Disclaimer :L'Univers de Harry Potter ne m'appartient pas (malheureusement) sauf certains personnages et l'histoire que j'ai complètement remasterisé. Je ne touche aucun bénéfice de l'écriture de cette histoire, sauf bien entendu, la satisfaction de lire vos reviews.
Note d'auteure importante :pour comprendre ce qui va suivre, je vous conseille fortement de lire d'abord ma fanfiction Mon Sauveur, ainsi que Ce que l'on devient, qui sont la base de ce recueil. Ici, vous allez retrouver tous les « moments forts » des personnages, qu'ils aient été principaux ou secondaires, que ce soit triste, émouvant ou juste du bonheur. Si vous décidez de lire ceci avant l'histoire de base, et que vous ne comprenez pas, tant pis pour vous. Je vous souhaite une bonne lecture, en espérant que cela vous plaise…Je tiens à préciser aussi que les OS ne seront pas forcément très longues, car ce sont juste des petits moments de vie et qu'elles seront publiées dans l'ordre chronologique. Néanmoins, pour vous éviter de vous embrouiller dans la chronologie, je mettrais des dates…ENJOY ! Bye !
Note d'auteure importante 2 : salut à tous ! Cette petite note n'est pas très importante, mais c'est juste pour tenter de vous relocaliser dans la chronologie ! A partir d'ici, nous passons à la période entre le dernier chapitre de Mon Sauveur et son épilogue ! Voilà ! Bonne lecture
Les voix dans sa tête
Jamais elle n'aurait pu imaginer que sa vie prendrait une telle tournure. Quand elle était enfant, Kenji s'était imaginée une vie digne des contes de fées. Elle n'aurait pas imaginé une seule seconde que tout partirait en vrille à ce point.
Quand elle avait découvert ses pouvoirs de Banshee, la jeune femme avait tenté de voir le bon côté des choses. Jusqu'à ce que les voix menacent de l'entrainer au fond du gouffre.
Cela avait commencé à la mort de Charline Duncan, l'une de ses meilleures amies, et celle de son père, survenues le même jour. Les voix s'étaient mises à hurler à l'intérieur de son crâne, la rendant totalement aveugle et sourde à tout ce qui se passait autour d'elle. Y compris à sa propre fille. Tout ce qu'elle pouvait faire, c'était rester dans son lit en position fœtale, en silence. Même pour manger et se laver, il lui fallait de l'aide et de la motivation.
Kenji ne dormait même pas. Quand Sirius venait la rejoindre, elle attendait qu'il s'endorme avant de se trainer hors du lit et déambuler dans la maison. Parfois, quand les voix lui accordaient un moment de répit, elle réalisait qu'elle allait mal. Dans ces moments là, elle pouvait passer des heures à regarder Juliette dormir dans son berceau, à hurler à son cerveau de réagir, de ressentir quelque chose de positif. Mais tout ce à quoi elle arrivait à penser, c'était que sa fille était maudite, comme elle l'était elle-même.
Puis, les voix se remettaient à chuchoter et à la harceler. Elle aurait voulu leur hurler de la laisser reprendre sa vie, mais elle n'en avait plus la force.
Elle finit par sortir de sa léthargie juste après le nouvel an 1983. Sirius avait fini par perdre partience et la secoua. Kenji se rendait bien compte qu'elle le faisait souffrir et qu'elle le laissait s'occuper de leur fille tout seul. La jeune femme entendait ce qu'il lui disait comme à travers du coton. Tout ce qu'elle réussit à comprendre c'était qu'il était fatigué, qu'il l'aimait et qu'il voulait l'épouser.
Mais pour cela, Kenji devait se sortir du gouffre.
-ooOoo-
Kenji ressemblait à une épave.
S'habiller et sortir de la maison lui avaient demandé énormément d'efforts. Demander à Lily de l'accompagner à St Mangouste pour qu'elle puisse voir un psychomage avait été l'apothéose.
Mais maintenant qu'elle se retrouvait assise sur le divan du Docteur Marsden, la jeune femme ne savait plus quoi dire.
Le Dr Marsden était une femme du même âge que sa mère, aux cheveux bruns clairsemés, aux yeux marron et à la peau chocolat au lait. C'était une très belle femme et la jeune femme avait fait son stage de psychomagie sous sa supervision.
- Kenji, dit la psychomage. Le fait que tu es ici prouve que tu as envie de t'en sortir. Mais pour cela, tu dois me parler.
- Vous savez ce que je suis, n'est ce pas ?
- Oui…Mais explique moi quand même.
- Tout a commencé au début de ma septième année…
A ce moment là, ce fut comme si elle avait ouvert les vannes d'un barrage. Elle parla, disant des choses qu'elle n'avait osé dire à personne, pas même à Lily ou Sirius.
Suivre une thérapie était bien plus bénéfique que Kenji aurait pu le penser. Se marier avec l'homme de sa vie fut l'une des plus belles journées de son existence. Avoir Alyson fut comme une seconde chance, même si la peur avait menacé de la faire succomber aux voix une nouvelle fois. Mais elle s'était accrochée à Sirius comme à une bouée de sauvetage.
Malgré tout, son esprit restait fragile et Kenji savait qu'un rien pouvait la faire plonger à nouveau dans cette spirale d'autodestruction. Ce qui finit par arriver…
Le 23 aout 1987.
-ooOoo-
Faire une fausse couche était toujours un événement traumatisant pour un couple.
Faire une fausse couche à six mois de grossesse était encore pire.
Quand Kenji réalisa qu'elle avait perdu son bébé, ce fut comme si un boulet était fixé à sa cheville et la faisait couler par le fond.
Les voix se remirent à chuchoter furieusement, lui murmurant toutes les erreurs qu'elle avait pu commettre. Mais l'une des voix était plus persistante que les autres. Celle de Merope Gaunt, la mère de Voldemort. Quand les voix s'apaisaient parfois, Merope ne la laissait pas en paix. Elle la harcelait, lui chuchotant qu'elle était une ratée et une mauvaise mère.
Sombrant à nouveau, elle avait délaissé Alyson comme Juliette pour se retrancher dans son lit.
Sirius tenta de l'aider, de l'emmener voir le Dr Marsden, mais Kenji était devenue inatteignable, même pour lui.
Ce fut Arielle qui finit par mettre les pieds dans le plat, à la mi octobre.
La jeune femme déboula dans la chambre un matin, et attrapa sa sœur par les épaules et la secoua.
- Kenji, regarde moi. Kenji…(Perdant patience, Arielle lui décolla une gifle). Arrête de t'apitoyer sur ton sort et ressaisis toi !
- Mon bébé…je l'ai perdu, murmura la jeune femme.
- Je sais et je suis profondément malheureuse que ça te soit arrivé à toi. Mais tu as deux merveilleuses petites filles qui se demandent pourquoi leur maman ne s'occupe pas d'elles.
- Mon bébé…
- Tu n'as pas idée à quel point je payerai cher pour être à ta place.
- Quoi ? (Le brouillard se dissipa). Qu'est ce que tu viens de dire ?
- Tu peux avoir des enfants par toi même. Et même si ce que tu viens de vivre est probablement la pire et la plus douloureuse épreuve qu'une femme puisse subir, tu peux être enceinte. Kenji, tu dois te reprendre. Pour tes filles.
- Mes bébés…
- Oui, tes bébés…
- Il faut que j'aille voir le Dr Marsden. Il faut que tu m'y emmènes.
- C'est une très bonne idée.
-ooOoo-
Sirius avait l'impression d'être un monstre.
Un véritable monstre.
Kenji allait mal, ses filles avaient besoin de lui, mais il se contentait de fonctionner en mode automatique, incapable de venir en aide à sa femme.
La culpabilité lui nouait le ventre, le rendant malade.
James et Remus avaient bien vu qu'il n'allait pas bien, mais ils n'avaient pas réussi à lui faire dire ce qui n'allait pas. Alors ils avaient sorti l'artillerie lourde.
Ils avaient appelé Regulus.
La relation entre les deux frères Black s'était grandement améliorée ces dernières années. Ils étaient devenus de vrais frères, mais ils n'en étaient pas encore à se parler de choses intimes. En fait, ils n'avaient jamais été ce genre de frères.
Mais visiblement, Lunard et Cornedrue avaient décidé qu'il était temps pour les frères Black de se parler à cœur ouvert.
- Et si tu me disais ce qui ne va pas ? lui demanda Regulus.
- Hormis le fait que ma femme et moi avons perdu notre bébé et que l'amour de ma vie est dans un état proche de la catatonie ?
- Tu sais très bien ce que je veux dire, Sirius. Je sais que tu es mal à cause de tout cela, mais c'est autre chose qui te fait sentir comme une merde.
- Tu…
- Je te connais, Sirius. Tu es mon frère. Tu es ce dur à cuir que j'ai toujours admiré, qui as tenu tête à nos parents, a tracé son propre chemin alors même que tous les membres de sa famille étaient contre lui. Tu es fort, mon frère. Alors pourquoi es tu si mal ? Pourquoi te sens tu coupable ?
- Le bébé que nous avons perdu…Je crois que c'était de ma faute…
- Quoi ? Qu'est ce que tu racontes ?
- C'était un garçon…
- Sirius…commença Regulus, semblant comprendre.
- Je ne voulais pas de garçon. Je n'en ai jamais voulu, continua Sirius en l'ignorant. A chaque fois que Kenji m'a annoncé qu'elle était enceinte, je priais pour que ce ne soit pas un garçon.
- Il n'y a rien de mal avec les garçons…J'en ai deux…
- Ce n'est pas pareil…Tu leur as donné notre nom, mais ils n'ont pas notre sang pourri par la consanguinité. Ils seront des Black, mais ils ne seront pas…mauvais comme nous l'avons été, comme les hommes Black ont tendance à l'être…Je ne voulais pas transmettre mon nom, je ne voulais pas de fils…
- Ça n'a rien à voir…
- Et si…et si c'était moi qui avait provoqué tout ça ? Et si, en ne voulait pas de garçon, j'avais provoqué cette fausse couche ? Est ce que je suis la cause du malheur de la femme que j'aime ?
- Sirius, tu n'as pas provoqué cette fausse couche ! C'est arrivé, c'est terrible, parce qu'il n'y a aucune explication, et que nous n'aurions rien pu faire. Peut être que c'est tout simplement le destin, ou l'Univers, qui a décidé que les Black ne transmettre jamais plus leurs gènes à des fils. Dans ce cas là, je suis moi-aussi le malheur de ma femme.
- Quoi ?
- Je vais te dire quelque chose que je n'ai jamais dit à personne. (Regulus déglutit). Moi non plus, je ne voulais pas avoir de fils. En réalité, je ne voulais même pas avoir d'enfant…Mais je voulais bien faire l'impasse sur cela parce que je savais qu'Arielle voulait une famille et que je l'aimais trop pour la laisser partir. Si tu pars du principe que parce que tu ne voulais pas de fils, tu es le responsable de la fausse couche de Kenji, alors je suis la cause de la stérilité de Arielle.
- Arielle est stérile à cause d'une blessure…
- Alors, le destin a fait en sorte que ma femme, la femme de ma vie, ne puisse jamais porter nos enfants.
- Ce que tu dis n'a aucun sens.
- Tout comme ce que tu dis…D'après ce que j'ai entendu, la fausse couche était spontanée. Rien, ni personne n'aurait pu l'empêcher. Tu n'es pas responsable.
- Je ne peux pas m'empêcher de penser…
- Arrête. (Regulus attrapa la nuque de son frère, collant leurs fronts). Tu n'y es pour rien, Sirius. Tu n'as pas causé la tristesse de ta femme.
Il se passa alors une chose que Regulus n'avait jamais vu.
Sirius pleura dans ses bras
-ooOoo-
Cette dépression avait été bien plus violente que la précédente et avait nécessité une hospitalisation. C'était elle-même qui avait demandé à aller à l'hôpital, juste après la naissance de Lukas, le fils de Narcissa et Esteban, quand elle avait réalisé qu'elle avait vraiment besoin d'une aide plus appuyée que la fois précédente.
Kenji n'était restée à l'hôpital que dix jours, mais ces dix jours lui avaient été bénéfiques. Elle allait pouvoir rentrer chez elle ce jour là et retrouver son mari et ses filles.
Mais avant de pouvoir partir, elle devait rendre une visite au Dr Marsden.
- Dis moi, Kenji, dit la psychomage. Parle moi.
- Vous savez que lorsque l'on fait une fausse couche à six mois, nous devons accoucher ? (Kenji tira sur les manches de son pull). C'était un petit garçon.
- Qu'est ce que tu ressens par rapport à tout ça, aujourd'hui ?
- J'ai fini par comprendre que je n'aurais rien pu faire pour lui. Mais j'ai échoué pour Juliette et Alyson.
- C'est ce que tu ressens ? L'échec ?
- Oui. J'ai échoué dans mon rôle de mère. J'ai perdu un bébé, ce dont je ne suis pas responsable, mais j'ai abandonné mes filles. Je me suis laissée submerger. J'ai laissé Merope me mettre sur le dos ses propres erreurs en tant que mère.
- Pourquoi l'as tu laissé faire ?
- Parce qu'il était plus simple de la croire.
- Tu dois savoir que l'échec n'est pas une fatalité, Kenji. Nos échecs nous permettent de ne pas répéter nos erreurs. Tu dois tirer des leçons de ce qui t'est arrivé et faire en sorte de ne pas les reproduire. Tu es forte, Kenji, ce qui te rends plus sensible à beaucoup de choses. Mais tu peux y arriver.
Oui, elle pouvait y arriver.
Elle n'était pas Merope.
Elle était une Banshee.
Mais avant toute chose, elle était une mère.
Date de début de la première dépression :31/8/1982
Date de fin de la première dépression :6/1/1983
Date de début de la deuxième dépression :23/8/1987
Date de fin de la deuxième dépression :21/10/1987
Note de l'auteure :La dépression est une maladie à ne pas prendre à la légère…
Dans mes dates, j'ai mis des dates fixes, mais évidemment, ça ne disparaît pas d'un claquement de doigt…
Si vous souffrez de cette maladie, ne soyez pas trop dur avec vous même et n'hésitez pas à demander de l'aide…
Evidemment, ça n'a pas été facile à écrire…N'ayant jamais souffert de dépression, j'ai du faire des recherches…Si certains aspects de la maladie ne sont pas réalistes, n'hésitez pas à m'en faire part…
Je vous laisse avec le titre du prochain OS…
A très vite
Bye
Prochaine OS :Sans elle
