de l'excellent travail, Théophile, le félicita Gordon Bowan.

- Tout le mérite vous revient. C'est vous qui avez plaidé.

- Mais c'est toi qui as écrit la plaidoirie. Apprends à accepter les compliments. Et à les apprécier.

- Merci, Monsieur.

- Théophile ! Théophile !

Les deux hommes se figèrent et Théophile se retourna pour voir une petite sorcière courir avec eux avec difficultés à cause de ses talons.

Elle s'arrêta de eux, le teint écarlate d'avoir couru et son chignon, qui avait du être impeccable au début de la journée, était totalement de travers.

Théophile la connaissait bien.

Ils avaient été à Poudlard en même temps, mais alors qu'il avait étudié à Serdaigle, elle avait été chez les Poufsouffle. Ils étaient sortis ensemble durant deux ans avant de se séparer. Malgré cela, ils étaient restés très bons amis et ils déjeunaient souvent ensemble. Elle s'était mariée trois mois auparavant et il avait été invité au mariage.

- Clarissa ?

- J'ai cru que je ne te rattraperai jamais…

- Est ce que tout va bien ?

- Il faut que tu te rendes à Poudlard immédiatement, c'est très important.

- A Poudlard ? Mais pourquoi ?

- C'est ta sœur, Kenji…

- Kenji ? Qu'est ce qu'elle a ?

- Elle a été agressée hier soir…

- Agressée ? A Poudlard ?

- Théo…(Le regard que Clarissa posa sur lui l'inquiéta immédiatement). Ta sœur a été agressée comme seule une femme peut l'être…

- Sois claire, Clarissa !

- Elle a été violée…

Théo se figea, son sang se glaçant dans ses veines.

Kenji…

Sa petite sœur…

- Allez y, lui dit Gordon, le sortant de ses pensées. Je peux rentrer au cabinet tout seul. Votre sœur a besoin de vous.

- Merci, Monsieur.

- Ne me remerciez pas. Filez.

Théo prit une seconde pour embrasser Clarissa sur la joue avant de filer à toute allure.

Il savait qu'il n'aurait rien pu faire, mais la culpabilité et la rage menaient un combat à toute épreuve dans sa poitrine.

Il était l'ainé, le fils ainé.

Son rôle était de protéger son frère et ses sœurs et de veiller sur eux.

Il avait échoué…

Il avait échoué et un homme avait violé sa petite sœur.

Il allait se rendre à Poudlard, où il savait que son père et son petit frère se trouveraient également…

Il n'était pas Auror et n'avait pas la formation pour mener des enquêtes…

Mais il allait retrouver celui qui avait fait ça, et il allait lui arracher la tête…

-ooOoo-

C'était un jour comme un autre…

En apparence tout du moins.

Ce jour là, Katell était à l'université.

Pour sa dernière année d'études en journalisme, elle était principalement en stage, mais elle devait quand même passer une journée à l'université.

Pour être honnête, elle avait hâte d'obtenir son diplôme pour faire autre chose que prendre des notes et faire du café.

Elle était assise dans l'amphithéâtre de l'université, à écouter bavasser le professeur de journalisme politique tout en griffonnant dans le carnet qui lui servait initialement à prendre ses cours.

Sauf que ce jour là, son esprit était totalement ailleurs et pas du tout concentré sur ce qu'elle faisait.

Elle dessinait distraitement l'emblème de Serdaigle dans le coin en haut à droite de sa page quand une femme qu'elle reconnut comme étant la doyenne entra dans la salle et s'approcha du professeur pour lui murmurer quelque chose à l'oreille.

Elle se redressa et le professeur prit la parole :

- Miss Katell Duchannes ! La doyenne souhaiterait vous parler !

Fronçant les sourcils, Katell récupéra ses affaires et les fourra dans son sac tout en descendant les escaliers pour rejoindre la doyenne sous les murmures de ses camarades. Elles se rendirent dans le couloir et la jeune femme glissa la lanière de son sac sur son épaule.

Une fois seules, Katell prit la parole :

- Il y a un souci Madame Parker ? J'ai fais quelque chose de mal ?

- Pas du tout, Katell. J'ai reçu un Patronus pour vous. Il faut que vous vous rendiez à Poudlard immédiatement.

- A Poudlard ? (Une intuition la prit à la gorge). Il y a un souci avec l'une de mes sœurs ?

- Je n'en sais pas beaucoup plus…Tout ce que je sais, c'est que l'une de vos sœurs se trouve à l'infirmerie dans un état critique…Allez y, vous êtes dispensée pour la journée.

- Merci, Madame Parker.

Rongée par l'inquiétude, Katell sortit de l'université et dès qu'elle le put, transplana à Pré – Au – Lard.

Le concierge Argus Rusard la laissa entra dans l'enceinte du château sans lui faire son speech habituel sur l'insolence des élèves et c'est ainsi qu'elle comprit que la situation était grave.

Parce que Rusard ne manquait jamais une occasion de se plaindre du fait que Dumbeldore lui interdisait les châtiments corporels.

Elle courut presque jusqu'à l'infirmerie et y trouva Théophile qui faisait les cent pas devant la porte.

- Théo ? Qu'est ce qui se passe ?

- Tu n'es pas au courant ?

- Au courant de quoi ?

- Qu'est ce que tu sais ?

- La doyenne m'a fait sortir de cours pour me dire que l'une de nos sœurs avait été agressée et qu'elle se trouvait à l'infirmerie de l'école dans un état grave ! Qu'est ce qui s'est passé ? Qui est blessée ?

- C'est Kenji…Elle a été violée…

- Violée ?! Dans l'enceinte de Poudlard ?!

- Oui…Papa est en train de recueillir le témoignage du Professeur MacGonagall, qui l'a retrouvé…Maman est avec elle…

- Comment…comment va – t – elle ?

- Elle alterne entre conscience et inconscience…Elle a été gravement blessée…Elle s'est beaucoup débattue…

- Par Merlin, Théo…

Katell ne put retenir les larmes qui envahir ses yeux pour couler sur ses joues. Son frère s'approcha d'elle et la prit contre lui, la serrant et la soutenant.

- Qui a pu faire ça ? Qui a pu lui faire ça ?

- Je ne sais pas…Mais Papa et Esteban vont le retrouver et lui faire payer.

- Notre petite sœur, Théo…

- Je sais…(Les sanglots la secouèrent et son frère la serra un peu plus contre elle). Chut, Katie…Je suis là…

Et pendant que son grand frère la tenait contre lui, Katell pleura.

Elle pleura pour sa petite sœur qu'un homme cruel venait de blesser d'une manière dont elle ne pouvait pas imaginer…

-ooOoo-

C'était un jour comme un autre…

En apparence tout du moins.

Ce jour là, Philomena était en classe. Pas en tant qu'élève, mais en tant qu'enseignante.

Depuis septembre, elle avait commencé à enseigner dans l'une des écoles primaires réservées aux jeunes sorciers se trouvant en plein cœur de Londres.

Elle avait été tout excitée par cette rentrée d'un tout nouveau genre.

Parce que pour la première fois, elle n'était plus du côté des élèves mais du côté des enseignants.

C'était une nouvelle responsabilité et Philomena adorait les responsabilités.

- Très bien, sourit elle en laissant son regard parcourir la petite salle de classe. Prenez vos cahiers, nous allons faire un peu d'orthographe.

Elle patienta pendant que ses élèves s'agitaient en chuchotant pour sortir leurs cahiers d'orthographe du casier situé sous leur pupitre.

Elle se tournait vers le tableau en levant sa baguette quand on toqua à la porte, qui s'ouvrit presque immédiatement sur la directrice de l'école, accompagnée de l'une des surveillantes.

- Miss Duchannes, est ce que je peux vous parler une minute, s'il vous plait ? Seule à seule ?

- Bien sûr.

- Miss Keradec va surveiller votre classe.

- Merci. (Elle se tourna vers ses élèves). Commencez les exercices de la page 15 de votre manuel.

Une fois ses instructions données, elle laissa sa place à Marie Keradec, jeune française tout juste majeure, et suivit la directrice dans le couloir. Elle ouvrit la bouche pour parler, mais fut prise de vitesse par sa supérieure.

- Je ne vais pas tourner autour du pot car la situation est assez urgente d'après ce que j'ai compris…Votre sœur, Kenji, se trouve actuellement à l'infirmerie, dans un état grave. Vos parents, ainsi que vos frères et sœurs qui ne sont plus scolarisés à Poudlard ont été prévenus et sont en route pour l'école.

- Grave ? Grave comment ?

- Je n'ai pas plus d'information…Vous êtes attendue à l'école…Je vais m'occupée de faire cours en votre absence. Prenez le temps qu'il vous faut.

- Merci…

Philomena sortit de l'école en se courant, et transplana, direction Pré – Au – Lard.

Quand elle arriva devant les grilles du collège, elle faillit percuter son petit frère, Esteban.

La jeune femme ne pouvait pas dire qu'elle avait une relation privilégiée avec l'un de ses frères et sœurs en particulier.

Elle savait parfaitement que son comportement et ses manières les agaçaient, mais même s'ils ne s'entendaient pas toujours, ils faisaient immanquablement front ensembles quand la situation était critique.

Philomena devina qu'ils se trouvaient dans l'une de ses situations en voyant le teint blafard et les yeux rougis de son frère.

La seule et unique fois où elle l'avait vu dans cet état, c'était lors de sa rupture avec Narcissa Black.

Son instinct de grande sœur prit le dessus en voyant la détresse de son petit frère et elle l'attrapa par la épaule.

- Esteban ? Esteban, qu'est ce qui s'est passé ?

- Il faut…Il faut que j'aille la voir…Kenji…Elle a besoin de moi…

Philomena avait toujours été étonnée de voir la complicité qui liait Esteban et Kenji.

Ils avaient un an, jour pour jour, d'écart et même s'ils avaient été répartis dans les deux maisons rivales de Poudlard, ils étaient restés aussi soudés qu'au premier jour.

Voir Esteban aussi mal ne pouvait signifier qu'une chose : Kenji allait très mal.

- Esteban ! dit Philomena en usant du ton qu'elle réservait à ses élèves récalcitrants. Qu'est ce qui s'est passé ?!

- Kenji…Elle a été agressée…

- Agressée ? (Son frère ne pouvait pas se mettre dans cet état là pour une petite agression). Donne moi les détails, Esteban…

- Violée…(Le mot glaça la jeune femme qui resserra instinctivement ses doigts sur les biceps de son frère). Elle a été violée…

Philomena n'eut pas l'occasion de s'apitoyer sur le sort de sa petite sœur car les jambes d'Esteban le lâchèrent. Elle passa ses bras sous les aisselles de son frère et soutint son poids le temps d'accompagner sa chute jusqu'au sol. Elle se laissa tomber à genoux à côté de lui et le prit dans ses bras, malgré le fait qu'il faisait presque vingt centimètres de plus qu'elle, pour trente kilos de muscles en plus. Elle le serra contre sa poitrine, ses doigts glissés dans les mèches blondes et le tint pendant qu'il pleurait.

Elle n'était peut être pas sa sœur préférée.

Elle n'était peut être pas la sœur vers qui il se tournait quand il allait mal.

Mais à ce moment là, elle était là et il avait besoin d'elle.

Alors, même si elle avait envie de hurler contre l'injustice du monde d'avoir fait cela à sa sœur et qu'elle voulait pleurer, elle garda ses yeux secs et tint son frère pendant qu'il pleurait pour eux deux…

-ooOoo-

C'était un jour comme un autre…

En apparence tout du moins.

Ce jour là, Esteban était au Bureau des Aurors.

Il avait obtenu ses Aspics l'année dernière et avait commencé sa formation en tant qu'Auror. Il avait encore du mal à croire qu'il allait y arriver.

Devenir Auror.

L'objectif final était de devenir Chef du Bureau des Aurors, mais il avait encore du chemin, et beaucoup de travail, avant d'y arriver.

Mais il ne baissait pas les bras.

Après tout, il était un Serpentard.

Il était ambitieux et rusé.

Il savait qu'il y arriverait.

Le principe du Bureau était d'assigner un Auror expérimenté à un Auror novice et Esteban s'était retrouvé en équipe avec un certain Kingsley Shakelbot.

D'après ce que son père en avait dit, c'était un Auror excellent, qui avait un avenir prometteur dans le service.

Le jeune homme avait fait des calculs.

Son père était l'actuel Chef des Aurors.

S'il avait vu juste et que les informations qu'il avait récoltés auprès de Balthazar, ainsi que de Fleamont Potter et de son épouse Euphemia, tout deux également Auror, Kingsley Shakelbot était tout désigné pour prendre sa suite quand Balthazar prendrait sa retraite.

Et Esteban avait bien l'intention d'être le successeur de Kingsley…

Mais pour l'instant, il n'était qu'un jeune novice, qui passait plus de temps à retranscrire les rapports et les interrogatoires qu'à mener de vraies enquêtes.

Il fronçait les sourcils en voyant son père sortir de son bureau comme une furie seulement quelques minutes après que Fleamont y soit entré et la boule qui s'était formée dans son estomac grossit un peu plus en voyant le coéquipier et meilleur ami de Balthazar s'approcher du petit bureau qu'il occupait.

Le jeune homme se leva précipitamment et blêmit en voyant le regard de l'homme qui avait sauvé la vie de son père un nombre incalculable de fois.

- Qu'est ce qui se passe ? demanda – t – il au comble de l'inquiétude. Il est arrivé quelque chose à ma mère ?

- Pas à ta mère…

- A qui alors ?

- C'est Kenji…

- Kenji ? Mais Kenji est à Poudlard !

C'était dans ces moments là qu'Esteban réalisait qu'il était encore un jeune homme naïf.

Il avait beau être en formation pour devenir Auror, il n'avait pas encore vu la vraie cruauté du genre humain. Il était encore persuadé que, tant que l'on se trouvait à Poudlard, rien ne pouvait nous arriver.

Mais c'était également un système de défense et Fleamont le savait.

Il connaissait Balthazar depuis des années. Ils faisaient équipe ensemble depuis quinze ans.

Il avait vu les enfants Duchannes grandir et devenir des adultes.

Il connaissait la relation forte qui unissait Esteban à Kenji. Il savait qu'ils étaient proches, pas uniquement frère et sœur, mais également meilleurs amis.

Si la nouvelle avait brisé Balthazar, elle allait détruire Esteban.

- Esteban, Kenji a été agressée tard hier soir. Le professeur MacGonagall l'a retrouvé dans une salle de classe vide aux premières heures du matin. Elle est grièvement blessée et elle est actuellement inconsciente à l'infirmerie.

- Agressée ? Mais comment ça, agressée ?!

- Esteban…Kenji a été violée…

L'information mit une bonne minute à monter au cerveau du jeune homme.

Quand il l'assimila, il blêmit si rapidement que l'autre homme crut qu'il allait s'évanouir.

- Je…Je dois…bafouilla Esteban.

- Va à Poudlard. Va y. Ton père est déjà en route.

Ne se le faisant pas dire deux fois, le jeune homme sortit en courant.

En le regardant partir, Fleamont se dit qu'il allait devoir envoyer une lettre à ses fils, biologique et de cœur, pour leur demander de veiller sur Kenji quand elle sortirait de l'infirmerie. Parce que même si Balthazar, et Esteban il en était certain, seraient sur l'enquête, la jeune femme voudra rester forte devant sa famille. Elle allait avoir un besoin vital d'amis dans les semaines, voire les années, à venir…

Quand Esteban arriva à Pré – Au – Lard, il courut jusqu'aux grilles de l'école et manqua de percuter sa sœur, Philomena.

Cette dernière n'était pas au courant.

Elle savait juste que Kenji avait été agressée, mais elle ne connaissait pas les détails.

Quand il réussit à lui dire ce qui s'était réellement passé, il s'écroula, l'adrénaline ne suffisant plus pour le garder debout.

Et alors même qu'il n'arrivait pas à tenir une conversation avec Philomena sans finir par se hurler dessus la plupart du temps, il s'écroula dans ses bras et y pleura.

Parce que Kenji, sa sœur, sa meilleure amie, avait été violée…

-ooOoo-

C'était un jour comme un autre…

En apparence tout du moins.

Ce jour là, Arielle était dans la Salle Commune des Gryffondors, prête à descendre dans la Grande Salle pour y prendre son petit déjeuné et commencer une nouvelle journée.

Elle n'avait pas encore vu sa sœur, Kenji, mais elle n'aurait pas été étonnée d'apprendre que cette dernière était déjà à la table des Rouges et Ors, prête à entamer cette nouvelle journée de cours. Depuis que leur frère, Esteban, qui avait obtenu ses Aspics l'année dernière, l'avait mis au défi d'avoir de meilleurs résultats que lui, Kenji était sur le pied de guerre, bien déterminée à gagner ce nouveau pari.

Arielle adorait Esteban et Kenji.

Même s'ils avaient un lien particulier tous les deux, la jeune femme savait que le lien qu'elle avait elle même avec sa sœur ainée était tout aussi unique.

Alors qu'elle s'apprêtait à passer le portrait de la Grosse Dame, qui gardait l'accès à la Salle Commune et aux dortoirs des Gryffondors, elle avisa Lily et Charline, les meilleures amies de sa sœur, descendre les escaliers. Elle s'approcha d'elles en souriant et dit, taquine :

- Et bien alors ? Vous avez trainé au lit ce matin ? Kenji est encore couchée ?

- Non…dit Lily en fronçant les sourcils. Nous pensions qu'elle était déjà dans la Grande Salle…

- C'est bizarre, renchérit Charline. Son lit n'était même pas défait…

- Vous voulez dire qu'elle n'est pas rentrée dormir hier soir ? questionna Arielle en fronçant les sourcils.

- On ne dirait pas.

- Elle n'a pas pu passer la nuit dans la Bibliothèque quand même…grogna la Duchannes. Je veux bien qu'elle veuille surpasser Esteban, mais il y a des limites quand même ! Nous ne sommes qu'en septembre !

Alors que les deux septièmes années riaient doucement du courroux voilé d'affection d'Arielle, le portrait de la Grosse Dame pivota pour laisser passer le Professeur MacGonagall.

De stupeur, les trois jeunes filles se figèrent.

Leur Directrice de Maison ne se rendait dans la Salle Commune que pour une seule raison : annoncer de mauvaises nouvelles.

Sa présence, additionnait à l'absence inhabituelle de Kenji, Arielle sut immédiatement qu'il s'était passé quelque chose.

- C'est Kenji ? demanda – t – elle immédiatement. Il lui y est arrivé quelque chose…

- Miss Duchannes…

- Elle va bien ? (Elle entendit des voix dans son dos et en regardant rapidement, elle remarqua que les Maraudeurs les avaient rejointes). Où est Kenji ?

- A l'infirmerie. Vos parents sont là et vos frères et sœurs sont en route. Vous devez venir avec moi.

- Dites moi, s'il vous plait, Professeur…

Arielle vit MacGonagall prendre une grande inspiration et comprit qu'elle se donnait du courage.

Leur professeur de Métamorphose était inébranlable. Un véritable roc.

Qu'elle soit obligée de se donner du courage avant d'annoncer une mauvaise nouvelle ne pouvait s'expliquer que par le fait que ce qui était arrivé à sa sœur était très grave.

- Professeur… ?

- Arielle, j'ai retrouvé Kenji dans une salle de classe vide très tôt ce matin…Ses vêtements étaient déchirés et elle était très gravement blessée…(Arielle entendit Lily hoqueter dans son dos). Madame Pomfresh l'a examiné et a confirmé ce que je soupçonnais…

- Elle…elle a été…

- Oui…Kenji a été violée…Je suis désolée, Arielle.

Le courage des Gryffondors la déserta…

Tout ce qu'elle voulait, c'était fuir.

Sauf que ses jambes ne répondaient plus…

Quand elle s'écroula, elle sentit des bras la rattraper et une odeur étrangère, tout en étant familière l'enveloppa.

Arielle s'agrippa à Sirius, ses doigts se refermant sur sa chemise et pleura contre lui.

Il n'était pas celui qu'elle voulait à ce moment là…

Il n'était pas Regulus…

Mais à cet instinct, il faisait totalement l'affaire…

Parce que sa sœur, son modèle, ne serait plus jamais comme avant…

-ooOoo-

C'était un jour comme un autre…

En apparence tout du moins.

Ce jour là, Zoey était dans la Salle Commune des Serpentards, prête à descendre dans la Grande Salle pour y prendre son petit déjeuné et commencer une nouvelle journée.

Les cachots n'étaient pas très avenants au premier abord, mais la jeune fille s'y sentait comme chez elle.

Son frère, Esteban, lui manquait déjà, mais Zoey était une vraie Serpentarde. Elle camouflait ce que ses camarades pouvaient considérer comme des faiblesses et faisait croire qu'elle allait bien.

Une fois sa cravate verte et argent correctement nouée, elle s'apprêtait à sortir quand le Professeur Slughorn apparut.

En le voyant, tous les élèves présents arrêtèrent de parler et attendirent.

Il balaya du regard la Salle Commune et ses yeux bleus délavés et globuleux s'arrêtèrent sur Zoey.

La jeune fille se figea, se demandant ce qu'elle avait fait pour attirer l'attention du Maitre des potions sur elle.

- Miss Duchannes, veuillez me suivre s'il vous plait. J'ai à vous parler.

La nervosité la tenaillant, Zoey le suivit en ignorant les regards et les petits sourires narquois des autres Serpentards.

Quand ils se retrouvèrent dans le couloir devant la Salle Commune, la jeune fille ne put se retenir plus longtemps.

- Qu'est ce qui se passe, Professeur ? J'ai fais quelque chose de mal ?

- Pas du tout, Zoey…Ce que j'ai à vous dire n'est pas facile…(Il suait à grosses gouttes et il sortit un mouchoir brodé pour se tamponner le front). Il s'agit de Kenji.

- Kenji ?

- Elle est à l'infirmerie, dans un état grave.

- Grave ? Comment ça ?

- Votre sœur a été…violentée hier soir.

- Violentée ?

- Agressée…sexuellement…

- Vous…vous voulez dire que…

- Oui…Vos parents sont ici…Je vais vous conduire à eux. (Voyant qu'elle tremblait, le Professeur Slughorn passa un bras autour de ses épaules, la soutenant). Venez ma Chère.

Zoey n'arrivait pas à y croire…

Cela ne pouvait pas arriver à Poudlard...

Parce que si cela pouvait se passer ici, qu'est ce que cela voulait signifier en ce qui concernait l'extérieur ?

-ooOoo-

C'était un jour comme un autre…

En apparence tout du moins.

Ce jour là, Ange se trouvait dans la Grande Salle, assise à la table des Poufsouffles. Elle venait de terminer son petit déjeuné et était prête à se rendre en cours de Botanique.

Elle venait d'entamer sa deuxième année et elle était excitée de ne plus être une Première année et une petite nouvelle.

Elle discutait avec ses camarades de maison quand elle avisait le Professeur Chourave s'approchait d'elle et de son groupe d'amis.

- Miss Duchannes…

- Professeur Chourave…Nous sommes en retard pour votre cours ?

- Pas du tout, Miss…Le Professeur Dumbeldore voudrait que vous vous rendiez immédiatement à l'infirmerie…

- A l'infirmerie ?

- Oui…Votre frère, Théophile, se trouve à la porte de la Grande Salle…Il va vous escorter.

- Théo est ici ? Mais pourquoi ?

- Je crois qu'il sera plus avisé que ce soit lui qui vous mette au courant de la situation.

Sentant que la situation n'était clairement pas habituelle, Ange se leva et courut pour rejoindre les grandes portes où son grand frère Théophile l'attendait.

Son teint était blême, ses cheveux blonds habituellement toujours bien coiffés ne l'étaient plus du tout, comme s'il y avait passé ses doigts de manière frénétique, et ses lunettes étaient de travers.

- Théo ?

- Ange…

Au comble de l'étonnement, la jeune femme vit son frère s'approcher et la prendre dans ses bras pour la serrer contre lui. Elle enroula ses bras autour de sa taille.

Elle adorait Théo. Il était son frère ainé, l'ainé de leur fratrie, et elle était la plus jeune. Ils s'adoraient, même si elle était bien plus proche de Zoey par l'âge et par l'affection.

Ce qui lié l'ainé et la cadette était le lien fraternel le plus pur, unissant un grand frère à sa plus jeune sœur.

- Théo, marmonna – t – elle contre sa chemise. Que se passe – t – il ?

- Il s'agit de Kenji…

- Kenji ?

- Elle…Elle a été agressée par un homme hier soir…

- Qu'est ce que tu veux dire, Théo ?

- Angie…Elle a été…

- Agressée comme seule une femme peut être agressée ? C'est cela ?

- Oui…

- Papa est là, hein ?

- Oui…Nous sommes tous là…

- Il va retrouver celui qui a fait ça, n'est ce pas ? Théo, il va l'arrêter ?

- Profanós, i kardiá mou [« Evidemment, Mon Cœur »], murmura Théo en grec en lui caressant les cheveux.

- Prépei na plirósei, Theo ... Prépei na pethánei gia aftó pou ékane stin aderfí mas [« Il doit payer, Théo… Il doit mourir pour ce qu'il a fait à notre sœur »].

- Tha plirósei, Ange ... Sas ypóschomai ...[« Il payera, Ange… Je te le promets…»].

Ange était une jeune fille douce, encore une enfant…

Elle savait qu'elle devrait souhaiter la justice plutôt que la mort…

Mais celui qui avait osé blesser une de ses sœurs ne méritait qu'une seule chose : la peine capitale…


Date de l'annonce :20/9/1977

Note de l'auteure :et voilà !

Le jour qui fit tout basculer, ou le jour où les Duchannes apprirent que Kenji avait été violée

Dans Mon Sauveur, nous avions tous, plus ou moins, vu les membres de la famille APRES l'événement, mais là, nous avons leur réaction à chaud

Les dernières lignes de dialogue entre Théophile et Ange sont en grec (Google Traduction Power !).

J'ai essayé de ne pas faire de faux raccord, par rapport à l'histoire d'origine, mais il est possible que j'en ai fais, alors je tiens à m'excuser d'avance

Je vous dis à très vite en vous laissant avec le titre du prochain OS !

Bye

Prochain OS :Qui suis je vraiment ?