Disclaimer :L'Univers de Harry Potter ne m'appartient pas (malheureusement) sauf certains personnages et l'histoire que j'ai complètement remasterisé. Je ne touche aucun bénéfice de l'écriture de cette histoire, sauf bien entendu, la satisfaction de lire vos reviews.

Note d'auteure importante :pour comprendre ce qui va suivre, je vous conseille fortement de lire d'abord ma fanfiction Mon Sauveur, ainsi que Ce que l'on devient, qui sont la base de ce recueil. Ici, vous allez retrouver tous les « moments forts » des personnages, qu'ils aient été principaux ou secondaires, que ce soit triste, émouvant ou juste du bonheur. Si vous décidez de lire ceci avant l'histoire de base, et que vous ne comprenez pas, tant pis pour vous. Je vous souhaite une bonne lecture, en espérant que cela vous plaiseJe tiens à préciser aussi que les OS ne seront pas forcément très longues, car ce sont juste des petits moments de vie et qu'elles seront publiées dans l'ordre chronologique. Néanmoins, pour vous éviter de vous embrouiller dans la chronologie, je mettrais des datesENJOY ! Bye !

Note d'auteure n°2 :cet OS parle d'une relation homosexuelle entre femmes. Il n'y a pas de scènes -18 ans mais je préfère prévenir que cela parlera de sentiments amoureux entre deux femmesPour ceux qui ne se sentent pas disposés à lire une telle histoire, je vous invite à refermer la fenêtre et à attendre le prochain OSBien à vous.


L'Amour d'une vie

Ange Duchannes était une jeune femme qui savait ce qu'elle voulait et n'avait pas peur de se battre pour l'obtenir.

Quand elle avait fait son coming out, neuf ans auparavant, elle avait du subir les remarques et les piques homophobes de ses camarades de Poudlard, mais avait gardé la tête haute.

Parce que sa famille la soutenait et qu'elle n'avait pas honte de qui elle était.

Malheureusement, les sorciers étaient assez puritains sur de nombreux sujets, notamment sur l'homosexualité.

Ce qui était assez risible, quand on se penchait sur l'histoire des sorciers du XVIème siècle, qui avaient la réputation d'être de sacrés libertins.

Après Poudlard, elle avait entrepris des études en marketing et gestion, saupoudrées d'un peu de social et avait fais un stage chez Hamilton Inc, une entreprise de renom ayant des ramifications dans tous les domaines envisageables. C'était tout naturellement qu'elle avait accepté quand, à la fin de son stage, Greg Hamilton en personne, PDG et Fondateur de l'entreprise, lui avait proposé un poste à sa sortie de l'université. Après l'obtention de son diplôme, avec un an d'avance, elle était entrée dans le monde du travail.

Rapidement, grâce à son intelligence et ses talents d'oratrice, elle avait monté les échelons et au bout de quatre ans, elle s'était retrouvée à la tête du Département Caritatif.

Quand on lui demandait en quoi consistait son travail, elle aimait dire en plaisantant qu'elle était payée pour dépenser de l'argent.

Même si en réalité, ses responsabilités étaient un peu plus importantes.

Elle était chargée de récolter des fonds, d'organiser des galas et des ventes de charité, d'entretenir des liens soudés avec les mécènes du monde sorcier et surtout, elle devait s'assurer que les diverses associations et orphelinats financés par Hamilton Inc suivent les règles de l'entreprise.

Son travail n'était pas tous les jours faciles, mais elle l'adorait.

C'était grâce à ce job et à sa droiture que Greg Hamilton l'avait laissé gérer comme elle l'entendait l'adoption de Gabriel et Gareth Thompson par sa sœur Arielle et son beau frère Regulus.

A vingt cinq ans, Ange pouvait se targuer d'avoir un job en or…

Mais pas la vie amoureuse qui allait avec…

-ooOoo-

Le jour où Ange avait posé ses yeux sur elle pour la première fois, elle s'en souviendrait jusqu'à la fin de ses jours.

C'était en aout, et la canicule avait pris Londres en otage.

Ce jour là, la jeune femme avait opté pour un tailleur short bleu électrique avec une chemise jaune et des escarpins à talons hauts du même bleu électrique. Elle avait fait couper ses longs cheveux blonds et avait osé un carré cour qui lui frôlait les épaules. Cela lui faisait encore bizarre, car elle n'avait jamais eu les cheveux aussi courts.

La veille au soir, avait eu lieu un gala de charité et Ange était en route pour le bureau de son patron pour lui rendre le dossier résumant l'événement.

Quand elle entra dans l'immense pièce entièrement vitrée d'où Greg Hamilton supervisait l'entreprise, Ange se raidit en apercevant Charles Carmichael assit sur l'un des fauteuils visiteurs.

Charles était l'associé de Greg et Ange le détestait.

Il faisait un travail remarquable, la jeune femme ne le niait pas, mais il prenait un malin plaisir à dénigrer son travail et cela, elle avait du mal à passer au dessus.

Elle le croisait quasiment à chaque fois qu'elle se rendait dans le bureau directorial et à chaque fois, elle devait se faire violence pour retenir l'envie de lui mettre son poing dans la figure.

Etonnement, quand elle entra, il ne dit rien en se tournant vers elle.

C'est en avançant dans la pièce qu'elle en comprit la raison.

Une jeune femme était assise sur le canapé situé contre le mur.

Elle avait la peau pâle constellée de tâches de rousseur, ses cheveux roux bouclés tombaient sur ses épaules et sa robe verte lui allait merveilles. Ses jambes croisées étaient terminées par des petits pieds chaussés de stilettos. Ses yeux marron étaient posés sur Ange et la suivirent quand elle s'avança.

- Ange ! s'exclama Greg.

- Bonjour Monsieur Hamilton.

- Il est inutile que je te demande à nouveau de m'appeler Greg ?

- Vous savez bien que je ne le ferai jamais.

- Je vais abandonner alors…Pour cette fois. (Ange rit). Alors, ce gala ?

- Un franc succès. Les fonds demandés pour les orphelinats de Grace Park et de Lavander Sullivan sont récoltés et nous avons même une marge pour voir venir.

- C'est parfait, je te félicite pour ce travail merveilleux.

- Merci.

- Je voulais également te présenter ma fille. (La rousse se leva et s'avança). Laurelaï, Ange. Ange, Laurelaï.

- Enchantée, dit Laurelaï en lui souriant.

- C'est également ma fiancée, grogna Charles.

- Charles, le corrigea sa fiancée d'une voix sèche, pleine de réprimandes.

- Je ne fais que prévenir, répondit il, en toute mauvaise foi.

- Aucun souci, sourit Ange en serrant la main que la rousse lui tendait. J'ai l'habitude des propos rétrogrades de Charles.

- Vous ne devriez pas à avoir à prendre l'habitude.

- Je suis content de voir que vous vous entendez déjà si bien, dit Greg en se levant. Comme tu es ici, Ange, je voulais en profiter pour t'annoncer que j'avais l'intention de lâcher un peu la bride sur le travail. Laurelaï va me succéder à la tête de cette entreprise.

- Cela va vous faire du bien de prendre un peu de repos.

- Ma femme le pense également. C'est donc auprès de ma fille que tu feras tes rapports à partir de maintenant.

- Très bien. (Ange se tourna vers la rousse). Je dois retourner travailler, mais je suis certaine que nous nous reverrons très rapidement.

- C'était un plaisir de vous rencontrer, Miss Duchannes.

- Ange suffira.

- Très bien, Ange.

- A bientôt. Charles…

- Duchannes…

Ange sortit du bureau de son employeur et une fois dans le couloir, prit une grande inspiration.

Que Merlin lui vienne en aide. Parce que sa nouvelle patronne était absolument magnifique !

-ooOoo-

Les choses n'avaient pas vraiment changé depuis que Greg Hamilton avait délégué le plus gros du travail à sa fille. Le seul changement notable qu'Ange avait remarqué, et trouvait fort appréciable, était le fait que Charles Carmichael n'était plus présent lors de ses briefings. Ce qui la laissait en tête à tête avec la sublime Laurelaï Hamilton.

La cadette des Duchannes l'appréciait vraiment beaucoup. Elle était drôle, toujours de bonne humeur, intelligente, cultivée et très douée dans son travail. C'était un réel bonheur de travailler avec elle et Ange aimait les nouvelles idées que Laurelaï apportait.

Ange se rendit dans le bureau que la nouvelle PDG avait investi pour lui faire son rapport mensuel avec une boule au ventre. Le bilan était bon. Excellent même. Ce n'était pas ce qui la rendait nerveuse. Ce qui l'angoissait, c'était le fait que l'attirance qu'elle ressentait pour Laurelaï devenait de plus en plus difficile à réprouver. Elle n'était pas le genre de personne à assommer quelqu'un de ses avances ou même de ne pas vouloir comprendre quand une femme lui disait être hétéro. Elle ne se croyait surtout pas assez exceptionnelle pour faire changer quelqu'un de bord. Mais elle n'arrivait pas à se faire violence quand il s'agissait de sa nouvelle patronne. Quand la blonde entra dans le bureau, la première chose qu'elle vit avant de se faire violemment bousculer par Charles Carmichael, fut l'air furieux de Laurelaï. La porte claqua derrière l'homme et Ange ne sut pas quoi dire.

- Est ce que je dérange ? Je peux repasser plus tard si vous préférez ?

- Non, tout va bien. Asseyez vous.

Ange prit place et commença son exposé. Sauf qu'elle réalisa très rapidement que l'autre jeune femme n'écoutait absolument rien de ce qu'elle racontait. Se laissant aller dans son fauteuil, la benjamine des Duchannes croisa les jambes.

- Laurelaï, vous êtes sûre que ça va ?

- Oui, pardon…Je suis désolée, ce n'est pas que ce que vous me dites n'est pas passionnant, mais…

- Vous avez la tête ailleurs.

- Oui.

- Est ce que cela a un rapport avec Charles ? Et n'hésitez pas à m'envoyer balader si ma question est trop indiscrète.

- Est ce que vous avez faim ?

- Je vous demande pardon ?

- Nous pourrions aller déjeuner ? Ça me permettrait de sortir un peu de ce bureau.

- Bien sûr. Allons y.

Abandonnant son dossier sur le bureau, Ange se releva et attrapa cape qu'elle drapa sur ses épaules avant de suivre Laurelaï dans le couloir.

Quelques minutes plus tard, elles étaient attablées à une table de l'un des restaurants préférés de la rousse et que la benjamine des Duchannes ne connaissait pas. Cette dernière attendit que sa patronne lui dise ce qui n'allait pas et celle ci le fit quand le serveur eut prit leur commande.

- Mes fiançailles avec Charles ne sont pas totalement désintéressées.

- Comment ça ?

- Son père est un ami très proche du mien et ils n'ont jamais caché leur envie de nous voir ensemble. Charles ne m'a jamais vraiment attiré mais j'ai fini par céder à la pression collective.

- Vous auriez pu refuser sa demande.

- Si nous n'avions été que tous les deux, c'est assurément ce que j'aurais fait…Mais il m'a demandé de l'épouser devant nos deux familles.

- Vous étiez acculée.

- Je n'ai pas pu refuser.

- Pourquoi était il si en colère en sortant de votre bureau tout à l'heure ?

- Je lui ai fait part de mon désir de rompre nos fiançailles. Je ne veux pas passer le reste de ma vie avec un homme que je n'aime pas.

- Une vie sans amour n'est pas des plus enviables.

- Cela vous est déjà arrivé ?

- Etant donné ce que je vais vous dire, je crois que nous pouvons passer au tutoiement, sourit Ange.

- Oui, bien sur.

- J'aime les femmes. Quand j'étais encore à Poudlard, je suis restée un moment avec une fille qui ne voulait surtout pas que ça se sache parce que sa famille l'avait promise à un autre. Je n'ai pas honte de ce que je suis et c'était déjà le cas à l'époque. Je l'ai quitté et elle s'est mariée avec ce type dès l'obtention de nos ASPIC.

- Qu'est ce qu'elle est devenue ?

- Elle a trois enfants et le quatrième est en route. Son mari a une maitresse et elle aussi.

- Ce n'est pas la vie que je veux.

- Alors il faut que tu fasses ce qui te semble le plus approprié. Tu es jeune et tu auras tout le temps de retrouver quelqu'un que tu aimeras vraiment.

- Tu as raison.

- Ça m'arrive quelque fois.

Laurelaï rit et elles passèrent le reste du repas à discuter de tout et de rien en apprenant à se connaître.

Apprendre que la rousse allait rompre ses fiançailles avec Charles Carmichael n'allait pas franchement l'aider à endiguer son attirance irraisonnée pour Laurelaï Hamilton.

-ooOoo-

L'été avait cédé sa place à l'automne depuis plusieurs semaines et les températures s'étaient considérablement rafraichies.

La rupture des fiançailles de Charles Carmichael et Laurelaï Hamilton avait fait les gros titres de tous les journaux pendant plusieurs jours et le fiancé éconduit avait déserté les locaux de l'entreprise depuis lors.

Si le père de Laurelaï n'avait pas été particulièrement enchanté que sa fille rompt avec son associé, le comportement honteux de ce dernier avec la rousse lui avait permis de réaliser à quel point Charles était un connard de première. Le bureau de Laurelaï avait été mis à sac et les insultes inscrites sur les murs n'étaient clairement pas glorieuses. Ange en avait été particulièrement outrée alors que la rousse semblait plus heureuse que jamais, libérée d'une relation qu'elle ne désirait pas.

Les deux jeunes femmes s'étaient considérablement rapprochées et étaient devenues amies. Même si la blonde n'aurait pas dit non à une relation un peu moins platonique.

Les choses avaient finalement évolué au milieu du mois de novembre. L'humidité était omniprésente et Ange avait troqué ses tailleurs short contre des tailleurs pantalons plus chauds et plus couvrants, ainsi que des capes doublées.

Alors que la pluie tombait en averse sur Londres, la jeune femme était bien au chaud chez elle. Ce samedi de congés était parfait pour trainer en tenue décontractée avec un plaid tout doux et une bonne tasse de thé bien chaud. Elle s'était blottie dans son canapé avec le dernier roman policier moldu que Lily, la meilleure amie de sa sœur Kenji, lui avait conseillé quand quelqu'un tambourina littéralement sur sa porte.

Fronçant les sourcils, elle se dégagea de son plaid et alla ouvrir la porte. Pendant une seconde, elle fut figée de surprise en y découvrant une Laurelaï trempée et aux yeux rouges.

Sans prononcer la moindre parole, elle se décala pour la laisser entrer et alla lui servir une tasse de thé. Une fois assise à ses côtés, Ange demanda :

- Est ce que ça va ?

- Je suis complètement perdue…

- Pour quoi ?

- J'ai rencontré un homme il y a quelques jours et nous avons eu notre premier rendez vous hier soir.

- Ça ne s'est pas bien passé ?

- Si, c'était merveilleux.

- Alors où est le problème ?

- Durant toute la durée du diner, je n'ai pu m'empêcher de penser à une autre personne et je n'arrive pas à me la sortir de la tête.

- Alors c'est peut être parce que c'est avec cette personne que tu devrais aller diner.

- Ce n'est pas une option envisageable.

- Pourquoi ça ?

- Parce que c'est une femme !

Ange en resta muette pendant plusieurs secondes. Elle finit par se reprendre, voyant que Laurelaï semblait au bord des larmes.

- Je ne suis probablement pas la meilleure personne à qui tu devrais parler de ça.

- Et pourquoi pas ?! Tu es mon amie, non ?

- Oui, mais je suis aussi une lesbienne qui ne se cache pas. Pour moi, ton option inenvisageable est mon quotidien.

- Je ne suis jamais sortie avec une femme ! Je devrais le savoir si je les aimais non ?

- Parfois, tu n'aimes pas toutes les femmes, juste une. Et ce n'est pas un crime.

- Tu ne comprends pas…

- Au contraire. J'ai fais mon coming out quand j'avais seize ans. Je sais parfaitement de quoi tu parles. Ecoutes, Laurelaï, je ne sais pas exactement ce que tu veux entendre. Si tu veux que je te dise que tu es dégoutante et immorale, tu as frappé à la mauvaise porte. Tu as le droit d'aimer qui tu veux, homme ou femme.

- Ma famille ne l'acceptera jamais.

- Ta famille voulait que tu épouses un homme que tu n'aimais pas et quand tu as rompu, personne ne t'a tourné le dos comme tu en avais peur. Aimer une femme ne fait pas de toi un monstre.

- Je ne peux pas faire ça…Je ne peux pas aimer une femme. C'est…

- Quoi ? Contre nature ? Monstrueux ? (Voyant que Laurelaï la regardait sans rien dire, Ange sentit la moutarde lui monter au nez). C'est ce que tu penses que je suis ? Monstrueuse ?

- Non, pas du tout !

- Alors pourquoi tu le serais, toi ?! Ecoutes, j'ai passé toute ma vie à entendre les gens me prendre de haut à cause du sexe des personnes dont je tombe amoureuse. Je croyais que tu étais mon amie, mais visiblement, j'ai fais une erreur de jugement. (Essayant de contrôler sa colère, la blonde se dirigea vers la porte qu'elle ouvrit). Tu ferais mieux de rentrer chez toi.

- Ange…

- Vas t'en.

Sentant qu'elle ne devait pas insister, Laurelaï se leva et sortit. Alors qu'elle se tenait sur le perron, elle se retourna et ouvrit la bouche pour parler mais n'en eut pas l'occasion.

Ange avait refermé la porte.

-ooOoo-

Ange n'avait pas le moral et cela faisait déjà quinze jours que ça durait. Toute sa famille voyait bien que quelque chose ne tournait pas rond, mais personne n'osait aborder le sujet avec elle. La seule qui aurait pu le faire se trouver à Athènes et n'avait pas l'intention de revenir avant Noël. Et Noël était dans presque un mois, ce qui faisait un peu long à attendre pour aborder le sujet.

Assise dans le salon de la maison dans laquelle elle avait grandi, Ange observait les enfants qui couraient dans tous les sens en criant et en riant.

C'était dimanche et qui disait dimanche, chez les Duchannes, disait repas de famille. La jeune femme aurait bien aimé se dérober, mais elle savait que sa mère lui en aurait voulu.

Malgré son humeur morose, elle ne pouvait s'empêcher de sourire en regardant Gabriel et Gareth être aussi heureux. Quand Regulus était venu la voir pour qu'elle les aide, lui et Arielle, à adopter, elle avait été persuadée qu'ils feraient des parents merveilleux. Voir à quel point ces deux petits garçons, pour lesquels elle s'était déjà pris d'affection à l'époque où ils vivaient à l'orphelinat, aussi heureux lui réchauffé le cœur et la confortait dans l'idée que son travail permettait de faire de belles choses.

Entendant de l'agitation dans le jardin, elle fronça les sourcils et resta bouche bée en voyant sa sœur Zoey entrer dans la maison, accompagnée de son compagnon, Adrian Soulakis.

Ange aimait ses frères et sœurs, mais elle était bien plus proche de Zoey que des autres, un peu comme Esteban et Kenji qui ressemblaient presque à des jumeaux. Sa sœur leur avait présenté l'homme qu'elle avait rencontré à Athènes l'année précédente et il avait fait l'unanimité dans la famille, à la grande joie de la benjamine, qui n'aurait pas su comment réagir si elle ne s'était pas entendue avec l'homme qui partageait la vie de sa sœur préférée.

Heureuse de la voir, Ange se précipita vers Zoey pour la serrer dans ses bras. La différence de taille était considérable, mais elles avaient appris à faire avec. Une fois qu'Adrian et elle eurent salué tout le monde, la plus âgée des deux attrapa le poignet de la plus jeune et tira.

- Viens dehors avec moi, qu'on aille discuter au calme.

Attrapant sa cape, Ange la suivit et alors qu'elles se dirigeaient vers le kiosque qui abritait leurs discussions à cœur ouvert, la benjamine eut un petit sourire.

- Maman t'a écrit pour te dire que je n'allais pas bien, n'est ce pas ?

- Elle se fait du souci pour toi.

- Tu n'aurais pas du revenir d'Athènes juste pour ça.

- Si je ne le fais pas pour ma famille, pour qui je le ferai ?

- Ce n'est rien. Juste une baisse de moral. Pas de quoi rameuter la cavalerie.

- Est ce que cette baisse de moral ne serait pas du à cette fille avec qui tu travailles ? Laurelaï ?

- Comment tu connais son nom ?

- Théo est une vraie fouine quand il s'en donne les moyens et que ça te concerne.

- Je ne suis plus un bébé. Je n'ai plus besoin que vous me couviez comme une bande de poules.

- Alors pourquoi est ce que tu n'es pas allée en parler avec lui si ça te mettait dans l'état que tu es aujourd'hui ?

- Parce que je n'avais pas besoin d'en parler ! Par Merlin, je suis une femme adulte qui peut régler ses problèmes, toute seule.

- Alors, il y a bel et bien un problème…

- Non ! En quoi le fait qu'elle ne soit pas capable d'assumer d'être en train de tomber amoureuse d'une femme devrait être mon problème ?! Si elle trouve que c'est contre nature et monstrueux, ce n'est pas MON problème !

- Est ce que tu l'aimes ?

- Je n'ai pas envie d'en parler, Zoey.

- C'est ce que tu es entrain de faire…

- Aux dernières nouvelles, tu es chercheuse en potions, pas psychomage.

- Mais je suis ta sœur. C'est mon rôle d'être là pour toi.

- Franchement, Zoey, je ne vois pas ce que tu peux faire à l'heure actuelle.

Les deux sœurs se turent, se plongeant dans un silence qui n'avait pas besoin de parole.

Ange était en colère.

En colère contre sa sœur de venir lui faire la morale.

En colère contre sa mère d'avoir fait venir sa sœur pour si peu.

En colère contre Laurelaï de la mettre dans tous ces états.

En colère contre elle même d'en être aussi affectée.

Se laissant aller contre le banc du kiosque, elle ferma les yeux et prit une grande inspiration. L'air glacial lui brûla les poumons, mais elle continua de respirer profondément pour apaiser la colère qui bouillonnait sous la surface.

Quand elle se sentit prête à regarder sa sœur, elle avisa une silhouette au loin qui marchait dans la neige. Fronçant les sourcils, elle reconnut les cheveux roux avant même de le réaliser.

Elle était assise sur le banc et la seconde suivante, elle se tenait sur ses pieds, descendant les trois marches avant de se mettre à marcher dans la neige pour aller à la rencontre de la silhouette.

Quand elles se retrouvèrent face à face, Ange ne chercha pas à paraître plus petite comme il lui arrivait de le faire. A cet instant, elle voulait être aussi grande que son mètre quatre vingt le lui permettait.

- Qu'est ce que tu fais ici ? demanda – t – elle à Laurelaï.

- J'avais besoin de te parler.

- Ça ne pouvait pas attendre demain ?

- Tu m'évites depuis des semaines.

- J'ai du travail.

- S'il te plait, Ange. (Laurelaï repoussa la capuche de sa cape, laissant échapper le reste de son épaisse chevelure bouclée). Je suis désolée pour ce que j'ai dis la dernière fois chez toi. J'étais perdue et j'ai dis des choses que je ne pensais pas.

- Tu n'as aucun compte à me rendre, Laure. (La rousse frissonna en entendant le surnom qu'Ange lui avait donné). Tu ne me dois rien.

- Au contraire, je te dois beaucoup. Plus que tu ne peux l'imaginer. (Elle attrapa la main aux longs doigts de la blonde qui baissa les yeux sur leurs doigts entrelacés). J'ai eu peur parce que je n'avais jamais été attirée par les femmes auparavant. Mais ces dernières semaines, j'ai compris que je n'étais pas attirée par les femmes.

- Heureuse d'entendre que tu es revenue dans le droit chemin. Tu pourrais peut être retourner avec Charles.

- Tu ne m'as pas écouté jusqu'au bout ! Ce que je veux dire, c'est que je ne suis pas attirée par les femmes en général. Je suis attirée par toi. Juste par toi. (Ange resta muette, ne s'attendant pas à ce revirement). Alors, si tu es d'accord pour oublier les mots idiots et méchants que j'ai eu lors de notre dernière conversation, peut être accepterais tu de…

Ange ne lui laissa même pas le temps de terminer sa phrase.

Elle attrapa son visage entre ses mains et plaqua sa bouche contre la sienne.

C'était un baiser fougueux, comme ceux que l'on voit dans les films d'amour moldus. Le genre de baiser de cinéma. Elle frissonna quand Laurelaï passa ses bras autour de sa taille en se rapprochant d'elle. Quand elles eurent vraiment besoin de respirer, la blonde recula son visage tout en maintenant le celui de l'autre femme entre ses mains. La rousse eut un petit rire fébrile avant de murmurer :

- Je risque de faire des erreurs.

- Ne t'inquiète pas pour ça.

- Je ferai mieux d'y aller et de te laisser avec ta famille.

- Nous pourrions nous retrouver plus tard ?

- Je serai chez toi à dix neuf heures.

- Je t'attendrai.

Ange l'embrassa une nouvelle fois et la regarda s'éloigner jusqu'à ce qu'elle sorte de la zone anti transplanage et qu'elle disparaisse.

Se retournant, elle remarqua que Zoey avait disparu, probablement retourner se mettre au chaud à l'intérieur. Alors qu'elle retournait vers la maison de son enfance, la jeune femme ne put s'empêcher de sourire comme une idiote.

Elle avait un bon pressentiment en ce qui concernait Laurelaï Hamilton.


Date de la rencontre :19/8/1989

Date du début de la relation :30/11/1989

Note de l'auteure :Et voilà, la rencontre entre Ange et Laurelaï

J'espère que ça vous a plu !

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Je vous laisse avec le titre du prochain OS

A très vite

Bye

Prochaine OS :London Arielle Black